Alejandro répliqua simplement, à Brynn qui le reprenait pour être plus clair:

-D'accord.

Une fois assise, même si la belle blonde déclinait le verre de l'Espagnol, elle continuait d'échanger avec lui, avouant qu'il lui fait un certain effet, au point de la faire passer à un cheveu, ou plutôt un talon, de tomber face contre terre. Alejandro ne put s'empêcher de rigoler.

-Heureusement, tu es arrivée indemne. Imagines la scène, la princesse du Danemark se casse les dents sur le plancher du lobby bar d'un hôtel durant une soirée caritative...

Les journaux du Danemark en auraient fait les choux-gras, non? Même si ici, Brynn a sans doute le droit à plus d'anonymat que dans son pays natal. À nouveau, Alejandro joua ensuite carte sur table, avouant que ses retrouvailles compliquaient un peu leur statut disons. Brynn à son tour ouvrit un peu ses sentiments, chose rare dirait-on. Lorsque la belle blonde avoua se poser trop de questions, Alejandro acquiesça, sans demander quelles étaient ces questions... ou qui peut-être.

-Il faudrait peut-être arrêter de poser ses questions et juste... profiter, tu ne crois pas?

Pourquoi se tourmenter avec de telles histoire tandis qu'ils ont tout pour eux. Ils sont jeunes, riches, intelligents (jusqu'à un certain point...), ils ont le monde à leur pieds. Son verre presque terminé, le beau brun lançait une nouvelle conversation, plus anodine. Dans le bar, une petite musique jouait, une sorte de jazz ou bossanova brésilienne.

-Je pense qu'on peut dire que la soirée est déjà un succès. Les gens se sentent impliqués dans ce conflit, la vue de ses pauvres journalistes qui se font décapiter aide sûrement...

Alejandro finit son verre et le pose sur la table, avant de se lever.

-Et si on dansait? Oh, je sais que ce n'est pas une salle de bal, mais tout de même.

Une petite bossanova, tout en douceur, cela ne leur ferait pas de tord, si?

"Tu as surement raison, ma réputation en aurait pris un coup." réponds-tu les yeux pétillants, une petit rire mélodieux sortant de ta bouche. Ta réputation est suffisamment particulière dans son genre, tu n'as pas besoin d'en remettre une couche.
Alejandro a comme d'habitude raison. Peut-être qu'il faut que tu apprennes à lâcher prise et simplement profiter du moment présent, se lancer. Seulement ça te demande beaucoup trop d'effort, tu en es bien incapable. Il faut toujours que tu analyses tout, que tu prennes conscience de chaque petit détaille. Tu te mordilles la lèvre inférieure, regardant tes doigts. "Cela à l'air si simple dans ta bouche." soupires-tu tristement. "Je crois qu'il faut que tu m'apprennes comment faire, parce que jusqu'à présent je n'y arrives pas." Tu es sincère. Tu relèves la tête, plongeant ton regard dans le sien. Tu approches ta main de la sienne, hésitante, mais tu finis par la reposer sur le bar.
"Je suis vraiment contente que tout se passe si bien. Je pense que vous allez récupérer de généreuses donations ce soir. Les gens se sentent toujours concernés quand on parle de la mort. Quand on y réfléchi c'est plutôt triste de terminer ainsi." conclus-tu pensive. Tu pensais jusque là finir ta vie seule, avec tes chats, ta bible et ta bouteille de whisky, mais au fond on ne sait jamais de quelles façons on va mourir, ce que l'avenir nous réserve en bien comme en mal. Vous aviez des sujets de conversation bien tristes, mais dans un sens réaliste.
Puis l'espagnol te proposa de danser. Tu lèves un sourcil perplexe. Tu n'avais jusqu'à présent pas fait attention à la douce musique qui embaumait la salle. Tu le regardes, tentant de déceler ses intentions. Voilà que tu te remets à réfléchir. Tu es irrécupérable comme fille, dis lui simplement oui, profite, aller. "Depuis quand on a besoin d'une salle de bal pour danser?" te moques-tu gentiment. C'est un peu ta manière à toi de dire que tu acceptes. "Apparemment il faut que je profite de certaines choses et que je pense moins." Tu te lèves, attrapant sa main dans la tienne.

Pour une Brynn lancinante et qui semble toujours remettre en question ses choix, disons que "juste profiter" est une phrase plus facile à dire qu'à faire. Et pour Alejandro? Le jeune homme sérieux et réfléchi peut-il vraiment vivre à la carpe diem? L'espace d'une soirée, pourquoi pas oui. La princesse suggérait alors qu'il lui apprenne comment faire. L'Espagnol eut un léger sourire, son regard toujours sur celui de la belle blonde.

-Je ne suis pas un expert en la matière, mais si on y travaille, tous les deux, nous y arriverons sans doute.

Il fallait au moins essayer. Signe de l'hésitation quasi-permanente de Brynn, qui semble presque prisonnière de celle-ci, elle dirige sa main vers la sienne, mais l'arrête en cours de route, geste qu'Alejandro remarque. En attendant, il en apprit plus sur l'appréciation de la princesse pour ce qui était de la soirée. Faut dire qu'elle était une habituée des soirées caritatives!

-De là notre devoir de tout faire ce qui est en notre pouvoir pour faire une différence.

S'ils voulaient juste profiter du moment, il fallait commencer maintenant. Le jeune homme invitait donc Brynn à danser et celle-ci accepta, à sa façon, non sans relancer la blague qu'il venait de faire.

-Tu as bien raison, nous n'en avons pas besoin.

La blonde tentait donc d'adopter cette petite philosophie dont ils parlaient plus tôt, prenant sa main, visiblement prête à danser.

-Pareil pour moi, autant commencer maintenant.

Pour s'amuser un brin et pour démarrer en douceur, Alejandro démarrait une petite valse viennoise. Puis, son bras autour de la taille de la cavalière la rapprochait pour une danse plus douce, plus lascive et suivre le rythme de la musique de façon plus précise en esquissant quelques pas de bossanova.

Alejandro semblait plutôt optimiste sur ton cas. Tu lui souris, soudainement plus confiante. Oui tu allais définitivement essayer de profiter un peu plus de ce que la vie t'offrait et laisser tes pensées douteuses dans un coin de ta tête. Comme signe de ta bonne foi tu acceptas la danse, alors que tu avais de forte chance de te casser la figure. Note à toi même ne plus jamais remettre des talons aussi haut que l’Himalaya. Heureusement, tu pouvais compter sur l'espagnol pour te rattraper si jamais tu tombais, du moins tu l'espérais. Un silence paisible c'était installer entre vous. Tu ne ressentais pas encore le besoin de parler, et vraisemblablement lui non plus. Tu sentais sa main autour de ta taille, et son corps si près du tien, le tout à une distance plutôt respectable.  Tu suivais ses mouvements, tentant de rester dans le rythme de la musique. "Je n'aime pas quand on se dispute" avouas-tu dans un souffle, rapprochant ta tête de son épaule.  Il sent bon, divinement bon. Tu souris une nouvelle fois, un sourire bête accroché aux lèvres. Pas besoin de rajouter que c'était ta faute, il l'avait surement compris, mais non tu n'allais toujours pas t'excuser, probablement jamais d'ailleurs.

D'une façon assez spontanée, Brynn et Alejandro, la princesse du Danemark et le jeune philanthrope, avaient commencé à danser dans le lobby bar du Hilton dans le centre-ville de Boston. Moment totalement improvisé, mais qui fut loin d'être désagréable. La belle blonde arrivait à suivre ses pas, malgré ses hauts talons qui la rendait probablement aussi grande que lui, ce qui n'est pas rien! Finalement, au milieu de tout cela, Brynn avouait ne pas aimer quand ils se disputent, ce qui fit sourire en coin le bel Espagnol.

-Je n'aime pas cela non plus, mais après, il faut reconnaître qu'on est tous les deux des gens de caractère.

Le beau brun ne jetait pas le blâme sur personne, il constatait simplement l'évidence et autant être honnête, si Brynn n'avait pas eu cette petite once de caractère, il ne se serait probablement pas autant intéressé à elle. Comme elle était plus contre lui, il raccourcissait la distance entre leurs deux corps et collait sa tempe à la sienne.

Tu devais bien admettre que vous passiez un agréable moment. Les événements semblaient prendre une tournure positive pour vous deux. Du moins plus d'engueulades, de bouderies, et de piques pour le reste de la soirée. Tu étais bien là, dans la chaleur de ses bras, en sécurité. "Je dirais plus qu'on est compliqué." Tu lui réponds avec un petit sourire qu'il ne voit probablement pas. Ta main ne quitte toujours pas la sienne, et vos corps semblent s'être dangereusement rapprochés. Pourtant ça ne te dérange pas. "Même si nos retrouvailles ne se sont pas forcément passées comme nous l'avion prévu, je suis très contente de te retrouver ici." Tu lui accordes même un rapide baiser sur la joue. Tu es sincère, et surtout, tu ressens ce besoin de te faire pardonner. Tu l'as blesser et tu t'en veux un peu. Ce ne sont pas des excuses pour ce qui s'est passé, mais presque.

Lorsque Brynn complétait en disant qu'ils étaient surtout compliqués, Alejandro esquissa un sourire qui, sans le savoir, était fort semblable à celui de la princesse. Il n'allait pas prétendre être un homme simple non et il est fier d'être compliqué, d'une certaine façon, qu'il ait une vie occupée, du caractère, qu'il soit capable du meilleur et du pire quand il s'agit de ses ambitions, etc.

La danse se poursuivait, les deux cavaliers encore plus proches la princesse réitérait sa joie de le retrouver, malgré le petit incident qui avait clos celles-ci l'autre jour. Alejandro avait maintenant passé par-dessus. Il avait mis son ex' mal à l'aise devant les organisateurs, mais maintenant, elle déposait un baiser sur sa joue, signe que c'était bien derrière eux. Alejandro recula sa tête pour lancer un petit regard à son ex' et dire, avec un sourire en coin.

-Tu sais, j'aurais bien aimé visiter ton appartement.

Peu importe les invitations qu'il y avait ou non derrière cette proposition, il regrettait de ne pas avoir dit simplement oui, au lieu de vouloir mettre les choses au clair pour s'éviter tout autre faux espoirs. D'ailleurs, c'est un danger qui continue à le guetter. Brynn est si attachante, si lumineuse, si belle, difficile de ne pas tomber sous son charme. Encore quelques pas et il lançait, un peu dans un autre ordre d'idées:

-Quand je t'ai vu tout à l'heure, je me suis dit: « quelle femme magnifique, lumineuse, j'ai de la chance d'être sorti avec elle ».

Puis l'instant d'après, il s'est souvenu qu'elle l'a traité de trou de cul en danois...

La musique continuait à envelopper le lobby pendant qu’Alejandro continuait de mener la danse. C’était bizarre tu avais l’impression que vous étiez ailleurs, dans votre petit monde, dans votre bulle. Tu étais même heureuse d’être dans ses bras. « C’est bien dommage, surtout que j’aurais bien aimé tu le visites….mais tu vois c’était une offre limité donc voilà. » Tu lui réponds avec humour, une pointe d’ironie dans la voix. Tu le fixes, ne détachant pas ton regard du sien. Maintenant que tu y réfléchissais, peut-être que tu avais eu certaines arrières pensées en l’invitant, et pour une fois c’était lui qui avait trop réfléchi, too bad il avait laissé passer sa chance. Peut-être aussi que ça avait été le seul moyen que ta petite tête avait trouvé pour prolonger le moment, mais la ruse n’avait pas vraiment fonctionné. Quoi qu’il en soit, l’espagnol n’avait pas mis les pieds chez toi, du moins pas encore. De toute façon tu allais surement retourner à la Cabot House pour ce que ça valait.
Puis voilà que tu retrouvais l’Alejandro charmeur et séduisant que tu avais toujours connu. Il te flattait, comme toujours. Et toi, tu te mis à rougir, une jolie teinte rosé apparaissant sur tes joues. Certaines choses ne changent apparemment jamais. Tu caresses tout doucement sa joue avec tendresse. « Je ne pense pas que je mérite tous ses compliments. C’est surement moi qui ai eu de la chance de passer quelques mois en ta compagnie. J’ai toujours tendance à te blesser et pourtant tu es toujours là » Tu étais sincère comme toujours.

Alejandro eut un sourire amusé en entendant Brynn lui dire que sa proposition de visite était une sorte de "one time deal", une chance unique!

-Je peux compenser en te faisant visiter le mien.

Pas obligé que ce soit ce soir, mais la proposition était tout de même lancée. La musique s'achevait, la danse aussi peut-être, mais l'Espagnol complimentait encore la princesse. L'effet de ces compliments fut quasiment immédiat et de voir Brynn rougir provoquait toujours chez lui une certaine satisfaction. D'ailleurs, en retour, elle caressait sa joue. Oui, il était toujours là, il faut croire qu'il est fou ou stupide. Pourtant, à cet instant, le jeune homme caressait à son tour la joue de son ex', posait son front contre le sien, son nez effleurait celui de la princesse et ses lèvres se rapprochaient tout doucement lorsque...

« Alejandro? Bon sang, c'est l'heure des photos... Oh désolé, je vois que je dérange. »

C'est ce qu'on appelle le retour à la réalité. Alejandro avait redressé la tête en entendant son nom et regardait l'homme qui était venu le chercher. Oui, c'est vrai, il devait y avoir cette petite séance photo pour confirmer la générosité des Ortega.

-J'arrive, laisses-moi trente secondes.

L'homme se raclait la gorge et s'en retournait dans la grande salle. L'Espagnol reportait alors son attention sur Brynn et disait simplement:

-Le devoir m'appelle... Je veux juste te dire que l'important, c'est que je sois toujours là, non? Gracias por el baile Brynn.

Un petit baiser sur la joue de la belle blonde, puis, il se distançait, non à contrecœur, pour gagner la grande salle tandis que l'animateur annonçait son arrivée et lui remettait bientôt ce gros chèque avec le montant et que les photographes se faisaient aller. Alejandro faisait alors son plus beau sourire et prenait cet air digne et fier qu'on lui connait. Seulement, dans tout cela, son regard cherchait vite Brynn.

Si ton appartement est fermé pour une petite visite, le sien ne l'était apparemment pas. L'espagnol semble avoir un bon sens de la répartie, ce qui te fait sourire. "Je retiens l'offre dans un petit coin de ma tête, mais dans mes souvenirs, il ne me semble pas que ton appartement soit à coté...quel dommage!" Tu cilles pendant un quart de seconde,, un sourire satisfait accroché au visage. Faire la femme inaccessible fait entièrement parti de ton personnage. Tu es assez contente de toi, à voir si un jour tu allais réellement y passer.
Il est si beau de près, que tu en es à oublier de respirer. Tu as le souffle coupé. Il est si près, trop près. Tu sens son front contre le tien, sa main sur ta joue; une petite sueur froide parcourt ton être. Ton coeur s'emballe. Il va t'embrasser. Tu la sens, cette électricité palpable dans l'air. Mais le doute persiste au fond de toi, parce que tu as l'impression qu'il ne va pas sauter le pas, pas avec ce qui s'est passé la dernière fois. Tu te demandes si tu dois l'aider, faire un pas dans sa direction.Si tu en as tout simplement envie. Ses mots résonnent encore dans ta tête, profiter de l'instant présent, de ce genre de chose. En à peine quelques microsecondes tu te remplis le cerveau par des questions superflues. Tu penses mais tu ne fais rien, lui non plus. Enfin si il essaye, mais un homme l'interrompt. C'est ce que tu pensais depuis le début , vous êtes enfermé dans votre bulle, vous en avez oubliés la réception. Tu regardes Alejandro quitter la pièce, prenant ça comme un signe du destin, de la fatalité. Alors non tu n'as pas eu le droit à ton baisé que tu avais espéré. Une pointe de soulagement perça ton coeur, accompagné d'une certaine amertume. Tu es toujours partagé comme à ton habitude. Au moins il t'a accordé un petit baisé sur la joue, tu n'es pas complètement perdante dans cette histoire. Tu le suis du regard, puis retourne à ton tour dans la salle, à ta table rejoindre les autres convives. Tu le vois, là, majestueux et fier sur la scène. Il peut l'être, ce qu'il fait est très altruiste, toi aussi tu es fier de lui. En contraste, toi tu es dans l'ombre , caché par les gens autour de toi.Tu attrapes un verre de champagne que tu sirotes maladroitement. Tu ne sais pas si tu vas pouvoir le revoir, mais tu l'espère un peu. Tu vas l'attendre en bas de la scène, te faufilant parmi la foule. "Intéressant, ta manière de posé sur les photos avec ton petit sourire crispé, un peu plus et on pourra t'embaucher pour les pubs de dentifrice."l'accapares-tu dès qu'il fut à nouveau à ta hauteur.