• Merde, j'savais plus quoi faire, voilà que j'étais perdu. Habituellement, je l'aurais envoyé chier, je lui aurais dit de passer cette putain de porte et de bien la claquer derrière elle, je l'aurais surement regarder partir, comme pour m'assurer qu'elle ne revienne pas, que jamais elle ne puisse refranchir cette porte, mais, pour le coup, c'est pas ce que je voulais. Elle m'avait fait mal ouais, mais j'voulais qu'elle reste, ça me faisait mal de me dire ça, mais, j'étais faible j'crois. Putain mais Isa, porte tes couilles, pose les sur la gueule de la société et montre que t'es un mâle, un vrai. Sauf que là, j'pouvais pas, là, j'voulais pas lui dire au revoir à jamais. "Ben ouais comme tout le monde qui entre dans une pièce et veuille en ressortir après." Elle est sérieuse là ? Elle se fou vraiment de ma gueule. Pour le coup, j'applaudis son intelligence pendant quelques secondes pour ensuite répondre à sa putain de provocation. "Putain fréquenter des Winthrop t'as rendu intelligente, bravo Einstein !" Mais, d'un côté, lui dire de rester, ça a marché, car elle n'est pas partie, elle est toujours-là, pour combien de temps, je sais pas, mais elle est là, alors autant en profiter. "J'ai pas envie de tout gâcher, j'peux juste pas te donner de réponse si tu veux même pas me donner les questions Isa. Alors, si tu veux pas me dire c'que tu veux, j'ai pas l'choix d'retourner chez moi et d'essayer de deviner c'que tu attends de moi." Elle se fout de moi ? Comme si elle ne savait pas ce que j'voulais, comme si j'avais pas été assez clair. J'suis avait bien faire comprendre que ce que j'voulais, c'était elle. Putain. "Toi." J'avais rien besoin de dire d'autres, c'est tout. •
   


   

   

• J'pensais avoir été assez clair, j'pensais qu'elle avait bien compris que c'était elle que je voulais et pas une autre. Depuis que je l'avais rencontré, je ne m'étais pas amusé à aller voir d'autres filles, j'avais repoussé toutes les avances qu'ont avaient pu me faire, je n'avais été couché avec personnes, alors que putain, j'aurais pu. C'était la seule qui occupait mes pensées, la seule avec qui je voulais être, et, elle avait pas l'air de comprendre, on aurait dit qu'elle ne voulait pas que ça se passe comme ça, elle faisait tout me faire fuir, et, j'aurais aimé fuir, sauf que je n'y arrivais pas, je ne voulais pas. "J'te l'ai dit tout à l'heure Isa. C'que j'suis, c'que c'est d'être avec moi... C'est ça que tu veux ?" Et alors ? Qu'est-ce que j'en ai à foutre que le matin t'as des crottes dans les yeux et que t'es jalouse ? J'm'en bas les couilles puissance mille deux cent soixante trois en fait. "Ouais." J'avais pas besoin de faire de long discours, de long roman, de lui écrire de poème où j'sais pas quoi, elle m'avait posé une question, je lui avais répondu simplement, et, si là elle ne comprenait pas, j'pouvais plus rien faire, plus rien. •

   


   

   

Et moi, la seule raison que j'ai couché avec Royce, c'était parce que j'avais peur d'avoir craqué pour Isa. Bon, j'dis pas que je n'avais pas pris mon pied... Royce était assez doué mais... Mais c'n'est pas comme avec lui. Je pensais tout l'temps à lui ou presque, et je regrettais d'être dans les bras de l'autre quand je pouvais très bien être ici dans les siens. Merde quoi... j'ressentais quelque chose pour mon prof, c'était clair et net, mais j'veux pas ! J'suis pas prête à me caser, à être fidèle à quelqu'un, à refaire confiance à quelqu'un et lui donner tout mon être... J'veux dire... J'ai besoin d'air. J'ai besoin d'être seule et d'apprendre à m'aimer avant d'aimer quelqu'un d'autre. C'est trop compliqué apparemment pour mon pauvre petit coeur de merde !

Je lui avais donné une vision d'une vie de couple avec moi et il avait toujours réagit comme s'il s'en foutait. Il ne peut pas prendre ça à la légère, c'est important pour moi. J'pas envie qu'on s'mettes ensemble, pour lui donner toute mon attention et qu'au final, il en ait rien à chier. J'voulais savoir dans quoi je m'embarquais avant de me lancer. Ouais. C'est tout ce que j'avais eu droit comme réponse. Mais putain Isa, c'est pas "Ouais", c'est OUI ou c'est non ? Regarde moi quand tu parles et soit plus droit ! T'as tellement l'air de t'en foutre que t'es même pas convaincant du tout. T'as pas l'air de réaliser dans quoi tu t'embarques ! Et pire encore : t'as l'air déjà saoulé avant même qu'on ait commencé quoi que ce soit. Je déglutis, en le regardant. Là, pour le coup, j'en avais mal au coeur. Je sentais mon coeur battre à tout rompre. Genre, c'est maintenant ou c'est jamais. S'il avait encore l'air de s'en foutre ce sera un non définitif pour moi, autrement... Je ne sais pas si je saurai y résister.
   


   

   

• Pour moi c'était clair et net, je savais ce que je voulais, je savais que je la voulais elle, Apple, elle, mon élève, elle, avec sa fille, elle, avec son caractère, elle avait ces problèmes, avec ces joies, avec ces peines, avec ces sourires. Je la voulais elle et pas une autre, point. Alors ouais, j'parraissais peut-être blazé en répondant à ces questions d'un simple mot, mais, c'était pour que ça soit plus simple, pour qu'elle n'ai pas besoin de se poser cinquante milles questions et de décortiquer mes mots et trouver un autre sens à celui voulu. "Mais putain Isa, c'est pas "Ouais", c'est OUI ou c'est non ? Regarde moi quand tu parles et soit plus droit ! T'as tellement l'air de t'en foutre que t'es même pas convaincant du tout. T'as pas l'air de réaliser dans quoi tu t'embarques ! Et pire encore : t'as l'air déjà saoulé avant même qu'on ait commencé quoi que ce soit." Je soupire intérieurement, car si j'le fais extérieurement, elle va encore me dire que j'la soule, alors, je fais rien, rien de rien. Je me tourne sa phrase dans la tête pendant quelques secondes avant de poser mon regard sur elle. "C'est pas que j'en ai rien à foutre, c'est que pour moi c'est clair, j'te veux toi Apple, oui, j'te veux toi, et j'm'en fou que tu puisses être chiante, me taper des crises de jalousies et tout ça, j'te veux toi comme t'es, j'ai pas besoin de me poser de questions car j'en suis sur, c'est oui." Et voilà, si là, c'était pas clair, si là elle voyait pas que je savais réellement ce que je voulais, c'est que y'avait un problème. Ouais j'suis amoureux d'elle, putain. •
   


   

   

• J'sais pas dans quoi je m'aventurais, j'sais pas si c'était mal, si c'était bon, j'sais pas si c'était ce que je devais faire, j'sais pas si c'était le destin, mais j'm'en foutais, j'étais sûr d'une seule chose, c'est qu'Apple me rendait heureux. J'étais sûr de vouloir être avec elle. Elle était un peu mon médicament contre la routine, mon rayon de soleil dans cette tempête de vent qu'était ma vie, elle était ce remède que j'attendais. Elle c'était pointé, avec ces longs cheveux bruns, ces beaux yeux et son sourire à en faire tomber plus d'un, j'avais été la cible, et la flèche m'avait visé en plein cœur. Alors ouais, j'voulais être avec elle, ouais, j'me moquais bien de tout ce qu'elle avait pu me dire avant, des choses qu'elle faisait lorsqu'elle était avec quelqu'un, j'en avais rien à foutre, car je savais qu'à ces côtés, j'étais heureux, et c'est tout ce qui m'importait. "Ok." Un simple ok et elle se retrouvait assise à côté de moi, ces valises un peu plus loin dans le salon. J'tourna mon regard vers elle, un léger sourire sur les lèvres. "Ok, c'est tout ? Même pas tu me dis que je t'ai manqué, rien ?" Ouais, j'suis un enfoiré, mais j'assume cette fois ci, j'profite de la situation un peu. •
   


   

Je n'avais rien dit de plus qu'un tout simple "ok.". C'était un "Ok j'ai compris"... Ok, il voulait être avec moi. Je n'avais pas besoin de plus d'explications, j'étais comblée avec celles-là. Depuis que j'ai appris à le connaître, j'ai appris qu'il était un gars simple, sans prise de tête, et franchement très direct. Je ne voulais pas nécessairement qu'il m'explique ce qu'il ressentait... j'voulais juste qu'il soit plus convainquant. Je me suis assise à côté de lui en n'ajoutant toujours rien de plus et Isa se tourna vers moi, souriant, me demandant s'il m'avait manqué. Ok, c'est tout ? Même pas tu me dis que je t'ai manqué, rien ? Comme si... soudainement, notre dispute était disparu. Il était le genre de gars qui ne se posait pas mille questions, ça, je l'ai compris. Mais comment il fait pour ne pas avoir l'air aussi affecté par notre dispute ? J'veux dire... Je sais que mes mots l'ont blessé, il m'a clairement fait une crise de jalousie là... mais maintenant que l'orage était passé, comment pouvait-il sourire comme si soudainement, le soleil était revenu ? Je restais silencieuse un instant, pour réfléchir. J'étais déjà perdue dans mes pensées avant qu'il ne me demande si je lui avait manqué à vrai dire... je pensais trop, malgré moi. J'devrais pas... j'devrais sourire moi aussi, et me dire que c'est fini. On ne s'engueulerait plus. Putain pourquoi est-ce que j'prend toujours tout bien trop à coeur ? Pourquoi est-ce que ça m'fait mal, pourquoi est-ce que j'regrette c'que j'ai fait avec Royce et pourquoi est-ce que j'culpabilise ? J'en ai la boule au ventre et la gorge nouée. Je relevai les yeux pour le regarder et pris une grande inspiration. Comme pour essayer de ravaler ces larmes qui menaçaient de sortir. En plus d'être trop sentimental, j'allais être pleurnicharde alors que merde... J'pleure plus depuis des mois et des mois, sauf une seule fois à Punta Cana, le soir de mon anniversaire de mariage où j'étais bourrée. C'est peut-être parce que tu ne m'as pas manqué ! Je sentis les larmes me grimper aux yeux, ça y est. J'vais avoir l'air d'un gros bébé, et qu'est-ce que j'ai honte ! Évidemment qu'il m'avait manqué... Autrement, j'n'aurais pas pris le jet privé au plus sacrant pour le rejoindre... Je me glissais dans ses bras sans ajouter quoi que ce soit. J'voulais pas qu'il voit à quel point j'étais affecté... j'saurais même pas quoi lui dire. Ou du moins, comment lui dire que j'tiens à lui quoi. Surtout que là, j'aurais l'impression que ce serait déplacé... il a l'air d'avoir déjà oublié qu'on se disputait y'a à peine quelques minutes.

   

• J'suis faible, j'vois que ça, j'ai pas su résister à son charme, j'ai pas pu lui résister, je sais pas ce qui c'est passé, j'aurais pas du, j'pense que tout ça va être mal vu, mais putain, j'en ai complètement rien à foutre, j'vous jure, je m'en branle, mais vraiment, j'm'en branle, putain j'm'en fou c'est fou. J'vois juste qu'Apple me rend heureux, que lorsqu'elle n'est pas là, elle me manque, que... Qu'elle me fait voir la vie d'un autre oeil, et que je redécouvre ce qu'est l'amour. Parceque putain ouais, j'ai des sentiments pour elle, j'faisais tout pour pas me l'avouer, mais ils avaient prit le dessus sur moi, sur tout. J'voulais être avec elle ouais, j'en avais rien à foutre de ce que les autres pouvaient penser, tout ce que je voulais, c'est elle, la connaitre par coeur, tout savoir sur sa vie, sur ces envies, ces passions, tout. J'voulais qu'elle n'est aucun mystère pour moi. Alors ouais, ce soir j'avais gueulé, parceque ça m'avait fait mal, j'pensais pas qu'une fille pourrait me faire du mal une fois de plus, mais elle avait réussi, elle m'avait touché, et putain, j'savais pas quoi faire, j'voulais juste être heureux moi, je cherchais pas d'avoir les couilles remplis d'or, d'être reconnu dans la rue où j'sais pas quoi, j'voulais juste être heureux, à ces côtés, et, c'était le cas. J'arrivais pas à lui en vouloir vraiment, car au fond, j'en avais pas vraiment le droit, j'veux dire, ont étaient pas ensemble, et j'savais même pas si on l'était là, mais c'est ce que j'voulais, j'éspérais qu'elle aussi, que sa réponse tout à l'heure était une sorte de "oui". " C'est peut-être parce que tu ne m'as pas manqué ! " Je tourne mon visage vers elle, sans rien transmettre. Ah ouais, j'ui ai pas manqué ? "Et ces larmes là, c'est quoi ? Enlève moi ça, c'est moche !" Un sourire sur les lèvres, j'viens ressuyer ces larmes avant qu'elles ne sortent réellement de ces yeux, et je lui chuchotta à l'oreille. "T'façon j'sais que je t'ai manqué." Bah ouais, autrement elle ne serait pas venue me voir ? •

   


   

   

Mais merde... qu'est-ce qu'on est maintenant ? Il me voulait. Moi. Et je savais pertinemment que si je lui avais dit "Ok"... si j'avais "accepté" qu'il soit amoureux, si j'avais accepté qu'il me veuille... C'est que j'devais maintenant, du moins théoriquement, lui être fidèle ?... Et qui dit exclusivité, dit être en couple... Non ? C'est tellement pas clair... que je m'en veux presque de ne pas avoir posée la question directement... Mais d'un côté, encore une fois, pour faire changement, j'avais peur de la réponse. Non mais imaginez le truc : être en couple avec son professeur de littérature. Ou avec son élève. Ahah, y'a rien qui sonne plus chelou que ça à vrai dire. On a "que" 7 ans de différence... mais c'est quand même beaucoup 7 ans de différence quand t'y pense ! Quand Isa venait d'ouvrir sa première bière légale à 21 ans, je venais tout juste d'avoir mes premières règles à 14 ans. Vous voyez un peu le tableau ? Quand j'pense qu'Andy était plus jeune que moi, qu'il se foutait de ma gueule en m'appelant "cougar" -et Dieu sait à quel point j'détestais ça qu'il me rappelle que j'étais plus âgée- alors qu'on avait moins d'un an de différence... Merde, ça en fermeraient des gueules si ça s'apprenait.

Là, j'en revenais juste pas. Mon cerveau était en ébullition tellement je pensais trop... Tellement que les premières larmes sont apparu. Il ne m'avait pas manqué, j'lui ai dit. Non... tellement pas manqué. Tellement pas manqué que je pensais à lui à chaque secondes loin de lui. Chaque minute sans lui dans mes pensées ou à mes côtés étaient comme une perte de temps. Merde, en si peu de temps, Isa est devenu vachement important, voire crucial à mon bonheur. Il était vraiment le seul qui arrivait à faire sourire mon âme. Quand j'étais avec les autres, je pensais à lui et quand j'étais avec lui... je pensais encore qu'à lui. Est-ce que c'est de l'amour tout ça ? C'est tellement différent de quand j'étais avec Andy, pourtant... Et ces larmes là, c'est quoi ? Enlève-moi ça, c'est moche ! J'étais dans ses bras. J'ai cru qu'il n'aurait rien remarqué, mais non... D'une certaine manière, il a réussi à savoir que je n'allais pas bien. Et je pouvais l'entendre sourire dans sa voix, il me taquinait. Je me redressai aussitôt, songeant que ce n'était plus la peine de me cacher maintenant. Je pris une grande inspiration, alors qu'Isa passa son pouce sur ma joue pour essuyer mes larmes. Juste un court instant, je le regardai, l'admirai, en souriant. J'avais mal... putain j'avais mal. On venait d'avoir notre première vraie dispute, et quelque chose me disait qu'elle n'allait pas être la dernière si mon cœur continuait de speeder comme ça lorsqu'il me sourit comme ça... Il s'approcha de moi, murmurant à mon oreille.

- T'façon j'sais que je t'ai manqué. Ouais, je vous dit moi... c'est pas notre dernière dispute. Mon cœur s'emballa d'un coup, et sentir son souffle à mon oreille éveilla tous mes sens. Je fermai les yeux, inspirant profondément... C'est quoi cette sensation dis-moi ? L'odeur de son shampoing me rendait dingue, ou peut-être est-ce son parfum... J'sais pas. Mais je pourrais désormais reconnaître son odeur parmi milles Hommes. Il avait la peau douce, et il offrait les meilleurs câlins. Les plus réconfortants... Je m’y sentais comme chez moi, en sécurité et aimée.