Alejandro eut un sourire à la question de Sally. Il comprenait qu'elle se pose la question, elle n'était probablement pas la seule à se demander comment ou pourquoi Alejandro allait à ce bal sans cavalière. Il expliqua donc, tout en douceur et avec calme:

-Il y a quelques semaines, j'étais en couple et... elle a quitté Harvard et on s'est laissé d'un commun accord disons... Ou d'un désaccord commun, c'est selon. Il ne restait plus que quelques jours avant le bal, je n'avais pas tellement le cœur à me trouver une cavalière. J'ai décidé d'allumer mon célibat et de venir seul.

En s'affichant libre et seul, il espérait attirer quelqu'un d'autre de seul aussi et/ou de pouvoir aller vers une fille seule elle aussi, comme Sally par exemple. L'Espagnol enchaînait donc, toujours avec son léger sourire:

-Dans la nuit qu'aurait pu être ce bal pour moi, je crois avoir trouvé une lumière.

Il parlait de Sally bien sûr et doucement, il approchait son visage du sien, son regard ancré dans le sien, le beau brun allait déposer un baiser contre la joue de sa cavalière, avant de se reculer doucement, tandis que la musique prenait fin.

-Merci pour la danse.

Sally était évidemment désolée pour sa rupture toute récente. Alejandro n'avait pas l'air affecté ou quoique ce soit, peut-être qu'il le cachait bien. Sally était un peu dans la même situation que lui, ce qui n'avait pas empêché la jolie blonde de se trouver un cavalier... qui l'avait laissé tomber.

-Dans ce cas, vous devez me comprendre.

Même si Alejandro perçut le soupir de Sally, qui vivait peut-être plus difficilement que lui sa rupture avec son ex' petit-ami, en plus de se faire oublier au bal, le jeune homme ne tardait pas à palier avec quelques compliments. À sa belle remarque, la blonde répondait qu'il était très gentil, ce qui le fit sourire. D'ailleurs, il enchaînait avec un petit baiser sur la joue, rien de trop entreprenant et en retour, Sally le remerciait.

-Je t'en pries... Maintenant que nous avons partagé une danse, je pense que nous pouvons nous tutoyer.

Et maintenant? Avait-elle envie qu'il parte, qu'il reste? De retrouver son ancien cavalier? Alejandro, qui ne veut pas s'imposer, attendait un signe de la part de la demoiselle, à moins qu'elle ne s'attende à ce qu'il prenne toutes les initiatives?

-Les choix réfléchis sont de bonnes décisions.

Disait-il sur un ton un brin philosophique. Par la suite, Alejandro proposait qu'ils se tutoient, puisqu'il y avait un moment qu'ils faisaient connaissance tous les deux. Sally acceptait et même, elle proposait qu'ils ne se quittent pas maintenant, ce qui répondait aux interrogations intérieures d'Alejandro, qui eut un beau sourire.

-Cela me convient parfaitement Sally. Je t'offre un verre au bar?

Ensuite, ils pourraient aller s'asseoir, à la table de Sally, question d'assister à la remise de prix et tout. C'était sans doute le spectacle à ne pas manquer. Donc si la belle blonde acceptait son offre, doucement, il lui prenait la main pour se frayer un chemin jusqu'au bar. Alejandro se commandait un verre de vin rouge et se tournait vers Sally pour savoir ce qui ferait son bonheur.

-Je te propose qu'on aille à une table, la tienne peut-être? Puisqu'il y a une place de libre maintenant.

Et autant le dire, de son côté, il n'avait pas de coup de cœur pour sa table.

Sally se montrait d'accord avec lui et offrait qu'ils restent ensemble pour la soirée, ce que Alejandro acceptait gentiment. Lui aussi se cherchait de la compagnie pour le bal après tout. Puis, ensuite, la blonde acceptait le verre qu'il lui offrait au bar et son choix fut tout désigné: du vin rouge, comme lui. Après quoi, au lieu de rester au comptoir, l'Espagnol suggérait qu'ils aillent à une table, celle de Sally, par exemple. D'emblée, sa cavalière improvisée, pour ainsi dire, acceptait sa proposition. C'est donc avec chacun un verre de vin qu'ils prirent le chemin de la table en question, qui semblait plutôt désertée ou tranquille à tout le moins. Le duo put s'y installer. Alejandro prenait soin de tirer la chaise de Sally pour qu'elle s'y assoit, avant de s'asseoir à son tour et de prendre une gorgée de son verre. Mine de rien, la soirée était quand même avancée, sur scène, on distribuait les prix les uns après les autres.

-Je ne m'attends pas à remporter de prix, trop peu connu encore... Et toi?

Vaut mieux parfois être méconnu que connu pour les mauvaises raisons, c'est ce qu'il se dit. Sally, cela ne lui disait rien du côté des réputations qui traînent ici et là. Nouvelle gorgée de sa part, toujours avec le sourire, il continuait la conversation.

-En quoi est-ce que tu étudies?

Installés à table, les deux jeunes gens continuaient de faire connaissance, puisqu'il y a quelques heures à peine, ils ne se connaissaient pas le moins du monde. Alejandro avoua ne pas s'attendre à remporter un prix, Sally non plus, trop discrète dit-elle. Comment cette fille peut bien passer inaperçu, il se posait la question? Avec un petit sourire teinté d'arrogance, l'Espagnol répondit:

-Je ne crois qu'il y ait meilleur que moi. Il n'y a que moi.

Paroles plutôt prétentieuses, il en jouait et en faisait une blague. Ceci dit, il était plutôt sûr de lui de nature, cela se sentait dans son apparence, sa façon d'être également. Il n'était pas de ceux qui croient en tout cas qu'il y a toujours meilleur que soi. Sans doute parce qu'il fait parti des gagnants de ce monde.

Pour poursuivre la conversation, Alejandro demanda ensuite en quoi elle étudiait. En sport? L'Espagnol eut un air intéressé, lui qui est plutôt sportif de nature. Il n'est pas tellement du genre à fréquenter énormément les gym, mais par contre, il fait du sport autant qu'il peut.

-Surprenant? Je ne sais pas... Tu as l'air d'une demoiselle... sportive. Quel sport au juste? ... Ah moi, cela n'a rien d'étonnant, j'étudie en droit, commerce international surtout.

Ils continuèrent de discuter ainsi, entre les prix remis au gala: musique, sports, nourriture aussi. Peut-être même qu'Alejandro eu l'occasion de parler un peu plus de la région de l'Espagne d'où il est originaire: la Galice. Après le gala, mine de rien, le bal tirait à sa fin. Le jeune homme avait continué de boire du vin, mais de manière raisonnable si vous voulez son avis.

-J'ai une limousine qui vient me chercher bientôt. Tu veux peut-être te joindre à moi pour le retour?