C’était mon cœur qui m’inquiétait et qui inquiétait les médecins aussi. Je me reposais autant qu’il le fallait, et à chaque fois que j’entendais qu’une nouvelle vague avait été recensée, je flippais que mes proches en fassent partie. Alex venait me voir très souvent, alors je savais que de son côté tout allait bien. Mais je n’avais pas vu Avery depuis quelque temps et je dois dire que ça commençait à m’inquiéter. J’étais assise dans mon lit, à écouter la radio avec les autres après que les médecins nous aient expliqués que nous pouvions aller voir les autres patients. D’un coup, je décidais d’agir et je m’étais levée pour demander à utiliser mon heure de visite quotidienne. Le médecin examina mon cœur avant et avec une infirmière, nous montions d’abord au quatrième étage. J’avais regardé rapidement la liste des malades : Avery n’y était pas, alors j’étais soulagée. J’insistais auprès de l’infirmière pour monter au cinquième et là, je vis son nom. Mon estomac se noua directement et je demandais à l’infirmière d’entrer dans cette chambre, ce qu’elle me laissa faire. Maintenant, il fallait que je trouve Avery.  

C'est dans l’incompréhension totale que je me remis sur mon lit, abandonnant le combat contre un des infirmiers du service. Même si le docteur jenesaispasquoi a clairement parlé d'une maladie non contagieuse, ils nous gardent encore ici sous prétexte qu'on peut chopper d'autres maladies. J'suis désolé, mais j'prefere me reposer dans mon lit que dans ceux de l'hopital. La seule chose que les médecins nous autorise de faire -et encore c'est limité à une heure par jour- c'est de voir les autres malades des étages inférieurs. Et c'est sans hésiter une seule seconde que j'ai choisi qu'Holly serait ma visite de la journée. Néanmoins je resta cloué au lit pendant une grande partie de la journée à cause des divers symptômes qui réussissent à m'affaiblir d'heure en heure. Je finis tout de même par me lever, du moins à me mettre assis sur la matelas et vu un certain nombre de personnes dans la salle. Ce doit être les visites des malades entre eux. Je souris en revoyant des couleurs sur le visage des malades de mon étage. J'étais près à descendre pour rendre visite à Holly avant de voir cette dernière dans la chambre. Mais qu'est-ce qu'elle fout ici ? Soit elle vient voir quelqu'un d'autre, soit elle a un don de prédiction. Dans tout les cas, elle est assez folle pour monter jusqu'ici et se fatiguer encore plus. Je me leva du lit pour me mettre devant elle et dans mon élan je l'embrassa. Pourquoi ? J'en sais rien. Après tout on est même pas ensemble .. en faite je ne sais même pas comment on peut se considérer. C'est assez troublant, mais j'ai ce besoin d'avoir ce genre de contact avec elle. Néanmoins je rompu le baiser rapidement avant de mettre mes mains sur ses épaules. J'allais venir te voir .. T'aurais pas du venir. Elle est dans un pire état que moi et j'prefere souffrir en descendant l'étage que de savoir qu'elle a fait une crise en venant me voir.

Je savais que ça m’aurait rendu complètement folle de rester dans mon lit toute la journée en espérant qu’Avery puisse venir me voir. Je savais que je n’étais pas la seule à qui il tenait qui était enfermé dans une quarantaine, alors il pouvait très bien choisir de voir quelqu’un d’autre. Après tout, c’était tellement…compliqué entre nous. J’savais même pas si j’devais le considérer comme mon copain ou pas. En même temps, comment on est censé savoir ce genre de chose ? De toute manière, ça n’était pas tellement l’endroit pour parler de ce genre de chose, ni le moment. Je voulais absolument le voir pour m’assurer qu’il allait un minimum bien, et l’avoir vu sur cette liste, ça m’avait affolée. J’avais vraiment trop peur qu’il lui arrive quelque chose. Alors tant pis si je me fatiguais en montant, je devais le faire. Un sourire se dessina sur mes lèvres quand je le vis et j’accélérais le pas pour le rejoindre alors qu’il fit de même. Et là.. sans que j’m’y attende, il m’embrasse. Wooow.. non pas que j’me plaignais mais.. ça faisait.. vachement bizarre de faire ça devant tous les autres gens qui étaient dans le coin. J'allais venir te voir .. T'aurais pas du venir. Je secouais la tête et je m’approchais un peu plus pour me mettre dans ses bras. « Nan.. j’avais peur que t’ailles voir quelqu’un d’autre et… et j’avais besoin de te voir.. » On ne peut pas dire que ça me rassurait de le savoir ici. « J’veux pas qu’il t’arrive quelque chose, j’te jure je.. j’ai vraiment peur.. » Avec les sautes d’humeur qui accompagnaient cette maladie, j’étais à deux doigts de me mettre à pleurer.

Pour c'qui est du baiser, on va dire que c'est le coup de speed. Et quand aux autres personnes de cette pièce, ils sont s'en doute trop occupé à dormir ou à parler à d'autres personnes pour remarquer quoi que ce soit. De toute façon c'est pas ce qui m'importe le plus à ce moment là. Nan.. j’avais peur que t’ailles voir quelqu’un d’autre et… et j’avais besoin de te voir.. J’veux pas qu’il t’arrive quelque chose, j’te jure je.. j’ai vraiment peur.. Comme Briony, cette fille dont je n'ai pas de nouvelles depuis un certain temps, n'est pas en quarantaine, la personne qui apparaît en seconde position sur ma liste de priorité et bel et bien Holly. Depuis que je suis ici, j'ai pas pu prendre de ses nouvelles et vu qu'elle a fait une crise la dernière fois qu'on s'est vu à l'hopital, c'était legerement urgent que je me renseigne sur sa santé. Ca va bien s'passer. Ils sont en train de trouver le médicament. Mmmmh .. comment être crédible alors qu'on y croit même pas ? Je me mis sur un des lits de la chambre, veillant à c'qu'elle fasse la même chose que moi. J'vais bien, t'inquiete pas pour moi. Enfin plus ou moins, mais j'ai pas envie de m'alarmer pour rien. Après tout si le premier étage survit, j'vois pas pourquoi se ne serait pas mon cas. Et toi ? Comment tu t'sens ?

Ca va bien s'passer. Ils sont en train de trouver le médicament. Il avait beau essayer de me rassurer comme la dernière fois que nous nous étions vu, j’avais beaucoup de mal à être aussi optimiste. Certes, ils étaient en train de trouver un médicament mais… si ils le trouvaient trop tard ? C’était possible. Surtout que… l’état de mon cœur me faisait vraiment peur. Mais je ne préférais pas lui dire : pas la peine de l’inquiéter un peu plus, il fallait qu’il pense à lui là. Je le suivais jusqu’à un lit sur lequel il s’asseyait et je fis de même, restant à côté de lui en attrapant une de ses mains. J’avais besoin d’avoir un contact avec lui. Ça faisait plus d’une semaine que je n’avais pas pu le toucher, et ça me rendait folle. J'vais bien, t'inquiete pas pour moi. Je me pinçais la lèvre en le regardant. Il avait l’air fatigué, mais en même temps, on dormait mal ici alors ça n’aidait pas. « T’as pas encore de ganglions gonflé.. ? », demandais-je pour essayer de savoir à quel stade il pouvait être. Et toi ? Comment tu t'sens ? J’haussais les épaules en soupirant, « Fatiguée.. mais j’crois que ça se voit à ma tête.. » Je ris légèrement, ajoutant, « Mon cœur bat… un peu trop vite et.. j’ai des plaques qui me font assez mal.. mais c'est pas grave, ça va..» Mensooooonge. Surtout avec les deux étages que j’avais monté comme une furie, mais j’regrettais pas.

T’as pas encore de ganglions gonflé.. ? Je fis un signe négatif de la tête. J'suis pas encore à ce stade là, bien que certaines personnes de l'étage y sont déjà. Je deteste ce qui m'attend... Fatiguée.. mais j’crois que ça se voit à ma tête.. Mon cœur bat… un peu trop vite et.. j’ai des plaques qui me font assez mal.. mais c'est pas grave, ça va. C'est pas grave .. vraiment ? Si c'était le cas on serait pas en quarantaine à s'tourner les pouces en attendant les médicaments miracles qui n'arriveront que dans trente ans, quand on sera tous mort infecté. Cette idée me fit frémir, mais j'ai bien peur que la mort frappe bientôt Cambridge, surtout quand je sais que les malades sont mes amis. Je baissa mon regard sur nos mains en soupirant sans savoir quoi dire .. J'suis tellement effrayé par cette maladie que j'perds toute envie de croire qu'il y a une solution miracle.. Mon coeur commença à battre de plus en plus vite, tapant violemment sur mon torse comme s'il voulait partir de mon corps. Je fis une grimace tout en mettant une main sur ma poitrine, mais rien n'y changea. Je tourna ma tête à l'opposé d'Holly. J'ai horreur qu'on me voit quand j'vais mal, même si elle me connait depuis un certain temps.

Si je ne voulais pas qu’il s’inquiète pour moi, c’était bien parce qu’il avait déjà eu une année tellement difficile. Il avait perdu toute sa famille, il avait perdu Candice qui, je le savais, comptait vraiment pour lui… alors j’voulais pas qu’il pense à la mort comme une issue possible à cette maladie, même si à la radio ils avaient dit que ça pouvait être mortel. Pourtant, son silence m’indiqua tout de suite que quelque chose n’allait pas. Je le regardais tourner le visage alors qu’il apportait une main à son torse. Oh non. Moi même je me mis à paniquer mais il fallait que je me calme, pour que j’essaie de le calmer lui aussi. « Hey.. », disais-je doucement en remontant ma main libre à son menton pour qu’il tourne le visage vers moi. « Respires un coup… », murmurais-je en tentant de lui sourire pour essayer de le rassurer. Je serrais ma main qui était encore dans la sienne alors que je descendais l’autre au niveau de son cœur sur son torse. C’est vrai qu’il battait vachement vite là, il fallait qu’il arrive à se calmer sinon les médecins allaient venir le shooter aux médocs.

C'est la seconde fois que j'ai ce genre de chose et autant dire que je ne sais toujours pas comment le gérer. Hey.. Respires un coup… Je ferma les yeux essayant tant bien que mal de reprendre mon souffle. Holly m'obligea en quelque sorte à la regarder ce que je fis en sentant sa main sur mon visage pale. Je suivis du regard sa main qui se posa au niveau de mon coeur. Après une bonne minute, je sentis ce dernier commencer à ralentir, reprenant ainsi le rythme normale. Je leva complètement ma tête vers la jeune femme qui d'un simple sourire me rassura. Je mis ma main sur la sienne. Maladie de merde. Je finis par la prendre dans mes bras afin de me rassurer d'avantage. On a la chance d'être ici tout les deux alors mieux vaut profiter un maximum de ce moment. Tu sais j'ai longtemps réfléchi est... Je marqua une pause tout en souriant légerement. c'est okay pour lilo & stitch. C'est complètement hors sujet, mais au moins ça me permet d'oublier dans quelle pièce on est.

Est-ce que ça m’avait fait paniquer de le voir comme ça d’un coup ? Ouais. Et du coup, je n’osais pas imaginer ce qu’il avait bien pu ressentir quand j’avais moi même été mal lors de sa dernière visite, parce qu’il avait été spectateur de ça sans rien faire. Je crois qu’à sa place, j’aurais défoncé la vitre. Je lui demandais de me regarder, en essayant de le rassurer du mieux que je le pouvais. Avec un simple sourire, et… tout ce qu’il voudrait. Ouais, j’aurais fait n’importe quoi pour qu’il aille mieux. Maladie de merde. J’hochais la tête et je le laissais me prendre dans ses bras, enroulant les miens autour de son corps en gardant ma tête au creux de son épaule. Là, je me sentais bien. Tu sais j'ai longtemps réfléchi est... Je relevais le regard vers lui, un peu perplexe sur la suite, c'est okay pour lilo & stitch. Je ris légèrement, « Sérieusement ? », demandais-je avant de regarder rapidement devant moi voir si quelqu’un nous regardait. Constatant que tout le monde était occupé dans son coin, j’approchais pour visage du sien pour l’embrasser. Et Dieu sait à quel point ça aussi, ça faisait du bien. « Merci… t’es le meilleur… meilleur ami-mari du monde.. » Je souris en coin et je reposais ma tête sur son épaule. « Ça t’arrive souvent… ? Ton cœur.. ? » Parce que ça m’inquiétait quand même.

Qu'on soit clair, je déteste toujours autant ce koala bleu (a), mais si c'est ce qu'elle a besoin pour oublier cette période sombre, j'vais faire un effort. Par contre pour c'qui est du petit déjeuner au lit ou toutes ces autres conneries j'vais rester neutre. Sérieusement ? Je fis un signe positif de la tête avant de sentir ses lèvres sur les miennes. Merci… t’es le meilleur… meilleur ami-mari du monde.. Je ris doucement en venant lui rendre son baiser. J'le sais. Je marqua une pause en regardant autour de nous comme elle l'a fait juste avant. On est obligé de regarder autour de nous ? J'ai dis ça en rigolant, mais après tout, on a aucune raison de le cacher aux autres. Enfin notre relation reste assez flou pour le moment. Ça t’arrive souvent… ? Ton cœur.. ? J'haussais les épaules tout en m’adossant contre le mur. C'est la deuxième fois en deux jours .. C'est pas cool en effet, mais ça ne dure pas bien longtemps. La dernière fois ça n'a pas duré cinq minutes. Et toi, t'as fait des crises depuis la dernière fois ? Je redoute sa réponse, mais si j'veux en savoir plus sur le stade de la maladie j'ai pas le choix.