Alors là.. j'm'y attendais vraiment pas. Premièrement, Andy avait évoqué THE sujet sensible avec Apple, c't'à dire moi. En soi, ça m'choquait déjà, parce que j'me souvenais très bien que si j'osais dire un mot d'Andy à Hendrix, j'me faisais trop simplement défoncer. Et ils ont une discussion ? Sur la fake rupture ? Celle qu'on allait ptete faire pour sauver nos amitiés respectives ? Own. C'est vrai effectivement qu'il m'avait dit qu'il l'appelerait pour la mettre au courant, sauf que j'pensais vraiment pas qu'il allait lui demander son avis vous voyez ? Fin, c'est suuuper weird comme situation j'trouve. Elle pense comme Milena que c'est une mauvaise idée... Je fronçais des sourcils, comment ça elle pense pareil que Milena ? Milena est contre la fake rupture.. Apple devrait être pour ? Après tout, comme ça, elle pourra bien me mettre cher en toute légalité, sans qu'Andy ne puisse intervenir pour calmer le jeu quoi, surtout que j'pourrais pas du tout répliquer. De plus, c'est le meilleur moyen pour nous séparer vraiment. J'regarda d'un air distrait, presque blasé (cey moche) la voiture d'Andy pour m'concentrer que sur lui. J'attendais juste la suite avec impatience, qu'il développe quoi. Elle m'a dit qu'le mensonge était jamais la solution, entre autre... qu'on devrait... assumer. Aw putain. J'regardais Andy, l'air incrédule, en mode "are u kiddin me ?" tellement j'y croyais pas. Elle pouvait pas avoir dit ça, il était en train me mentir. Pourtant, mon rythme cardiaque s’accélérait et j'ressentais de l'adrénaline dans mes veines, signe que mon inconscient avait capté ce qui était en train de se passer. T'es pas sérieux là ? Qu'on devait.. assumer ? Jor se montrer au monde entier ? Qu'on s'donne la main au campus, qu'on s'embrasse, qu'on s'parle tout simplement ? Alors qu'elle est ptete tout près, qu'elle peut ptete nous voir ? Mais à force de fréquenter Hendrix, Apple a commencé à consommer, c'est obligé les gars. Wtf ? J'soupira et passa ma main dans mes cheveux. Euphorique et blasée. On peut pas assumer, c'pas possible. Parce que ça ferait du mal à Hendrix et Apple, parce qu'on ferait de gros pas en arrière pour Alex et Anastasiya. Putain.. t'es sûr qu'elle était sobre ? Ou alors, elle est trop maso ? Ca m'ferait plaisir d'être vraiment avec Andy sur le campus, allez pas croire le contraire et rien qu'en imaginant tout ce qu'on pourrait faire, j'avais le smile, le coeur qui battait à cent à l'heure. Mais.. ça m'semblait trop beau pour être vrai. Trop.. trop. Trop de variables à prendre en compte. J'm'en sentais tellement pas capable.. T'serais prêt à faire ça ?

La nouvelle n'aurait pas été si déroutante pour nous deux, si j'avais eu l'occasion de moi-même m'y habituer, j'aurais probablement immortalisé la tête que tirait Briony en la prenant en photo. Mais à vrai dire, j'avais véritablement du tirer la même quand j'avais entendu Apple me le dire de vive voix. Je me mordis les lèvres en guettant le moindre de ses gestes ; un geste de recul, un sourire microscopique, peu importait, un simple geste qui me permettrait de savoir si elle était choquée dans le bon ou le mauvais sens, puisqu'à vrai dire, ça pouvait être les deux tant il y avait prendre en compte dans cette situation-là. Je ne répondis rien quand elle me demanda si j'étais sérieux, parce que le silence parlait plus que des mots à cet instant précis, selon moi. Oui, j'étais on ne peut plus sérieux, Apple m'avait véritablement dit qu'on devrait assumer. Puis après le choc vint le déni. "On peut pas". Faut dire que notre relation avait toujours été cachée et que je m'imaginais tout aussi mal qu'elle me dévoiler à tout Harvard, juste... comme ça ? Comme si elle était normale, alors que depuis cinq mois, notre relation n'avait clairement plus rien de normal. Parfaitement sobre oui. J'avais eu droit à un action-vérité juste après et oui, j'avais eu confirmation qu'elle n'était pas sous stupéfiants ni avec un coup dans le nez. J'acquiesçai d'un petit signe de tête quand Briony me demanda si j'étais prêt à assumer notre relation, déglutissant péniblement. Je l'avais pas été, en août. J'lui avais bien dit que malgré ma rupture avec Apple j'étais pas prêt ni rien... Je savais que les jugements allaient pleuvoir, notamment sur formspring, les cons adorent se faire plaisir sur ce site-là. Pourtant... Même si j'étais malgré tout un peu réticent, j'pensais qu'on devait le faire. Je m'approchai doucement d'elle en prenant sans mains dans les miennes, m'humidifiant les lèvres. Bri... j'me dis que c'est peut-être notre chance au final. J'ai bien insisté pour m'assurer qu'Apple était sûre de ce qu'elle disait, que c'était pas des paroles en l'air... elle veut pas que j'lui mente, elle préfère nous voir que se bercer d'illusions... tu vois ? Je baissai brièvement les yeux vers ses lèvres avant de les remonter à son regard. Et... c'est l'occasion aussi de montrer à Alexander que t'es pas "la femme de l'ombre", la deuxième. Même si finalement j'avais aussi dit que nous exposer aux autres c'était nous condamner... Je sais plus. Dans un sens j'avais pas envisagé qu'il serait un jour vraiment possible qu'on puisse se montrer aux autres, et maintenant qu'on en avait l'opportunité... j'avais étrangement envie de la saisir.

Elle avait été parfaitement sobre pour dire ça. Wtf ? Vraiment ? Pourquoi est-ce qu'elle voulait que tout l'monde voit qu'on était en couple Andy et moi ? Pourquoi est-ce qu'elle voulait encore plus se faire juger ? Elle aura beau dire qu'elle en a rien à foutre les premiers jours, ceux qui suivront, quand elle recevra plein d'ptits mots d'amour sur formspring disant qu'elle est conne de nous laisser faire ça ou bien quand elle se sentira visée de plein de petits regards, Apple va rapidement regretter son choix. J'avais peur d'me montrer aux autres. Comme si j'étais pudique alors que j'assumais mes sentiments pour Andy. Fin c'tait bizarre. D'un côté, j'voulais être avec lui, vraiment mais de l'autre, j'me sentais mal à l'aise par cette situation. De toute façon, j'tais incapable de réfléchir, bien trop choquée par ce qu'Apple avait dit à son mari. Putain, elle, elle a vraiment un problème dans sa tête, j'vous jure. Elle devrait quitter l'Eliot mais nion, elle reste. Ca rend l'amour, j'vous jure. Le vp s'approcha de moi, alors que j'm'étais posée contre la voiture (même si c'est une ferrari o/), ne pouvant pas tenir debout toute seule, bien trop choquée et en mode wtf. Bri... j'me dis que c'est peut-être notre chance au final. J'ai bien insisté pour m'assurer qu'Apple était sûre de ce qu'elle disait, que c'était pas des paroles en l'air... elle veut pas que j'lui mente, elle préfère nous voir que se bercer d'illusions... tu vois ? Le contact de ses mains sur les miennes me ramenaient à la réalité. J'tais vraiment paumée. Il voulait sincèrement qu'on s'montre à tous les étudiants ? Comment est-ce qu'il pouvait faire pour être aussi calme bon sang, j'arrivais pas à comprendre. Et... c'est l'occasion aussi de montrer à Alexander que t'es pas "la femme de l'ombre", la deuxième. L'occasion d'montrer à Hendrix que j'attendais que la rupture pour que j'puisse me caser complètement avec Andy aussi. On pense toujours à Alex dans nos décisions, mais Hendrix compte énormément également. J'veux pas encore lui faire de mal putain. J'gardais le silence et serra les mains de l'Eliot dans les miennes avant d'me pencher vers lui, pour déposer un baiser sur ses lèvres. J'avais ce besoin d'être rassurée, sans savoir pourquoi. Chais pas quoi faire Andy.. vraiment. Ca m'donne envie, qu'on puisse être libres de faire c'qu'on veut.. mais s'afficher comme ça.. Oui, j'serai pu celle de l'ombre mais imagines à quel point ça va le blesser lui. Chuis navrée d'aborder le sujet Hendrix mais il est vraiment important là. Je ris nerveusement, ça m'stressait d'pas savoir quoi faire. Donc déjà pas de fake rupture ? J'cris qu'on est d'accord à c'propos et que j'allais pas retrouver mes potes rapidement. fuck.

Briony était appuyée contre la voiture, semblant s'aider à tenir debout. Ouais, c'était pas une nouvelle de pacotille que je venais de lui annoncer, c'était une véritable bombe. Est-ce qu'on reste cachés, ou pas. Se protéger ou s'imposer. C'était un peu ça la question. Cachés, on était un peu dans un petit cocon, qui était notre cocon de sûreté bien qu'il soit tellement fragile... il suffisait qu'on se fasse avoir pour que tout explose, vraiment, au centuple. Ou on s'imposait... on perdrait des gens, sans aucun doute. Encore. On essuierait des regards de travers et finalement, on verrait bien assez vite si on était suffisamment forts pour survivre à tous ces jugements, à tous ces obstacles... Mais j'me disais finalement que nos proches étaient déjà au courant et que le pire s'était déjà produit. Et que j'l'aimais tellement, j'étais tellement accro à elle, totalement dépendant de sa présence, que les regards mauvais des idiots du coin n'y changerait rien. Et Bri ? Est-ce qu'elle pourrait emmerder la terre entière pour pouvoir profiter de moi, ou ça l'éloignerait ? Je fronçai les sourcils en l'entendant me parler d'Hendrix, resserrant doucement les mains sur les siennes. Calm down. Non pas de fake rupture. Ça au moins, ça faisait l'unanimité. Mais putain, elle pensait encore à Hendrix... J'pouvais faire quoi contre ça ? Blesser qui ? Celui qu'a développé des sentiments pour Apple en trois semaines ? J'suis désolé de te rappeler ça Briony. Je sais qu'ça fait mal... Je lâchai ses mains finalement, pinçant les lèvres et militant contre moi-même pour ne pas détourner les yeux. Hendrix, Hendrix, Hendrix, encore Hendrix. J'me fichais bien qu'il puisse être blessé un peu ou beaucoup, dans mon cas. Peu m'importait. Ce serait même justice, pour la manière dont il avait traité Briony, pour se la jouer girouette, il méritait pas d'être pris avec des pincettes.

J'avais beau avoir été la présidente des mathers et être encore actuellement une membre de cette confrérie, ça n'enlève pas de moi mon passé Quincy. Ce qui voulait dire que j'avais peur que les autres aient mal. Certes, vu les événements passés, on pourrait croire que j'en ai tout simplement rien à foutre, que j'suis mauvaise et c'genre de choses. Pourtant, ce n'était pas l'cas.. du moins, je l'espérais. Si j'étais vraiment égoïste, j'aurai dit oui direct à Andy. J'le voulais lui et uniquement lui. J'voulais qu'on soit ensemble, qu'on passe le plus de temps possible, j'voulais ne plus être la fille de l'ombre mais une de ses petites amies qu'il assume totalement. J'voulais pouvoir emmerder véritablement tout l'monde pour mon propre bonheur. Sauf que j'bloquais toujours putain. Non pas de fake rupture. J'acquiesçais, ça au moins c'tait décidé. C'tait la suite qui allait être un peu plus compliquée à gérer j'pense. Hendrix. Finalement, ptete qu'on allait avoir le fight par sms en direct ? On s'fait un replay wesh. Parce que quand on aime, on en veut encore pardi. Blesser qui ? Celui qu'a développé des sentiments pour Apple en trois semaines ? J'ferma les yeux et baissa la tête vers le sol, un douleur fulgurante traversa mon ventre, comme un coup de poignard. Putain, ça faisait mal d'entendre ça de la bouche de quelqu'un. Vraiment. Pas juste un "il s'est rapproché de quelques personnes" ou "il prend du bon temps". Là, j'avais eu à la version cash. La mieux, sans doute. Andy s'était éloigné de moi d'un coup. Il m'avait déjà dit qu'il était possessif, protecteur et jaloux par rapport à mon ex et ses réactions étaient alors tout à fait compréhensibles. Sauf que ça m'blessait encore plus. J'soupira. Cey ça. On parle bien du même mec en tout cas. J'me mordis la lèvre, remontant alors le regard vers Andy, avec toujours un pincement au coeur. Okay.. Et Alex ? Il va me haïr ? Et Feldt ? Ptain, ça va être encore pire qu'actuellement. J'vais jamais m'en sortir, j'vous promets. J'suis en train de m'enfoncer six pieds sous terre. Okay, on l'fait. J'fixais l'Eliot attendant alors sa réaction. J'allais pas supporter d'faire de mal à mon ex, vraiment pas, ça allait m'rendre malade.. mais c'tait ma meilleure opportunité d'profiter d'Andy avant que tout explose avec lui.

J'étais cash, amer. Elle accordait tellement d'importance à un mec qui se foutait de sa gueule que ça me faisait sortir de mes gonds encore une fois. Le pire, c'était probablement que je ne pouvais rien y faire. Elle l'aimait depuis un an, et l'aimerait probablement pour encore un moment. Il n'empêchait pas que c'était absolument incroyable cette réaction que j'avais, je savais que ça la blesserait, comme paroles et pourtant, je les avais dites parce qu'il me semblait que ça devait être rappelé. Peut-être même qu'il ne souffrirait pas de nous voir ensemble à Harvard et le pire, c'était probablement que Briony souffrirait de ça. Et par conséquent, moi aussi j'en souffrirais. En tout cas je l'avais taclée avec ces quelques mots, elle s'avoua vaincue sans se battre et me balança alors "on l'fait". Quoi, ça marche comme ça ? Je fronçai les sourcils devant sa réaction, qui n'était pas tellement celle que j'attendais. J'veux pas d'un "On l'fait" parce que t'as les boules vis-a-vis d'Hendrix. J'me faisais peut-être des films, j'associais ptêtre les deux alors que ça n'avait rien à voir, mais je voyais rouge, fallait pas m'en vouloir et comme elle avait été blessée, j'avais le sentiment qu'elle acceptait parce qu'elle en voulait à Hendrix. Pas parce qu'elle voulait vraiment se montrer. Je tournai les talons pour contourner la Ferrari en sortant les clés de ma poche. On en reparlera plus tard. Quand t'auras digéré la nouvelle et l'fait qu'y ait des chances pour qu'Hendrix s'en foute, et quand j'aurai oublié qu'tu pensais encore au bonheur de cet abruti. Grimpant dans la voiture, je jetai mon sac à l'arrière et claquai la portière, attendant Briony à l'intérieur.

Bon, il avait le mérite d'être franc dans tous les cas, j'pouvais pas lui enlever cette qualité. Même si ça faisait mal. T'façon, la vérité ne fait jamais du bien. Aujourd'hui, encore plus que d'habitude. J'avais eu une réaction extrapolée quand Andy m'avait annoncé qu'il était de nouveau avec Apple.. On vivait la même chose sauf que c'était avec Hendrix et moi-même. Jalousie. Possessivité. Protecteur. Y avait toutes ces petites choses derrière ses paroles dures. De la souffrance aussi j'suppose. Hendrix aimait également Apple. C't'à dire la femme d'Andy. Même si depuis mai, il avait compris qu'on pouvait aimer deux personnes à la fois, ça devait être quand même douloureux à assimiler.. On ressentait les mêmes choses, sauf qu'il s'rendait pas compte que j'étais dans un déni dont je ne voulais pas sortir. J'voulais pas entrer dans la réalité. J'voulais pas détester Hendrix, j'voulais pas comprendre qu'il était en train d'tourner la page, que c'était définitivement fini. J'l'aimais trop pour accepter ça. J'veux pas d'un "On l'fait" parce que t'as les boules vis-a-vis d'Hendrix. J'me mordis la lèvre, regardant derrière Andy, pensive. J'lui avais dit "okay" il pouvait pas s'en contenter putain ? Oui, j'avais envie de m'afficher avec lui. J'en avais vraiment envie, j'voulais que tout l'monde m'voit, m'envie presque d'être avec Andy. J'voulais dire fuck à tous les haters, les envoyer royalement chier même plus encore. Sauf que j'y pouvais rien, j'pensais à mes amis, j'pensais à toutes les remarques que j'avais eu de leurs parts. T'façon, je les avais définitivement perdus il faut croire. Qu'est-ce que ça allait changer d'm'exposer.. ? Putain, Apple, pourquoi t'as donné ton accord ? On en reparlera plus tard. J'restais distante alors qu'il allait s'mettre dans la voiture, en claquant sa portière. Mon coeur faisait mal. Pourquoi est-ce qu'il fallait que tout soit compliqué d'un coup ? Pourquoi est-ce qu'il fallait que tous nos sentiments nous bouffent ? Pourquoi est-ce que j'tais aussi faible en c'moment ? J'peux pas faire mes deuils tranquille, avec TOUTES les personnes que j'aime à mes côté ? Nan, c'trop demandé ? J'soupira, j'sortis une cigarette d'mon paquet et la plaça entre mes lèvres. J'savais que ça pouvait m'faire du bien.. pourtant, est-ce que j'en avais envie.. ? Idk. On en reparlera plus tard qu'il m'a dit. Ouai, c'est ça. Pour que j'reprenne cher plus tard. J'caressa du doigt une des cicatrices de mes scarifications près d'mon poignet, pensive. Anxieuse. J'pouvais perdre Andy pour ça et j'en étais consciente. Ark. J'tais chamboulée, j'avais un trop plein d'émotions, j'étais perdue même. Bon.. J'l'avais bien assez fait attendre t'façon, mais il s'rait ptete calmé désormais. Comme j'l'étais. C'pour ça que j'tais pas rentrée à la base dans la ferrari. Pour qu'on s'apaise chacun d'notre côté. Notre relation ne tenait qu'à un fil, si on pouvait le préserver, ça serait vraiment bien, franchement. J'rangea la clope que j'avais pas fumé finalement avant d'entrer dans la bagnole. Ark, c'est vraiment différent de son ancienne. Qu'importe ce que tu penses à l'heure actuelle.. j't'aime, j'ai pas peur de le montrer aux autres, j'emmerde tous ceux qui veulent nous faire rompre. Ca va ptete être compliqué au début, surtout quand on va croiser nos proches, mais j'suis prête à me montrer à tes côtés, j'en ai envie, j'veux pouvoir me comporter avec toi comme une vraie ptite amie et non pas seulement une personne de l'ombre. Vouala, t'en fais c'que tu veux. Tu peux mettre en route le moteur et aller chez moi. J'mis ma ceinture, attendant sa réaction.

J'm'étais enfermé dans la voiture, à la recherche du calme et espérant qu'on allait pouvoir tourner la page sur le sujet, ou du moins pour l'instant. On s'était énervés, surtout moi disons, j'm'étais retranché dans la voiture pour espérer me calmer et je ne voulais pas forcément qu'on en reparle au risque que je m'énerve à nouveau. Voyant que Briony ne suivait pas le mouvement, je soupirai longuement et me passant une main dans les cheveux, je pris mon paquet de cigarettes pour m'en allumer une, reposant le tout en ouvrant légèrement la fenêtre, juste de quoi pouvoir évacuer la fumée de la cigarette et faire tomber les cendres dehors. Je restai ainsi, pensif, fumant et fermant les yeux en essayant de m'apaiser. J'avais le coeur qui battait à cent à l'heure et je pestais intérieurement, on était ensemble depuis même pas une heure et voilà qu'on faisait déjà la gueule, putain. J'voulais pas que ça continue sur cette lancée. Je me perdis dans mes pensées, puis finis par entendre la portière s'ouvrir côté passager. Ouvrant les yeux et descendant un peu plus la fenêtre, je jetai le mégot à l'extérieur sans regarder Briony qui venait de s'asseoir à côté de moi en commençant à réaborder le sujet, en me disant qu'elle m'aimait, n'avait pas peur de le montrer aux autres et qu'elle emmerdait ceux qui voulaient nous faire rompre. Belles paroles, oui. Mais honnêtes ? Ou du moins, est-ce qu'elle saurait véritablement s'y tenir ? Parce que dire qu'on emmerde tout le monde c'est facile, emmerder vraiment les gens c'est déjà plus compliqué... Après sa petite tirade, elle se renferma dans son silence alors que je ne bronchais toujours pas, attachant ma ceinture en même temps qu'elle et mettant le contact. Qu'est-ce que j'pouvais bien y répondre, à ça ? J'allais pas lui sauter dans les bras, même si c'était la réponse que j'avais espéré. Non, j'lui sauterais pas dans les bras, parce qu'elle pensait encore aux autres, avait hésité pour les autres et qu'ces fameux autres dont elle se souciait tant nous emmerdaient profondément. Je démarrai la voiture sans un mot et pris la direction de l'appartement de Briony sans commenter, encore et toujours. Elle allait peut-être insister, ou peut-être pas, mais je savais désormais que je n'avais pas juste besoin de réfléchir. Je n'avais simplement pas envie de répondre, plus envie d'en parler. Si j'ouvrais la bouche, ce serait pour lui dire de laisser tomber, alors mieux valait ne rien dire. Comment dire que sa simple hésitation avait suffit à me foutre le doute aussi ? J'avais clairement pas envie d'avoir à la ramasser à la petite cuillère si son pauvre Hendrix réagissait mal. C'était peut-être pas le moment de se montrer finalement.

Trop de passion tuait. Par définition, un amour destructeur.. détruit. Congrats. On s'aimait, y avait aucune doute là dessus, c'tait même une véritable tornade de sentiments des deux côtés, j'en étais certaine, sinon.. sinon, on continuerait pas à s'voir, sinon on s'confierait pas l'un à l'autre, on irait pas se réfugier chez l'autre pour se sentir vivant. Mais même si on était liés pour toujours, même si on tient fort à l'autre, on avait nos caractères, on avait nos histoires autres en parallèle, comme l'amitié ou l'amour. Il avait Apple, j'avais Hendrix il fut un temps. Et même si ce dernier me mène la vie dure, même si il me manquait, même si j'voulais le défoncer par moment donné tellement la douleur était importante.. il avait sa place dans mon coeur et j'promettais pas de pas lui tomber dans les bras, si il acceptait ma relation avec Andy. Car oui, si il y avait bien une chose sur laquelle je ne discuterais pas, c'est qu'il était hors de question que quiconque m'éloigne de lui. Alex en parlerait avec dégoût, en disant que j'suis droguée à Andy, mais moi, j'en avais rien à foutre de ce qu'il disait à c'propos. J'en étais arrivée à cette conclusion en restant un peu dehors. J'emmerdais mon meilleur ami. Est-ce qu'il tenait même encore ce rôle ? Après tout.. il était pas là pour moi. J'avais vraiment besoin de lui pour cicatriser, indépendamment de la rupture.. mais il était aux abonnés absents. C'est ça sa définition de l'amitié ? Quant aux deux autres, Feldt et Hendrix.. on verra bien, mais j'emmerde leurs jugements sur Briandy, c'tout. Andy ne répondit rien à mon laïus et je n'insista pas, préférant garder le silence. T'façon, il avait très bien entendu c'que j'avais dit et avait mauvais le fait qu'Hendrix comptait pour moi. Encore. Ca rend con l'amour tu veux quoi.. ? Le jeune homme traversa rapidement la ville pour aller jusqu'à Inman Square et se gara, pas très loin d'chez moi. Bon, et maintenant ? On fait comme si tout allait bien ou on doit perdre du temps à s'faire la gueule ? J'tais partisane de la première solution personnellement. J'sortis de la voiture, souriant un peu. Tu voudras un double des clés ou pas ? D'mon appart s'entends. Pour que tu puisses venir chez moi quand tu veux. J'te fais confiance et j't'aime. Voilà tout ce que voulait dire cette question et pas forcément un "tu veux venir habiter avec moi ?" même si il pouvait éventuellement être évoqué si Andy le souhaitait. Dans ce cas là, c'était clair et net que j'serai pu la fille qu'on voit 2h par semaine.

C'était fou parce que jusqu'à maintenant, je n'avais jamais pensé que je pouvais aimer "trop" quelqu'un. J'aimais tellement Apple que je saurais pas mettre de mots dessus. Pour Briony, j'pouvais dire que je l'aimais "trop", oui. J'l'aimais trop, au point d'être trop jaloux, trop possessif, de faire la gueule pour des conneries, d'être trop rancunier, trop excessif... Et à être trop amoureux, j'étais trop dépendant, incapable de m'éloigner ne serait-ce qu'un peu d'elle pour pouvoir rectifier le tir par la suite. Non, j'étais littéralement drogué, j'en voulais toujours plus alors qu'on était déjà tombé dans l'excès, plus on en avait et plus on en voulait, moins on en avait et plus on perdait les pédales, c'était un cercle vicieux dont j'avais l'impression qu'on ne se sortirait jamais et j'avais le sentiment que ma jalousie excessive n'allait pas disparaître de sitôt... Je me garai finalement, Briony respectait mon silence en n'insistant pas davantage. Malgré tout, elle apprenait à me connaître et me comprenait de mieux en mieux, elle se doutait probablement que dans la situation actuelle, essayer de me convaincre ne ferait que me repousser davantage. Je quittai la voiture, elle en fit de même et c'est avec un léger sourire qu'elle me demanda si je souhaitais un double des clés. Immédiatement, je tournai les yeux vers elle, un peu surpris, mais l'idée me plaisait. Beaucoup. Pouvoir venir chez elle quand j'le voulais, pouvoir lui faire la surprise, aussi... C'était pas une vie à deux, mais j'étais pas un étranger non plus dans son appartement. Ca m'plairait oui. Je lui rendis son sourire avant de finalement me diriger vers l'appartement, pour y entrer avec la jeune femme, retirant rapidement mes chaussures et allant poser mon sac dans la chambre en m'écrasant sur le lit sans outre mesure, les bras écartés. Aahhhhh putain ça fait du bien ! Ca se voit pas que j'suis un peu crevé voyons, même pas du tout, j'suis en pleine forme. Le dos sur le matelas me faisait beaucoup de bien, si bien que je fermai les yeux en me posant un bras sur les yeux. J'ai pas beaucoup dormi cette nuit, tu vas m'entendre ronfler ce soir, ajoutai-je dans un léger rire. Ronfler peut-être pas, ça me le faisait que quand j'avais le nez bouché, mais... bon. Quoique. J'étais pas certain qu'on allait beaucoup dormir ce soir non plus après réflexion. J'me reposerai demain.