Deux jours que je suis ici et y a déjà des emmerdes. Des emmerdes qui m'ont mis hors de moi y a deux heures environs. J'ai quand même frapper mon meilleur ami. Je sais pas qui a commencé, s'il est fautif ou non, mais au final j'en ai rien à foutre. Je sais juste qu'Holly et Charlie se sont embrassés sous mon nez et sous celui de toutes les personnes présentes à la soirée. Allongé sur le sable chaud de la plage, je regardais les étoiles depuis de longues minutes, seul et pensif. J'ai réussi à me calmer en courant le long de la plage et le long d'une rue que je ne connais pas. Au final je suis de nouveau au point de départ, à quelques mètres de la soirée feu de camp. Apparemment elle bat toujours son plein, mais j'compte pas y remettre les pieds, surtout si c'est pour voir Charlie ou même Emyrs. Je me leva, décidé à voir Holly. Je dois lui parler. Je pris le chemin de l'hotel en espérant qu'elle ne soit plus à la soirée. Après plusieurs minutes je me retrouva devant sa chambre, du moins c'est ce que m'a dit la dame de la reception. Je toqua, attendant une reponse de sa part.

Ça avait été de la folie. De la folie pure et dure. Comment un si petit mouvement, une si petit action pouvait autant déchainer les foules ? Il avait fallu que j’embrasse Charlie sous le nez d’Avery pour que tout dégénère. Mais même si ça avait été la merde, au fond, j’étais satisfaite du résultat. Parce que j’avais la réponse à ma question. Il ne s’en fichait pas. Il ne s’en fichait pas que j’embrasse quelqu’un d’autre. Même si j’avais encore des millions de questions, celle-ci était claire et nette : il ne s’en fichait pas. Et je me raccrochais à cette pensée alors que je rentrais à l’hôtel pour rejoindre ma chambre. J’avais enfilé un short et un débardeur pour me mettre au lit. Au chaud sous ma couette, je lisais un bouquin quand on toqua à ma porte. Je me levais et j’ouvrais la porte, découvrant alors Avery. J’étais étonnée. Je ne m’attendais pas à le voir ici. Tellement étonnée que je ne savais même pas quoi dire. Je le regardais quelques secondes avant de demander, « Qu’est-ce que tu fais là ? »

Holly ouvrit la porte, étonnée de me voir. Je la comprends, je suis aussi étonné d'être là devant cette porte alors que je me suis juré de rester éloigné d'elle. Qu’est-ce que tu fais là ? Excellente question. Pour parler ? Mais parler de quoi ? Après tout, c'était son droit d'embrasser mon meilleur pote devant tout le monde vu que j'ai rompu avec elle. Je resta silencieux sans savoir quoi répondre à sa question pourtant si banale. Je détailla sa tenue legere culpabilisant presque de l'avoir reveillé. Pourquoi tu l'as embrassé ? Je pense que je connais la reponse, mais je veux en avoir le coeur net. Pauvre Charlie qui s'en est pris plein la gueule alors qu'il n'a rien fait. Ca y est je m'en veux ! Si c'est pour me faire chier t'as reussi. Je soupira laissant mon regard neutre plonger dans ses yeux.

Ça faisait plus d’une semaine qu’il m’évitait. Il ne me parlait pas, me regardait à peine quand on se croisait. Et pourtant, à vingt trois heures, alors que nous étions à des milliers de kilomètres de chez nous, il était là, devant moi sur le pallier de ma chambre d’hôtel. Tout le monde était encore à la fête alors j’étais seule. J’étais étonnée, mais je ne pouvais pas l’envoyer direct chier. Parce qu’il était là, et que c’était inespéré. Même si j’avais peur de passer un sale quart d’heure. Même si j’avais peur qu’il m’en veuille et que son comportement avec moi soit encore plus froid qu’il ne l’était depuis une semaine et demi. Pourquoi tu l'as embrassé ? Je fronçais les sourcils en posant une main sur ma hanche. Si c'est pour me faire chier t'as reussi. Je secouais la tête, lâchant la porte en le regardant. « C’est pas pour te faire chier, non. », répondais-je simplement. « J’voulais voir ta réaction.. » J’haussais les épaules, « J’voulais savoir si ce que Charlie me disait était vrai. J’voulais juste des réponses, Avery.. » Et j’en ai eu. Pas toutes, mais la plus importante. Il n’était pas indifférent.

C’est pas pour te faire chier, non. J’voulais voir ta réaction.. J’voulais savoir si ce que Charlie me disait était vrai. J’voulais juste des réponses, Avery.. Ce que Charlie lui disait ? Attend, il lui a pas raconté pour mes problèmes de famille ? Vu la reaction d'Holly je ne pense pas. C'est horrible parce qu'une partie de moi aurait voulu qu'il lui dise et une autre partie le remercie de n'avoir pas dit un mot. Je suis officiellement bizarre. Il t'a dit quoi ? Je m'approchais un peu plus de l'encadrement de la porte. J'ai pas envie de tout l'étage entend -même si la plupart des étudiants sont aux soirées-, mais je peux comprendre qu'elle ne veuille pas que j'entre. Après tout c'est moi qui lui fait du mal dans cette histoire.

J’étais sûre et certaine qu’Avery savait pourquoi j’avais fait ça. Après tout, je l’avais fait parce que je savais qu’il  nous regardait. J’avais sentie son regard sur Charlie et moi quand on parlait. Ça avait du l’intriguer, sachant que Charlie avait commencé à ne plus m’aimer à partir du jour où il avait su pour notre couple. Je l’avais même giflé la dernière fois que je l’avais vu. Il t'a dit quoi ? Il fit un pas pour s’approcher de l’encadrement de la porte, et instinctivement, je fis un pas en arrière. Pas que je n’avais pas envie d’être proche de lui, au contraire. De l’avoir comme ça, devant moi, ça me rappelait à quel point il me manquait. Une semaine et demi ça n’est rien n’est-ce pas ? Mais ça faisait trois ans qu’on se parlait très, très souvent, qu’on se voyait dès qu’on pouvait.. alors une semaine et demi sans lui, c’était comme un mois d’absence. Ce pas en arrière ne visait qu’à… me protéger en quelque chose. « Il m’a dit que si t’as rompu, c’était parce que t’avais plus aucun sentiment pour moi, et qu’il fallait que je me fasse une raison », répondais-je en relevant le regard vers lui.

Holly recula instinctivement après avoir fait le mien. Ca veut dire quoi ça ?J'comprends pas. Il m’a dit que si t’as rompu, c’était parce que t’avais plus aucun sentiment pour moi, et qu’il fallait que je me fasse une raison. Attend, pourquoi il a dit ça au juste ? Je lui ai juste demandé de ne rien dire de mes problèmes, pas d'enfoncer le couteau dans la plaie, surtout que c'est même pas vrai. Pour être franc mes sentiments envers Holly sont plus fort et dans un sens ça me fait peur. Mon histoire avec la seule personne dont je suis tombé amoureux s'est mal terminée, j'ai pas envie de revivre la même chose. Mais maintenant c'est pas la question. Je soupira en guise de reponse. C'est pas vrai. soufflais je doucement. Je sais pas pourquoi il a dit ça. Et c'est sincère. Il y a des fois où je le comprends pas.

Je vis tout de suite la surprise sur son visage quand je fis ce pas en arrière. Je ne voulais pas qu’il le prenne mal, mais je me sentais déjà assez mal à l’aise comme ça. Mal à l’aise, et presque nostalgique. Bordel, je pouvais donner tout ce que j’avais pour qu’il me prenne dans ses bras. Ça me rendait malade tout ça. Littéralement malade. Je lui expliquais ce que Charlie m’avait dit, continuant de le regarder pour voir chaque expression de son visage. C'est pas vrai. Je fronçais légèrement les sourcils. Mon cœur loupa un battement. Je sais pas pourquoi il a dit ça. Je déglutis et je baissais les yeux quelques secondes. « Quelle importance ? », disais-je d’une voix assez calme. Je relevais le regard vers lui et un sourire se dessina sur mon visage. Un sourire triste. « Le résultat est quand même là… » Okay, ça n’avait rien à voir avec ce qu’il ressentait. Ça n’empêchait pas qu’on était pas ensemble et que je ne savais même pas pourquoi.

La voir si mal à cause de moi me fait affreusement mal. Il y a des moments où j'ai envie de tous lui dire quitte à ce qu'elle s'expose aux problèmes et même aux dangers de ma vie. C'est égoïste n'est-ce pas ? Oui ça l'est parce qu'elle peut se retrouver avec des bleus autour des yeux comme Briony, avoir mal comme elle, être effrayée comme elle. Je veux pas qu'elle s'expose à ce genre de risques à cause de moi. Quelle importance ? Le résultat est quand même là… Comme elle, un sourire triste se dessina sur mon visage. Je n'arrive même plus à être froid et distant. J'ai juste envie de la prendre dans mes bras, de capturer ses lèvres une nouvelle fois ou tout simplement rester près d'elle. C'est contre tous mes actes et mes paroles précédentes mais je ne peux plu résister. J'avança vers elle, pénétrant dans sa chambre au passage, et la pris dans mes bras, comme avant.

Jamais on avait été en froid comme ça lui et moi. Je crois même que la seule fois où je lui avais fait la gueule, c’était quand il ne m’avait pas parlé de sa… « relation » avec Ariane. C’était vraiment le seul moment où je m’étais fâchée. Et encore, pas fâchée trop longtemps. On avait toujours été très proches, alors… avoir cette distance, c’était bizarre. Bizarre, et ça ne semblait pas naturel. Parce que je me forçais vraiment à rester assez loin de lui. Je crois que ça me faisait même plus de mal de savoir qu’il avait encore des sentiments pour moi, parce que ça voulait dire qu’il n’y avait aucune explication logique à notre rupture. Tout ce que je savais, c’est que ça me faisait mal. Très, très mal. Mon cœur se mit à battre plus vite en le voyant s’avancer vers moi silencieusement pour me prendre dans ses bras. Je fermais les yeux et je le laissais faire, enroulant mes bras autour de lui pour être dans ses bras. Je me retenais même de ne pas pleurer pour tout vous dire. Gardant mon visage contre son torse, je murmurais doucement, « Tu m’manques.. »