When I say "You and I are forever", I know I'm right.

L'espace d'un instant, je voulais que nous nous comportions comme un couple normal. Parler de sorties, de projets, se taquiner l'un l'autre sans avoir peur de se briser mutuellement. Était-ce trop demander? Je voulais seulement passer enfin un peu de temps avec mon petit ami. En dehors du bal, il faut dire que depuis New York, nos moments tranquilles s'étaient fait rares. Et ce serait mentir que de dire que ça ne me manque pas du tout. Alors, lorsque Jude m'a alors proposé une sortie pour demain, j'ai immédiatement dit oui pour aller tous les deux à la plage. Quoi de mieux pour une sortie pas trop agitée, que de rester dans le sable, tremper ses pieds dans l'eau peut-être, si elle n'était pas trop froide, bronzer même si le soleil était au rendez vous ? Je devins vite impatiente de monter en voiture pour aller se prélasser au soleil lui et moi. Juste tous les deux. Surtout que je connaissais une petite plage relativement calme, l'idéal pour nous reposer, en toute sérénité. « Oui…c’est une super idée… » murmura Jude, approuvant ma proposition. Mon sourire s'agrandit automatiquement, et je l'embrassais du bout des lèvres avec un petit sourire, avant d'ajouter que le temps n'était pas encore caniculaire, et que nous aurions sûrement peu de risque d'attraper une insolation. Jude rit, avant de plonger son visage dans mon cou en posant une main sur ma hanche, nous rapprochant ainsi. Je glissais ma main jusqu'à son dos, me blottissant dans ses bras doucement, calmement. Ca faisait tellement de bien, un peu de calme. « Et moi je m’occuperais à te mettre de la crème solaire…faudrait pas abimer ta belle peau … » Je caressais doucement son dos, laissant mes doigts se promener le long de son échine avec un sourire léger plaqué sur mes lèvres. Je hochais alors la tête, fermant les yeux. « Peut-être même que quand j’irais mieux…on pourra faire un petit câlin sur la plage ? » J'ouvris immédiatement les yeux, éclatant de rire. Même malade, il ne perdait pas le nord, et c'était loin de me déplaire. Mes doigts remontèrent de son dos jusqu'à sa nuque, et je l'embrassais plus langoureusement que plus tôt, jusqu'à finir par devoir séparer nos lèvres pour respirer. « Je suis loin d'être contre cette idée.. » Soufflais-je, maline, avec un petit sourire malin au coin des lèvres. Je fis à nouveau glisser ma main de sa nuque à son dos, avant de repasser contre son torse. Je vint à mon tour nicher mon visage dans son cou, y déposant quelques baisers, puis je soufflais en fermant les yeux : « En attendant, je propose qu'on dorme pour vite arriver à demain et aller se prélasser dans le sable.. » Je passais une main dans le bas de son dos, me blottissant d'avantage contre lui.

JUDANNA

And there's so many things that I want you to know.
I won't give up 'til it's over.

J’avais été des deux côtés de la balance. J’avais été le malade, celui à qui on vient rendre visite tous les jours. Lorsque j’avais été hospitalisé 15 ans plus tôt, je me rappelais que mes parents étaient là dès la première minute où les visites étaient autorisés, jusqu’à la dernière minute avant de partir chez eux. A six ans, on ne s’en rend pas compte, mais aujourd’hui, j’avais pris conscience de leur avoir gâché presque une année entière de leur vie. C’est vrai, ils passaient toutes leurs après-midi enfermés dans cette chambre d’hôpital…ça n’est pas une vie, c’est certain. Je crois que j’avais encore plus pris conscience de ce fait lorsque c’était mon père, qui s’était fait hospitalisé et que j’étais à la place de la famille, et non plus du patient. Aujourd’hui, je ne voulais pas que Roxanna ait à subir ça, à perdre des jours, des semaines ou des mois de sa vie à me rendre visite à l’hôpital, ou même dans ma petite chambre de Cambridge parce que je serais trop faible ou trop fainéant pour sortir de là. C’est aussi pour ça que je lui ai proposé cette sortie : ça ne pourrait nous faire que du bien. Si je prenais la tonne de vitamines, que je prenais mes cachets pour la nausée et pour la fièvre, je devrais être dans un état suffisant pour pouvoir aller jusque la plage. Sortir me manquais. J’étais loin d’être un pantouflard, et c’était exactement ce que j’étais en train de devenir avec ma maladie. Je pouvais encore avoir l’occasion de sortir, de m’amuser un minimum et de prendre du bon temps, alors je voulais en profiter avant que mon état n’empire. Car il allait empirer. Je n’étais pas naïf et je ne faisais pas des études de médecine pour rien. Surtout que j’avais déjà été confronté à cette maladie avant. Mon état allait empirer à mesure que j’allais avoir besoin d’une greffe d’urgence et c’est à ce moment-là, que je risquais d’avoir besoin de ne plus mettre un nez dehors, éviter tout contact avec l’extérieur. Je vis tout de suite que ça avait fait plaisir à Roxanna que je sois pour l’idée de la plage. Le bruit de l’océan, les oiseux, le soleil, c’était un cadre parfait. Et pour couronner le tout, j’avais réussi à faire rire la belle aux éclats lorsque je lui parlais de faire un câlin sur la plage quand j’irais mieux. Je savais qu’il suffisait de mettre Roxanna au défi pour qu’elle accepte, comme l’autre jour dans le bar à New-York. Je détestais perdre, et j’avais la forte impression que ma petite amie. Deux caractères comme ça pouvaient faire facilement des étincelles et ça nous faisait faire des trucs fous comme faire l’amour dans une piscine alors que nos camarades sont pas loin en train de faire la fête ou encore dans les toilettes d’un bar au fin fond de New-York. Je frissonnais en sentant sa main remonter petit à petit dans mon dos, avant de retrouver mes lèvres pour m’embrasser langoureusement, ce qui me fit immédiatement sourire. J’étais malade, certes, mais je restais un homme. Un homme avec des besoins. « Je suis loin d'être contre cette idée.. » Un nouveau frisson me parcourut lorsqu’elle se remis à caresser mon dos, du bout des doigts avant de glisser sa main sur mon torse pour nicher son visage dans mon cou, enflammant la peau de celui-ci du bout de ses lèvres. Je fermais instinctivement les yeux, le sourire figé sur mes lèvres. « En attendant, je propose qu'on dorme pour vite arriver à demain et aller se prélasser dans le sable.. » J’hochais la tête positivement, gardant les yeux fermés en la laissant se coller encore un peu plus à moi. Je la serrais fort dans mes bras, me délectant du contact de chaque parcelle de sa peau contre la mienne. C’était un contact qui m’avait beaucoup manqué depuis que je suis malade. Je pouvais comprendre qu’elle ait peur de trop me coller, comme si j’étais en sucre, mais j’étais encore solide à l’extérieur. Ce n’était qu’à l’intérieur que ça déconnait, après tout. « Je suis loin d’être contre cette idée… », murmurais-je en riant légèrement, caressant toujours son dos. Je reculais un peu mon visage pour déposer un baiser sur son front, puis, sur sa joue. « Bonne nuit », ajoutais-je avant de me remettre correctement vers elle, fermant les yeux pour trouver le sommeil.

(Fin ? *O*)