Il était déjà assez tard lorsque je me rendis compte que la nuit était tombée sur le parc. Assise sur un banc bordant une allée, j'avais les yeux plongés dans le vide depuis plus longtemps que je ne m'autorisais à l'accepter. J'aurais dû manger avec Alexander ce soir, c'était ça le plan de départ. C'était ce dont on avait parlé hier soir, mais bien entendu, je m'étais dégonflée à la dernière minute. Après m'être monté le ciboulot toute la journée en faisant le tri dans ce que je voulais lui dire, j'avais fait la morte à l'heure du dîner. Il m'avait fait perdre toutes mes règles de courtoisie la semaine dernière, dès qu'il m'avait avoué vouloir qu'on devienne un couple, lui et moi. Prise de panique à cette simple idée, je m'étais absentée toute la semaine. Il y avait aussi le problème qui s'était posé avec Jude qui m'avait fait fuir. J'savais pas comment réagir à tout ça, alors .. je m'étais enfuie, c'était tout ce que je connaissais. Mais j'avais fini par revenir, je ne pouvais pas sécher les cours éternellement et il fallait peut-être que j'essaye de régler les choses à Cambridge. Plus facile à dire qu'à faire. Suite à un bref échange de SMS avec Alexander, mon anxiété remonta en flèche et je croisai mes jambes nerveusement. Je n'avais aucune idée de ce que j'allais lui dire, ni comment il allait se comporter, mais j'étais terrorisée de faire face à de l'indifférence.

Si je stressais de ma rencontre avec Billie ? Carrément. J'avais tellement les chtons que j'avais pas réussi à dormir de la nuit. J'étais anxieux pour la simple et bonne raison que lors de notre dernière entrevue, j'ai laissé paraitre le fait que j'avais de possibles sentiments pour elles. Ouais, et du coup elle a du prendre peur pour ne pas me laisser de nouvelles pendant toute une semaine. Je me souviens que le lendemain, elle m'avait avoué qu'elle serait occupée et qu'elle me tiendrait au courant pour qu'on reparle. Mon cul, c'était moi qui était obligé de venir une nouvelle fois lui parler pour vérifier qu'elle n'était pas morte. M'enfin. J'flippais quand même pour cette rencontre. Et si elle coupait court à tout ce qu'on vivait, qu'elle préférait passer du bon temps avec les autres mecs ? J'pèterai un câble, clairement... Mais je n'aurais d'autre choix que d'accepter. Après tout, c'est pas ma meuf et j'avais aucun droit d'être explicitement jaloux. Parce que ouais, j'étais jaloux... de tous ceux qui pouvaient l'approcher, l'embrasser, la toucher. Rhaa, rien que d'y penser, ça me foutait le moral à zéro. Finalement, alors que la soirée était bien avancée, elle m'envoyait un message me demandant de la rejoindre au parc. Pas de bouffe ? Tant pis, j'mangerai après. Je me préparais psychologiquement à la revoir alors que je me dirigeais vers le parc, vêtu d'un manteau et d'un bonnet. Mine de rien, il fait froid à cette période de l'année. Une fois à l'entrée du parc, je cherchais tous les bancs du regard et finalement je la trouvais. Me frottant les mains, je me donnais du courage pour aller la rejoindre, ce que je faisais avec un pas plutôt lent. Mais je me retrouvais finalement devant elle. "Hey... j'suis là." disais-je avant de m'installer sur le banc. Ni trop loin... ni trop près d'elle.

Hier soir, j'avais appelé Roxanna pour lui demander des conseils et lui faire part de mes angoisses ; angoisses qui étaient très, très étendues il fallait l'avouer. Elle était la première personne à laquelle j'avais pensé, déjà parce que je n'avais pas eu de contacts avec mon meilleur ami depuis près d'une semaine, mais en plus parce que je savais qu'elle s'était trouvée dans la même situation que moi il y a peu de temps. Quand elle avait commencé à voir Jude, je savais qu'elle avait eu peur. Certes, elle n'avait jamais été aussi handicapée sentimentalement que moi, je ne me voyais jamais m'ouvrir comme elle l'avait fait avec son ex. Elle m'avait un peu aidée à voir les choses en face la veille, mais j'étais toujours aussi hésitante. Trop de "et si" qui continuaient à faire surface. J'étais complètement amorphe, perdue dans des pensées qui m'incitaient encore à prendre mes jambes à mon cou, quand la voix d'Alex me tira de ces songes. « Hey... j'suis là. » Mon cœur loupa un battement et je resserrai mes bras contre moi, regardant le sol tandis qu'il s'installait sur le banc. Il était loin, mais je ne pouvais pas lui demander de se rapprocher. Allez, il fallait que je prenne le taureau par les cornes et que je trouve une once de courage. Je relevai la tête et m'apprêtai à le saluer de façon banale quand je remarquai quelques points de sutures sur le front ainsi que quelques égratignures dispersées sur son visage. Ouvrant la bouche en rond, je fronçai les sourcils. « Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? » Sans m'en rendre compte, j'avais levé ma main jusqu'à son front pour effleurer juste sous sa blessure. C'était moi, ou il était constamment blessé quelque part ?

Ca faisait une semaine que j'attendais cette confrontation. Une putain de semaine longue et qui était interminable. Si j'avais pris des nouvelles de Billie, c'était pour me rassurer qu'elle était encore en vie et qu'elle pensait à moi. Oui, moi qui lui avait clairement dit que je ne voulais plus la voir avec d'autres mecs et que je m'en fichais des autres filles puisque c'était la seule avec qui je voulais être. Ouais, je voulais qu'on termine ce qu'on avait commencé et le mieux était de se voir. Elle avait proposé de manger ensemble, mais vu l'heure tardive à laquelle elle m'avait envoyé un message, je me doutais que finalement, les plans avaient changé. Bon, c'était pas grave, je pourrais toujours aller chercher quelque chose à bouffer en revenant, suivant comment les choses tournaient. Un peu stressé, j'arrivais au parc, devant le banc où elle était installé. Ni trop près - je voulais pas me coller à elle au cas où elle me foutait un espèce de râteau - mais ni trop loin, au cas où elle souhaitait m'embrasser si l'envie lui prenait. "Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?" me demandait-elle après avoir relevé le regard vers moi. Sa main était directement venue à mon front, touchant alors la petite blessure que j'avais. Ah mais oui, elle n'était pas au courant... Une semaine, une semaine que je n'avais pas eu de nouvelles. Je n'avais pas pu lui raconter les exploits d'Alex en compagnie de sa meilleure amie... ou de la fille qui était sa meilleure amie mais qui n'est plus qu'une personne de plus violente envers lui. "Laisse... C'est pas grave." Je veux juste qu'on en vienne au fait, je lui raconterai plus tard si l'envie lui prend d'être encore curieuse. Mais viens-en au fait le plus vite possible. "Ca va toi ?" Ok, je lui donnais une occasion de se disperser mais c'était surtout parce que je voulais savoir. Son état, ça me préoccupait autant que de savoir si elle souhaitait continuer dans cette voie-là, de l'exclusivité, avec moi ou pas.

Mine de rien, ça me faisait un bien fou de le revoir. Ça faisait six jours que j'étais coupée de toute familiarité, par ma propre faute. J'avais pris le premier avion pour Seattle en arrivant à l'aéroport Lundi. Pourquoi Seattle ? Parce que c'était une ville où, à priori, je ne connaissais personne. C'était la seule raison, le vol avait été le premier à être affiché sur le tableau après ceux pour New York, San Francisco, Paris et Los Angeles, alors je l'avais pris. J'avais bu cette semaine, beaucoup. Après m'être battue avec Alexander la semaine d'avant pour qu'il arrête ses conneries et mette un frein sur l'alcool, j'étais allée me plonger dans une bonne et grande bouteille de vodka pure, dans un hôtel en plein cœur de Seattle. J'étais sortie tous les matins, me promener le long de la baie, décuvant encore de ma cuite de la veille. J'avais atteint un niveau de pathétisme sans nom. Alors là, revoir une tête connue, celle d'Alex en plus, ça m'apaisait un peu. Pendant une minute, puisque je me rappelai bien vite la raison de notre rencontre. « Laisse... C'est pas grave. Ça va toi ? » J'observai une minute sa blessure, sourcils froncés. Ça n'avait pas l'air très grave, mais bon .. quand même, on aurait dit que quelque chose lui avait explosé au visage. Mais j'savais qu'on était pas là pour ça, qu'il attendait quelque chose, comme moi .. Alors je coinçai nerveusement mes mains entre mes cuisses, un peu pour les réchauffer aussi. « J'suis désolée Alex .. pour c'que j'ai fait cette semaine. Pas t'appeler, partir loin d'tout ça .. c'était stupide. » J'ignorais un peu sa question, mais il y avait des choses plus importantes que de s'étaler sur comment j'allais. Parce que la réponse était évidente, de toutes façons.

Malgré la pénombre due à l'heure tardive, j'arrivais à distinguer les traits de son visage grâce à un lampadaire non loin de nous. Ca me faisait clairement du bien de la retrouver, même si c'est pour pas longtemps, dans le cas où elle ne partage rien de ce que je ressens. Grâce au lampadaire, elle avait pu voir les quelques points de suture sur mon front, que j'avais eu suite à la bouteille explosée en pleine gueule - merci Feldt. Elle s'était alors tout de suite inquiétée en me demandant ce qui s'était passé. Le truc, c'était que c'était loin d'être le moment et que j'avais besoin de parler, de continuer ce qui s'était passé samedi dernier. Finalement elle reposait ses mains sur ses cuisses, les glissant même entre ses jambes afin de les garder au chaud puisque mine de rien, il faisait froid dehors. "J'suis désolée Alex .. pour c'que j'ai fait cette semaine. Pas t'appeler, partir loin d'tout ça .. c'était stupide." Je secouais la tête en inspirant fort. C'est vrai que j'avais eu du mal à vivre ça, être sans nouvelle, aux aguets de tous sms reçus. Ouais, c'était compliqué mais j'avais survécu, la preuve. "T'en avais besoin... T'excuse pas pour ça. T'es là et c'est c'qui compte..." disais-je en haussant les épaules. Oui, elle était là et c'était ce qui comptait. "J'sais que tout ça c'est... effrayant. Mais on peut plus continuer comme on était." Je baissais la tête, faisant une pause de quelques instants avant de la tourner vers elle pour la regarder. "J'peux plus continuer à te voir si c'est pour être constamment jaloux des mecs qui t'embrassent... qui vont dans ton lit... J'peux pas continuer ça." disais-je finalement avant de souffler.

Samedi dernier, notre discussion s'était arrêtée plutôt brutalement. Quand on avait reçu les messages de Briony nous prévenant de la TS de Jude, je n'avais plus eu que ça en tête. On avait aussitôt sauté dans une bagnole et foncé à l'hôpital, laissant notre discussion tomber complètement à l'eau. J'étais tout simplement incapable de réfléchir ce soir-là de toutes façons, avec tout ce qu'il se passait. Cette soirée avait été comme un tourbillon géant depuis le début et s'était terminée de la même façon. De la pire des façons. Donc je m'étais éloignée pendant une semaine et j'étais revenue ce matin, pas plus avancée ni en meilleure forme qu'en partant. J'avais six jours de cuites dans les pattes, sans parler du mal de crâne constant à force de trop cogiter. Tout ça pour rien. « T'en avais besoin... T'excuse pas pour ça. T'es là et c'est c'qui compte... » Je ne savais pas si j'avais besoin de ce que j'avais fait, mais il était trop tard pour y réfléchir. En tout cas, ouais j'étais là, toujours aussi terrifiée. « J'sais que tout ça c'est... effrayant. Mais on peut plus continuer comme on était. » Mes mains se serrèrent en poings entre mes genoux et je me crispai instinctivement. Je savais que ce moment arrivait mais c'était comme si mon corps l'ignorait. « J'peux plus continuer à te voir si c'est pour être constamment jaloux des mecs qui t'embrassent... qui vont dans ton lit... J'peux pas continuer ça. » Je fermai les yeux, me mordant la lèvre. Comment lui expliquer ? Tout ce que je craignais, ce qui se tramait dans mon crâne ; j'avais moi-même du mal à le comprendre, alors comment aider quelqu'un d'autre à me suivre ? « C'est pas .. C'pas que je veux continuer à voir d'autres mecs .. » Ma voix était étranglée, ça me demandait un réel effort d'avoir cette conversation, parce que j'sentais que si j'en disais trop, je serais trop vulnérable et si j'y allais en retenue, il finirait par prendre ses cliques et ses claques. « Parce que j'en ai pas envie, crois-moi .. Mais l'idée d'une relation c'est trop .. c'est un concept trop étranger pour moi. Et j'suis pas sûre que .. que j'ai envie de découvrir de quoi il s'agit. » dis-je en cachant mon visage dans l'une de mes mains. J'savais plus trop ce que je croyais, ce dont j'avais envie .. Juste, de pas le perdre.

Vu comment s'était terminée notre conversation la semaine dernière, j'avais besoin de la revoir, de sentir sa présence à mes côtés... même si ça pouvait être l'une des dernières fois. Je lui avais demandé d'être avec moi... ou de tout arrêter. Une chance sur deux. Et j'avais la sensation qu'elle allait vouloir tout arrêter. Je sais pas pourquoi... Les trucs de couple, c'était pas son truc, je le sais. C'était le genre de fille indépendante qui veut se montrer forte. Hors de question de montrer ses faiblesses. Elle aime contrôler et s'amuser. Je connaissais ses zones sensibles sur son corps et je connaissais ses positions préférées. J'en savais assez à son sujet pour comprendre qu'elle me plaisait et que je ne voulais pas qu'elle m'échappe avec un autre mec. Mais elle a pris sûrement peur et quand on a appris que Jude était à l'hôpital, c'était devenu encore pire. Donc je lui avais laissé l'espace nécessaire... A voir si ça va porter ses fruits. "C'est pas .. C'pas que je veux continuer à voir d'autres mecs .." Je sentais mon coeur battre plus fort. Déjà, c'était pas une question d'aller voir ailleurs ou pas, c'était déjà ça. J'veux dire, ça fait bien une semaine que j'ai pas couché. Une putain de semaine où j'attendais des nouvelles d'elle. Aller voir ailleurs ne l'intéressait pas et moi non plus. "Parce que j'en ai pas envie, crois-moi .. Mais l'idée d'une relation c'est trop .. c'est un concept trop étranger pour moi. Et j'suis pas sûre que .. que j'ai envie de découvrir de quoi il s'agit." Je déglutissais en tentant de comprendre ce qu'elle voulait me faire parvenir comme message. Parce que là, je nageais. J'inspirais, me tournant plus vers elle, me rapprochant un peu afin de rétrécir l'espace entre nous. "J'veux pas t'perdre... Et si pour ça j'dois redéfinir ce qu'être ensemble veut dire, alors ouais, j'le fais. J'm'en fous de ce qu'une relation implique. J'veux qu'on garde la nôtre... sans aller voir ailleurs. J'veux être le seul pour toi, j'veux juste qu'on soit comme quand on était à New York." Je baissais la tête, passant ma main dans mes cheveux avant de décider de continuer. "C'te putain de jalousie... j'veux plus la ressentir. J'veux juste être le seul..." Ca me bouffait de savoir qu'elle pourrait aller voir n'importe qui, n'importe quand. Tout c'que je voulais, c'était donc qu'elle ne fasse pas ça.

Cette semaine, je n'avais pas arrêté de penser à ce truc de monogamie dont Alex m'avait parlé. Au début, j'devais avouer que le concept m'avait fait rire, parce que ça me paraissait tout simplement bête de s'en tenir à un seul partenaire quand on pouvait diversifier les plaisirs. Puis j'avais commencé à y réfléchir, longtemps .. Et je m'étais rendue compte que depuis plusieurs semaines, je ne prenais aucun plaisir au pieu quand je n'étais pas avec lui. La preuve dans le Vermont la semaine dernière ; après avoir raccroché avec lui, j'étais tellement énervée que j'étais allée chercher du réconfort dans les bras d'un ami et j'avais tellement rien ressenti que j'avais dû feindre pour qu'il se barre plus vite. Je ne me serais pas alertée si ça avait été la première fois. Sauf que depuis plusieurs semaines, c'était arrivé souvent avec mes coups d'un soir. Alors soit je commençais à avoir un sérieux problème, soit le souci venait d'ailleurs. D'Alex ? Donc l'idée de coucher uniquement avec lui ne m'avait finalement plus parue si folle. De là à nous mettre en couple, il y avait un grand fossé .. Et c'était ce que j'essayais de lui expliquer plutôt maladroitement, je n'avais jamais été en couple parce que je n'en voyais pas l'utilité. Selon moi, ça n'apportait que des mauvaises choses. « J'veux pas t'perdre... » Bon sang, j'voulais pas le perdre non plus mais .. j'étais vraiment pas capable de lui donner ce qu'il attendait. « Et si pour ça j'dois redéfinir ce qu'être ensemble veut dire, alors ouais, j'le fais. J'm'en fous de ce qu'une relation implique. J'veux qu'on garde la nôtre... sans aller voir ailleurs. J'veux être le seul pour toi, j'veux juste qu'on soit comme quand on était à New York. » Le truc, c'est que je crois qu'il était déjà le seul pour moi. Ça n'était pas à ce niveau-là que ça me posait problème. « C'te putain de jalousie... j'veux plus la ressentir. J'veux juste être le seul... » Je hochai la tête silencieusement, reposant ma main entre mes genoux et la frottant avec l'autre pour me réchauffer. Mon estomac partait en vrille, à l'instar de mon cœur qui faisait des sauts périlleux de stress depuis une semaine. Je ne dis rien pendant un long moment, tentant de mettre de l'ordre dans mes idées mais c'était tellement le bordel là-dedans que j'abandonnai rapidement. « On s'connait peu au final, toi et moi .. C'que t'as vu jusqu'à maintenant, c'est que la face émergée de l'iceberg .. Et j'sais que j'en ignore encore beaucoup sur ton compte. Comment tu peux être sûr que c'est moi que tu veux .. ? » Je serrai les dents, fixant la pénombre face à moi. Il ignorait tellement de choses sur ce que j'avais pu faire à New York, sur ce qu'il se passait dans ma famille et le reste. « Tu finiras par te rendre compte que t'as fait une erreur, que t'as rien à foutre avec moi et tout ça, ça aura servi à rien .. » finis-je en baissant les yeux sur mes mains.

J'avais pu énormément réfléchir toute ce semaine, j'avais eu énormément de temps libre. Je me rendais compte en son absence qu'elle prenait beaucoup de place dans ma vie, bien plus que je ne le pensais. J'avais pas été dans un bar de tout le temps où j'attendais ses nouvelles, je n'avais pas amené une seule fille dans mon lit, parce que tout ce que je voulais, c'était la retrouver elle. Sérieux, je me rendais compte que je revivais ce que je vivais il y a plusieurs mois avec Alexis, sauf que je n'avais pas affaire à une fille qui me disait je t'aime directement, mais qui évite au plus possible tout sentiment. C'était peut-être une raison qui me poussait à aller vers elle. Elle n'était pas seulement mystérieuse, elle était certainement meurtrie derrière la carapace qu'elle se donnait et tout ce que je souhaitais, c'était la découvrir et m'en occuper. Alors je n'hésitais pas à lui dire. Je la voulais coûte que coûte. La jalousie que je ressentais n'était vraiment pas voulue à la base et je ferai tout ce qu'il faut pour m'en débarrasser, quitte à me dévoiler face à elle. Puis elle restait silencieuse, cherchant alors quoi répondre. Regardant face à elle, je remarquais qu'elle avait froid, aux mains notamment, mais je ne faisais rien, en attente de ce qu'elle avait à me dire. "On s'connait peu au final, toi et moi .. C'que t'as vu jusqu'à maintenant, c'est que la face émergée de l'iceberg .. Et j'sais que j'en ignore encore beaucoup sur ton compte. Comment tu peux être sûr que c'est moi que tu veux .. ?" Je soupirais, vraiment conscient que visiblement, elle n'était pas vraiment opé pour ça. Mais je n'allais pas perdre mon temps à la convaincre quand moi-même je ne savais pas ce que je voulais réellement. "Tu finiras par te rendre compte que t'as fait une erreur, que t'as rien à foutre avec moi et tout ça, ça aura servi à rien .." Je haussais les épaules avant de baisser la tête, les hauts de mon corps afin de réfléchir à tout ça. Je me refermais et ça prouvait bien que ça partait dans la mauvaise direction. J'inspirais avant de me mettre à parler, sans pour autant changer de position. Le sol était d'une vision.. éblouissante. "T'as raison, on se connait peu. C'est vrai que j'sais pas pour la petite zone derrière ton oreille qui te fait perdre tous tes moyens, je sais pas non plus que tu es fragile derrière cette carapace que tu t'es forgée. Je sais encore moins que tu ne veux pas être vulnérable et que tu évites toute sorte d'engagement avec les gens. Ok, tu veux pas faire rentrer les gens dans ta vie, t'es méfiante, mais..." Je tournais la tête, la regardant avec de me relever et lui faire face. "Mais rien. T'as raison alors autant tout skiper pour arriver tout de suite à la fin. Comme ça nos chemins se séparent, et t'auras plus à te soucier de moi ou de c'que je peux ressentir pour toi." concluais-je en haussant les épaules. J'voulais pas la perdre, mais j'étais obligé de me faire à l'idée puisqu'elle n'a aps l'air de vouloir partager quoique ce soit avec moi. Sauf notre ancienne relation... mais ça fait quelques temps déjà qu'elle est partie.