Alejandro avait eu une petite baisse de morale durant son voyage, Leslie devait s'en être rendu compte. S'il était arrivé de bonne humeur, après la première soirée de randonnée, il était devenu plus silencieux, moins souriant, ce qui n'était pas vraiment dans ses habitudes, même s'il gardait une attitude positive, c'était subtile. Son amie, qui s'en rendit compte, chercha à savoir ce qui n'allait pas et l'Espagnol finit par le dire à la belle brune. Brynn, son ex', avec qui il espérait renouer, lui avait préféré un autre homme. Il avait dit le tout avec une certaine légèreté, comme si ce n'était plus important maintenant.

Après s'être confié, sa bonne humeur semblait être réapparu. Ou bien faisait-il un effort pour ne pas assombrir le voyage qu'il faisait avec son amie? L'Espagnol était de toutes les activités sportives en tout cas! Se dépenser lui faisait sans doute du bien, mais du coup, quand la nuit arrivait, il ne refusait pas une bonne nuit de sommeil!

Cette nuit-là, il avait discuté avec quelques personnes autour du feu, avant de gagner sa tente, où Leslie semblait déjà dormir. Il s'installa dans son sac à coucher et ferma les yeux, dormant d'un sommeil assez solide, placé un peu de côté, vers Leslie. La lumière du téléphone de cette dernière finit par le réveiller. Du coup, il prit une bonne inspiration et ouvrit un peu son sac de couchage, tandis qu'il entendait son amie l'appeler.

-Si, si, je suis là. Je dormais en fait.

Les deux amis se parlaient en espagnol bien sûr. Il se redressa un brin et bailla, avant de se passer une main dans le visage.

-Qu'est-ce que tu regardes?

C'était un match de sport. Du coup, il demandait:

-Je peux me rapprocher pour le regarder?

Si son amie lui disait oui, alors le beau brun se glissait plus contre son amie pour être tout proche d'elle et pouvoir regarder le match sur le petit écran, un petit sourire sur les lèvres.

Spoiler:

Alejandro avait beau s'être réveillé dû à l'écran et au match de Leslie, il n'en voulait pas le moins du monde à son amie. Même s'il aime bien le camping, disons qu'on n'y dort pas aussi bien que dans un hôtel cinq étoiles, c'est certain! Ceci dit, dormir dans la même tente que Leslie est un bon point. Alejandro mentirait si à quelques reprises, il n'avait pas un brin profité de la vue.

-Ça va, t'inquiètes.

Elle écoutait du football en prime, mais pas encore pleinement réveillé, il n'avait pas reconnu son club favori. Cela ne l'empêchait pas de se rapprocher dès que l'Espagnole acceptait et il lui lançait un petit sourire quand elle disait qu'il pouvait la réchauffer. Les nuits étaient bien un peu fraîches, c'est vrai.

-Volontiers chiquita.

L'Espagnol passait même un bras autour de son amie, toujours si gentille et si douce avec lui. Vraiment, il était heureux de la retrouver. Il trouvait chez elle un pilier qui lui avait bien manqué, il s'en rendait compte aujourd'hui. Amusé de voir le Barcelone avoir droit à un tir de pénalité, il lança:

-Ahah, tu vas voir, ils vont marqué.

Son amie lui demandait ensuite si ça allait. Alejandro tournait alors la tête pour la regarder.

-Si, ça va. L'Espagne me manque un peu, les femmes espagnoles me manquent surtout. Les autres sont si... compliquées...

Franchement, il n'avait pas envie de trop y penser plus en détail. Pendant le restant du voyage, il voulait oublié Brynn et passer à autre chose. Alejandro n'était pas du genre à s’épancher longtemps en regret de toute façon.

-Je voulais te remercier au fait, de m'avoir invité pour ce voyage. J'adore vraiment et je suis content d'y être avec toi. Ça me rappelle le bon vieux temps. Avec toi, je me sens chez moi.

C'est peut-être bizarre à dire, mais bon, il est fatigué han, alors l'heure n'est pas aux phrases réfléchies! Puis, comme ça, il déposait un petit baiser sur la joue de son amie.

Les chances de voir marquer le FC Barcelone en tir de pénalité sont toujours très élevées et effectivement, il ne fallut pas attendre longtemps pour voir un but se réaliser. Du reste, l'Espagnol se sacrifiait bien un petit peu en sortant son bras pour entourer son amie, quoique, pas tant que cela.

Le jeune homme avouait alors à son amie avoir le mal du pays. Il comptait d'ailleurs passer le jour de l'An en Espagne, ainsi que plusieurs jours, histoire de voir sa famille, toujours si chère à ses yeux et de voir du pays quoi. Même les Espagnoles lui manquaient. Des femmes intenses, passionnées, mais claires aussi et qui s'assument quoi, loin de la rigidité et de cette espèce de gêne gamine perpétuelle qui semble posséder les Américaines.

-Si, heureusement.

Jusqu'à cette nuit, Alejandro n'avait pas eu la chance de remercier son amie, ce qu'il fit à cet instant. Celle-ci lui caressait la joue et il devinait alors, avant même qu'elle ne le dise, qu'elle était heureuse. Leslie voulait toujours faire au mieux, cela ne fait aucun doute, malgré sa maladresse toute mignonne parfois. À son tour, il se mérita un bisou sur la joue.

-C'est rien et puis, j'ai été un peu dur avec toi. Ce n'est pas évident de bien réagir dans ce genre de situation.

Puis, comme son amie reportait son attention sur le match, il fit de même et finit par lâcher, non sans un certain amusement:

-Tu veux bien me donner un bisou chaque fois que Barcelone marque? Ou bien un câlin. Je suis en manque d'affection.

Il rigolait bien sûr, mais n'empêche qu'il y avait un peu de vérité quand même.

Leslie ajoutait qu'entre Espagnols, ils se comprenait plus facilement et Alejandro ne pouvait qu'être d'accord. Beaucoup de ses amis à Harvard étaient espagnols ou latinos, forcément.

-Si, c'est bien vrai.

Question d'agrémenter un petit peu le match et à défaut de dormir, l'Espagnol proposait à son amie de lui faire des bisous et/ou des câlins à chaque fois que Barcelone marquerait un but. De toute façon, elle ne prenait pas pour Paris quand même, si? Du coup, elle accepta et il hocha de la tête. Leslie sortit de son sac de couchage et venait le rejoindre. Amusé de la voir faire, apparemment, elle voulait déjà rattraper les buts marqués. Comme elle lui fit un câlin, il l'entourait de ses bras et caressa au passage le bas de son dos. Il eut alors droit à un baiser dans le cou, puis contre sa joue, ce qui le fit sourire. Franchement, rien que durant cet épisode, une petite tension le gagna en bas du ventre, signe qu'il disait sans doute vrai. Ceci dit, il n'en était pas gêné et vit Leslie s'écarter pour reprendre place à côté.

-Si Barcelone perd le match? Oula, je ne sais pas... Tiens, on fera comme avec un génie, tu pourras me demander trois souhaits! J'essaierai de les exaucer dans la mesure du possible.

Espérons qu'il n'y ait rien d'humiliant! De toute façon, Barcelone va gagner, ahah! Du coup, il avait un peu chaud et écartait le haut de son sleeping bag pour découvrir au moins le haut de son corps. Voilà, il était plus à l'aise ainsi.

Alejandro a toujours été rusé. Sembler généreux en cas de victoire de Paris était plutôt facile vu la situation. Un match de football ne se joue que sur une poignée de buts et la moindre avance donne un net avantage sur l'autre équipe. Beaucoup de parties se termine 1-0, c'est dire! Sauf qu'un petit frisson le parcouru lorsque les Français comptèrent un but à cinq minutes de la fin du match.

-Oula, si, c'est un peu plus chaud maintenant.

Leslie s'installa sur le ventre et Alejandro fit de même, soutenu à l'aide de ses coudes, il regardait toujours le match sur le petit écran, plus attentif que jamais pour tout vous dire. Finalement, c'est Barcelone qui venait clouer le cercueil de Paris et le jeune homme s'exclama:

-Ahah, cette fois c'est bon et tu me dois un bisou!

Sauf que la belle brune laisse tomber son écran et s'empare du visage de son ami pour l'embrasser, sur les lèvres. Le geste le surprit, mais bien vite, il se prit à mi-clore ses yeux et à tendre une main pour la porter contre la joue de son amie, aux lèvres aussi douces que délicieuses. Après ce court instant, il crut lire une légère hésitation chez Leslie et Alejandro esquissa alors un sourire.

-Si, Viva Espana

Cette fois, c'est lui qui tendit la tête et la main, à nouveau, pour venir embrasser son amie. D'un baiser plus langoureux, plus appuyé, où sa langue allait rejoindre la sienne, avant qu'il ne fixe son regard dans le sien et avoue, avec un sourire presque naïf, mais bien heureux:

-Tu ne peux pas savoir... Depuis le temps que j'en avais envie.

L'audace, c'est une des qualités de Leslie qu'il a toujours aimé. Un feu habite cette femme, un feu l'habite aussi, mais là où Alejandro semble le maîtriser plus souvent qu'autrement, son amie elle l'assumait et le laissait brûler.