Bien sûr que non qu'ils ont rien dit à Avery. Ils ont pas l'temps. Ils s'chargent d'un membre de la famille, pis c'tout. Haha, trop gentil de m'avoir choisi vu que j'suis la plus grande maintenant. J'avais l'impression que le monde s'écroulait autour de moi, que mes convictions s'évaporaient. Louise n'était pas censée être ma demoiselle d'honneur à mon mariage ? Jarell me devait une playstation, Jack la trilogie d'Hunger Games depuis qu'il avait paumé la mienne. Quant à Arizona, on avait prévu d'faire le tour du monde ensemble. Ils peuvent pas être partis, pas tous ensemble. Pourquoi est-ce qu'il avait fallu qu'on me les prenne d'un coup.. ? Oui, j'ai été une mauvaise soeur, une mauvaise fille, à vouloir faire ma rebelle, à être marginale, à les détester dès qu'ils faisaient pas ce que j'voulais. J'avais été que peu présente ces derniers temps, pensant qu'à moi. C'était trop tard maintenant. J'pouvais plus rien rattraper. Morts. J'me charge de le mettre au courant alors.. Comment est-ce que j'peux lui annoncer ça.. ? Pourquoi il pouvait pas prendre cinq minutes pour l'appeler ? Après tout, ils ont trouvé mon numéro finalement vu qu'ils ont pris la peine de faire des recherches, pourquoi pas aussi celui d'Avery ? J'en sais rien, j'en ai rien à foutre, j'en ai marre. Oui, j'allais aller sur Chicago. Enfin.. chais pas. Ptete. Est-ce que j'aurai la force de les affronter ? J'devais être forte. Montrer l'exemple. Ne pas pleurer, arrêter de me morfondre. Ils voudraient pas ça, ils voudraient que j'continue de vivre. Tout va bien ? J'avais à peine senti la main d'Andy qui venait prendre la mienne. Pourtant, j'savais que ça m'faisait du bien, que ça m'apaisait. C'était bizarre comme sensation, comme si j'prenais de la.. distance ? J'ai l'impression d'avoir pris de la drogue, de ne pu être moi-même pourtant, j'ai jamais été aussi lucide. Weird. Dans la mesure du possible. répondis-je en chuchotant. Je me mordis la lèvre, avant de baisser la tête vers le sol, serrant un peu plus la main d'Andy.

Elle avait à mettre Avery au courant, il s'était passé quelque chose avec ses parents c'était officiel. Je déglutis péniblement en la rejoignant, espérant que ce n'était pas aussi grave que je l'imaginais. La période qu'on traversait était déjà difficile, on ne pouvait pas avoir à essuyer une autre catastrophe, le monde de Briony ne pouvait pas s'écrouler comme ça alors qu'on s'efforçait à le rebâtir. Je serrai sa main dans la mienne, constatant bien malgré moi qu'elle avait l'air... amorphe. Comme si elle se détachait de son propre corps pour ne pas souffrir, qu'elle rejetait ses sentiments. Paraît que les personnes qui côtoient la mort de près, comme les fleuristes et les croquemorts, pratiquaient cette technique pour ne plus être affectés par la mort. Finalement... Ne pas la voir pleurer m'inquiétait plus encore que si son visage avait été inondé de larmes. T'as l'droit d'pleurer Briony, devant moi t'as pas à te cacher. Dans la mesure du possible, j'prends ça pour un... pas du tout. J'sentis sa main se serrer doucement sur la mienne et n'attendis pas pour faire de même histoire de lui faire sentir que j'étais là, près d'elle, présent pour la soutenir. Extériorise Bri, c'est pas cool de tout garder pour soi, ça n'a jamais fait de bien à qui que ce soit... Tu veux en parler.. ? demandai-je en remettant une de ses mèches de cheveux qui lui barrait le visage, derrière son oreille tout en effleurant son visage du bout des doigts au passage. J'te laisserai pas tomber, fais c'que tu veux, mais quoiqu'il arrive j'serai là, c'est tout. Je sentais mon cœur se serrer, sensible à la détresse que dégageait Briony et devant son regard vide. Ou ils étaient très mal en point... ou ils étaient déjà morts. Je levai doucement ma main qui tenait la sienne, embrassant doucement le dos de sa main en espérant que ça pourrait l'apaiser ne serait-ce qu'une fraction de seconde. Elle a dit qu'j'étais son remède, ptêtre bien que j'pouvais l'aider...

Ptete que le manque m'avait fait rêver cet appel ? J'avais déjà eu quelques hallucinations les premiers jours, quand j'avais vraiment eu besoin d'ma dose avec le sevrage mais que j'avais rien pris, pour honorer ma promesse. Au bout de deux mois, ça pouvait sûrement recommencer. J'en sais rien. J'devais être en train de rêver ou plutôt de cauchemarder. C'était mon inconscient qui m'envoyait un message fort pour que j'retourne à Chicago, un message d'alerte comme quoi j'oublie ma famille. J'aurai tellement aimé que ça soit ça, vous pouvez pas imaginer à quel point. Mais le contact d'Andy, sa voix.. tout me ramenait à la réalité, alors que j'avais les yeux qui regardaient dans le vide, incapable de fixer un point en particulier. Tu veux en parler.. ? A quoi bon ? Y a absolument rien à dire. Ce seront toujours les riches qui gagneront, qui auront les meilleurs systèmes de détection de gaz, les meilleurs soins. C'tout. C'toi. On vient de deux mondes différents et m'éclate en pleine figure. Peuvent pas être morts à cause de l'argent, fin du manque d'argent.. putain, dans quelle dimension on est hein ? Andy replaça une mèche folle comme il le fallait avant de passer doucement sa main sur ma joue. Ce contact aurait dû exciter les cellules de mon corps, mes hormones, faire battre mon coeur, mais nan. Rien. J'tais morte de l'intérieure. Qui suis-je sans ma famille, ceux qui m'ont élevés ? Que dalle. J'ai pu d'identité. J'ai pu que mon frère et mes cousins. Et mini Aaron. Parce que t'as ptete voulu parler quand t'as appris le décès d'Esteban ? lui lançais-je, sans lever le visage vers lui. Il s'était barré lui, avait traversé le mur du son. Moi j'pouvais pas faire ça. J'devrais affronter la réalité, m'faire une barrière pour rien ressentir. Pour aller parler à mon ptit frère.

Parle-moi Bri ? Même si j'me doute qu'à l'heure actuelle, c'est pas tellement ce dont t'as envie... Elle ne bougeait pas, ne bronchait pas même sous mes caresses, ni même quand j'embrassais sa main... rien. Je caressais doucement le dos de sa main, dans le vain espoir que ça finirait par la calmer.. ou l'empêcher de s'enfoncer trop dans le déni. C'est normal de pas vouloir y croire au début, de vouloir changer de planète pour ne pas avoir à assumer. J'eus l'impression qu'elle jouait aux fléchettes et venait de toucher sa cible quand elle évoqua Esteban, si bien que le contact de sa peau contre la mienne fut comme une décharge électrique pour moi et je la lâchais, la gorge soudainement sèche. Me parler d'Esteban comme ça alors qu'il n'était mort que depuis deux semaines, mauvaise, très mauvaise idée. Mon estomac s'était retourné en deux secondes, pourtant je ne bronchai pas. Elle était en colère, elle avait mal. J'avais la confirmation que ses parents étaient morts... Elle méritait pas ça. Personne ne le méritait. Je pris place à ses côtés sur une autre chaise du bar, m'y accoudant quelques secondes. Ouep... c'était bête comme question. Et même si la réponse avait fait mal, mine de rien... en ne voulant pas me parler, elle l'avait pourtant fait, en m'avouant indirectement le décès de ses parents. Je lui jetai un coup d’œil et me servis un verre de jus d'orange... l'ambiance était vraiment chelou... et pesante, encore. Fallait qu'elle en parle à Avery, son ptit frère... Elle allait avoir besoin de soutien. J't'accompagnerai, ajoutai-je en me mordant la lèvre. J't'accompagnerai voir Avery, j't'accompagnerai à Chicago. J't'accompagnerai partout.

Désolée Andy, excuses moi d'avoir parlé d'Esteban mais c'est l'seul truc qui m'est venu en tête. J'réfléchis pas, mes pensées sont toutes mélangées, j'arrive pas à discerner ce que j'suis censée faire, pourquoi la vie s'acharne sur moi, sur nous. Andy m'avait dit qu'il allait arrêter de penser aux autres, vivre vraiment sa vie, pour oublier ce qui n'avait pas fait avec Esteban. Est-ce que j'devais faire pareil ? Ptete. Mais ça, ça voulait dire que j'allais devenir une vraie mather. Une qui va en soirée, qui boit et qui fume. Carpe diem. Jamais Andy n'accepterait ça. Il m'proposerait son aide, des promenades en moto sûrement. Mais jamais il cautionnerait la manière d'aller de l'avant des verts.. putain. Ouep... c'était bête comme question. Tutafé. Il s'était éloigné de moi et intérieurement je le suppliais de venir me prendre dans ses bras. J'étais juste incapable de lui demander quelque chose à voix haute, c'tout, c'est plus fort que moi. Stay Strong. Pour eux. Pour moi, pour pas être faible encore une fois, pour arrêter de chialer tout l'temps. Avery allait avoir besoin de quelqu'un sur qui se reposer. Ca serait moi. J'veux pas le laisser tomber.. J'me tourna vers la table du bar et m'y accouda à mon tour un instant, avant d'finalement me lever et commencer à marcher doucement. J'passais une main dans mes cheveux, tenant de respirer doucement, de me calmer. C'est maintenant que mon travail sur moi même commençait. J't'accompagnerai, Je m'arrêtais deux secondes, le temps d'observer Andy toujours accouder au bar, son verre de jus d'orange en main. Mon coeur se serrait et j'sentis des larmes perler. Non, non, non, reprends toi en main Bri. T'es pas obligé.. Si, viens Andy, me laisses pas seule, j'vais craquer à un moment donné. Puis, j'pourrais veiller sur toi aussi, parce que t'as aussi perdu une partie de toi récemment. Parce que tu vois.. J'sortis une feuille de papier et un crayon de papier pour inscrire quelques noms. Antwan. Kahina. Louise. Arizona. Jarell. Jack. Ma famille sur un bout de papier. J'vais devoir aller annoncer à mon ptit frère que mes parents sont pu là. J'effaça les deux premiers prénoms. Que ses soeurs et son frère ainé sont aussi partis. La gomme continuait d'effacer ses noms symboliquement. Il restait pu que Jack. J'avais un blocage, ma bouche s'était entrouverte avant de se renfermer. J'avais pas réalisé que Jack était aussi mort.. Et que son jumeau est avec eux.. La moitié de lui. Jack et Avery. Les plus petits, les plus soudés.. A cause de notre putain de condition sociale. J'balançais le crayon avant d'm'éloigner du bar encore une fois.

Finalement, un nouveau drame avait frappé. Comme si nous n'en vivions pas suffisamment dernièrement, il avait fallu que la famille de Briony lui soit arrachée... Je me servis un verre de jus d'orange en songeant que ça m'aiderait à apaiser ma gorge qui se desséchait totalement. Bri s'était levée, avait commencé à marcher puis s'était tournée vers moi, se rapprochant avec un papier et un crayon en me disant que j'étais pas obligé de venir. Je sais... Je l'écoutai ensuite, la regardant écrire sur le bout de papier et effacer les noms au fur et à mesure alors que mon cœur se serrait davantage encore et que je me forçais à boire pour hydrater un peu ma gorge. Tous morts... y avait pas que les parents. Ils étaient tous morts à cause de leur "condition sociale", j'voulais pas demander davantage de détails. Et puis elle jeta le crayon et s'éloigna de nouveau. Ça me déchirait le coeur de la voir comme ça. Bri... Descendant à mon tour de la chaise du bar, je la rejoignis rapidement et tenant sa main, je la forçai doucement à se tourner pour me faire face, plantant mon regard dans le sien. On a dit qu'on abandonnerait pas... alors je viens. J't'ai dit que je t'aimais. Dans les moments beaux comme les plus durs. Après un bref instant de bonheur on était redescendus en bas de l'échelle et même plus bas encore... mais on resterait ensemble, ça nous rendrait tous les deux plus forts. Je l'attirai doucement dans mes bras et déposai un léger baiser sur son front avant de la lâcher à nouveau, je voulais pas l'étouffer. Tu m'diras quand on ira... Quand tu te sentiras prête, si tant est que tu puisses être prête à annoncer ça un jour...

Ma relation avec Andy aurait dû être synonyme de joie, d'amusement, de pas prises d'têtes. On était que des amants à la base, non ? On était censés connaître que le plus "fun" de l'autre, right ? Mais maintenant.. regardez où on est. Un vrai couple qui s'ramasse coup dur sur coup dur, tous plus forts les uns que les autres, jusqu'à qu'on s'retrouve nous même quasiment comme des morts vivants. Il voulait m'accompagner, j'avais terriblement besoin d'lui, ainsi que mes amis. Sauf que j'demanderais pas d'aide, à personne. Intérioriser, c'est bien mieux. Bri... J'm'étais reculée et m'étais mise debout contre un mur, avant qu'Andy vienne et m'force doucement, avec délicatesse, à m'regarder. J'avais peur de pleurer devant lui. On a dit qu'on abandonnerait pas... alors je viens. Je fermais les yeux un moment en baissant la tête. Ce sont les mots les plus doux que j'avais entendu jusqu'à présent, ceux qui mettaient vraiment du baume au coeur. J'étais pas toute seule, j'aurai moi aussi quelqu'un qui allait m'aider.. J'acquiesçais tout doucement, avant de m'apaiser en sentant les bras d'Andy m'entourer et ses lèvres frôler mon front. Tu m'diras quand on ira... Rien que par respect pour Avery, j'vais pas l'faire attendre. Je pris une longue inspiration avant de jeter un coup d'oeil à Andy et d'aller même carrément dans ses bras. J'ressentais l'envie d'être protégée par lui alors qu'il était également en train d'souffrir par rapport à Keanu. Le seul moment de faiblesse. Finis ton verre et on y va. lui chuchotais-je avant de m'éloigner de lui pour aller trouver mes chaussures et m'habiller pour sortir. J'avais mal au ventre, ma gorge se serrait, j'avais envie d'être six pieds sous terre.. et on m'demandait d'aller faire partager ça avec mon frère. La vie se fout bien d'nous par moment. On y va à pied.. tu crois que c'est possible ? Par rapport à nous deux, qu'on soit vus ensemble.. sinon, on marche à dix mètres l'un de l'autre. Mais c'moi devant, comme ça, ça fait style que tu m'suis, que j't'obsède, tu vois ?

J'étais bien décidé à ne pas la laisser toute seule. J'avais bien compris la leçon, une Briony qui perd un être cher, c'est pas beau à voir et désormais que j'étais là et non plus une simple voix dans un téléphone, je ne comptais plus la laisser seule. Je l'avais lâché pour lui laisser son air, son espace, mais elle eut tôt fait de revenir d'elle-même entre mes bras pour chercher le réconfort et le soutien. Je ne me fis donc pas prier pour la serrer contre moi, fermant les yeux un instant en respirant le doux parfum de ses cheveux, jusqu'à ce qu'on se sépare à nouveau. Je hochai la tête et me rapprochant du bar, je repris mon verre et le terminai avant de le poser dans l'évier, non sans penser que ça aurait été meilleur du vrai jus d'orange, erm... Quel con. Je revins auprès de Briony pour la retrouver en train d'enfiler ses chaussures et pinçai les lèvres à sa question. Malgré tout, j'eus un moment de réflexion... Si ça peut t'aider un peu. Marcher lui ferait probablement plus de bien qu'être dans une voiture. Et puis tant pis si on m'voyait marcher à côté d'elle... j'acceptais déjà de toute manière d'aller voir son frère avec elle, alors que j'le connaissais même pas. Pour le moment, le bonheur de Briony était à peu près tout ce qui me préoccupait. Et puis on était en week-end, beaucoup de gens étaient sortis. Je m'approchai donc de la sortie et passai un nouvelle fois la porte d'entrée en voyant que Briony était bientôt prête. Qu'est-ce que je pouvais dire ou faire pour l'aider ? J'avais la sensation d'être inutile, à ne pas savoir comment apaiser son mal. Mais c'était une douleur que seul le temps amoindrirait, je ne pourrai que l'aider à ne plus y penser. Pour le moment, je me contentais de l'accompagner pour qu'elle se sente soutenue et non seule, pour veiller sur elle afin d'être sûr qu'elle ne ferait pas de connerie. Pas encore une fois.

J'essayais de pas penser au moment où y aurait la confrontation avec Avery mais les scénarios me venaient en tête tout naturellement. Quelle phrase pourrait le plus facilement introduire le sujet ? Est-ce que j'devais être cash ou bien faire ça en douceur ? J'étais paumée. J'savais même pas moi-même comment j'allais faire pour assimiler complètement l'truc.. alors pour l'annoncer ahem. Ptete que j'devrais aller voir les corps ? T'façon, j'vais partir sur Chicago, c'est clair et net, fuck off pour la rentrée. Mais est-ce que j'demandais à voir leurs enveloppes corporelles sans vie.. ? No idea. Si ça peut t'aider un peu.  Je fis une petite moue avant de terminer de me préparer. Merci. Il était vraiment adorable d'accepter ça alors que c'était le pire truc que j'pouvais sûrement lui demander. Etre ensemble, dans la rue, devant tout le monde. J'avais besoin de marcher, de prendre l'air et d'pas être dans une voiture, enfermée.. J'pris mon portable et mes clés rapidement avant de rejoindre Andy à l'entrée. Je laissa sortir en premier avant d'le suivre à mon tour pour fermer. J'avais pas laissé de mots à Feldt.. aw tant pis, j'lui expliquerai en rentrant si elle s'inquiète. Au pire, y a les sms. De toute façon, j'suis grande, elle a pas à s'inquiéter pour moi j'pense. C'pas très loin.. Avery avait emménagé y a quelques temps avec deux autres étudiants d'Harvard. Ark, j'espère qu'ils sont pas là du coup putain. Bethany, une qui avait été avec moi au summer camp, dans mon équipe et un autre mec, un winthrop que j'connais n'i d'Adam, ni d'Eve. Et dont j'veux pas spécialement faire la connaissance aujourd'hui, figurez-vous que j'veux juste voir mon frère. J'espère qu'il s'ra seul.. Déjà que ça va être dur de lui parler.. Dans la rue, je m'tenais éloignée d'Andy, j'voulais pas qu'on nous grille, alors que j'aurai voulu lui tenir la main, être dans ses bras. Foutue réputation à tenir même dans les moments à venir.. Moi aussi j'aimerai une voiture pour m'barrer comme il l'a fait. J'comprenais que maintenant ce qu'il avait pu ressentir.. J'entra dans la résidence d'Avery et monta à l'étage de son appart. Je m'arrêta devant la porte d'entrée pour m'tourner vers Andy. Tu restes.. ?

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Oui, pour elle, j'acceptais qu'on y aille à pieds au risque que quelqu'un nous voie. Faut pas non plus se voiler la face, y a plein de gens qui se diraient WTF s'ils nous voyaient nous balader ensemble... Surtout en apprenant ma rupture avec Apple et potentiellement celle d'Hendrix et Briony. Y avait suffisamment d'éléments pour comprendre ce qu'il pouvait se passer entre Bri et moi si on faisait pas gaffe, désormais. Elle me rejoignit dans le couloir de l'immeuble et après avoir fermé la porte, on descendit pour regagner la rue. Okay, c'pas trop loin, tant mieux, ça limitera quand même le risque. Parce que eh, j'acceptais qu'on marche mais c'était pas pour qu'on ait dix mètres de distance tous les deux. Tu m'étonnes qu'elle voulait qu'Avery soit seul, ça allait être compliqué déjà pour elle d'annoncer la nouvelle mais si en plus elle devait le faire devant un pote à lui... Quoique finalement elle serait probablement plus à l'aise pour quitter l'appartement en le sachant accompagné que s'il devait rester seul. J'accélérai un peu la marche dans la rue pour rattraper Briony et être assez proche d'elle, la suivant silencieusement jusqu'à entrer avec elle dans un autre immeuble, celui où vivait Avery, son petit frère. En peu de temps, nous voilà devant la porte d'entrée et j'acquiesçai d'un signe de tête J'veux être là. Attrapant sa main, je la serrai dans la mienne en lui adressant un léger sourire puis levai la main libre pour toquer à la porte en rapprochant Briony de moi. J'serai là, j'serai ton pilier, repose-toi sur moi. La situation me faisait automatiquement penser de nouveau à cette journée où j'avais du annoncer à Roxanna la mort d'Esteban, mon cœur se serrait d'avance mais je devais être là pour Briony, et je devais moi-même aller de l'avant, ne pas fuir ce genre de nouvelles quand bien même elles puissent faire énormément de mal. A aucun moment Briony ne devait se sentir seule ou abandonnée, à aucun moment je ne devais la laisser sombrer comme elle avait pu le faire au Spring Break de cette année. J'voulais pas la retrouver dans cet état une nouvelle fois.