One drink, two hearts | MINNY

Cet été, il possède un goût que je n’apprécie pas. Quelque chose d’aigre, qui reste en travers de la gorge. Et je ne sais même pas si ça vient de Lex, des mes potes qui participent à a compétition et n’ont donc pas vraiment le temps de profiter ou bien de faire, en ma compagnie, les cons. En fait, dans ce voyage, rien ne va ; Alors je me dis que ce sera probablement mieux lorsque je serais rentré chez moi. “Merde alors. Je ne pensais pas qu’un homme comme toi pouvait également vivre ça. Le monde ne tourne plus rond.” En l’espace d’une seconde, donc, je suis à nouveau affublé, en faveur de ma personne, d’un nouveau cliché. Un homme comme moi. Je ne sais pas comment le prendre celui là.

Cela dit je ne lui demande pas, je crois que c’est un compliment que de me dire que je ne suis pas le genre qui paraît déprimer. “Je ne pensais pas que tu avais terminé. Enfin, je ne m’imaginais pas qu’on puisse se rendre au dernier Summer Camp, tu m’as comprise.” Je dois faire jeune alors dans ce cas, si elle ne pensait pas que les « adultes » pouvaient se rendre au Summer Camp, et c’est sur le ton de l’humour que je prononce, « Je suis déjà nostalgique, qu’est-ce que tu veux. » c’est comme ça, ça va me manquer de ne plus être en droit de ne pas prendre les choses au sérieux. “Tu as déjà trouvé un lieu où bosser ? Wow. Avocat.” Elle enchaine les deux réactions, et ça me fait sourire, sans contrôle aucun. Hochant le visage pour la positive afin de répondre au sujet de l’endroit où je compte bosser. “Je suis confuse, maître. Je n’ai jamais été ainsi présenté à une personne de votre type dans un bar.” A nouveau, ça lui reprend, « une personne de mon type », à croire que je les enchaine les préjugés détournés. Mais je devrais plutôt être flatté de l’appellation Maitre, n’est-ce pas ? “Sinon, les tapas sont très bonnes. Il faudrait qu’ils nous donnent la recette. T’en penses quoi ?” Elle relance sur les tapas, mais je ne les ai pas encore goutés, et pour être parfaitement honnête, c’est autre chose qui trotte présentement dans ma tête. Une question et une révélation qui méritent d’être relevées. Attrapant malgré tout de quoi grignoter pour ne pas laisser sa phrase sur le côté, « Ouais plutôt pas mal, mais c’est meilleur chez moi. » Après tout, l’Espagne est le berceau de cette gastronomie-là. « Au fait, moi c’est Manny, » la fameuse révélation qu’il me fallait lui faire, étant donné que notre rencontre s’est éternisée, « et je suis vraiment curieux de connaître quel genre d’homme tu vois en moi. » Un cliché, un type, un genre… Dis-moi, je suis quoi ? Et ne te contente pas de rire cette fois.

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