Quand je suis ironique elle ne le comprend pas alors elle doit m'excuser aussi de passer à côté de son humour. On est vraiment trop différentes pour se comprendre il faut croire. Plus les années passent et plus ça pourrait s'arranger, mais ce n'est malheureusement pas le cas. Ca ne s'améliore pas mais ça ne se détériore pas non plus, enfin si peut être qu'il serait mieux tout simplement de faire nos vies en parallèle en s'ignore, ça ce serait une véritable amélioration... Sauf que c'est bien trop drôle de se chercher hein, ce n'est pas elle qui va dire le contraire même si elle me sermonne à chaque fois que je remets de l'huile sur le feu. « Là ça ne me concerne pas moi mais son enfant, faut savoir faire la part des choses. » Je suis sèche pour le coup, son ton m'énerve. Je me doute bien qu'ils ont d'autres chats à fouetter que de parler de moi, qu'elle est surement bien trop occuper à le mettre dans son lit en battant des cils comme elle savait bien le faire au bal de fin d'année. « Je suis désolée d'être là à te forcer de constater que je vais être lier d'une manière irrévocable à Priape. » Et elle ne croit pas que ça serait plus simple pour moi que de ne pas avoir d'enfant avec Priape pour tourner la page puisque c'est ce qu'il veut ? Il faut arrêter de se voiler la face, lui et moi on aura toujours un truc spécial et ça c'est vrai grâce à Mila mais je suis sûre que ça le serait aussi si elle n'était pas là... L'instinct, les rencontres qui ne trompent pas. « Je ne t'ai pas parlé d'effacer mais on pourrait revenir sur les bases de cette relation merdique, s'expliquer et évoluer sans se mettre des bâtons dans les roues ? Parce que même si je prends plaisir et t'en mettre et tu prends plaisir à m'enfoncer, y'a rien de très adulte là dedans. »

J'inspire et j'expire lentement, calmement. Est ce qu'elle va sérieusement approcher Priape avec sa théorie de l'enfant est dans le ventre de Talya donc c'est le sien pas le tien, tu n'as pas à t'en soucier, tu n'as pas à être lié à vie à ma cousine ? Parce que je l'entends un peu comme ça, mais je n'ai pas envie de remettre de l'huile sur le feu alors je laisse tomber tout ça, au pire j'en ferais part au père de mon enfant, histoire de rire un peu, parce qu'elle me fait rire. « Si tu veux Zoïa. » Sache juste que s'il m'arrive quelque chose alors que je suis enceinte de son enfant, je pense qu'il sera aussi méchant que si ça concernait directement et uniquement son bébé. « Rien, rien, oublie. » Puis j'entends ses paroles sur ce qu'elle croit que je suis. Alors c'est ça, pour elle je ne suis qu'une personne qui cherche la lumière ? La reconnaissance ? « Quand je t'écoute, j'ai l'impression d'écouter la description de mon père... Il faut croire qu'on se ressemble plus que je ne le voudrais. » Dans un premier temps j'accepte sa critique, mais non c'est plus fort que moi, c'est impossible de la laisser dire cela sur moi, de la laisser parler comme ça et divulguer cette image même si c'est mieux que celle de la garce sans coeur qui trombe son petit ami et dit ensuite l'aimer mais ne se détache pas du mec avec qui elle l'a trompé. « Je ne suis pas comme ça. J'aime mes amis, je déteste avoir des ennemis. Je me retrouve pas dans ce genre de relation c'est tout. Alors oui si pour toi c'est chercher à ce que tout le monde m'aime alors tu as raison, par contre je ne vais pas demander l'amour des gens hein, je ne suis pas à la recherche de nouvelles connaissances pour avoir plus d'amour.... Je me contente des amis, des proches que j'ai et qui sont bien assez suffisants. » Ma voix tremblote quand je parle, je suis honnête, je ne cherche pas à me planquer, j'ai juste envie qu'on ait cette discussion elle et moi, mais encore une fois, pour elle tout sonne faux, comme d'habitude, je ne sais même plus pourquoi j'essaye encore et toujours, c'est sans fin. « T'es ma cousine mais j'te connais pas, j'connais que le côté froid et cinglant, je ne demande qu'à connaitre l'autre côté s'il y en a un autre. Je suis pas une nana fermée et je cherche pas à ce qu'on s'aime à ce que tu m'aimes ou à t'entourlouper pour je ne sais quelle raison, arrête de voir le mal dans chacune de mes intentions.»

Pourquoi un changement de la sorte ? Elle me posait vraiment cette question ? C'était un fait nous étions différentes, très différentes et avec surement trop de rancoeur et de sujets propices à la dispute entre nous, mais pourtant j'avais envie de ça, d'une sorte de trêve. Impossible de l'expliquer autrement que parce que j'avais envie de retrouver le calme et le côté paisible de ma via avant que tout ce bordel ne s'y fourre depuis plus d'un an. Ca c'était compréhensible pour elle non ? Et bien on allait voir. « J'en ai juste mare des gueguerres qui ne servent à rien. Quand je vois comment je peux m'entendre avec Roxanna ma cousine du côté de mon père malgré toutes les merdes qu'il y a eu dans notre famille et qu'elle a subi elle, je me dis que c'est vraiment dommage de passer à côté de la famille. » On ne partage rien de la vie de l'une de l'autre. Alors après on a des vies et des intérêts surement opposés mais on peut se réjouir des petits bonheurs de chacune pour autant. C'est ce que font les amis, la famille, en général du moins puisque nous nous avons l'art d'échapper à la règle. « Je te défends pas de me détester hein, la sérénité manque juste un peu trop à ma vie alors si je peux éradiquer les conflits idiots je vais le faire et encore une fois c'est pas une histoire que je veux que tout le monde m'aime. »

« Ce n'est pas ce que je t'ai demandé. » Avec Priape dans le champ de vision, notre passé et notre présent avec lui, s'ajoutant à tout ce qui nous séparait autrement depuis des années, il était compliqué de lui demander ça. « Je t'ai pas dit non plus que t'étais ma meilleure amie à partir d'aujourd'hui. » Il ne faut pas pousser mémé dans les orties. Je lui ai juste demandé de cesser la guerre et je crois que sur ce point là on arrive enfin à un petit peu se comprendre. Elle veut bien essayer d'arrêter de me détester ça me fait sourire, parce que ça me fait bizarre qu'elle avoue enfin que c'est ce qu'elle ressent à mon égard. « Ton effort vaut bien un effort de mon côté non ? » Ca montre ma motivation mais c'est vrai que quand ça concerne Priape mon coeur prend souvent le dessus sur ma raison. Mais je promets de faire un effort, d'essayer. Parce qu'après tout je suis celle qui veut cette accalmie alors je me dois de montrer l'exemple. « Je connais pas la recette miracle mais je pense qu'on peut essayer ! C'est peut être ça... Et j'ai compris que c'était ta personnalité, je sais que tu ne le fais pas pour m'énerver, que tu tirais peut être juste une petite jouissance de voir la personne que tu détestes enrager si facilement pas vrai ? »

« Ok alors t'es vraiment sadique comme nana ! » Dis je en rigolant. Pourquoi piquer les gens, faire quelque chose qui va les énerver si on le sait mais qu'on a pas forcément envie de les énerver ou de leur faire du mal ? C'est tout le mystère de ma cousine. En fait il n'y a pas que cela d'incompréhensible chez elle, son personnage, sa personnalité en entier est une énigme et je ne suis pas la clé pour la résoudre. Nous ne serons jamais meilleures amies, on ne s'entendra jamais comme des soeurs ou comme de simples cousines qui sont en bons termes. Non il n'y aura jamais tout cela entre nous. « Bon c'est pas pour aujourd'hui que je vais accouché alors ? » Même si c'est elle qui m'a examinée, je n'ai pas l'air plus stressée, plus contrariée que d'habitude et pourtant il y a quelques minutes, l'ambiance ici n'était pas la même. En même temps il y a un tel niveau de stress dans ma vie que je ne suis pas sûre que ma cousine puisse en rajouter une couche par sa simple présence, et encore moins maintenant que la hache de guerre semblent enterrée. Pour combien de temps ? Bonne question, le plus longtemps possible, enfin tant qu'on ne se la lance pas à la tête, moi ça me convient.