En parlant de papy gâteux, Feldt laissait échapper un faible rire. Je crois bien, que c’était la première fois, depuis très longtemps que je provoquais ce son chez elle. « Oui c’est clair. Au moins ça remplace les autres grands-parents. » Les autres ? Elle parlait des parents d’Elios ? D’ailleurs, je me demandais comment cela se passait avec cette famille. Bien sûr, je ne lui poserais pas la question, car cela serait trop indiscret et je savais qu’elle ne me répondrait pas. « C’est surtout sympa de sa part de t’aider avec eux. Ça ne doit pas être évident tous les jours » Moi-même, je me posais des questions sur mon futur. Torrey avait déjà eu une fille. Alors, comment est-ce qu’on allait faire avec notre enfant ? Être père, était un concept encore flou dans ma tête et je n’en saisissais pas tous le sens. Par la suite, je lui disais que c’était étrange de ce retrouvé ici comme au commencement. « Oui, mais c’est pas mauvais. » Elle n’avait pas tort. Peut-être que c’était le moment de réellement, mettre nos rancunes de côté. On c’était fait assez de mal comme ça. « C’est vrai et peut-être qu’on en avait besoin » Je marquais une pause, me rendant soudain compte de sa tenue légère. « Tu n’as pas froid ? »

Peut-être que ce qu’il vous avait fallu c’était du temps. Du temps pour abaisser les blessures et refermer les cicatrices de votre courte relation. Tu avais eu des sentiments pour Wyatt, et c’est ça qui t’avait détruite en août. Mais maintenant, les choses s’étaient estompées, le vent avait tourné et tu avais d’autres rancunes à combattre, comme la trahison d’Elios à avoir choisi sa famille avant la vôtre. Tu pouvais le comprendre, dans un sens, mais pas alors que tu t’étais retrouvée coincée dans une voiture pour protéger son héritage. Tu ne pourrais jamais comprendre les hommes, peut-être que tu n’étais pas faite pour eux, peut-être qu’il n’y avait personne avec qui tu pouvais vraiment te sentir complète. Même William, malgré la chimie durant vos rendez-vous, non, rien. Peut-être que tu étais juste vide. « C’est surtout sympa de sa part de t’aider avec eux. Ça ne doit pas être évident tous les jours » C’est clair que Mr Bolton aurait pu te laisser dans la merde avec la grossesse et les jumeaux, mais il t’avait aidé. « Non c’est sûre, mais il m’aide et je lui en suis reconnaissante d’être là quand je n’ai plus personne. » Elios était parti pour revenir tu ne sais quand, si il comptait revenir, mais tu n’en savais rien et tu ne voulais rien savoir de lui. Alors tu étais contente qu’il y ait au moins une personne. « C’est vrai et peut-être qu’on en avait besoin » Tu ne dis rien à cela, préférant ne plus en parler et te laisser aller dans tes pensées. « Tu n’as pas froid ? » Tu relevais le regard. Froid ? C’est vrai que tu étais très légèrement vêtue et que le tulle laissait passer beaucoup d’air, mais ça allait. « Non, ça va. Puis je n’ai pas envie d’importuner en te faisant retirer ta veste. »  

« Non c’est sûre, mais il m’aide et je lui en suis reconnaissante d’être là quand je n’ai plus personne. » Au moins, elle n’était pas seule et c’était le principal. Je restais silencieux, pour finir par lui demander si elle n’avait pas froid. « Non, ça va. Puis je n’ai pas envie d’importuner en te faisant retirer ta veste. » J’esquissais un sourire, détournant mon regard de sa personne. Ça réponse ne m’étonnait pas et je me sentais idiot d’avoir posé cette question. Je voulais être sympa, mais je ne m’étais pas rendu compte, que ma question était déplacé. Ce n’était pas à moi de lui prêter ma veste. Je ne détenais pas se rôle. « Sinon, y se passe quoi de nouveau dans ta vie ? T’as réussis tes examens ? » Les fameux examens qui prenaient tout notre temps et qui nous faisaient angoissés pendant plusieurs semaines d’affilés. Personnellement, je pensais m’en être bien sortis, mais sait-on jamais.

Tu avais de la chance d’être entouré des gens sur qui tu pouvais compter bien que ceux-ci pouvait facilement se compter sur les doigts d’une main. Tu avais perdu tes parents jeunes et peut-être qu’avoir ton gardien, te permettait de te rappeler qu’il y avait du bon dans ce monde et que les gens n’étaient pas tous si mauvais. Wyatt changeait rapidement de sujet et cela ne te dérangeait pas. . « Sinon, y se passe quoi de nouveau dans ta vie ? T’as réussis tes examens ? » Les fameux examens, c’est vrai que les presque oublis bien qu’ils s’étaient déroulés à peine la semaine dernière. Tu ne voulais plus y penser. Pas parce que tu avais raté, loin de là même, mais bon, c’était la période de stress intense pour tout le monde. « Pas grand-chose à vrai dire. J’ai repris du travail. Pour les examens, ça va. Je ne serais pas première de ma classe cette année, mais ce n’est pas trop grave. » Avouais-tu avec un petit rire. Tu avais toujours des bonnes notes grâce à ton génie mais avec les évènements de cette année, cela avait pas mal affecté tes cours et donc tes notes. « Et toi ? »  

« Pas grand-chose à vrai dire. J’ai repris du travail. Pour les examens, ça va. Je ne serais pas première de ma classe cette année, mais ce n’est pas trop grave. » Elle disait avoir repris le travail comme si elle avait repris une ancienne profession. Etait-ce son métier de strip-teaseuse ? Vraiment, je ne pensais pas que cela soit conseillé. J’ai toujours pensé que ce métier avait énormément de désavantage. Les nanas étaient considérées comme des objets. Même si cela leur conférait un certain pouvoir, elles n’étaient pas maîtresses pour autant. « Tant que tu passes ton années, c’est tout ce qui compte. Tu fais quoi comme travail ? » J’étais bien trop curieux pour m’abstenir de lui poser cette question. « Et toi ? » Il était normal que la question se retourne contre moi. C’était une question de politesse et de savoir vivre. Que dire ? Ils se passaient tellement de chose que j’en avais négligé mes examens. Néanmoins, je pensais avoir réussis un minimum. « Ça c’est bien passé. C’était un peu dur à cause de mes deux jobs, mais ça va. » Pourquoi deux jobs ? Pour une raison de fierté, je refusais que Torrey utilise l’argent de sa famille pour assumer le futur enfant. C’est pourquoi, je travaillais dur pour pouvoir mettre de l’argent de côté.

« Tant que tu passes ton années, c’est tout ce qui compte. Tu fais quoi comme travail ? » Oh ton année, tu l’avais passé haut la main, cela il n’y avait pas de foutes. Tu ne serais juste pas première, mais pour toi, cela importait peu. Tu n’avais pas une bourse en jeu ou une place au sein de l’université à maintenir parce que tu payais toi-même tes frais de scolarité. C’est vrai que tu aimais cela, être première et pourtant ce n’était pas quelque chose de glorifiant parce que tu avais une capacité à mémoriser beaucoup de choses, à appliquer des formules et des programmes où les fautes ne sont pas toujours visibles. Ton cerveau était un peu plus développé mais ce n’était pas une chose que tu prônais dans une conversation. Cependant la question sur ton travail te surpris un peu. Il devait bien se douter de quoi tu parlais. « Mon ancien travail au Nirvana. » Dis-tu avec confiance. Wyatt était une des seules personnes qui l’avaient su dès le début et c’est pour cela que tu n’avais aucune honte à le lui avouer. Tu ne l’avais pas dit à tes amis et tu n’en avais surement pas l’intention, mais Wyatt le savait. Pour toi, c’était un moyen de te retrouver toi, et de ne pas être une personne que tu n’arrivais pas à reconnaître et ça te donnait une confiance. « Ça c’est bien passé. C’était un peu dur à cause de mes deux jobs, mais ça va. » Deux travails ? Mais pourquoi ce faisait-il aussi mal ? Tu savais que Wyatt n’avait pas les même moyens que toi, mais à devoir prendre deux travails, tu ne pensais pas que cela pouvait aller si mal. Tu ne pouvais pas comprendre, parce que le manque d’argent tu ne l’avais jamais senti, du moins, cela faisait bien 8 ans que tu ne le connaissais pas. Les années passées à l’orphelinat étaient une mémoire que tu préférais oublier. « Pourquoi prendre deux jobs pendant les examens ? Ca devait pas te faire du bien de devoir travailler et en plus de réviser et en plus des exams. » Tu ne voulais même pas y penser, bien que toi, tu avais aussi tes jours au club mais bon ce n’était que quelques soirs pendant la semaine et tu avais fais en sorte que cela ne soit pas une veille d’examens.  

« Mon ancien travail au Nirvana. » Je restais silencieux, me contentant d’acquissiez de la tête. Il n’y avait rien à dire. Je ne trouvais pas ce métier correct pour une jeune femme, mais que pouvais-je dire ? Cela ne me regardait pas et tout le monde, faisait comme il pouvait pour s’en sortir. A mon tour, je lui avais confié avoir deux jobs. Pourquoi le lui avoir dit ? J’aurais dû me douter que cela allait déboucher sur des questions. « Pourquoi prendre deux jobs pendant les examens ? Ca devait pas te faire du bien de devoir travailler et en plus de réviser et en plus des exams. » En effet, cela ne m’avait pas fait du bien. Je ne savais même pas si j’allais avoir mon année. Un souci de plus à rajouter. « J’avais vraiment besoin d’argent. » La grossesse de Torrey allait bientôt se voir, alors pourquoi le cacher ? Seulement, en parler avec Feldt, c’était assez étrange. « Je sais pas comment dire ça… » Je soupirais, me passant une main sur le visage.

Wyatt n’avait pas fait de remarque par rapport à ton travail alors tu ne savais pas trop quoi penser de cela ou ce qu’il pensait. Bien ce le dernier ne t’intéressait guère, cela aurait juste été sympa d’avoir un coup d’œil à ses pensées. Du coup, vous passiez aux jobs de Wyatt. Deux jobs, tu ne savais pas comment il faisait. Il était le président Winthrop aussi, cela voulait dire qu’il avait du s’occuper de sa confrérie, des deux jobs et des études. Tu ne savais pas comment il avait pu survivre à cela, il a du crouler sous le stress, ce n’était pas possible sinon. Peut-être que c’était pour cela qu’il était ici, dehors au lieu d’être à l’intérieur. Comme toi il avait besoin de souffler, bien que cela ne devait pas être pour les mêmes raisons. « J’avais vraiment besoin d’argent. » Cela expliquait donc les choses. On disait que l’argent ne fait pas le bonheur et pourtant sans argents on manquait cruellement de ressources. C’était tout un paradoxe la vie. « Je sais pas comment dire ça… » Tu regardais Wyatt d’un air interrogateur, pas sûre de comprendre. Il ne semblait pas aller bien. Tu posais une main sur sa jambe pour le calmer. « Tu sais, tu peux tout me dire. J’sais qu’on est plus ensemble ni qu’on est de grands amis, mais il y a un an, tu m’as laissé déballé mon cœur devant toi et je pense que je peux te repayer cette faveur. » Sous ta carapace et ton caractère de chien, tu avais un grand cœur et il n’y avait pas beaucoup de personnes qui savaient combien de sacrifice, tu avais fait pour les gens que tu aimais.  

Après lui avoir annoncé que j’avais deux boulots en même temps que mes études, elle avait essayé de savoir pourquoi est-ce que j’en avais pris deux. C’est vrai que c’était excessif, surtout que j’étais en plein examen. Seulement, je n’avais pas le choix. Mon job au cinéma me convenait amplement, du moins avant. Désormais, cela n’était pas assez. Feldt posait sa main sur ma cuisse et ce contact me surpris. Pourtant, je ne bronchais pas, car j’étais bien trop perdu dans mes pensées. « Tu sais, tu peux tout me dire. J’sais qu’on est plus ensemble ni qu’on est de grands amis, mais il y a un an, tu m’as laissé déballé mon cœur devant toi et je pense que je peux te repayer cette faveur. » Il y a un an. En un an, j’avais réussis à mettre ma copine enceinte et presque foirer mes examens. J’étais pathétique. A présent, je ressemblais au stéréotype du mec qui n’avait pas su se tenir tranquille. Pourtant, dieu savait à quel point cette nuit avait été parfaite. Je tournais mon visage vers Feldt, me demandant comment elle allait réagir et si je pouvais vraiment le lui dire. Je ne voulais pas paraitre déplacé. Néanmoins, son regard me donnait confiance. Je détournais mes yeux, inspirant un bon coup, avant de lâcher le morceau. « Torrey est enceinte »

Tu ne savais pas si tu devais te montrer si proche de Wyatt, mais y avait une partie de toi qui voulait lui montrer que tu te souciais toujours de lui. Malgré vos différents, malgré ce qu’il t’avait fait, une partie de toi ne voulait que son bonheur, et aux vues de sa tête cela ne semblait pas le cas. Ton geste était peut-être mal approprié, mais il ne te rejeta pas et peut-être que c’était un bon signe, que la guérison pouvait avoir lieu. Du moins, tu l’espérais au fond de toi. Wyatt tournait le visage pour toi avant de le détourner quelques secondes plus tard. « Torrey est enceinte » Tu restais stupéfaite sur le coup. Enceinte? Ça te faisait un choc, tu ne t’y attendais pas. Tu restais silencieuse un instant, ne sachant pas quoi dire. Pourquoi ça t’affectait tant ? Tu avais bien été en-ceinte aussi alors pourquoi tu restais là bouche-bé sans savoir quoi dire ? « Et tu ne veux pas de cet enfant ? » Tu ne voulais pas paraître déplacer mais parfois il fallait être réaliste et avoir un enfant, c’était une charge énorme à assurer. Tu essayais de voir ce que pensais Wyatt, cherchant son regard. Il pouvait te parler, t’allais pas le juger. Tu ne pouvais pas le juger, t’avais toi-même eu envie de ne pas avoir tes enfants.