Sa réaction m'avait vraiment prise au dépourvu. Andy qui s'inquiétait pour moi.. wtf j'ai envie de dire. Mais en fait, ça m'faisait vraiment peur. Parce qu'entre nous deux, c'est bien lui qui était le moins démonstratif émotionnellement. Et là.. il venait de montrer clairement qu'il tenait à moi. Ce qui nous enfonçait encore plus bas sous Terre. On était foutus si on commençait à avoir ce genre de réactions. J'voyais bien qu'il essayait de rattraper le truc, cacher ses sentiments.. mais c'était foutu. J'étais trop près de lui pour les avoir manquer. Ah, des conneries entre amis, c'est fourbe ça. J'acquiesçais doucement, totalement en accord avec ce qu'il venait de dire. J'voulais jure lui répondre "des conneries entre amis qui t'ont fait peur" mais nan. On en avait pas besoin. Ni lui et encore moins moi.Andy jeta un coup d'oeil derrière mon épaule et par réflexe, je me tourna deux secondes pour voir ce qu'il avait fixé avant de reporter toute mon attention sur Andy.Mmh... On devrait aller dans un endroit un peu plus... "sûr", non ? Et surtout où il faisait un peu plus chaud. Parce qu'un soir de printemps à Cambridge, c'pas le top. Un sourire s'dessina sur mes lèvres avant que j'lui réponde Le temps que tu restes avec moi.. Et sa moto ? Il la laisse là ou bien.. ? Gosh, ça va être chiant encore de prendre en compte cette donnée.

Si je commençais à m'inquiéter pour rien, ça n'allait pas le faire, vraiment pas. Mais après tout, j'avais pas de nouvelles concernant la drogue et toutes ces conneries, elle ne m'avait pas dit où elle en était, si elle arrêtait bien ou... non, je n'avais vraiment aucune nouvelle pour ça, ça n'aurait pas été absurde qu'elle ait failli se rendre à l'hôpital à cause de ça aussi. Je me mordis la langue à ses paroles, la dévisageant puis baissant les yeux vers ses lèvres. Le temps que j'reste avec elle... j'étais pas pressé d'y mettre fin. Je caressai doucement ses hanches avec mes doigts, accrochant de nouveau son regard avec le mien. On pourrait... aller à l'InterContinental ? Y avait un peu de route, mais à la limite, j'pouvais rouler vite on aimait ça... Et oui, personne ne rêve, je lui proposais vraiment d'aller à l'hôtel. Ca n'avait rien d'anodin comme demande et si on y allait, je savais pertinemment ce que ça signifiait, ce qu'il risquait fort de se passer. Et cette fois, Apple ne téléphonerait pas pour nous sauver... Mais Briony... Briony ne sortait pas de ma tête, comment je pouvais lutter contre ça ?

Un endroit plus sûr. Un endroit où personne ne peut venir nous trouver, où personne ne pourra venir arrêter ce qu'on allait faire. C'était tellement évident ce qu'il voulait.. et j'pensais même pas à l'arrêter, en songeant à Hendrix, à nos six mois, ou presque, de vie commune. Est-ce qu'on pouvait dire que j'étais encore moi-même pour le coup ? J'sais pas trop. J'essayais de me dire que non parce que dans le cas contraire.. ça voulait dire que j'étais dépendante d'Andy et c'pas cool. Mais alors pas du tout. On pourrait... aller à l'InterContinental ? J'arqua un sourcil, frissonnant sous le contact de ses doigts contre mes hanches. Je relevais mon regard vers le sien, avant de finalement sourire. On avait dit qu'on allait s'damner et avec application. Apple nous avait sauvé la dernière fois.. mais cette fois-ci.. C'est une bonne idée.. Il était peut-être loin mais il appartenait à sa famile. Et cela voulait dire très bonne chambre. Ouai, faut penser confort des fois, même si au spring break, on avait réussi à s'amuser sans le lit erm. Je me mis doucement sur la pointe des pieds avant de déposer un doux baiser sur les lèvres d'Andy. Putain, j'pouvais faire ça quand j'voulais. J'avais Andy pour moi. J'commença à m'diriger vers la moto, lançant un regard avec un sourire vers l'arrière pour voir si il me suivait.

J'crois que je venais d'atteindre le summum, là. Ou au contraire, que j'avais touché le fond. Parce que quand bien même nous n'avions encore rien fait, l'envie était là, je la voulais vraiment et j'étais prêt à m'arranger pour ça. Prêt à dire à Apple que j'allais dérouiller un peu ma moto alors que j'allais la retrouver, prêt à me rendre avec elle jusqu'à Boston juste pour qu'on ait le confort et la sécurité assurée... Personne ne serait là pour nous interrompre. Là-bas, j'étais le patron, c'était moi qui décidais. Je souris lorsqu'elle accepta et refermai les yeux à son baiser, le prolongeant un peu avant qu'elle n'y mette fin pour regagner la moto. Je la suivis, lui donnant ses affaires et faisant notre rituel, à force, de la moto en lui enfilant son casque. Je finis par reprendre place sur la moto et lorsqu'elle fut fin prête, je démarrai pour quitter le parc. Quitter le lieu de notre rendez-vous secret, pour qu'on soit dans un endroit plus à l'abri des regards, pour réaliser ce qu'on voulait tous les deux depuis un moment, ce qu'on ne voulait pas s'avouer et avait été reporté, encore et encore...

Andy me suivit plutôt rapidement vers la moto et me protégea en me faisant mettre un casque, le mien à force j'vais croire, sur la tête. C'était notre rituel. Et c'est comme ça qu'on voyait si on était en froid ou on : si on s'regardait dans les yeux ou si on voulait tout simplement pas, comme le soir où il était parti en vacances avec ses proches. Andy atteignit à nouveau rapidement des vitesses folles sur sa moto et j'retrouva le plaisir que j'avais : la liberté, l'adrénaline et la vitesse. J'en devenais juste accro et la fin fut assez brutale quand il se gara sur le parking. Ca m'fait bizarre de me dire que tout ça t'appartient.. lui dis-je tandis qu'il rangeait tout ce qu'il fallait après lui avoir tendu mon casque. Il était riche. Incroyablement riche. Tout l'inverse de moi. On venait de deux mondes complètement différents et pourtant.. on avait réussi.. à s'entendre. Ouai, ça va, c'est un bon terme pour nous qualifier ça. Je me mordais la lèvre tout en levant encore les yeux vers la façade. Ca y est, on y était concrètement. J'pouvais encore faire un retour en arrière mais si j'voulais vraiment, j'l'aurai déjà fait. J'étais pas faite pour avoir une vie monotone, pour rester dans un couple normal, fidèle. J'étais tout le contraire de ça. Et j'le montrais avec Andy ce soir, m'étant fait laissée guider à travers Boston pour arriver ici. Ca m'rappelait terriblement le Spring Break. C'est con mais ça m'donnait encore plus envie d'y aller.

On fut rapidement prêts, et sur la route, j'accélérai vivement, tant pour arriver plus rapidement que pour profiter de l'occasion. On aimait tous les deux tellement cette adrénaline, cette sensation de liberté... et au final, ça résumait bien notre relation, ces quelques mots. L'adrénaline de la moto, ou adrénaline qu'on retrouvait aussi en se voyant en cachette, dans la crainte d'être découverts. Ou liberté... Liberté dans la vitesse et dans celle de se défaire de nos attaches. On était liés à Apple et Hendrix, mais on se libérait, quand on se voyait, en quelques sortes. Arrivés à l'hôtel, on rangea notre équipement et je levai les yeux vers Briony quand elle m'annonça avoir du mal à croire que tout ça m'appartenait. Question d'habitude, sans doute... Je souris et glissai ma main dans la sienne. Autant qu'on en profite. Doucement, je l'entrainai alors vers l'entrée et fus accueillis par une employée. Une régulière qui me connaissait et nous accueillit avec un grand sourire chaleureux, sans poser de question. Je jetai un coup d'oeil à Briony et m'approchai de l'employée, regardant son badge. Hum... Priya. Tu nous as pas vus ce soir, ok ? Je jetai un nouveau coup d’œil à Briony, puis reportai mon attention sur l'autre jeune femme. T'auras une augmentation pour compenser. Une petite, hein. Faut pas trop m'en demander non plus. Elle acquiesça et je rejoignis de nouveau Briony, glissant encore une fois ma main dans la sienne en sortant mes clés pour appeler l'ascenseur. Mon ascenseur VIP qui allait directement à la suite, oui oui, la classe.

J'avais une relation ambiguë, tournée vers le malsain avec un des mecs les plus riches du monde. Azy, ça rend bien de tourner ce que j'vis avec Andy comme ça. L'un des plus grands héritiers sur cette Terre. Ohmagad. Je joue vraiment dans la cour des grands, je m'enfonce même beaucoup plus. Autant qu'on en profite. J'relevais mon regard vers Andy, tandis qu'il m'prenait la main pour m'emmener à l'intérieur, près d'une femme qui avait l'air de travailler ici. Hum... Priya. Tu nous as pas vus ce soir, ok ? Je souris doucement à l'employée avant de lancer un regard au propriétaire de ce palace qui lui s'adressait à une autre présente dans le coin. T'auras une augmentation pour compenser. Ils étaient en train de les payer pour pas qu'on nous nous trahisse ? Pour que personne sache qu'on était là ? Omfg. Ca devenait vraiment sérieux cette histoire.. vraiment.. Et ça m'plaisait. On avait vraiment l'adrénaline, avec la peur que quelqu'un vende la mèche et qu'on soit foutus de suite ou alors qu'on nous surprenne. Ca, ça serait le pire.. Andy m'emmena près d'un ascenseur et j'supposa qu'il était pour les personnes haut placées de cet endroit vu qu'il sortait carrément ses clés.. Pendant qu'il s'occupait d'appeler la machine, je ne pus m'empêcher de l'admirer, de le regarder de bas en haut et de me dire.. que j'étais chanceuse de l'avoir pour moi ce soir. Sincèrement.. j'lui trouvais pas de défauts, j'le trouvais parfait à l'heure actuelle et j'avais le coeur qui battait la chamade rien qu'en repensant à ce qui avait failli s'passer pour mon anniversaire. Je me mordais la lèvre inférieure, baissant ma tête vers le sol, pour ne pas avoir l'air trop d'une obsédée à toujours le fixer.

J'aurais jamais cru en arriver là un jour. Parce que j'aimais Apple comme un fou et pourtant, j'étais bel et bien en train d'acheter le secret de mes employés, pour qu'il n'y ait aucun risque qu'elles disent à Apple que j'étais passé avec une jolie brune qui se trouvait être Briony. J'appelai l'ascenseur qui nous emmènerait vite à la suite et reportai mon attention sur la présidente Mather. Si j'avais eu un instant de doute, je n'en avais plus aucun rien qu'en la regardant. C'était ce que je voulais. Je la voulais elle et l'idée de lui sauter dessus dans l'ascenseur me traversa l'esprit. Une prochaine fois peut-être... Prochaine fois ? Mmh, c'était vraiment jouer avec le feu,la relation qu'on avait tous les deux. Parce que je savais pertinemment que quand on se serait cédé, j'en voudrais encore, de mon côté. Et elle ? Est-ce qu'une fois lui suffirait ou ça deviendrait... Régulier ? Je fus coupé dans mes pensées par l'ascenseur qui s'ouvrit et entrai à l'intérieur avec la jeune femme. C'était tout de même vraiment bizarre comme situation, je n'étais pas certain de comment je devais réagir. Lâchant sa main, je la posai au bas de son dos pour la rapprocher de moi. Ca me rappelait le Spring Break tout ça, sauf que... nous étions parfaitement conscients de ce qu'on faisait, cette fois. Les portes se rouvrirent et j'avançai donc pour ouvrir les portes (ouais, y en a deux, la classe) de la suite, m'avançant dans le salon avant de me tourner vers la jeune femme, un sourire en coin. Fais comme chez toi...

Le trajet dans l'ascenseur fut bien trop court à mon goût. Andy m'avait rapproché de lui sans que je m'y oppose. Comment est-ce que j'pourrais même le vouloir ? Dès qu'il m'regardait.. nan, pas que dans ces moments là en fait. A chaque instant, j'lui appartenais. Surtout ce soir. Enfin.. ce soir. Ca met direct des limites ce que j'dis. Je sais même pas si ça va devenir récurrent ce qu'on était en train de faire. J'savais que dès qu'on s'quittera, j'ressentirais de nouveau ce manque dans mon ventre, dans ma poitrine. Mais pour Andy.. ? Est-ce qu'il voudra encore tenter le diable, en laissant une nouvelle chance au monde entier de nous surprendre ? L'ascenseur s'arrêta un instant plus tard et Andy me lâcha pour aller l'ouvrir. C'était un truc comme dans l'Titanic, pour que vous voyiez un peu la tête de l'engin. Et ça m'faisait doucement sourire. J'étais pas dans mon monde, j'vous jure. Fais comme chez toi... J'inclina la tête un peu sur le côté, avant de faire une espèce de minie courbette qui me fit rire. J'entra dans la suite d'Andy. Putain. C'est pas mes parents qui pourraient s'payer ça. C'est comme dans un château.. Le genre de châteaux que j'voulais habiter quand j'étais petite. Qui m'faisait sentir princesse. J'avais beau avoir déjà.. séjourné dans ce genre de suite, en Thaïlande, j'avais pas eu le temps de l'admirer. Je me rattrape.

Je m'étais avancé dans l'immense salon avant de me tourner vers Briony, qui admirait les lieux. N'importe qui aurait aimé vivre dans cette suite. Elle était grande et n'avait rien à envier à la plupart des maisons, moderne et bien aménagée. Je souris en voyant la jeune femme avoir les yeux pétillant devant la grande pièce, comme quoi... le luxe plaisait toujours. J'aimais la voir comme ça et à ses paroles, mon sourire s'agrandit encore un peu. T'aimerais être une princesse ? Et dire que j'en connaissais, des princesses. Des vraies. Anya, sans aller chercher bien loin, duchesse de Russie. Je l'observai un moment, laissant courir mon regard le long de son corps en profitant des quelques mètres qui nous séparaient. Elle était vraiment superbe et voilà que l'envie de ne l'avoir vraiment que pour moi me prenait. Je me mordis la lèvre, le cœur battant et ne la lâchant pas du regard. Est-ce qu'elle se rendait seulement compte de l'effet qu'elle me faisait ?