Lasse matinée. La lumière encore endormie. Maintient opaque. Celui de la noirceur de la nuit. Sur les toits du campus, elle s’agrippe. Impose sa présence. Et dans cet obscure, elle le camoufle presque. Lui. L’ombre sur qui la capuche est rabattu. Cache la fatigue marquée sur son ovale. Tête pleine. De trop de choses. Tire son moral vers le bas. Rempli sa caboche de son goudron. Il déteste ça. Se demandant quand est-ce que tout a dérapé ? Souffle brumeux. La respiration discrète, stagne dans l’air hivernal. A la bibliothèque qu’il sait vide à cette heure, il s’aventure. Cherche une sélénite qui ne vient pas. Un calme pour travailler le peu qu’il puisse rattraper. Faible lueur en provenance de la lampe de bureau qu’il allume. L’ombre s’assoit. Plonge dans ses bouquins. Dansent les lettres. Sans former le moindre mot concret. Le perd dans ses pensées. Il n’entend pas le leger son. Celui de la présence. Silhouette  en mouvance.

#rplibre

calme apaisant. l'heure parfaite. celle où je suis certaine d'être seule. sans l'ombre d'un chuchotement. allergique au vacarme qui écrase les tympans, rend les neurones inaptes. l'esprit serein qui s'aventure à l'intérieur de la bibliothèque. plus que quelques jours restants pour finaliser un dossier. habituellement je faisais en sorte d'être en avance. très en avance. mais les évènements récents avaient tout chamboulé. quotidien devenu problématique, l'esprit perturbé par cette distance instaurée par bri. prévisible en soit après qu'elle ait enfin su pour marcus. le temps panse les blessures, mais celle-ci avait l'air bien profonde quand même. soupir agacé qui s'échappe, essayant de remettre de l'ordre dans ses pensées chaotiques. je devais me concentrer. le corps qui s'arrête subitement quand je me rends compte de cette source de lumière. celle qui me fait frémir de crispation. celle qui m'indique que je ne suis finalement pas seule, enfin de compte. surtout qu'il se trouvait à ma place. celle parfaite pour fuir à la moindre trace humaine qui menacerait de se pointer sans crier gare. j'peux que t'observer avec mon regard méfiant. te donnant à peine quelques secondes de mon temps. avant de m'installer à mon tour. t'as l'air à moitié endormi. sourd à ma présence, en face de toi. ou juste aveugle. j'sors mes affaires, le stylo en main. prête à faire ce que je sais faire de mieux. l'ignorance familière qui me réconforte. avec malgré tout, des regards furtifs jetés dans ta direction. la curiosité éveillée.

@Scott Guerin

Souffle léger. Murmure à la matinale atmosphère. A chaque pas, l’inconnue devient discernable, mais sans lui arracher de l’intérêt. Parfum subtile. Flirte avec son odorat quand elle prend place face à lui. Il la voit du coin de l’œil. Impression sur l’échine. Devine les regards curieux. Alors, au bout de quelques minutes à l’ignorer, Le Brun daigne relevé ses émeraudes sur elle. Pile au moment où ses prunelles sont rivées sur lui. Pas assez rapide pour se détourner. Teinte foncée dans les orbes. Le carré court dessine les traits fins de son ovale. « Y a pas assez d’place ? » Moquerie à peine perceptible.

son perceptible. ton souffle. à peine audible. ton visage à moitié enfoui dans ce livre dont j'ai peine à croire que tu le feuillettes vraiment. ton corps inerte. y'a que ta respiration qui me confirme que t'es bien vivant. l'esprit préoccupé par cette présence dérangeante. qui tente en vain de se déconcentrer sur cette dissertation. sur l'importance de l'autorité. le juste milieu. j'suis partagée. le plus simple serait que tu déguerpisses. que tu disparaisses de ma vue. que j'puisse concentrer mes iris sur quelque chose de plus intéressant que ta simple personne. et pourtant, c'est plus fort que moi. jusqu'à ce que cette noirceur méconnue rencontre celle bien trop intriguée. sourire à peine esquissé face à ce ton méprisant, j'hausse les épaules. te renvoyant cette même aura dédaigneuse. — je m'assurais juste de ne pas être face à un cadavre. rien de plus. oui retourne à tes occupations étranger. arrête de t'immiscer dans mon espace.

@Scott Guerin

La voix qui s’exprime. Perce le silence de l’aube. Plante ses mots dans une repartie qui le fait sourire. Juste ce qu’il faut. Contre le dossier de sa chaise, il se recule. Étire ses muscles endoloris par la position. Devant lui, le livre ouvert dissimule non sans mal, quelques cartes nautiques, parce que c’est ça l’archéologie. Toucher à tout. « Rassuré ? » Raillerie à peine camouflée. Il observe son interlocutrice. Iris vagabondes. Descend jusqu’au travaux qui se trouve devant elle. Autorité. Mot qu’il réussis à déchiffrer dans ce fouillis. Est-ce qu’elle étudie le droit ou quelque chose de similaire ? Sans retenu, il s’avance à nouveau. Fait grincer les pieds de la chaise sur le sol poussiéreux. Puis, du bout des doigts, il tire sur la feuille. Se mettant rapidement hors de sa portée, il positionne le papier devant ses yeux. Lis le titre, avant de décaler légèrement l’objet. Un œil rivé sur elle. « T’y connaît quelque chose à l’autorité ? » Délaisse ses cours. Trouve une occupation en emmerdant celle qui lui fait face. Parce qu’il a besoin de ça Scott. Une distraction plus forte que sa passion.

les défauts s'accumulent. caractère peu facile à gérer. laissant peu de place à certaines qualités tant attendues chez les autres. la patience n'en fait pas partie. proche du zéro. flegme inexistante. faisant partie de ce lot qui réagit pas au quart de tour. habituellement. maitrisant au maximum mes émotions. un contrôle presque parfait. presque. l'ignorance qui se mêle à l'arrogance. ne préférant pas rebondir sur ce sarcasme qui m'exaspérait déjà. tant mieux pour lui. qu'il aille voir ailleurs maintenant. prière nullement écoutée. le contraire qui se produit sous mes yeux, ahurie. papier arraché à ma vue, sans que je ne puisse répliquer. — tu ? je m'efforce de contenir cette irritabilité qui me consume progressivement. les orbes obscurcis dirigés vers toi. vers ce document que tu n'aurais pas dû avoir entre les doigts. ta chaise désormais collée à la mienne. l'insolence incarné dans un être dont le visage me criait de le frapper. les doigts démangés par cette envie de lui reprendre ce qui m'appartenait. — j'vais t'en montrer un aperçu. r e d o n n e moi ça je te réclame sans une once de courtoisie. mon corps penché vers le tien, ma main ayant attrapé ton bras coupable. tendant chaque extrémité de mes doigts vers ce que tu m'avais pris. — ça t'amuse ?

@Scott Guerin

Perce l’agacement. Provoque l’amusement chez l’ombre. L’autorité qu’elle balance ne le convainc pas. Pire, il accentue son sourie goguenard. Vers lui, elle se penche. Attrape le bras voleur pour pouvoir atteindre sa cible. Loin de se laisser faire, l’étudiant tire d’un coup sec. A ses oreilles, lui parvient le bruit que provoque le pied de son corps sur le bois du bureau jumelé. Légèrement attiré à lui, il devine la position inconfortable. « Et toi ça t’amuse ? » Dans ses opales, la provocation s’anime. L’ovale dominateur. Observe la gamine sans se départir de son arrogance. Elle qui s’illustre dans ce même sourire.

tu ne veux rien lâcher. que ce soit cette feuille, balancée comme un trophée dans ta main, ou encore ce regard triompheur que tu me lances sans vergogne. le sourire qui me nargue. que j'aimerais effacer. tordre. mordre. juste le faire disparaitre. premier essai pour récupérer mon dû qui se solve par un échec cuisant. parce que t'en viens à tirer brusquement de ton côté. sans me laisser le temps d'anticiper ton geste. mon corps désormais pris en étau. penché en avant par dessus le bois. les sourcils froncés, l'ombre menaçante qui voile désormais mes opales. — ça me donne juste envie de te régler ton compte. ma voix gronde. t'as réussi ton pari. toutes mes pensées sont désormais dirigées vers toi. et à comment te faire payer cette insolence. si je tire davantage, la feuille se déchirera. il était hors de question que mon travail finisse en lambeaux. et encore moins par ta faute. — je te jure que je te le redemanderai pas une troisième fois. lâche cette feuille. t'as pas envie que je vienne à toi. parce que si on en vient à ce que je me pointe devant toi, tu repartiras pas indemne.  

@Scott Guerin

S’assombrissent les onyx. Se teinte d’une menace qui ne provoque aucun frisson. Si ce n’est celui de l’adrénaline. Corde sensible. Tire sur son fin filament. Donne vie au jeu qu’il connaît par coeur. A la provocation dont il se pare, parce que c’est tellement plus simple d’en être la source. D’orienter son attention vers autre chose que ce qui se passe dans sa tête. Elle qui l’embrouille. « Sinon quoi hein ? » L’insolence siffle entre ses lippes. Sur la feuille, il resserre sa poigne au point de la faire crisser légèrement. « T’vas me régler mon compte ? » Les émeraudes s’étrécissent. Rictus condescendant. « Fais-le. » Le défis craché. L’envie de se noyer dans n’importe quoi pour taire ce qui le flingue depuis plusieurs jours. Et elle lui en donne l’occasion la brune. Là. Offerte sur un plateau.

espoir d'une matinée calme et paisible qui s'envole à l'instant même où t'as décidé de me provoquer. tout semble pointer vers une envie de te défouler. une pensée à chasser ? une envie de te confronter à une inconnue ? j'connaissais pas tes raisons mais je m'en foutais royalement. j'suis pas un objet que t'utilises pour satisfaire ton égo démesuré. j'peux littéralement plus te voir en peinture. et crois moi, tu vas pas le regretter. tu me cherches, tu vas me trouver. avec les conséquences.  — j'vais te frapper oui. ça me démange, t'imagine pas. fallait bien te remettre à ta place. bruit d'un froissement qui m'écorche les tympans. écoeurée. tu tires de plus en plus. t'es mort. sans crier gare, j'lâche la feuille pour venir me positionner à tes côtés. j'suis pas violente, habituellement. enfin, ça m'arrive. mais pas autant de colère et d'intensité. j'te bouscule de toutes mes forces. te prenant par surprise, assez du moins pour te faire lâcher la feuille. ton corps désormais coincé entre moi et la table. à mon tour de te tenir en étau. mes deux mains placées de part et d'autre de ton torse. — t'as décidé de faire chier la mauvaise meuf.

@Scott Guerin