Suite à ma conversation au bal avec Apple, j’avais décidé d’aller prendre l’air, avant d’affronter l’atmosphère lourde du bal. Mon verre de whisky à la main, je franchissais les portes de l’entrée dans l’optique d’aller m’assoir sur le muret qui se trouvait sur le côté. En arrivant, je fus pris de cours, par la présence d’une autre personne. Le plus étrange, c’était que la personne qui se trouvait être là, n’était nul autre que Feldt. Je ne l’avais pas revu depuis cette discussion sur la terrasse d’un café au spring break. « Je peux m’assoir ? » Me rapprochant d’elle, je préférais lui demander son accord. Après tout, elle était ici bien avant moi. Nos rapports c’étaient améliorés, mais je restais toujours sur mes gardes, de peur de provoquer une nouvelle dispute.

T’avais décidé de sortir un peu prendre l’air. L’ambiance à la table était bien, mais t’avais aussi besoin de souffler et de passer un coup de fil. Les jumeaux étaient avec leur grand-père et même si tu savais qu’il ferait tout bien, tu voulais vérifier qu’il n’y avait rien. Depuis que tu avais repris le travail, tu passais moins de temps le soir avec eux et parfois tu t’en voulais. C’était pour toi, que tu l’avais repris, mais tu espérais que tu n’allais pas les délaisser. Romane pourrait comprendre surement. Tu lui parlerais pour avoir un autre jour, ou alors de travailler un jour pendant la journée, comme le samedi. Enfin, perdue dans tes pensées, tu n’avais pas entendu une personne s’approcher et c’était seulement quand tu entendue une voix familière que tu te retournais. Wyatt se trouvait là. Tu affichais un petit sourire sur ton visage. « Hey bien sûre, assieds toi. » Tu fis un peu de place sur le muret.

« Hey bien sûre, assieds toi. »Un sourire ornait ses lèvres, signe que notre conversation devrait bien se dérouler. Elle me donnait donc le feu vert pour que m’assoie près d’elle. « Ça fait longtemps que t’es là ? Tu sais que les festivités se passent à l’intérieur » disais-je, un fin sourire sur les lèvres. Je n’étais là que depuis quelques minutes et déjà, j’avais la sensation d’étouffer. Le bal de ce soir, se révélait être beaucoup plus compliqué que celui de l’année dernière. La froideur du muret transperçait mon pantalon de costume. Contrairement à la plupart des hommes présents, je portais un costume bon marché que j’avais eu en solde dans une boutique du coin. Rien de très extravagant. On va dire que je n’avais pas vraiment les moyens et depuis quelques semaines, j’avais pris un nouveau boulot. En plus de travailler au cinéma, je travaillais en tant que caddie dans le terrain de golf.

C’était un peu étrange de voir Wyatt, surtout que l’année passée, c’est quand tout avait commencé. C’était difficile de ne pas y penser, parce que c’était la première fois où tu t’étais ouverte à un homme et que celui-ci t’avais comment dire trahis. Mais tu avais fait un grand chemin depuis ce temps-là et tu arrivais à être plus naturelle envers le sexe opposé. Enfin, si on oubliait Seth avec qui tu ne comprenais pas comment cela pouvait marcher. Un miracle ? Les opposés qui s’attirent ? Aucune idée et tu ne voulais pas y penser. « Ça fait longtemps que t’es là ? Tu sais que les festivités se passent à l’intérieur » Tu souris à ce que le président Winthrop te disait. Tu savais cela, mais t’avais besoin d’air. Les bals ce n’étaient pas trop ton truc. « J’sais, mais j’étais au téléphone. » Dis-tu en montrant ton téléphone qui se trouvait encore dans ta main. Il n’y avait rien qui s’était passé, mais tu aimais avoir l’affirmation que tout allait bien. Tu étais comme cela, surtout quand cela était en rapport avec tes enfants. « Je pourrais te demander ce que tu fais là aussi, tu sais. » C’est vrai que le bal ne venait seulement de débuter et toi ayant une raison d’être ici, sa venue à lui te laissait un peu perplexe.

« J’sais, mais j’étais au téléphone. » Elle me montrait son téléphone comme pour appuyer ses arguments. « Je pourrais te demander ce que tu fais là aussi, tu sais. » J’aurais dû m’attendre à cette question. Qu’est-ce que je faisais dehors, alors que ma copine attendait à l’intérieur. Bonne question. En réalité, j’avais juste eu besoin de souffler. D’accord, le bal avait à peine commencé, mais je me sentais déjà nauséeux. J’avais l’impression d’étouffer dans mon costume et les effluves capiteux des parfums, me montaient vite à la tête. « J’avais besoin de prendre l’air. Il fait trop chaud à l’intérieur » C’était en partie vrai, mais il y avait aussi le fait que je n’étais pas pressé de rejoindre ma table. Sans compter, que je craignais que la grossesse se voit tout de suite. « T’es enfants vont bien ? » Je ne voulais pas parler de bébé, mais je mettais les pieds en plein dedans. 

« J’avais besoin de prendre l’air. Il fait trop chaud à l’intérieur » Tu ne pouvais que trop bien comprendre ce qu’il voulait dire par là. Tu détestais ce genre d’endroit où il y avait beaucoup de monde. T’étais pas agoraphobe, au contraire même, mais il tendait à devenir très vite chaud et ça ne faisait jamais bon signe avec toi. Par contre, le fait qu’il soit là avec toi dehors te rappelait un peu l’année passée, alors tu préférais concentrer ton regard sur ta robe blanche achetée pour l’occasion. Depuis que tu avais l’argent, t’aimais faire quelque que écarts, puis tu pourrais utiliser cette robe à nouveau. Tu savais que tu allais devoir aller en Italie pendant les vacances pour voir Elios et avoir une belle robe pouvait toujours te servir là-bas même si cela ne te réjouissait pas. « Oui, c’est vrai qu’il faut chaud là-dedans. » Puis, il y avait aussi toujours une tendance à ce qu’une bagarre éclate au bal d’une manière ou d’une autre, alors tu préférais garder tes distances. « Tes enfants vont bien ? » Tu hochais la tête. Ils allaient bien, ils commençaient à devenir de vraies boules d’énergie et ça t’épuisait aussi. « Oui, ils sont avec mon tuteur pour la soirée. » Pas nécessaire d’appeler la nounou pour un soir comme tu allais rentrer à la fin de la soirée. Non tu ne risquais ni de partir avec Seth ni avec William.  

« Oui, c’est vrai qu’il faut chaud là-dedans. » Feldt évitait mon regard et je ne pouvais que deviner ce qu’elle pensait. Cette rencontre à l’extérieur de la salle, faisait échos à ce que nous avions vécue l’année dernière. Je l’avais rejoint sur un balcon et c’est à ce moment-là que nous avions échangé notre premier baiser. A présent, cette époque me semblait lointaine. Tellement, qu’elle paraissait irréelle. Pour meubler l’étrange atmosphère qui se tissait entre nous, je lui demandais comment allait ses enfants. Ce à quoi elle me répondait : « Oui, ils sont avec mon tuteur pour la soirée. » Elle avait un tuteur ? Je ne m’y attendais pas. Surtout, que le père de ses enfants était à même de s’en occuper. « Ça fait longtemps que tu as un tuteur ? » ça faisait également longtemps que je ne l’avais pas vu avec Elios. D’après la rumeur, il était retourné en Italie.

Tu ne pensais pas reparler à Wyatt en fait. Tu l’avais vu au Spring Break et c’était tout. La discussion s’était bien déroulée mais bon, ta rancune envers lui s’était montrée la première fois où tu avais rencontré Seth. Il avait été la seule personne sur qui tu t’étais trompée lors d’une première impression, et tu avais toujours du mal à le cerner, ton cavalier. Tu aurais dû venir avec Elios à ce bal. Ouais, aurais, maintenant, tu ne le lui parlais que parfois pour lui donner des nouvelles sur les jumeaux. Tu n’avais pas aimé sa trahison. « Ça fait longtemps que tu as un tuteur ? » C’était bizarre que tu parles avec Wyatt de cela.  Tu n’avais jamais parlé de ta vie avec lui, tu avais toujours gardé cette partie pour toi, même quand vous étiez ensemble. « Depuis que j’ai 15 ans. Je lui ai fait vivre un enfer quand j’étais ado. J’imagine que le laisser avoir des petits enfants et ma manière de le remercier. » Avouais-tu avec un petit rire. Tu continuais de regarder ta robe et tes mains, par peur de croiser son regard. Même si cela faisait un an, les souvenirs étaient là et tu ne voulais rien faire de mal.  

« Depuis que j’ai 15 ans. Je lui ai fait vivre un enfer quand j’étais ado. J’imagine que le laisser avoir des petits enfants et ma manière de le remercier. » J’étais sortie avec elle et je ne savais même pas cela sur elle. Dans le fond, je me demandais si j’avais eu le temps de la connaitre vraiment. Nous avions eu une relation de plusieurs semaines et pourtant, j’avais la sensation qu’on avait été que deux étranges. Je ne lui avais pas donné sa chance. Non, parce que d’autre sentiment avait pris le dessus. Alors pourquoi m’être mis en couple avec elle, si c’était déjà le cas ? Sans doute parce que j’avais ressentie quelque chose pour elle et que je n’avais pas encore réalisé ce que je ressentais pour Torrey à l’époque. « Du genre papy gâteux » disais-je en ricanant. Je ne savais pas quoi dire, car me retrouver seul avec elle, était toujours étrange. « Plutôt étrange, non »

Tu ne parlais presque jamais de ta vie, de celle avant Harvard, parce qu’elle n’était pas joyeuse. T’avais fais beaucoup de conneries, t’avais fait vivre l’horreur à ton gardien et tu te demandais comment il faisait pour t’accepter encore. Peu-être que c'était parce qu’il le faisait pour tes parents et que donc il était un type bien. Il l’était tu le savais et rien que de le voir en présence des jumeaux arrivait à te donner le sourire aux lèvres. C’est pour cela que tu acceptais qu’il garde les jumeaux. Il avait son travail, mais il te disait que pour toi il pouvait bien un soir prendre de libre pour t’occuper de ses petits-enfants. « Du genre papy gâteux »  Tu ris à ce qu’il dit, parce que c’était tout à fait. « Oui c’est clair. Au moins ça remplace les autres grands-parents. » Tu n’aimais pas la famille d’Elios, et même si son père était toujours dans le coma, tu n’avais aucune considération pour eux. Pourquoi en avoir quand eux n’en avait pas pour toi ? « Plutôt étrange, non » Tu hochais la tête. C’était étrange d’être là avec lui. « Oui, mais c’est pas mauvais. » Enfin cela ne se sentait pas ainsi. Peut-être que vous étiez juste deux personnes qui n’étaient pas faite l’une pour l’autre dans ce sens-là mais que vous aviez eu besoin de vous pour un plus grand bien.