Elle savait que la musique apaisait Paz. Quand il n’allait pas bien, il lui demandait souvent de lui envoyer une vidéo de piano. La jeune femme en avait donc enregistrées dans son téléphone, au cas où. En voyant son fiancé descendre et continuer ce qu’il avait terminé, Annabeth fit jouer de la musique, n’entendant plus les marches grincer. Elle se rendit devant la porte brisée et vit Paz qui la regardait. Elle sourit à son fiancé, continuant de faire jouer la musique. Elle n’avait pas besoin de dire quoi que ce soit. La musique suffisait.

Comme si la lumière était en train de chasser les ténèbres, la musique semblait faire taire ses voix beaucoup trop bruyante. Pour la première fois depuis plusieurs jours, il semblait moins tourmenté. Passant une main dans ses cheveux, il se concentra sur la musique, écoutant chaque note, prenant une grande inspiration, il ferma les yeux. Ses mains avaient cessés de trembler. D'accord... Il remonta les marches pour revenir vers elle.

Anna sentait que la musique aidait Paz à se calmer. Il avait arrêté de descendre les escaliers, s’étant retourné vers elle. La demoiselle sourit, continuant de faire jouer cette mélodie qui résonnait dans cette maison. Quand il dit d’accord, Anna sourit, soulagée. Elle le serra dans ses bras. — Je t’aime. Je ne te laisse pas tomber. Tout ira bien. Anna savait qu’elle a réussi. Ils allaient retourner à la maison.

Passant ses bras autour d'elle, il la serra plus doucement contre lui. Prenant le temps de respirer son odeur, il reprenait petit à petit pied avec la réalité. Posant sa joue contre ses cheveux, il resta ainsi pendant plusieurs minutes. Jusqu'à la fin de la mélodie. Se détachant d'elle, son regard était bien plus doux. Prenant son menton entre ses doigts, il l'embrassa. Oui... Ça ira maintenant. Une odeur à laquelle elle n'avait pas du faire attention dans ce cocktail olfactif était l'odeur de l'alcool. Il y a certains démons que même la religion ne peut chasser... Se détachant doucement d'elle, il plongea le tissu dans une bouteille à peine entamée, imbiba ce dernier avant de sortir un briquet de sa poche. Embrasa l'extrémité, il jeta la bouteille enflammée avec nonchalance dans le sous sol qui explosa dans un fracas. Cette maison n'était qu'un taudis aussi fragile qu'une boite d'allumette, il n'allait pas falloir beaucoup pour que les flammes prennent d'elles même. Revenant vers Anna, il passa une main dans son dos avant de sortir avec elle. Ne jetant même pas un regard à ce qui avait été la bâtisse qui l'avait vu naître.