Aussitôt arrivé, le barman est expédié par un Quincy frustré sous le regard d'une Imogen amusée. Le tête à tête peut reprendre avec une question qui ressemble davantage à un test de la part de la blonde. Elle sourit à la confidence, même si elle n'en croit pas un traître mot. _ Tu pensais que je me jouais de toi ? Elle aurait pu, par vengeance, mais Imogen valait mieux qu'une guerre entre ex. _ Moi ? Elle fait semblant de réfléchir pendant un instant, prend son temps avant de lui souffler avec beaucoup de franchise : _ La facilité. Sans compter que je sais à quoi m'attendre.

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L'intensité de ton regard en aurait déstabilisé plus d'une. Elle s'applique à sourire, ce sourire que tes billes mémorisent avant de s'en détourner. Non, je pensais qu'un alien avait volé ton identité et ton apparence pour m'envoyer ce message. Ce genre de message, spécifiquement. D'autres messages de sa part, t'en avais eu et celui-ci, cette proposition t'avait tant estomaqué qu'effrayé l'temps d'un instant. Jusqu'à ce que tes craintes s'envolent en une fumée d'impatience. J'peux être la facilité. J'peux être ce que tu veux, ce soir.

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Incapable de retenir le rire qui l'échappe, Imogen détourne le regard une poignée de secondes en secouant légèrement sa tête. Un ovni ? Vraiment ? _ Pour en arriver à croire que c'était inespéré, ça fait de moi un fantasme ? Ou peut-être un rêve devenu flou avec les années. Elle était certainement à côté de la plaque, mais l'occasion était bonne pour minauder sous son nez. Quant à la facilité qu'il représentait, cela rimait aussi avec une confiance qu'elle pouvait lui accorder sur le plan physique. _ Ravie de l'entendre. D'autant plus quand le barman interomp à nouveau.

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On va dire ça comme ça ouais, si ça m’permet de gagner des points ce soir. Glisser sur la vague, ne pas en dévier au risque d’perdre l’attention inattendue de ce soir. Inespérée ? Peu importe le champ lexical, l’exactitude de ton ressenti, ce n’était qu’éphémère, n’est-ce pas ? Ce jeu, ces regards, ces touchers, l’écho du passé, ce n’était que l’histoire de quelques heures. Les mots étaient une perte de temps et tes mains baladeuses étaient on ne peut plus d’accord. Sentant d’autant plus son enclin à travers son épiderme frissonnante, tu deviens plus audacieux. Une main grimpe vers le haut de sa cuisse tandis que l’autre s’accapare du bout des doigts son menton. Attire son visage près du tien. J’crois que t’as oublié à quel point j’pouvais être endurant. Le serveur apparaît dans l’coin de l’œil avec les verres et fut royalement ignoré. J’serai ravi de remettre ta mémoire en ordre. Le regard s’abaisse sur ses lèvres, l’invite au premier pas vers les festivités. Toujours aussi magnifique.

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Elle sait très bien que dans tout cela, il y aura des paroles en l'air. Après tout, ils n'étaient pas obligés de croire à tout ce qu'ils se racontent tant que sur le plan physique, la magie d'antan opère toujours. C'est cette excuse qui la poussait à sourire et à ne pas s'offusquer. Cette même excuse qui laissait accepter les mains baladeuses de Quincy sur sa cuisse. Les verres sont posés et ses joues se colorent quand elle repense aux personnes autour d'elle. Mais elle est rapidement rattrapée à l'instant présent quand les doigts du brun agrippent son visage de porcelaine. Elle n'a pas oublié. _ Ça date, tu comprends. Elle s'en rappelle comme si c'était hier. Elle meurt d'envie de gouter à l'interdit ; à ces lèvres qui lui manqueraient maintenant qu'elles n'étaient plus qu'à quelques centimètres. Elle a envie de se souvenir de leur alchimie. Au moins, elle pouvait compter sur son estomac qui se nouait dans tous les sens, comme au premier jour. _ Je suis assoiffée, Quincy. Il est une source au milieu du Sahara et pourtant, c'est son verre qu'elle attrape pour se refroidir de quelques gorgées. Un verre, c'était le minimum.

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Ca date. A qui l'dis-tu. Mais l'saint d'esprit et le corps n'oublient pas, chaque toucher et chaque frisson qui revit sous son contact des années après. Le bout de tes doigts s'imprègnent à nouveau de son épiderme et la sensation familière qui traverse tes tripes, l'envie (re)naissante qui saccage tes entrailles te bousculent là-dedans. A l'intérieur. Violemment. Nerveusement. Mais tes mouvements assurés ne trahissent pas le capharnaüm dans ta cage thoracique. Au contraire, du point d'vue extérieur, tu pouvais tout autant passer pour le mec uniquement animé par sa robe révélatrice que pour le gros charmeur du coin. Rien de tout ça ne criait quelconque bordel intérieur et c'est pour ça que t'ignores. Facilement. Trop facilement. Le focus se faisait sur ses lèvres, son murmure à double sens. Libre à toi de te désaltérer. Ta légère emprise sur sa mâchoire toujours là, les pupilles dilatées fixées sur ses lèvres avec cette invitation impliquant tout sauf les boissons venant d'être posées devant vous. Pourtant, elle se saisit de son verre. Sous ton regard attentif, trop attentif. Encore assoiffée ? Oui. Toi tu l'étais dorénavant. Craque, par pitié, craque. Sinon c'est lui qui craquerait.

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Une piscine entière de glaçons ne parviendrait pas à faire redescendre la température bouillonnante de son corps. C'était l'effet que Quincy avait sur Imogen. Non pas qu'il était le seul homme à parvenir à réaliser cet exploit, mais disons que les créatures divines de son genre se faisaient rares. Et maintenant qu'elle sentait ses mains sur sa peau, elle commençait même à se demander si plus il y avait eu d'abstinence dans leur relation et plus les sensations se décuplaient. Quand bien même elle gardait le contrôle de ses émotions, il devenait difficile pour la jolie rousse de rester calme sur sa chaise et de ne pas bondir sur le jeune homme à ses côtés. Au moins, le verre froid de son cocktail vient la rappeler à l'ordre. Il est difficile de déglutir quand la voix suave du diable arrive à ses oreilles. Elle se concentre sur le liquide alcoolisé aussi longtemps que Quincy le lui permet. Ses yeux bleus se referment une poignée de secondes quand il ouvre une nouvelle fois la bouche. Maudit, soit-il. _ Tellement assoiffée que j'hésite à boire le tien. Elle l'attrape même, et sans l'ombre d'une hésitation, elle vient faire glisser le verre glacé et humide sur le jean d'Adler, le remontant lentement le long de sa cuisse pour le faire sursauter.

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La tension s’accentue et maudit soit-elle, t’étais à sa merci, le torturé entre les mains de son bourreau. Chose qu’elle ignorait probablement, l’effet qu’elle te procurait à chaque instant, chaque moment. Quoi qu’vous advenez, son emprise ne tarissait pas, loin d’là. Et maudit soit-elle et son entêtement à vous torturer l’un comme l’autre. De ton toucher, tu pouvais retranscrire les frémissements sur sa peau, à ta plus grande satisfaction pour aussi tôt s’faire écraser par une frustration plus grande par sa contenance. Seuls quelques indices que tu connaissais par coeur te permettent de la lire, de t’encourager dans ton audace. Comme ses iris bleutées t’évitant, trouvant une nouvelle passion à ton verre, ses paupières se fermant sous ton intonation provocatrice. Le bourreau se perd temporairement dans l’jeu. Avant qu’elle ne reprenne son rôle. Et accentue l’envie criarde en bas. Le froid du cocktail censé te faire redescendre te brûle davantage. Faiblement, tu lâches un rire, bien nerveux. J’crois qu’à un moment donné, le serveur va nous jeter pour outrage public à la pudeur. Souffle court, avale difficilement ta salive. Tu plantes ton regard dans le sien. Monte avec moi. Un soupir de supplication soufflé entre ses lèvres. Parce que t’étais certain qu’tu ne pouvais pas l’embrasser ici publiquement, sans perdre le contrôle.

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Un petit rire lui échappe malgré elle. Imogen n'a jamais été la pudique d'un groupe. Toujours très à l'aise avec son corps, ses gestes. Évidemment, elle n'irait pas se montrer en spectacle, mais elle ne s'inquiétait pas de ce que le barman - très occupé - avait à en dire. Son rire à elle, il était plutôt victorieux que nerveux. Son sourire ne la quitte plus quand elle se perd dans le regard de Quincy. Il ressemble à une victime pendant l'espace d'une seconde, ou peut-être qu'elle l'imagine de cette manière. Peu importe. Le verre à peine commencé retrouve le bar dans l'empressement alors que sa tête bouge de haut en bas. _ J'te suis. L'addition ira sur la note de la chambre. Aussitôt debout, elle attrape la main du brun et le pousse d'elle-même à se mettre en marche. Ils n'ont plus de temps à perdre désormais, tant l'envie se fait ressentir. _ C'est la seule fois. qu'elle lâche à bout de souffle en cachant son sourire et son excitation de sa main sur sa bouche ; autant pour l'avertir que pour se rassurer.

Son rire résonne, te provoque instantanément ce sourire. Ce sourire qui cache une nostalgie mêlée à de l’émerveillement et cette pointe de fierté, d’être à l’origine d’ce son, vous voyez. C’était l’effet actuel qu’elle te faisait subir avec ou contre son gré. Et tu plongeais la tête la première quoi qu’il en était, moue dévastatrice collée aux traits, les murmures presque suppliants d’achever le tourment. J’te suis. Trois simples mots pourtant lourds en sens. Malgré l’évidente tension qui se profilait, tes yeux ne pouvaient s’empêcher de s’écarquiller, et aussi tôt, tes pas prennent leur envol au rythme des siens. Aucune pensée cohérente n’arrivait là-haut, t’étais juste une marionnette guidée par ses sens et sa main dans la tienne. La mini course effrénée prend fin devant une porte - sans doute la vôtre et sans perdre le rythme de vos pouls saccadés, tu la plaques agilement contre le mur. Dans ce couloir, désert. Pressé par l’envie, amusé par sa détermination. C’est la seule fois. Qu’tu répètes bêtement, si ça lui permettait d’être rassurée, d’pas se défiler. T’étais prêt à lui dire tout ce qu’elle désirait. Tant que tu pouvais te délecter de ses lippes, une autre fois, une dernière fois p’t’être. Je vais t’embrasser, maintenant. C’était aussi bien pour la préparer elle que toi. Puis prenant appui d’une main contre le mur et attrapant sa hanche de l’autre main, tu mets fin à ton supplice et scelles tes lèvres aux siennes. Enfin.