Jolie soirée en ce dimanche en perspective. Alejandro voyait une soirée caritative pour venir en aide aux réfugiés des guerres en Syrie et en Irak se concrétiser. Cette idée n'était pas que la sienne, mais avec quelques contacts, il avait aidé le tout à mettre en branle. La soirée avait lieu dans une grande salle de réception de l'Hilton de Boston, en plein centre-ville, non loin du pont moderne qui s'y trouve, vraiment, de toute beauté. Le programme de la soirée était assez simple: réception des gens, petit cocktail, puis, les gens s'installeront à leurs tables payées à un prix quand même important pour écouter des conférenciers parler de la situation dans ce coin du monde: journaliste sans frontière, spécialiste, représentant du croissant rouge, tout y est. Ensuite, ce sera séance levée, discussion et photos pour ceux que cela intéresse et les autres pourront partir.

Pour l'occasion, l'étudiant en droit s'était habillé avec classe et distinction, optant pour un ensemble tout neuf, un trois pièces, chemise bleutée, cravate, veste, veston, le grand kit quoi. Pas rasé, il trouvait qu'il avait l'air plus mature de cette façon, alors il avait laissé. D'autant que le beau brun savait qu'il y aurait de jolies filles à cette soirée. Normal quand on a des contacts comme lui au sein du domaine de la mode et de la couture.

La soirée débutait donc, les gens faisaient leur entrée et Alejandro se trouvait parmi le groupe des organisateurs, pour ainsi dire et la plupart des invités passaient les voir pour leur dire un petit mot de cordialité. L'Espagnol en profitait bien sûr pour remercier ces invités à lui d'avoir tenu parole. Détendu, à l'aise, il baignait dans son élément pour ainsi dire. Cette soirée mondaine aurait pu être somme toute paisible, si cela n'avait été d'un tout petit détail...

Alejandro discutait avec un professeur venu contribuer, lorsqu'un comparse lui donnait un petit coup du coude pour attirer son attention. Il remarqua alors qu'un peu plus loin, une jeune femme avançait vers eux, accompagnée d'une demoiselle qu'Alejandro connait plutôt bien: Brynn... Celle-ci venait sans doute faire comme les autres invités, saluer les organisateurs et lorsque leurs regards se croisèrent, le jeune homme eut un petit sourire, puis, reporta son attention sur le professeur, mine de rien, qui laissa bientôt sa place aux nouvelles arrivantes. Les présentations cordiales eurent lieu, mais il ne fallut pas attendre longtemps pour voir Alejandro y aller de son petit grain de sel.

-Brynn, quelle charmante surprise. Messieurs, mesdames, je dois vous avouer que la princesse danoise et moi nous connaissons bien.

Disait-il en lançant un petit regard au groupe. Puis, il portait son attention sur la belle blonde, la détaillant de son regard tandis qu'un homme disait: "ah oui?".

-Si, la dernière fois que nous nous sommes croisés à Harvard, elle m'a même affublé d'un petit mot danois: Røvhul, c'est cela? Ou Rørhul, j'admets que mon danois est à travailler. Brynn, je t'en pris, éclaires nous quant à la signification de ce mot.

Alejandro a une excellente mémoire voyez-vous, surtout quand on l'insulte, une chose qu'on fait toujours à ses dépends avec lui et à cet instant, l'occasion était trop belle.

Son look!:

Tu es là dans cette foule à briller de milles feux. Tu es belle, ayant choisi avec méticulosité ta tenue. Tu portes une longue robe blanche, laissant tes cheveux détachés. Tes yeux pétillent, et un sourire permanent est accroché à ton visage. Ce soir tu n'es pas simplement Brynn, l'étudiante tête en l'air qui aime soigner les dents. Non, ce soir tu es beaucoup plus que ça, tu es princesse, tu représentes tout un pays. En d'autre terme tu as enfilé ta tenue de super héroïne, de ta double vie. Tu dis bonjour,tu te tiens droite, tu serres des mains, tu souries, tu rigoles, tu parles tout doucement, tu avances dans ce tourbillon d'inconnus. Tu dois donner une bonne image aux reste des convives, être parfaite. Tu sais qu'à la fin tout ce qu'on attend de toi c'est de signer un chèque, bien gros, avec plusieurs zéros de préférence. Quitte à avoir de l'argent, autant le mettre dans une bonne cause n'est ce pas? Avec toutes les atrocités qui se passent en moment, le monde semble avoir besoin d'un petit coup de pouce. Même si tu trouves cela légèrement risible. Au fond vous êtes tous là à pavoiser dans vos belles tenues, à joueur à celui qui donnera le plus d'argent.
Tu reconnais certaines têtes, leur adressant même un signe gracieux de la main. Heureusement, pour toi, tu n'étais pas complètement seule. Une de tes amies danoises, représentant le gouvernement était à tes cotés. Après avoir échangé les banalités d'usage, vous vous mirent toutes les deux dans la queue. Comme tout le monde, vous vouliez saluer les organisateurs de l’événement, question de politesse. Vous avancez, encore un peu, juste un tout petit peu, vous y êtes presque. Puis tu l’aperçois. Alejandro. Lui, se tenant droit, fier. Une petite boule se forge dans le creux de ton ventre. Tu ne pensais pas le voir ici. Tu gardes bonne figure et arrive vers le vieux monsieur et l'espagnol. Tu les saluas poliment, complimentant la soirée, son organisation, ajoutant que tu espérais qu'ils allaient récupérer suffisamment d'argent. Tu tentais de te concentrer sur le professeur plutôt que sur Alejandro, chose bien difficile. Surtout que lui ne semblait pas décidé à te laisser partir si facilement, ajoutant son petit grain de sel. "Oui effectivement nous nous connaissons bien...depuis un moment d'ailleurs...." commences-tu à répondre, hochant positivement de la tête. Puis vient la question de la traduction d'un certain mot. Ta comparse te lança un regard offusqué, pendant que tu l'ignorais complètement. Alejandro osait te mettre dans une situation délicate, devant toutes ces personnes. N'avait-il donc aucun savoir vivre? Tu le toisas légèrement, lui faisant comprendre que tu n'aimais pas trop son attitude, même si ce n'était pas forcément voulu de sa part. "Je peux bien évidemment vous éclairez sur le sujet. Ce mot fait simplement référence au fait que j'ai trouvé qu'Alejandro avait réagi comme un parfait idiot la dernière fois que nous nous sommes rencontrés. Je ne pense pas que nos histoires vous intéresse plus que cela, alors il serait préférable d'en rester là." continuas-tu pas du tout démonter, ni honteuse, tu n'avais rien à cacher.

Le plan était simple. Mettre Brynn mal à l'aise et lui renvoyer la monnaie de sa pièce pour l'avoir traiter de salaud en danois l'autre jour, ou peu importe quelle autre signification avait le mot disgracieux qu'elle lui a balancé à la figure. Alejandro est assez rancunier et malin quand il le veut et ce ne sont pas ses sentiments ambigus pour son ex' qui allaient le freiner dans sa démarche.

La manœuvre semble fonctionner au départ. La blonde est d'abord un peu obligée, malgré elle, d'admettre qu'ils se connaissent effectivement, mais rien qu'à la façon dont ils se regardaient, les gens plus observateurs que la moyenne devaient le remarquer. Puis, le coup de maître de l'Espagnol vint et en voyant la mine scandalisée de la comparse de la princesse, Alejandro criait déjà victoire intérieurement, mais un peu trop tôt, car la contre-attaque ne se fit pas attendre.

Loin d'être totalement décontenancée, la princesse décida de faire front et de confronter son ex' devant tout le monde et leur raconter sa petite version de cette histoire. En apparence, Alejandro gardait son petit sourire, avec cette lueur dans ce regard, qui bientôt, confrontant celui de Brynn, parlait en disant: "tu vas me le payer". De le traiter de parfait idiot devant tout le monde, cela n'améliorait guère la situation.

Il y eut un petit silence, quelques secondes au cours desquels, son regard ne quittait pas celui de Brynn. Puis, Alejandro se mit à rire et certains exprimèrent des sourires discrets, gênés, un brin soulagés aussi, puisque le jeune homme semblait prendre le tout avec humour.

-Mesdames, messieurs, la princesse a raison, j'ai fort à me faire pardonner auprès de la monarchie danoise. S'il n'en tenait qu'à moi, j'aurais organisé une soirée comme celle-ci pour me faire pardonner, mais j'ai jugé, comme la plupart des gens ici, que les réfugiés syriens requièrent une aide plus urgente.

Cette fois, les gens autour rirent à la blague plutôt bien tournée, le genre de blague mondaine qui visent surtout à détendre l'atmosphère. Au passage, peut-être qu'il égratignait un brin le comportement capricieux de la princesse. Sans prévenir, il prit la main de la princesse et vint y déposer un baiser de la manière la plus galante qui soit.

-Je vous pris tout de même d'accepter mes excuses et j'espère que vous passerez une agréable soirée. Je n'ai aucun doute que votre présence ici est une preuve de votre engagement sincère. Je connais votre sincérité et votre générosité, princesse.

Son regard resta dans le sien tandis qu'il disait ses paroles, puis, le jeune homme se recula. Elle était libre d'aller de son côté maintenant, d'autant que d'autres gens attendaient de rencontrer les organisateurs, dont certaines à qui avait peut-être plus le spectacle de ce jeune homme repentant.

Si l'espagnol souhaitait te mettre mal à l'aise il avait parfaitement réussi son coup, ou du moins en parti. Ses mots pleins de sous-entendus ne t’effrayaient point. Même s'il avait l'art de tourner à la perfection ses phrases dans l'oreille de votre public, tu n'étais pas complètement dupe. Il devait toujours t'en vouloir, surtout après les mots durs que tu avais prononcé à son égard. Une animosité était toujours présente, palpable dans l'air. La tête haute, le regard rempli de malice tu ne répondis pas à ses paroles, te contentant de rire avec les autres invités. Oui oui, même si tu avais très envie de lui balancer ton verre à la figure. Il te connaissait bien, et était conscient que tous les piques qu'il prenait soin de lancer ne tombait pas dans l'oreille d'une sourde. Mieux valait le jouer plus discret, laver son linge sale en public n'est jamais vraiment une bonne chose. Il n'attendait rien pour attendre. Même le baiser sur ta main ne calma pas tes ardeurs, parce que tu savais que c'était un acte surement calculé pour détendre l'atmosphère. S'il n'était pas spontané, tu n'y portais pas d’intérêt. Pourtant ce geste t'étais familier, et c'était ce qui devait t'irriter le plus. Tu retiras donc avec vivacité ta main, ne souhaitant pas la garder trop longtemps dans la sienne, après il allait encore croire des trucs louches dans sa tête. Pourquoi fallait-il que ça soit si soudainement compliqué entre vous?
"Je suis très contente de voir que nos derniers différents ne remettent pas en cause l'idée même que vous avez de moi. Je suppose donc que je vous reverrais plus tard dans la soirée." répondis-tu poliment , tentant de lire ses pensées dans les prunelles de ses beaux yeux marrons. Il se recula, prenant ainsi cela comme une invitation à t'éloigner. Tu lui effleuras intentionnellement le bras avant de laisser place aux personnes qui se tenaient derrière toi.
Ce fut donc très naturellement que tu te dirigeas ensuite vers un serveur, attrapant plusieurs flûtes de champagne sous le regard désabusé de ta compagne. Oui tu avais bien besoin d'un petit remontant, même si tu te devais de garder les idées clairs. Vous vous dirigèrent ensuite vers les différentes tables pour le dîner, et t'assis devant ton nom. Au moins ton amie danoise était avec toi, c'était déjà ça.

Cette fois, Alejandro sentait qu'il avait le dernier mot et le haut du pavé sur Brynn. Cela lui suffisait, il ne voyait pas l'intérêt de la mettre davantage mal à l'aise, il ne fallait pas la blesser au-delà d'un certain point. D'ailleurs, à la fin, son message ce voulait une sorte d'ouverture à une certaine réconciliation ou à tout le moins, un "sans rancune", espérant qu'elle ne lui en voudrait pas de faire de petites blagues sur leur situation. Brynn accepte donc l'idée de le revoir, mais on peut dire que sa voix trahissait ce qu'on pourrait appeler un absence d'enthousiasme à cette idée.

-Seulement si vous le souhaitez princesse.

Conclut-il tandis que la jeune femme s'éloignait doucement en gardant la tête haute et son allure fière et royale. On dira ce qu'on voudra, mais ces nobles, cette aristocratie hérite tout de même d'une certaine attitude qui inspire le respect. Ensuite de quoi, la soirée suivit son cours et Alejandro évita soigneusement de déranger Brynn ou de susciter quelqu'autres tensions.

Arrive le moment où les gens s'installent aux tables pour écouter les différents conférenciers, avant que le moment du dévoilement des chèques ne surviennent. À la table d'honneur pour ainsi dire, Alejandro était probablement le seul dans sa catégorie d'âge et jeta un bref coup d’œil pour noter à quelle table se trouvait Brynn. Puis, installé sur sa chaise, attentif au conférencier, il enfilait doucement les coupes de vin.

Puis, après la première conférence, il sortit un stylo de sa poche et ramassa la petite carte qui se trouvait sur la table pour écrire à l'endos. Il y nota quelques mots, avant de faire signe à un serveur et de l'inviter à se pencher, pour lui murmurer d'aller le porter à un numéro de table précis, à une personne précise, en robe blanche, blonde, difficile à manquer. Il suivit ensuite des yeux le serveur, avant de s'excuser auprès de sa table et d'annoncer qu'il devait les quitter un petit moment.

Le serveur, tentant de se faire le plus discret possible, arriva finalement auprès de Brynn et annonça d'une voix basse avoir un message pour elle, qu'il lui tendit doucement. Le message, en anglais, se lisait comme suit:

« Si tu veux me retrouver princesa, passes au lobby bar. Je t'y attendrai une quinzaine de minutes ».

Alejandro était déjà dans le lobby à ce moment, à jeter un coup d’œil à sa montre. Honnêtement, il n'avait aucune idée de si Brynn accepterait ou non. La curiosité la poussera peut-être à venir, ou sinon, elle sera plus rancunière que prévue et le boudera encore. Chose certaine, le temps de finir ce verre de scotch et il retournera s'asseoir à sa place s'il n'a pas de raison de rester ici.

Oui tu étais légèrement vexé par la tournure que prenaient les évènements.  Tu ne savais pas du tout comment cet homme arrivait encore à te mettre dans des états pareils. Si tu avais su que monsieur était ici tu aurais agi bien différemment, surtout avec ce qui c’était passé la dernière fois. Tu tentais de conserver ton assurance fière et royale, cachant le chaos de ton cœur derrière un sourire sans émotion. Heaven aurait dû venir à ta place, cela t’aurais évité toute cette mésaventure. Te donner en spectacle ce n’était pas du tout ton truc, celui d’Alejandro non plus. Tu soupiras, bien contente de la nouvelle distance qui s’était installé entre vous. Tu avais réussi à éviter son regard jusqu’au moment du diner. Etant donné que le jeune espagnol était assis à la table d’honneur, il était impossible pour toi de l’ignorer.  Tu l’observais d’un nouvel œil, admirant sa grâce et sa beauté. Les conférenciers s’enchainaient parlant avec ferveur de ce qui se passait dans ces pays lointains. Tu tentais de détacher ton regard de son visage, souhaitant écouter, restant concentré sur le pour quoi de ta présence ici, mais quelque chose te happais et tu revenais inexplicablement toujours vers lui.  Tu t’agaçais toi-même. Ton comportement était dicté par une nostalgie évidente des jours heureux que vous aviez passé ensemble.  Le mieux c’était de regarder la table, ou les convives autour de toi. Tu commençais même à joueur avec ta robe, signe d’un mal l’aise évident. C’est donc naturellement que  tu sursautas lorsqu’un serveur t’apporta discrètement un petit mot. Tu ne reconnus pas tout de suite son écriture élégante, mais cela ne pouvait être que lui. Un petit sourire s’étira sur tes lèvres. Devais-tu y aller ? Tu n’en savais trop rien, le doute persistait. Il faut dire que lorsque vous étiez que tous les deux, ça tournait très vite en cacahuète. Tu possédais un mauvais caractère, et lui avait le sang chaud, comment vouliez-vous à faire quelque chose de productif ? Tu jetas un rapide coup d’œil autour de toi, puis à ta montre. Les secondes passaient et pourtant tu ne bougeais pas. Les blondes mettent vraiment trop de temps pour réfléchir. Cette allusion ne fit qu’à grandir ton sourire. Même si tu n’avais pas spécialement envie de quitter la table, tu savais que certaines explications s’imposaient. Il fallait savoir pardonner non ? Puis tu n’allais pas être indéfiniment fâché contre lui. Enfin peut-être. Disons que tu allais y aller plus par curiosité. Tu te levas avec douceur, tâchant de faire le moindre bruit. Après t’être faufilé parmi l’élite, tu débouchas sur ce qui devait être le lobby. Oui tu étais malheureusement encore bien capable de te perdre ici. Tu reconnus rapidement Alejandro qui buvait je ne sais trop quoi. « Tu peux décidément pas vivre sans moi. » dis-tu pour le taquiner trouvant que c’était un bon moyen de commencer la conversation sans directement venir sur les animosités.

Il ne se passa pas plus de cinq minutes avant que Brynn ne le rejoigne au lobby bar. Le jeune homme, qui guettait quand même du coin de l’œil la venue de la princesse, tourna la tête vers elle et fit un sourire. Même si cela est toujours facile à dire après coup, il savait qu'elle viendrait. La belle blonde laissa tout de suite entendre, comme pour minimiser sa propre démarche, que c’était lui qui ne pouvait pas se passer d'elle, ce qui le fit légèrement rire.

-C'est difficile de te savoir si proche, mais de te sentir si loin.

Réponse typique de la part d'Alejandro, elle doit commencer à y être habituée maintenant. Le beau brun désignait la place à ses côtés.

-Je t'offre un verre?

Voilà qui serait un bon début et puis, il avait le sien. Si elle accepte, alors il commande ce qu'elle souhaite et l'observe qui s'assoit. Le beau brun ne la regardait pas comme on regarde n'importe quelle femme, c'est clair. Il y avait une sorte d'attention dans le regard, d'intérêt.Il tapota légèrement son verre, avant d'en prendre une gorgée.

-Ce serait dommage je trouve... qu'on se retrouve à Harvard pour commencer à se disputer. On a réussi à être de bons exs, il faudrait que cela demeure ainsi, à tout le moins.

Oui il y avait décidément bien mieux comme approche, mais tu n'as pas trouvé d'autre manière de l'aborder. Pas très imaginative comme fille. Ta bouche est sèche et ton regard un peu déviant. Tu sais qu'à la seconde où tes yeux vont se poser sur les siens tu te dégonfleras comme un ballon de baudruche. Tu as du mal à le bouder très longtemps, son petit sourire au coin et ses yeux noisettes contrecarrent toujours tes plans. C'est très énervant de constater à quel point ta propre nature peut t'entraver. Au moins tu as fait l'effort de venir jusque vers lui, peut-être même pour vous réconcilier. D'ailleurs sa réponse est toute aussi énigmatique que son personnage. Il faisait probablement référence à votre dispute, ou quelque chose du genre. Ton corps est ici et ton esprit très loin c'est ça? Cela était beaucoup trop philosophique pour toi. "Toujours aussi énigmatique à ce que je vois." réponds-tu avec un petit sourire t'approchant un peu plus de lui. "Non merci ça ira, quand je suis à tes cotés j'ai besoin de garder l'esprit clair, et je n'ai malheureusement pas besoin d'alcool pour dire des bêtises, vous devez déjà savoir que ça sort naturellement" ajoutes-tu avec un certain humour, montrant ainsi que tu étais enclin à discuter. Puis il fallait vraiment que tu te calmes sur les boissons, tu en avais déjà suffisamment bu pour ce soir.
Tu prends place à ses cotés, l'observant songeuse. "C'est vrai....mais si un certain ex ne se montrait pas aussi obtus je suis sûr qu'on aurait pu éviter cette délicate situation." rétorques-tu carrément de mauvaise foi.

Alejandro s'amusait à être énigmatique oui, dans un certain sens, ou bien à profiter du côté blonde de son ex'! Ceci dit, ça ne semblait pas trop déplaire à Brynn.

-Toujours.

Peu après, la princesse déclinait poliment son offre de verre, alors le jeune homme acquiescé, pas vexé qu'elle refuse, c'était son droit. D'ailleurs, cela fit légèrement rire Alejandro lorsqu'ensuite, elle avoua avoir besoin de garder l'esprit clair avec lui. Il la troublait à ce point?

-Je te fais cet effet? Oula, je ne m'en doutais pas, pas à ce point.

Il blaguait lui aussi, en rajoutait quoi, même s'il y a peut-être un brin de vérité derrière toutes ses blagues? Après tout, depuis l'été, ils se tournent autour. Après, Alejandro avouait espérer qu'ils continuent à être "de bons ex'" et non qu'ils se livrent de sortes de batailles publiques. N'en fallait pas plus pour que Brynn lui rejette la faute dessus. Le jeune homme haussa des épaules.

-Je veux bien prendre ma part de blâme. C'est que ce n'est pas facile tu sais? De te retrouver, de savoir qu'on va à la même université et tout. Après, je sais bien que je dois faire avec.

C'était sans doute plus facile d'oublier Brynn et tout, s'il ne la voyait pas. La retrouver, c'était aussi retrouver les raisons pour lesquelles il avait fini par sortir avec elle. Il buvait encore de son verre, le finissant presque, quand il demandait à nouveau:

-Tu apprécies ta soirée jusqu'ici?

Tu lui souris réprimant une furieuse envie de lever les yeux aux ciels. Comme à son habitude monsieur jouait avec les mots, et ne manquait pas d'humour. "J'te parle pas de ça quoi que dans un sens peut-être que je te parle de ça, mais c'est juste que tes phrases philosophiques ont tendance à m'embrouiller le cerveau." expliques-tu pas très clairement en jouant avec les boucles de tes cheveux. Tu ne voulais pas qu'il se méprenne sur la question, pas qu'il ne t'attire plus bien au contraire. C'est juste que ta vie ressemble étrangement à un épisode du bachelor, mais là il ne te reste qu'une rose et tu ne sais pas qui choisir. Forcément l’ambiguïté de votre relation ne t'aide pas beaucoup. C'est vrai que parfois tu as juste envie de le prendre dans tes bras et de le serrer fort, fort contre toi. Puis à d'autre moment tu as simplement envie de l'envoyer balader et bouder dans ton coin. "Tu dois toujours me faire un certain effet, j'ai failli me casser la figure trois fois avec mes talons aiguilles juste pour venir te voir, j'ai vu la mort de près." C'est un peu ta manière de dire qu'il te manquait, un peu, genre un tout petit peu. Surtout que tu t'en voulais encore de la tournure qu'avait pris les événements, même si pour ça tu n'étais clairement pas prête à prendre ta responsabilité. Tu es même plutôt surprise de voir que lui assume tout. Tu pensais qu'il allait t'envoyer sur les roses, mais non. "Je sais....ce n'est pas très facile pour moi non plus...je m'étais faite à l'idée que c'était fini entre nous. Maintenant je me pose beaucoup trop de questions." avoues-tu, décidé à faire un pas dans sa direction. Dans un sens il n'avait pas tort, ce n'était pas une situation très simple à gérer. Tu veux continuer à le voir, à lui parler, mais tu ne sais pas si c'est possible sans t'impliquer davantage, pour 'plus'. "Pour le moment je ne m'en plains pas trop...et toi?"