Bizarre de voir un changement aussi drastique chez quelqu'un. Te connaissant pas vraiment, je sais pas si c'était commun ce genre de switch immédiat. Mais il était vrai que c'était satisfaisant de voir quelqu'un s'émerveiller pour si peu. « un peu comme un buffet à volonté ? » Ça, ça va, je connaissais. Mais bon, toutes les cuisines d'ici, je connaissais pas et c'était assez étrange. C'est comme avoir une infinité de restaurants dans.. un seul restaurant. J'me demande ce que ça doit donner en terme d'hygiène. Et même de qualité du coup. L'avantage là, c'était le peu de personne qu'il y avait. Pas très fan des endroits bondés de monde. « j'suis plutôt bouffe chinoise moi » Si on devait partager nos préférences culinaires. Mais voilà que tu commençais à me parler d'un pays limite inconnu au bataillon. « jamais. c'est pas un tout petit pays d'europe ça ? » Genre limite plus petit que la Suisse ?

très vite, tu te rends compte du regard qu'il pose sur toi. il est là, à se demander pourquoi et comment t'as pu passer d'un état à un autre. épaules qui se haussent discrètement après cette pensée qui te traverse. tu t'en fou, t'as pas à lui prouver que t'es pas folle. t'es là pour penser à des choses positives et aller mieux. et tu comptes pas le laisser sur le carreau parce qu'il te regarde bizarrement. hochement de tête alors qu'il tire la conclusion que c'est comme un buffet à volonté. c'est pas exactement ça, mais peu importe. — bouffe chinoise.. hm.. c'est bon aussi. en y réfléchissant, t'es pas très compliqué en nourriture alors peu importe ce qu'il choisit, ça t'iras très bien. et tu te mets à rire quand il parle de l'albanie. — sérieux? tu souffles et rigoles en même temps. ouais c'est en europe. j'vais te faire goûter des trucs, j'espère juste que le stand est ouvert ! tu rouvres la marche, à la recherche du fameux stand. pas pourtant déterminé pendant quelques minutes, tu t'arrêtes brusquement. — attends, est-ce que ce plan il te va? peut être qu'il te suit sans rien dire, parce qu'il ose pas, mais qu'en fait, ça le fait profondément chier. le regard qui s'éteins un peu, la culpabilité qui te gagne.

J'étais sûrement à côté de la plaque mais en même temps, difficile de comprendre un concept aussi innovant que celui là. Difficilement adepte des nouveautés, je préférais me contenter de ce que je connaissais. C'est bien pour ça qu'en trente-deux ans de vie, j'en étais qu'à ma deuxième ville. Deuxième job. « tu juges ? » que je demandais, sans vraiment que ce soit un reproche. C'était une vraie question. Mais ce qui m'étonnait, c'était que tu sortes la bouffe d'un pays qui était vraiment invisible sur la carte du monde. J'ai un peu de connaissances en géographie, mais là, ça allait au delà de ce que je connaissais. « d'accord » J'étais pas contre découvrir, je m'avançais tout simplement pas sur le fait que j'allais aimer ou pas. « oui, oui, t'en fais pas » J'étais pas du genre à faire les trucs que je voulais pas, même si clairement, j'avais pas le même entrain que toi concernant ce lieu. Sûrement parce que la pudeur était plus de mise chez moi que chez toi. « c'est où du coup l'albanie ? » Dans les stands j'entends.

— non, pas d'jugement, j'aime ça aussi t'adores ça même. c'est devenu tellement lambda de commander de la nourriture chinoise. au moins une fois par semaine, olympia et toi cédez à la tentation. alors non, tu te permettrais pas de le juger. et puis, c'est pas ton genre, de juger les gens. en fait, chacun vois midi à sa porte, tant qu'on t'fais pas chier. t'as bien capté qu'il te demande pas entre quels pays se trouve l'albanie, mais qu'il parle du stand. t'accélères le pas. vous allez pas passer des heures à arpenter les allées. et puis, l'odeur de la nourriture t'ouvrais encore plus l'appétit. — là ! qu'tu t'écries en pointant le stand du doigt. tu passes la commande de quelques mets, les meilleurs, les plus connus et tes préférés. à peine cinq minutes d'attente que tu récupères un sac avec des boites remplies de ta commande. — tu veux qu'on prenne autre chose à manger? tu le regardes et t'attends qu'il prenne peut-être une décision par lui même.

« ouf, j'ai presque eu peur que tu sois une meuf pas cool » Petite taquinerie. En vrai, tu l'étais sûrement, vu comment tu te fichais du regard des autres. Il suffisait de voir ton changement d'humeur quand on a mis les pieds dans ce restaurant. Passé de la fille déprimée à la fille la plus heureuse du monde limite. En tout cas, ça se voyait que tu connaissais bien les lieux puisque tu savais exactement où se trouvaient les stands, notamment celui de l'Albanie. Après une petite marche rapide, nous voilà devant ce dernier où tu prends quelques mets typiques des lieux, et je te faisais confiance sur ça. On attendait pas si longtemps que ça pour avoir le sachet rempli de la nourriture en question. Quoi d'autre ? Voilà une bonne question. « chinois, mexicain et italien » La contrepartie d'arrêter l'alcool, c'est que je bouffais.. un peu trop. Toujours la même rengaine, toujours les mêmes plats, mais c'était ceux que je préférais et on pourrait pas m'y changer. « j'te fais confiance sur la direction à suivre par contre »

t'es loin d'être une meuf pas cool. t'es même super cool. bon, t'as tes défauts, t'es légèrement indécise quand il s'agit de ta vie sentimentale et puis t'es assez susceptible. mais t'es plutôt une personne bon délire, qui aime rire et qui se prends pas la tête sur des futilités. en temps normal en tout cas. t'hausses les épaules et tu lèves les yeux au ciel en guise de réponse, style "cause toujours avec tes conneries". première commande récupérée, t'attends qu'il t'indique ce qu'il veut manger d'autre et t'es surprise par la réponse. — tout ça?? t'exclames-tu en riant presque. bon ok, aussitôt dit, aussitôt fait. t'attrapes le bout de ses doigts pour le tirer en direction des stands; tous alignés ou presque. — chinois ici, mexicain là et italien.. là-bas! un rapide sourire et tu fais un tour sur toi même pour repérer un endroit où s'installer. — je vais prendre une table, j'te laisse me faire la surprise de ce que tu vas prendre et te voilà partie. sans lui laisser le choix que de te dire non. tu t'installes sur une table qui est entourée de deux petits fauteuils. sous ton air ravie et pétillant, tu te sens quand même un peu fatiguée. faut que tu reprennes ton souffle, précieux et difficile à maitriser de temps à autre. grandes inspirations, un peu douloureuse, mais qui ne sont plus rien comparés aux dernières semaines. et, assise bien au fond du fauteuil, tu l'observes de loin en repensant au fait que t'avais peut être contribué à aider kaze dans sa lutte acharnée contre l'alcool.

La taquinerie s'invitait assez rapidement dans nos échanges. Tant qu'on en rit plutôt qu'en pleurer, c'était le principal. On avait récupéré la bouffe albanaise, va savoir pourquoi tu faisais une fixette dessus, et tu me demandais ce que je voulais. Mon estomac criait famine et j'devais choisir autant de bouffe qu'il fallait pour le sustenter. Donc c'était chinois, mexicain et italien. Tu semblais choquée par cette liste. « tout ça ouais » Tu me montrais les différents stands, comme si tu venais pas avec moi. Regard légèrement suspicieux avant de t'entendre dire que t'allais prendre une table. Un soupir s'échappait quand tu t'éloignais et je me dirigeais vers le premier des stands, où je commandais du boeuf aux oignons ainsi que des nouilles sautées et quelques nems. Quand j'arrivais vers le mexicain, c'était des tacos au poulet et au boeuf. Et puis en arrivant en italie, c'était de la pizza aux pepperonis. Pas grand chose mais suffisamment pour qu'on puisse bien manger tous les deux. Il avait fallu une quinzaine de minutes pour rassembler tout ça, surtout à cause de la pizza, mais j'arrivais à te rejoindre assez facilement. « on mange ? » que j'dis en sortant tout des sacs pour disposer sur la table les mets divers et variés.

livrée à toi même, tu longes l'allée des stands pour te diriger vers le choix d'une table. pressée de découvrir le choix des plats qu'il va ramené. tu fais des paris avec toi même en même temps que tu marches. et puis, tu t'installes à une table, disposant les boites de nourritures dessus. tapotant sur ton téléphone pour répondre à des messages, scrollant sur meetsa pour découvrir les nouvelles publications de la soirée, tu vois finalement kaze arriver à ta hauteur. — wow, on va bien manger! dis-tu un peu bouchée bée de tout ce qu'il a ramené. tu risques de grignoter un peu dans tout, mais tu risques de caler rapidement. — alors, par quoi on commence? t'as les yeux qui pétillent et l'estomac qui crie famine, littéralement. tu poses même ta main sur ton ventre en faisant les gros yeux. — oops sourire crispée. la honte.

Arrivant à la table où tu t'étais installée, je déposais toutes mes trouvailles pour que tu puisses observer ce que je pouvais aimer dans les différentes cultures. J'étais pas très poussé, comme toi avec l'Albanie, mais peu importe. C'était la diversité qu'on aimait de toute façon, peu importe si c'était mainsteam ou pas. « j'ai un bon appétit ouais » Et c'est pour ça que y'avait vraiment beaucoup de choses. J'espérais simplement que tu puisses goûter un peu tout, même si je suppose que tu connaissais la plupart des mets présents. « tes trucs avant qu'ils soient froids, non ? » T'attendais depuis un moment maintenant, le temps que je récupère tout le reste, donc valait mieux commencer par ça. « t'aurais pu commencer à manger tu sais » Visiblement, ton estomac criait famine, comme si t'avais rien pu manger depuis dix jours.

— non j'suis polie, je t'ai attendu dis-tu en jouant à tetris avec tous les barquettes pour que ça tienne sur la table ronde. pas le meilleur choix que t'aies fait aujourd'hui. tu hausses les sourcils, mine choquée sur ton visage. — mes trucs?! tu rigoles doucement. — tu vas trouver ça super bon, t'appelleras plus ça des trucs! tu saisis une des barquettes pour l'ouvrir et lui présenter la première chose dont toi, tu raffoles. — ça, c'est un mélange de viandes avec des épices et c'est grillé. moi, j'adore le manger avec ça dis-tu en reposant la barquette et en ouvrant une seconde où se trouve de la sauce. — c'est une salade de concombre, d’ail, d’huile d’olive et de yaourt. et puis j'ai pris du pain sinon pour manger avec. tu reposes la seconde boite. grand sourire aux lèvres, t'es plutôt contente de pouvoir présenter et faire goûter la nourriture de ton pays d'origine. tellement que tu lui trempes toi même une croquette de viande dans la sauce et tu lui apportes près de sa bouche. — allez, goûtes, tu m'en diras des nouvelles!