Tu heurtes l’eau d’un coup de paume sec et élancé, le visage incliné pour te permettre de reprendre ton souffle en un mouvement maitrisé et automatisé depuis le temps. Tu t’engouffres à nouveau sous la surface pour te presser jusqu’à l’extrémité du bassin contre laquelle tes pieds tapent pour que tu puisses te retourner et poursuivre ta folle course en avant avec un boost temporaire. Arrivé à l’autre bout de la piscine, je m’arrête et jette un coup d’œil à la pendule numérique à l’autre bout du complexe. Le timing est parfait, je suis même en avance sur mes objectifs de quelques secondes. Je retire mes écouteurs, l’un après l’autre, toujours aussi reconnaissants à ces inventeurs qui sont parvenus à créer ces gadgets étanches. C’est bien simple, tu ne sais pas fonctionner sans musique au quotidien. Tu l’emportes même avec toi au bloc opératoire. Certains trouvent cela étrange, mais tu trouves la concentration et la clarté au milieu du melting-pot musical qu’est ta playlist. J’attrape le document plastifié laissé au bord de la piscine afin de vérifier mes objectifs de la séance. Les kilomètres se sont enchainés en un assemblage de différentes techniques de nage. J’ai sollicité l’ensemble de mes muscles pour répondre à mes besoins sportifs. Je coche mentalement la dernière série en crawl, signifiant la fin de cet entrainement. Tu récupères ta planche, ton pull buoy et tes palmes, attrapes ta gourde au passage pour engloutir un bon quart de litre d’eau sur le chemin qui te mènes des bassins jusqu’aux vestiaires où tu comptes récupérer ton sac de sport et ta serviette pour pouvoir te sécher avant d’enchainer sur la suite de ta journée. Ce même jour qui se termine pour certains alors qu’une longue garde aux urgences s’apprête à débuter pour moi. Un enchainement d’injures attire néanmoins mon attention, je relève la tête et observe la jeune femme en maillot qui se trouve non loin d’ici, près d’un casier qu’elle malmène du poing. Sourcil arqué, je l’interpelle, curieux. « Est-ce que tout va bien ? »

@Adonis Aguirre ✧ Après une journée éreintante, Lilia décide de terminer en beauté en se rendant à la piscine. Sentant le poids du stress et de la fatigue accumulés tout au long de la journée, elle anticipe avec impatience le soulagement que lui apportera l'eau rafraîchissante et la libération que procurera la sensation de glisser à travers le liquide apaisant. Une fois dans l'eau, elle laisse derrière elle les soucis et les tensions, se laissant porter par la fluidité du mouvement et la tranquillité de l'environnement aquatique. Chaque coup de bras devient une libération, chaque respiration une inspiration renouvelée. Malgré la fatigue qui pèse sur ses épaules, elle se sent revigorée, retrouvant un sentiment de légèreté et de liberté qu'elle avait presque oublié.

Lilia reprend son souffle avec une aisance acquise au fil du temps, laissant l'eau s'écouler autour d'elle. Ses gestes sont précis, presque automatisés, alors qu'elle se déplace dans le bassin avec une grâce maîtrisée. Lorsqu'elle atteint l'autre extrémité, elle vérifie le temps sur la pendule, satisfaisant ainsi ses objectifs avec une précision presque obsessionnelle. Retirant ses boules de protection auditives avec gratitude, elle les trouve indispensables pour maintenir sa concentration et éviter les otites surtout. Lorsqu'elle émerge de l'eau à la fin de sa séance, elle se sent revitalisée, prête à affronter les défis à venir avec une nouvelle énergie et une perspective rafraîchie.

La jeune brunette ne s’attendait cependant pas à ce que les défis viennent aussitôt mesurer sa patience. Son casier a décidé d’en faire des siennes lorsqu’elle introduit la clé afin qu’elle puisse récupérer ses affaires. Lilia ressent une pointe de frustration alors qu'elle lutte avec son casier, un obstacle imprévu dans sa journée bien réglée. Ses doigts serrés autour de la poignée, elle tente en vain de forcer le mécanisme rebelle. C'est alors que la voix prévenante d’un jeune homme la tire de sa concentration furieuse. Surprise par cette interruption inattendue, Lilia relève les yeux vers la nouvel arrivant, ses sourcils se fronçant légèrement avant de se détendre à la vue de sa bienveillance. «Oh pardon…» répond Lilia, espérant ne pas avoir dérangé tout le monde avec sa bataille. «Je suppose que je suis en train de perdre un petit combat avec ce casier.» Elle adresse un léger sourire au jeune homme, reconnaissante pour son geste attentionné dans ce moment de légère contrariété.