Je n’avais aucune idée des véritables raisons qui me poussait à me libérer ce soir. L’alcool y était certainement pour beaucoup, mais j’estimais aussi que ta présence rassurante m’y aidait. J’étais simplement emportée par cette euphorie. — Comme quoi par exemple ? Curieuse de nourrir une bucketlist qui me pousserait davantage hors de ma zone de confort. Parce qu’il était clair qu’il fallait qu’à un moment ou à un autre, je reprenne les rênes de ma vie. Pour l’heure, nous profitions simplement, sans jugement, sans barrière, sans penser aux drames qui nous pourchassaient. Mon défi était plutôt simple à réaliser, sur le papier, mais on savait tous les deux, qu’en l’acceptant, j’allais initier un jeu dangereux. Sans te quitter du regard, je m’avançais quand tu l’acceptais. — 3, 2, 1 : plus le droit de rien faire. Disais-je pour acter le début de ce défi. Je restais debout, derrière toi et je commençais à laisser le bout de mes doigts remonter doucement le long de ton bras, remontant jusqu’à ta nuque. Je déposais doucement mes lèvres contre, glissant sur le côté pour venir chuchoter contre ton oreille. — Si on avait été seul, j’aurais ôté un à un chacun de mes vêtements. Puis je te continuais ma marche pour venir face à toi, me faufilant entre tes jambes. — Mais on sait tous les deux que je n’ai jamais eu besoin de me mettre à nue pour allumer l’étincelle. Je fixais tes yeux, puis tes lèvres, avant de laisser mes pupilles glisser le long de ta silhouette. Et finalement, j’approchais mes lèvres des tiennes pour susurrer contre ses dernières : — Embrasse-moi.

Evidemment qu'elle rebondissait sur la perche que je lui tendais, me faisant marrer. En vrai il fallait pas que je déconne. Si je l'entraînais dans des plans de merde, Quincy allait me défoncer pour sûr. « Des choses que tu peux même pas imaginer » la taquinai-je pourtant en haussant mes sourcils avant de me mettre à rire de bon coeur. Petit à petit on pouvait sentir cette tension qui s'insinuait entre nous, nous poussant lentement mais surement vers le flirt... et après tout, où était le mal ? Maze m'avait toujours fait craquer, et les souvenirs de nos "dérapages" étaient bien trop intenses pour pouvoir les oublier. Si nous avions réussis à mettre de côté le désir que nous avions l'un pour l'autre ces derniers mois, c'était bien pour son couple. Qui n'existait plus depuis peu, apparemment. Je me pinçai les lèvres en acceptant son défi, sachant d'avance que j'allais galérer tout en étant extrêmement intrigué de la suite des évènements. Je la suivais du regard lorsqu'elle se levait, puis me forçais à me concentrer lorsqu'elle faisait le décompte, pour finalement m'immobiliser sur ma chaise. Et quelle torture. Dès l'instant où je sentais ses doigts se glisser lentement sur mon bras sans que je puisse la voir, je frissonnais. Immédiatement électrisé par le contact de ses lèvres sur ma nuque, ensuite. Mais ce n'était encore rien comparé aux mots qu'elle venait chuchoter à mon oreille, déclenchant une onde de chaleur dans tout mon corps. Bordel. Mes yeux se relevaient vers elle, suivant la courbe de son corps jusqu'à son visage angélique où brûlait maintenant un regard de braise, parvenant de plus en plus difficilement à ne pas bouger. Non clairement, Maze n'avait pas besoin de retirer ses vêtements pour me rendre déjà totalement à sa merci. Je brûlais pour elle quand elle s'approcha encore, captant immédiatement son regard qui allait de mes prunelles à ma bouche, révélant le fond de sa pensée. J'étais mal barré. Ou peut-être qu'au fond j'adorais ça. Sentir ses lèvres effleurer les miennes dans une tension insoutenable...  — Embrasse-moi. Qui étais-je pour résister à ça ? Personne. Capitulant probablement pour notre plus grand plaisir à tous les deux, j'entrouvrais mes lèvres, l'embrassant avec lenteur et sensualité, glissant même ma main contre sa nuque pour prolonger l'instant tant il était délicieux. Je finissais par me détacher doucement d'elle avec un sourire. « Tu sais ce que tu pourrais inscrire sur ta bucketlist ? » demandai-je, sourire malicieux aux lèvres. Je m'approchais à mon tour de son oreille, y posant mes lèvres. « Faire l'amour dans les toilettes d'un bar » répondis-je avec un léger air de défi, mon coeur battant la chamade.

Je comprenais à tes mots que je n’arriverais pas à te tirer les vers du nez, quant à tes nombreuses idées. J’espérais pourtant ne pas oublier et essayais d’ancrer cette idée en tête que peut-être un jour, tu m’en dirais plus. Mon état d’esprit, bien que fragilisé par les événements récents, me poussait à explorer justement des choses que je ne connaissais pas. J’avais envie et certainement besoin de casser ma routine pour tenter de remonter la pente. J’voulais occuper mon esprit différemment, avoir de nouvelles obsessions. Pour l’heure, j’étais obnubilée par toi, par la manière dont tes yeux me détaillaient, par la façon dont tes lèvres se mouvaient pour me répondre. C’était donc en pensant à tout ça que je trouvais cette idée de défi. J’avais deux petites minutes pour te faire flancher, pour briser la barrière et atteindre mon tout nouvel objectif : te retrouver. Mon approche se faisait tout en délicatesse, préférant clairement faire grimper la température, entrer dans un petit jeu, plutôt que de me servir. Parce qu’on le savait, on l’avait déjà expérimenté. L’attraction était là, constante au fil des années et les seuls obstacles qu’on rencontrait, étaient ceux que j’avais érigé. Face à toi, le cœur tambourinant, je quémandais ce qui me brûlait les lèvres depuis un moment déjà. J’avais essayé de résister, pour ne pas nourrir mes travers, en vain. Tes lèvres renouaient avec les miennes, pour une danse langoureuse qu’on connaissait déjà. Je me nourrissais de toi, de nous, de la saveur caramélisée de tes lèvres, quand mes mains rencontraient ta peau. Tu te détachais, me laissant sur ma faim, mais je répondais à sourire, curieuse de ta proposition. — Mh ? Ton souffle venait s’abattre au creux de mon oreille et je resserrais doucement la pression de mes doigts contre ta peau. Si de mon côté, j’avais allumé l’étincelle, toi tu le transformais en brasier. Je glissais ma main dans la tienne et je décelais dans ton regard le reflet de mon propre désir. Je me foutais de la discrétion, t’emportant dans mon sillage et une fois la porte refermer, je me posais contre cette dernière, t’approchant de moi en tirant sur ta boucle de ta ceinture. — J’crois que tu n'as absolument pas conscience de l’effet que tu peux avoir sur moi. Mes mains s’attelaient déjà à glisser contre ton tee-shirt, à retrouver la douceur de ta peau, quand je finissais ma phrase en plaquant mes lèvres sur ta nuque. Il y avait peut-être mieux comme retrouvailles, que dans les toilettes d’un bar, mais l’endroit importait peu à ce stade. C’était plus que toi et moi et l’envie irrépressible qui prenait le dessus. Je remontais, scellant à nouveau mes lèvres aux tiennes avant de demander une dernière fois : — T’es vraiment sûr de vouloir faire ça ? Sous-entendu, est-ce que t’étais conscient que le 'une fois' de ce soir se transformerait en plusieurs fois à l’avenir ?

J'avais perdu ce cap ou pas cap, mais pas un instant je n'étais déçu de mon incapacité à résister face à cette attraction qu'il y avait entre nous. J'y plongeais tête baissée, me délectant de retrouver cette partie de nous qu'on avait mis de côté. Frissonnais de plaisir en sentant ses mains chercher le contact de ma peau, allumant une nouvelle flamme incontrôlable. A mon tour j'instillais une pensée au creux de son oreille, le coeur tambourinant dans ma poitrine dans l'attente de sa réponse. Peut-être était-ce trop osé ? Sa réaction ne tarda pas à venir puisque, lueur de désir dans le regard, elle m'attrapait la main pour m'entraîner vers les toilettes à la vue de tous, apparemment loin de s'en soucier. Je me pinçai les lèvres, à la fois amusé et très excité par la situation. Me laissais attirer à elle quand elle m'attrapait par ma ceinture, mon regard se perdant encore un peu plus dans le bleu envoûtant de ses yeux. Qu'est-ce qu'elle était belle Maze, il fallait être aveugle ou fou pour ne pas succomber. « Et toi de ce que tu déclenches chez moi... » répondis-je avec un sourire. Ma gorge se courbait au rythme de ses baisers, rendant mon souffle déjà plus lourd de désir quand ses doigts se glissaient à nouveau sur ma peau, y traçant des lignes de feu. Mes mains elles agrippaient ses hanches avec envie, glissaient sous son haut à leur tour quand ses lèvres retrouvaient les miennes pour un baiser passionné. « T’es vraiment sûr de vouloir faire ça ? » dit-elle soudain, pile au moment où ma main venait à la rencontre de sa poitrine, la caressant et la pinçant avec envie. « Tu voudrais... que j'arrête.. ? » demandai-je mon regard fiévreux dans le sien.