Malaise présent. Je ne sais plus quoi dire, ni même quoi faire. Je me sens con d'avoir ainsi balancé tout ce que j'avais à dire, mais en même temps, cela m'a fit un grand bien. En parler à Rosie c'est pas la même chose que de balancer au principal concerner toute la douleur que j'ai connu à cause de lui. Peut-être que j'en ai trop dit, peut-être pas assez. J'avoue que j'ai la tête vide maintenant parce que pour une fois, j'ai rien retenu, j'ai juste vidé mon sac. Pression relâché, peut-être enfin un premier pas vers ma rédemption, vers cette possibilité de tourner enfin la page sur ce chapitre pourtant clos depuis de longues années maintenant. Combien de temps à courir après cette chimère ? Combien de choses au final ai-je raté ? Laissé coulé parce que j'ai pas été le voir avant pour lui balancer tout ça ? Je suis soulagé maintenant, mais en même temps totalement paumé. Et maintenant ? Je suis sensé faire quoi ?

Il me donne le droit de penser cette phrase que j'ai prononcée. Un aveu de faiblesse de ma part. Une remarque blessante et dérangeante parce que sans lui, je ne serais pas l'homme que je suis aujourd'hui. Sans lui, je ne veux même pas imaginé ce que je serais devenu. Si il a foutu le bordel dans ma vie, il m'a aussi apprit à vivre pour moi, à penser par moi et pas dans cette poursuite de la reconnaissance paternel que j'avais jadis. Je serais peut-être marié avec mes propres enfants, mais serais je réellement heureux ? Rien ne peut le dire. La crise de la quarantaine deviendrait probablement un problème alors, si c'est comme on peut voir dans certain film. Enfin tout cela ce n'est que avec des si je ne l'avais pas rencontré, sauf que je l'ai rencontré et on en est là aujourd'hui. Lui défait et moi paumé comme jamais.

"Fais ce que tu veux Oliver, j'ai plus rien à dire." J'hausse les épaules, j'ai pas à l'interdire de venir ici, ni même de faire gaffe à pas croiser ma route, on peut très bien se côtoyer. "Je ferais un effort pour plus te prendre la tête." Un effort pour enfin réellement passer à autre chose et ainsi pouvoir te côtoyer sans avoir le coeur qui se serre. Un effort pour réapprendre à aimer et à faire confiance à une autre personne pour tenter l'aventure à deux. Un effort pour aller tout simplement de l'avant car j'ai déjà perdu trop de temps dans le passé. "Je te souhaite une bonne journée." Lancais-je alors le plus banalement du monde pour tenter d'avoir l'air un tant soit peu en contrôle alors que c'est juste encore plus étrange de m'entendre dire cela alors que je tournes maintenant les talons sans trop savoir au final ce qu'il adviendra maintenant de tout ça, de toutes ses pensées étranges dans ma tête, de cette dispute, conversation, vidage de sac qui vient de se passer. J'ai vraiment cette impression d'enfin m'être débarrassé d'un poid.