Pression éteinte. Elle relâche la feuille, la gamine. Dans les prunelles, ressort l’éclat orageux. La main qui s’abaisse, il patiente. Attend de voir ce dont elle est capable. Ce qu’elle a dans les tripes. Et le résultat ne tarde pas à venir. Déjà, elle le contourne. De sa frêle apparence, elle abat ses paumes brulantes sur son torse pour mieux le repousser contre le bureau. Tombe la feuille. Possessivité colérique. Le maintien dans cette position. Mots balancés. Provoque le rire. Celui qui quitte sa trachée pour résonner dans la bibliothèque déserte. Secoue sa cage thoracique. Qu-est-ce qu’il en avait à foutre de la faire chier ? Pour dire la vérité, c’était une distraction qu’il avait réclamé. Peu importe la nature. Il en voulait une. Et bien malgré elle, l’étudiante était en train de lui donner exactement ce qu’il voulait. Même mieux. « C’est c’que t’appel frapper ? » Se redressant, il déroule sa carcasse. Force la brune à se reculer, alors même que ses mains sont toujours en appuient contre lui. Contre une bibliothèque, il l’a fait buter. Disparait alors, le sourire moqueur. « Va falloir être plus persuasive. » L’obscure dans les orbes. L’adrénaline danse sur son échine. Maso.

les mots ne sont pas assez forts. pas assez puissants pour que tu comprennes quand il faut lâcher prise.  t'as cette particularité bien singulière de me taper sur le système. et encore le mot était faible. tu m'horripilais. toi. ton être dans son ensemble. et par dessus tout, ce sourire. crois moi tu finiras par l'effacer. d'une manière ou d'une autre. la force brute ne te suffit pas. j'ai beau te pousser, tu n'en démords pas. t'es têtu bordel. et sacrément chiant comme mec. peu importe ce qui te tracasse, ne m'en mêle pas. te sers pas de moi pour faire passer tes nerfs. être plus persuasive. tu l'as réclamé. j'plante mes prunelles assombries dans les tiennes, mes mains toujours plaquées sur ton torse. erg. et lentement j'en viens à te sourire. douceur éteinte. compassion inexistante. une esquisse teintée d'un cynisme glaçant. main qui vient s'abattre sur ta joue. un claquement sourd qui résonne dans toute la pièce où seules nos deux âmes en captent l'écho. — et là c'est mieux ? ou tu préfères mon poing ? je ricane à moitié. me perdant dans cette prestation que tu m'offres. n'étais-ce réellement qu'un jeu ? qu'une provocation lambda ? ou ça cachait un mal-être bien plus profond ?

@Scott Guerin

Courant d’air. Paume rencontre son derme. Donne naissance à la morsure. Trop vive pour que l’effet soit immédiat. Audacieuse gamine. Il pourrait presque en félicité l’action. Presque. La mâchoire contracté, digère la brulure diffuse. Appose ses orbes sombres sur la jeune femme. Trop longtemps. Etudiante névrosée ou ce n’était qu’une excuse pour faire ressortir ce qu’elle contient en elle ? N’ayant aucunement sillé, il reste immobile. Avale son rire froid. Main levée. Attrape le poignet de la brune pour mettre à découvert sa paume. Il peut presque en ressentir les vibrations. Elles qui pulsent au cœur. Vers son centre, il glisse son pouce. En effleure durement les lignes. « J’voudrais pas qu’tu t’massacres.. » Les émeraudes sur les lignes de sa main, ils les relèvent vers elle. Esquisse d’un rictus. Avec plus de pression, il appuie, avant de brusquement rompre le contact. Laissant retomber lourdement son bras. D’elle, il se recule. Met un terme à la proximité pour retourner près de son bureau. Alors seulement, il attrape la feuille. « Viens la chercher. »

la main qui vibre encore. légèrement rougeâtre. légèrement douloureuse. coup calculé mais pas vraiment bien maitrisé. j'avais pas forcément l'habitude de gifler au quotidien. poignet capturé, rétines assassines plongées dans les siennes. rictus au coin de la lippe, vipère prête à mordre s'il le fallait. je demeue immobile, face à lui. son pouce contre ma paume, j'en viens à laisser ce contact m'adoucir. quelques secondes. pression soudaine qui m'arrache une grimace, mon bras qui retombe inerte. le voilà de nouveau en possession de mon travail. si durement acquis. le balançant comme un vulgaire bout de papier. viens la chercher. la lassitude m'envahit. combien de temps encore allons nous jouer à ce jeu qui n'arborait aucune limite ? combien de temps encore avant que tu ne te décides à quitter ma zone de confort. sourire mesquin qui trône sur les lèvres, je m'avance vers toi. comme tu me l'as si gentiment demandé. la manière forte n'avait pas fonctionné. me restait ma dernière option. corps qui se rencontrent de nouveau. une main qui se glisse derrière ta nuque, tandis que l'autre se fraie un passage jusqu'à la tienne. remontant doucement ton bras. ton poignet. les doigts qui saisissent à mon tour la feuille. captant tes orbes. t'empêchant de penser à ton prochain coup. — et maintenant ? j'te regarde. j'compte pas bouger. j'compte bien me mettre sur ta route, jusqu'au bout. jusqu'à ce que tu franchisses cette porte qui t'a conduit jusqu'à moi en premier lieu.

@Scott Guerin

Machiavel. Trône sur ses lippes. La démarche changeante. Fausse concupiscence. Se reflète dans sa démarche. Face à lui, elle vient se planter. Entrave sa nuque d’une pression de sa main, tandis que l’autre suit le parcourt de son bras. Tente de décrocher un frisson pour obtenir ce qu’elle désire : sa dissertation.. Il est au-dessus de ça Scott. Habitué au jeu. Devenu insensible à la simplicité. Même fausse. Il lui en faut bien plus pour le faire plier. « Et maintenant ? » Réitère sa question. Appose la paume de sa main droite sur sa taille. Pression superficielle. « Qu’est-c’que tu vas faire ? » L’ovale qui s’abaisse légèrement. Surplombe celui de la brune. « Tirer ? » Le sourire c’est depuis longtemps tarie. Devenu absent. C’est l’éclat malin dans ses yeux qui subsiste.

provocation que je ne parviens pas à étouffer. brasier que je ne parviens pas à contenir. lueur presque démoniaque tapie dans ses iris. noirceur qui pourrait concurrencer la mienne. rien ne l'ébranle. que ce soit la violence ou la douceur. corps presque aussi rigide d'un cadavre entre mes mains. la partie ne m'amuse plus. parce qu'il n'a aucune limite. l'ambiance en deviendrait presque dangereuse. j'aurais pu lâcher prise. le laisser remporter la partie. j'aurais pu. l'orgueil écrase la raison. elle piétine l'idée de sortir un drapeau blanc. non. j'le laisserai pas gagner. questions familières audibles. répétant ce que je venais de lui demander. ne me crois pas inoffensive. ni naïve. ne me met pas dans cette case. absence d'un sourire de son côté, parfait miroir de mon côté. esprit revanchard qui s'éveille, ne laissant plus de place au bon sens. la main proche de sa nuque qui le force à rapprocher ses lippes des miennes. les écrasant sans aucune douceur. et l'autre main qui en profite pour tirer d'un coup sec. feuille déchirée en deux. les idées demeurées présentes, j'aurais juste à les réécrire dans la journée. — tu crois vraiment que j'en ai quelque chose à faire de ça ? le visage qui s'écarte rapidement, anesthésié d'un prochain contact. le corps qui s'éloigne pour aller récupérer mes affaires. sourire satisfait qui trône sur mes lèvres salies par son arrogance.  

@Scott Guerin

Le silence s’éternise. Vrombit de l’impatience de l’adrénaline. Elle qui continue de planer dans l’atmosphère. Pression. De sa main qui se fait plus insistante. Elle le forcerait presque à se plier. Lui qui se laisse guider pour voir. Uniquement ça. Jusqu’où elle irait. Faux baiser. Ressemble à un rapport de force. Ecrase durement ses lippes contre les siennes. Déchirement. Parvient à ses oreilles. Le bruit strident. Celui de la feuille qui se scinde en deux. Combat inutile. Depuis le début, elle persiste pour rien. Et ça, il en prend conscience Scott. Alors quand elle s’éloigne, c’est un sourire goguenard qui étire ses lèvres. Face à elle, parait son insolence. « Alors tout ça c’était un prétexte ? » Air faussement choqué. Appose une main sur la poitrine. « T’voulais juste m’embrasser en fait. » Ricanement qui s’échappe. La main s’abaisse. « T’es pardonné. J’veux bien croire qu’ça soit difficile d’y résister. » Pousse jusqu’au bout l’arrogance. Se moquant ouvertement d’elle.

mes nerfs vrillent. mon visage me tiraille, les sourcils froncés bien trop sollicités depuis que t'es apparu. l'envie de se tirer qui s'affirme de plus en plus. contrebalancer par ce désir insoupçonné de te contrarier. de faire voler en éclats tes convictions. celles qui te permettent d'être aussi confiant. aussi con. le visage qui se déforme quand t'oses me contrarier, une fois de plus. prenant un air dégoûté. prête à vomir. — prends pas tes désirs pour la réalité. je t'ai pas embrassé. j'ai juste posé mes lèvres sur les tiennes. rien à voir avec ce que j'offre à un autre en terme de baiser. compare pas la passion et la mesquinerie. toi qui m'évoque que de la répugnance. aversion totale qui voile mon regard. n'ayant plus aucune sympathie à ton égard. — ouais, voilà, si tu veux j'acquiesce, commençant à rassembler mes affaires. j'suis juste lasse en fait de perdre mon temps avec un con pareil. tu représentes plus aucun intérêt. juste cette folle envie de t'e coller une autre. bien plus forte. bien plus marquante.  

@Scott Guerin

Crache les mots. Il en devine presque le dégout. Lui qui flotte sur ses pulpeuses. D’une main, il tire la chaise pour s’y laisser tomber. Le bras sur le dossier, sa main libre atteint un stylo. Répétition. Tapote sur le bouquin, l’objet. La moquerie dansante dans ses orbes, observent la gamine réunir ses affaires. « Si j’veux.. » Ricanement silencieux. Se laisse deviner sur son visage. Dans le mutisme, il se plonge. Se contentant d’être la présence emmerdante. Celle qui agace. Et il s’en nourrie Scott.