d’une main experte, la gamine se maquille un peu plus. du rouge sur ses lèvres. des ombres sur les joues. mascara qui lui donne les opales d'une biche apeurée. elle se cache derrière des artefacts. s’y cherche, tente d’y puiser sa force. son reflet lui sourit, mais la grimace n’atteint pas les prunelles de ses yeux. rien n'arrive à faire revenir cet éclat qui un temps les habitait. des petites opales rougies par sa pluie intérieur. elle restait jolie même avec tout le vacarme qu’émettait son cœur. on aurait dit une poupée inanimée qu'on habille et qu'on déshabille. soupire qui s'échappe de ses lippes alors que la demoiselle fait à nouveau un tour sur elle même. elle ressemble à rien dans cette robe. tout ce qu'elle voit , c'est ses os trop saillants , son visage un peu trop rond. et putain ça l'agace twiggy. elle avait veillé à rien bouffer de la journée, parce que rentrer dans cette robe s'était avérée compliqué. elle devrait partir se repeser juste pour vérifier. calories qui l'obsédaient encore et toujours, même durant cette soirée où elle était censé s'amuser. une pointe d’anxiété qui lui bouffait les lèvres. parfois ça revenait  un peu plus fort que d’habitude ou un peu moins, mais ça revenait toujours. et ça la brisait toujours autant. expirant , inhalant. elle savait même pas de quoi elle avait peur twiggy. peur de devoir manger quelque chose, peur de croiser des garçons à qui elle s’était un peu trop attachée. peur des autres. peur d’elle-même. vieux démons jamais loin cachés dans son ombre . à sourire une dernière fois à son reflet, à vérifier que ses pommettes saillantes étaient toujours présentes avant de s'en aller.  à marcher doucement, lentement. à le faire exprès pour avoir le temps de réfléchir. pansy.eren. à se demander quand elle avait franchi la ligne d’une fille désespérée. ne pouvant s’empêcher de penser que eren avait l’air au moins d’être gentil. tout ce qu’elle était pas, tout ce qu’elle avait été, à ne pas savoir si elle appréciait vraiment ça chez un mec. cigarette entre ses doigts fins. à carburer à la clope et au café depuis le petit matin. regagner par cet élan d’énergie. elle espérait au moins qu’avec ses talons de quinze centimètres elle était suffisamment canon. lui aussi avait intérêt à l’être. elle était twiggy putain de jenson. feu qui s’emparait de ses poumons alors qu’elle se présentait au lieu de rendez vous fixer avec le garçon. à chercher du réconfort à chacune de ses bouffées. de cette chaleur qui pourrait lui réchauffer le cœur et la faire sentir vivante le temps d’une soirée.

@"Eren Wittgenstein"

festivités à peine entamées que les émotions testaient d'ores et déjà ta patience. elle venait d'tester ta patience et rallumer une braise impossible à éteindre au milieu de cette foule. foule qui te poursuit. où que tu sembles aller, un surplus de présence s'invitait sur ton chemin, ce qui accroissait ton agacement et cette envie d'se barrer. prendre l'air, l'histoire de quelques secondes. s'en tirer une aussi au passage, s'imbiber de ces toxines qui soulagent, te font oublier. avec un peu de chance, la fumée réveillera l'flair de potentiels futurs clients de soirées; l'bon plan qui te vaudra une bénédiction d'la part de maze. tout était censé s'aligner dans les astres dans les prochaines minutes à venir, tu t'en portais garant, histoire d'avoir un semblant d'contrôle sur c'te soirée qui t'échappait déjà. mais faut croire que les astres se liguaient contre toi. en plus de manquer de fracasser l'prochain bouclier humain qui te séparait de l'extérieur, une fois l'objectif atteint et ton  coin de prédilection trouvé, une ombre sortait du décor. l'impatience et le désir ardent de s'isoler t'habitant, tu fonces, droit vers l'ombre, prêt à dégainer ton argument le plus sanglant pour reprendre possession de ton qg. sauf que plus tu te rapproches, plus le spectre se dénote, se dévoile. attirail féminin à l'antipode de ce qu'on y trouvait à l'intérieur, ces frivolités excessives aux couleurs pâles, blanchâtres. dans sa robe se mélangeant à l'obscurité, elle réussit à t'intriguer, à t'approcher à pas de loups avant que son faciès ne te soit exposé. blasée ? contrariée ? ennuyée ? en tout cas, aucune expression de joie, semblable à toutes celles qui feignaient l'excès de joie et de gratitude. Tu veux tirer ? tu présentes l'joint entre tes doigts, sans te préoccuper de salutations ou d'approche plus subtile pour faire savoir ta présence. ta nervosité s'était dissipée ou plutôt passait en second plan, intrigué par le peu de ses traits que tu distinguais dans l'obscurité.  Sale soirée ? qu'elle te réponde ou non, l'choix était sien. juste, quitte à s'retrouver perturbé dans tes plans, autant avoir un compagnon de désastre.

@Twiggy Jenson

elle attendait la gamine. encore et encore.de cette patience dangereuse que twiggy n’avait jamais affiché avant. aura ténébreuse qui l’entourait tel un nuage orageux qui annonçait le début de la tempête. alors que les lèvres de l’ingénue se plissaient dans cette moue sévère qui ne quittait plus son visage. opales qui observaient sa clope se consumer entre ses doigts. à se demander quand son âme finirait elle aussi en cendre. qu’à vouloir apprendre à aimer, elle savait faire qu’une chose la gamine, c’était se détester. à envoyer des sms qui finissaient sans réponse. à croire qu’elle avait parlé avec un fantôme pendant tout se temps. énervée contre pans, énervé contre lui, énervé contre elle. raison supplémentaire qui lui prouvait à nouveau qu’elle ne pouvait ( j a m a i s ) faire confiance. c’était le seul moyen de ne plus sentir la douleur dans son palpitant. ce sentiment d’abandon et de solitude que twiggy ressentait depuis si longtemps, à ne jamais la quitter, toujours dans son ombre. elle s’était faite à l’idée. ce soir elle terminerait la nuit toute seule avec la lune et le ciel comme compagnons de fortune. le cendrier plein, mais le cœur toujours aussi vide parce que les cigarettes n’étaient pas suffisantes pour réchauffer un palpitant triste. surtout le sien. regard hagard. elle se contentait de fixer le sol en pensant au ciel, qu’elle aurait aimé bien rejoindre à cet instant, comme un peu tout le temps. anxiété qui lui bouffait les lèvres à la gamine. il lui suffisait d’un rien pour la faire tomber, dans cet équilibre précaire que la jeune jenson avait trouvé. elle avait été trop bête de croire que pour une fois quelqu’un appréciait ( v r a i m e n t ) sa compagnie. que pour une fois elle pouvait enfin se sentir exister, être comme tout le monde. soupire qui s’échappait de ses lippes alors qu’une voix masculine la faisait sursauter. « tant que tu me fais pas payer » qu’elle s’exprime d’un ton assuré alors que ses prunelles pétillaient de malice. tentant de détailler sa silhouette dans l’obscur clarté. elle ne l’avait jamais croisé, pas étonnant. « pas plus que la tienne ? » qu’elle s’amuse à demander à son tour. n’étant pas du genre à déballer ses problèmes au premier arrivant. mais au bal il y avait toujours deux teams : ceux des heureux, ceux des rageux. Et ce soir il n’était pas difficile de comprendre dans quelle team twix était.