Elle ne voulait pas m’écouter ni même imprimer ce que je lui racontais et bien je ne voyais qu’une seule solution tandis que je la rattrapais une nouvelle fois dans le couloir pour cette-fois-ci, la soulever comme un vulgaire sac à patates. « Tu peux hurler, crier au viol, frapper, grogner même me pisser dessus, cela ne changera rien, il faut qu’on parle alors on va parler » grognais-je avant de me terrer dans un silence quasi religieux tandis que je marchais en direction de ma chambre à la Lowell où Aidan et Eventine s’y trouvaient en train de réviser. « Besoin de la place, dégagez »grondais-je avant de lâcher mon colis sur mon lit pour mieux attraper une chaise et m’installer dessus à l’envers. « Bon… au moins ici, je sais que tu t’enfuiras pas »

« MAIS LACHE-MOI !! » s’était écriée Thaïs alors que Caleb l’avait mise par-dessus son épaule, non sans l’idée bien arrêtée de l’embarquer avec lui pour « parler » selon ses dires. Sauf que la demoiselle n’avait aucune envie de parler avec lui et encore moins de se faire traiter de prostituée une nouvelle fois. Elle tempêta jusqu’à arriver à la chambre qu’il partageait avec deux amis à lui et qu’il la déposa sur le lit. « Franchement, je crois qu’on s’est déjà tout dit et qu’il n’y a rien à rajouter. Si c’est pour que tu me traites encore une fois de prostituée ou que je peux faire ce que je veux et que tu t’en tapes, je préfère ne pas entendre ça ! »

Fidèle à mes propos, je n’avais pas relâché Thais qu’une fois enfermé avec elle dans ma chambre. Je me fichais bien qu’elle soit en colère contre moi, nous devions parler car je sentais que nous partions dans deux chemins différents et ce constat ne me plaisait pas le moins du monde. « Je suis venu m’excuser tout à l’heure et tu m’as envoyé paitre je te signale et pour ta gouverne, tu préférais que je te dise quoi faire de ton cul ?! Ecoute Thais, j’ai été dur avec toi, j’en ai bien conscience et je m’en excuse maintenant je peux rien faire d’autre que cela… Et puis, c’est toi qui a commencé en me prenant la tête parce que j’avais couché avec Bambi ! » protestais-je car dans cette histoire, nous étions 50/50 côté torts.

Thaïs grommelait des paroles incompréhensibles dans son coin, ne sachant pas à quel jeu jouait Caleb à cet instant précis, à plus forte raison en sachant qu’il s’était déjà retrouvé une partenaire de danse, même si celle-ci était mariée et maman. Grosso merdo, l’irlandaise l’avait mauvaise, et pas qu’un peu… « Ca va, j’ai compris que tu t’excusais, je suis aveugle pas sourde » reprit-elle sans violence, n’ayant aucune intention de lui hurler dessus comme une gamine capricieuse. « Tu sais ce que tu veux de ton séant, qu’est-ce que tu veux que je te dise… tu voulais me dire autre chose ou je peux aller bosser ? Non parce que je risque d'être en retard et de me faire jeter par mon boss ! »

Elle l’avait compris mais c’est pas pour ça qu’elle allait me faciliter la tâche la donzelle ! Je commençais à me dire que je perdais mon temps et que peut-être valait-il mieux la laisser tranquille mais j’étais du genre têtu et puis merde, elle me plaisait bien trop pour que je la laisse filer même si c’était une véritable chieuse. « Putain mais t’es véritablement une chieuse intergalactique !! Tu me dis que je fais ce que je veux avec mon cul mais pourtant, tu as dégagé notre partenariat manu militari et tu as repoussé toutes mes excuses tout ça parce que j’avais couché avec une autre alors explique moi un peu parce que là, je suis paumé. Mais bon, si tu veux t’en aller, la porte est grande ouverte.. »[/b]marmonnais-je.

Thaïs n’avait jamais prétendu avoir un tempérament facile, à plus forte raison lorsqu’elle était blessée. Aussi, l’envie de fuir cette discussion pénible se révélait de plus en plus forte mais d’un autre côté, son honneur d’irlandaise était en jeu… foutue fierté à la con ! « Tu voulais que je fasse quoi d’autre Caleb ? Tu m’as traitée limite comme une prostituée alors désolée de ne pas avoir envie d’être en entraînement quotidien avec quelqu’un qui me voie comme ça sans même connaître ma vie !! Et puis flûte, moi j’ai pas couché avec quelqu’un d’autre alors j’ai le droit d’être en pétard. Ceci dit tu m'as vite remplacée alors ça va, tu n'es pas trop à plaindre à priori. CROTTE A LA FIN ! »

« MERDE A LA FIN, J’AI LE DROIT DE COUCHER AVEC QUI JE VEUX ! » m’emportais-je car elle me traitait comme le pire des salops alors que merde, on sortait pas ensemble. A l’écouter, je l’avais trompé ou je ne sais quoi. « Je te signale que c’est toi qui t’es barré ce fameux matin ! Excuse-moi également d’être tombé de haut en voyant que la fille qui me plait se dessape devant des mecs presque tous les soirs » continuais-je avant de me relever et de faire les cent pas.

Thaïs eut un léger mouvement de recul quand il se mit à hurler, chose à laquelle elle ne s’attendait pas. « Oh je te plais ? Première nouvelle ! Je ne te plais pas tant que ça puisque tu te consoles facilement ailleurs ! » ne put-elle s’empêcher de lui envoyer dans la tronche car après tout, Bambi était belle, populaire et… voyante. Gros problème épineux pour l’irlandaise culpabilisant facilement à cause de sa cécité. « Ça ne t’es pas venu à l’esprit que je puisse ne pas avoir le choix ? Que je sois tellement étranglée de dettes et harcelée par ma banque et les huissiers que j’ai au cul constamment que je n’ai pas d’autre solution ? Et bordel de merde, ça ne t’a pas effleuré que je puisse me dégoûter de faire ça ?! J’adore ton tact Weyss, et après tu t’étonnes que je te fuies mais regarde-toi dans une glace !! »

« Oui tu me plais mais apparemment ce n’est pas réciproque puisque tu t’es barrée au petit matin après que nous ayons couché ensemble alors viens pas me chanter ramona parce que je vais voir ailleurs par la suite. A moins que ce soit ça ton trip ?! Allumer les mecs et après leur péter les couilles pour qu’ils rampent à tes pieds »[/b]supposais-je. Un cœur brisé était toujours hargneux en amour mais qui pourrait croire que cette femme était la responsable de mon amertume ?! « Y a toujours possibilité de trouver autre chose quand on cherche mais fais ce que tu veux, t’es assez grande et comme tu dis, tu fais ce que tu veux de ton cul » haussais-je les épaules avant de lâcher un petit rire ironique. « C’est tout moi, faut toujours que je tombe sur des nanas qui se barrent »

Thaïs prit une grande inspiration, se passa les mains contre son visage et tâcha de dominer sa colère pour la calmer sans quoi cette conversation deviendrait encore plus stérile qu’elle ne l’est. « Je suis partie parce que jusqu’ici on ne peut pas dire que tu aies été super tendre avec moi. Je me suis dit que tu allais me jeter et je ne l’aurais pas supporter parce que crois-le ou non j’ai un cœur et un cœur que tout le monde se plaît à briser alors j’ai pris les devants. On ne me veut pas d’habitude, qu’est-ce que j’y peux ! » s’expliqua-t-elle le plus calmement du monde. « Ceci dit le lendemain quand je suis venue te voir pour en discuter et m’excuser de mon comportement, tu m’as juste balancé que tu avais couché avec quelqu’un d’autre alors excuse-moi de ne pas pleurer sur ton sort parce que pour un pauvre abandonné, tu t’es vite consolé ! Maintenant je ne te demande pas de comprendre le reste, il semble que tu m’aies déjà jugée et condamnée donc ce n’est pas la peine » soupira-t-elle en se rasseyant docilement.