« je vois ça » un sourire esquissé avant de te voir empiler toutes les boites pour que tout tienne sur la table. La pizza prend sûrement le plus de place et pas sûr qu'elle finira dans nos estomacs ce soir. Au mieux, elle finira dans mon frigo. Ou dans le tien, qui sait. « c'est quoi leurs noms alors ? » Parce que t'as beau expliquer tout ce que c'est, j'vois pas d'autres appellations que "trucs" pour le coup. En tout cas, ça avait l'air bon et tu te faisais un plaisir de me faire goûter, ça se voyait. Croquette trempée dans la sauce avant d'être apportée direct à mes lèvres. Un regard lancé vers toi avant qu'il ne soit posé sur la nourriture. Presque hésitant, j'ouvrais les lèvres pour prendre la croquette entièrement dans ma bouche. Après quelques instants à mâcher, j'avalais le tout, tout en te regardant qui me regardait. Scrutant sûrement mes réactions. C'était légèrement stressant, mais je pouvais comprendre. « c'est bon »

tu t'empresses de lui faire goûter ce qui fait parti de tes plats préférés. — ça c'est des qebapa et ça du tarator malgré les regards interogatif qu'il porte sur la nourriture, il finit par goûter. tu viens lécher tes doigts et les petits restes qu'il y a dessus après qu'il ait gobé le tout. puis, à ton tour, tu dégustes une croquette que tu trempes allègrement dans la sauce. les papilles qui pétillent, autant que les yeux qui se plissent de joie. la bouche encore un peu pleine, tu t'exclames: — bien sûr que c'est bon! t'es vraiment pas la fille la plus classe qui soit. t'es naturelle, tu joues pas un jeu. surtout pas devant un homme qui te connait mieux que beaucoup d'autres gens, après ce que tu lui as livré en déposant plainte. — à ton tour de choisir un truc à me faire goûter ça pouvait durer des heures comme ça, assis devant une table rempli de bouffe. à ne pas penser à vos problèmes. à se laisser guider par des choses légères mais qui font du bien.

Paupières plissées pour comprendre ce que tu venais de dire, sachant pertinemment que je n'allais pas retenir ces deux noms. A moins de pratiquer la bouffe albanaise tous les jours, à aucun moment il serait possible de retenir le nom de ces plats. « à tes souhaits » En tout cas, je mangeais, dégustais même ces croquettes de viande avec de la sauce et c'était pas mal. Bon, je commençais un peu à te cerner et ta remarque me faisait lever les yeux au ciel. Forcément. « tu connais déjà tous les trucs que j'ai pris. c'est un peu la base de l'alimentation américaine » que j'disais, sans grand enthousiasme. Mais bon, pour te faire goûter quelque chose, je choisissais les nems. De toute évidence, tu n'étais pas végétarienne puisqu'on vient de manger de la viande, donc t'étais capable de manger tout ce que j'ai pris. Ouvrant la boite des rouleaux vietnamiens, j'en attrapais un que j'enroulais d'une feuille de salade, glissant une feuille de menthe entre les deux, puis le trempais dans la sauce nuoc nam pour ensuite l'apporter à tes lèvres. « nem au porc »

la mine fière d'avoir réussi à conquérir son estomac. tu savais que t'allais réussir, t'as jamais eu aucun doute sur la qualité des plats que t'avais choisi. un morceau de pain que tu trempes dans la sauce pour en déguster le goût sans la viande et tu te mets à rire quand tu captes qu'il serait incapable de retenir le nom des plats. c'est pas l'important de toute façon. tu le regardes préparer ce qu'il va te faire goûter à son tour. rien d'original en effet, tu connais. mais, les valeurs sûres sont toujours aussi délicieuses. surtout après une semaine à l'hôpital, à manger des trucs liquides, puis de la bouffe à peine mangeable. ton visage s'approche du nez qu'il a soigneusement enroulé dans une feuille de salade et trempé dans la sauce. tes lèvres entourent le nem et tes yeux se rivent directement dans les siens. un comportement qui pourrait être associé à un acte sexuel mais que t'as pas pensé un instant. au départ. léger temps d'arrêt quand tu te rends compte de la scène, puis tu te contentes de croquer dans le nem et de te reculer. main devant la bouche pour terminer ta bouchée et enfin, tes doigts viennent essuyer les coins de ta bouche. — toujours un délice murmures-tu en baissant les yeux vers la table, à la recherche d'une serviette que tu trouves sous le carton de pizza.

C'était clairement le genre de délices que Riley aurait kiffé. Mais je préférais éviter de penser à elle, pour ne pas retomber dans cette envie d'alcool qui me déchirait les tripes depuis le début de la journée. Les derniers événements n'aidaient pas non plus. L'effondrement du toit du TD Garden avait fait pas mal de dégâts et j'étais bien heureux que ma petite soeur aille bien. Ça aurait pu être bien pire. Ouais non, penser à la bouffe et au nem que je te faisais manger. Ici, j'avais aucune idée de la saveur du met. Aucune idée s'ils étaient bons ou mauvais. Tu seras seule juge, pour l'instant, puisque je mettais la bouffe devant ta bouche. Tu croquais dedans avant de te reculer, de toute évidence en train de te régaler. « toujours une valeur sûre... ou presque » Pour avoir testé différents chinois dans la ville, ça pouvait être très vite déceptif. Je trempais le reste du nem et n'en faisais qu'une bouchée. « mh... très bon » que je disais après avoir tout avalé. « j'pense tu vas pouvoir ramener des trucs chez toi si tu veux »

la soirée qui prend une tout autre tournure. le sourire aux lèvres, tu prends un plaisir que t'aurais pas imaginé, à manger avec un presque inconnu. vous avez eu les yeux plus gros que le ventre, c'est sûr et certains. et il vient le confirmer lui même. haussement de ton épaule viable. — j'peux ramener ça chez moi oui dis-tu en essuyant le bout de tes doigts après avoir avaler un second nem.  — tu peux aussi venir chez moi. on regarde un film. et on aura de quoi grignoter devant? pari risqué que de l'inviter à partager... ton lit. parce que tu comptes pas t'installer dans le salon, là où olympia pourrait débarquer. sourire faiblard à l'attente de sa réponse, mais qui s'agrandit à la positive qu'il te donne. fin de soirée passée à l'inverse du début. vraiment meilleure qu'elle n'avait commencée.