Apparemment personne n’était chaud du coup Sam pris sa petite trace et rangea tout son matos dans une de ses poches à l’intérieur de son costard et alors qu’il allait proposer à Alek de repartir la petite réunion entre Duncan, Wade et la jeune fille parti totalement en couilles. Le premier commença par mettre une droite au second qui prit une seconde pour s’en remettre puis il plaqua Duncan contre le mur des chiottes. Sam voulait un peu d’animation et un peu de baston mais pas entre deux mathers merde ! Il n’allait pas les laisser se foutre sur la gueule quand même ! Il pensait intervenir pour les séparer mais la demoiselle pour laquelle il se prenait la tête et se battait se mit à crier plus fort que les deux loustics, du coup Sam resta un peu à l’écart, il les interviendrait pour les séparer seulement s’ils ne l’écoutaient pas et qu’ils décidaient vraiment de se foutre sur la gueule.

Autant dire que le coup était parti tout seul, à tel point que j'étais certainement tout aussi choqué que lui suite à ça. Et comme je m'y attendais, il ne se laissa pas faire, je le connais assez bien pour savoir qu'il n'est pas du genre à tendre la seconde joue. D'ailleurs l'un de type tenta de calmer les tensions, sauf que très franchement, j'étais bien trop sur les nerfs pour y prêter attention. Wade me colla donc au mur alors que Maëlys intervenait en me faisant comprendre qu'elle m'en voulait d'avoir foutu le bordel et caché la présence de Wade à Harvard. Je ne voulais pas son bonheur ? N'importe quoi. Je veux pas ton bonheur, tu te fous de ma gueule ? Si j'ai fait ça, c'est pour toi. J'en ai ras-le-cul de te voir brisé à cause d'abrutis comme lui. Et c'est drôle que tu puisses dire ça, toi qui depuis des années me prends la tête parce que je me drogue. Disais-je carrément exaspéré. Mais au final, pourquoi est-ce que je m'emmerde à vouloir son bien, à vouloir la protéger ? De toute évidence je l'emmerde, je ferais mieux de me barrer, l'oublier, de toute façon j'ai toujours su que je n'avais besoin de personne. J'eus un sourire moqueur quand elle évoqua le lien fort que j'entretenais avec Wade. En effet nous étions comme des frères, c'est vers lui que je m'étais tourné lorsque j'étais plus jeune et carrément seul à Londres. C'est lui qui m'a tout appris, en quelque sorte. Ça me faisait clairement chier ce qui se passait, je l'ai adoré ce mec et au fond de moi je ne pourrais jamais oublier les délires vécus avec lui. Mais merde, Maëlys est certainement l'une des seules personnes qui compte pour moi, l'imaginer se faire de nouveau briser par sa faute dans un futur proche ou lointain, la voir se droguer par sa faute, ça me tue. Ouais tu fais bien d'employer le passé .. J'ai plus rien à voir avec ce gars. Lançais-je en regardant Wade dans les yeux, alors qu'il me tenait toujours par le col. Lâche-moi ou je te jure que t'auras besoin de ces deux gars pour t'aider. Ou pour nous séparer, je ne suis pas un sûr-homme, un coup de poing de sa part et je me retrouve aussi la gueule en sang. Mais dans mon état, énervé et alcoolisé, s'il cherchait la bagarre, elle n'allait pas tarder à arriver.

Tout ça commençait vraiment à devenir du grand n'importe quoi. Au moment où, fou de rage, il plaqua Duncan contre le mur, Maëlys tenta de s'interposer en se mettant à hurler, mais Wade n'y fit pas vraiment attention, ses yeux rivés dans ceux de Duncan, ne sachant pas vraiment ce qui le retenait de lui exploser sa face. Son ex tenta alors de calmer les choses, de se justifier auprès de Duncan mais celui-ci semblait toujours aussi énervé contre elle, lui expliquant que si il lui avait caché sa présence, c'était pour elle. Tout ça, c'était que des conneries. Vous étiez comme des frères, c'est n'importe quoi.. Ouais, comme des frères. Wade s'en souvenait encore, de leur amitié, leur délires... ce besoin qu'il avait de prendre Duncan sous son aile, malgré le faussé créé par leur statut social si éloignés. Ils avaient fait tellement de choses ensemble, tellement partagé. Ils avaient même partagé leur meilleure amie, jusqu'à ce que Wade prenne les devant et ne sorte avec elle... Tout ça était si loin quand on y pensait et en les voyant aujourd'hui, Wade était dégoûté. Ouais tu fais bien d'employer le passé .. J'ai plus rien à voir avec ce gars. Les paroles de Duncan le blessèrent plus qu'il ne l'aurait cru, lisant tout le mépris qu'il avait dans ce regard braqué sur lui. "Ce gars"... il parlait de lui comme un inconnu, comme si ils n'avaient jamais rien partagés. Sa peine renforça un peu plus sa colère, alors que son ex ami lui demandait de le lâcher tout en le menaçant. Ah ouais ? dit-il en l'empoignant davantage. Et puis sans vraiment réfléchir, il l'envoya valser à l'autre bout de la pièce, le faisant heurter l'un des lavabo. Voilà, pauvre merde ! Le souffle court, il le regarda quelques instants sachant pertinemment au fond de lui qu'il ne voulait pas se battre avec Duncan. Va en enfer lui cracha-t-il à la figure, avant de faire demi tour et de quitter les toilettes.

Ce n'était en aucun cas de la sur-protection, elle peut s'envoyer en l'air avec qui elle veut, elle peut tomber amoureuse de n'importe quel mec, je m'en fou mais pas lui. Elle aurait peut-être préféré que ça ne me fasse rien ? Que je la regarde retomber petit à petit dans les bras du mec qui l'a tant fait souffrir ? Ouais au fond je devrais peut-être, je devrais la laisser se démerder, mais qu'elle ne compte pas sur moi pour la récupérer en miettes par la suite. D'autant plus que j'avais bien bu avant de venir aux toilettes, alors ma colère s'était décuplé, à tel point que je contrôlais plus mes paroles, mes gestes, ma colère en soi. Ça commence clairement à me gonfler, je veux juste la protéger et voilà que je passe pour le méchant de service, l'espèce d'enfoiré qui fout tout en l'air. Si ça continue je vais réellement péter un câble et sortir de sa vie, car vraisemblablement le problème, c'est moi. D'autant plus que mes propos semblaient blesser Wade, est-ce que je les pensais ? Sur le coup de la colère et de l'alcool, peut-être, mais demain, je m'en voudrais très probablement. Il m'envoya valser contre le lavabo que je me suis pris dans le nez en trébuchant. Je restais quelques temps à genoux, essuyant le sang qui y coulait et écoutant mon 'frangin' me cracher à la gueule d'aller en enfer. Garde-moi une place au chaud alors, t’ira la-bas avant moi connard. Marmonnais-je en me relevant alors que Maëlys me demanda comment j'allais. Qu'est-ce que ça peut te foutre ? Disais-je méchamment. Elle terminait par partir à son tour, je soupirais, qu'elle soirée de merde finalement. J'ouvrais le lavabo histoire de me laver le visage avant de laisser les deux autres gars entre eux, dans les chiottes des femmes. J'ai besoin de prendre l'air, de fumer et me calmer.