vendredi 23 décembre, après-midi Officiellement en congé, je passe une bonne partie de la journée dans mon lit à livre et regarder la télé. Cela fait si longtemps que je ne me suis pas posée que j'en profite. Je sais que je n'ai plus la paix pour très longtemps puisque mes parents débarquent demain matin. Dieu merci, ils ont décidé de se planquer chez ma soeur et non chez moi. C'est pourtant toujours leur choix en temps normal. Pourquoi ? Parce que moi, je suis célibataire alors que mes soeurs ont des petits amis, colocataires ou bien encore des animaux et mes parents détestent les poils d'animaux. Alors, il est quatorze heures lorsque je quitte mon appartement. Je compte profiter de ces quelques heures de normalité et faire un tour du marché de Noël. J'ai aussi vu qu'il y avait un concours de bonhomme de neige et, compétitrice comme je le suis, j'adore cette idée. Je ne sais pas encore vraiment ce dont il s'agit mais ça pourra toujours être intéressant. Et cela me permettra aussi de rencontrer des gens. Si les rencontres se multiplient en été, c'est bien plus difficile d'en faire en hiver parce que les gens ne sortent plus aussi souvent seuls ou en petits groupes. Lorsque j'arrive, j'apprends qu'il faut être deux par équipe puisqu'il y a différentes étapes pour gagner ce concours - et le week-end en chalet qui va avec. Mon visage se tourne vers un groupe avec un nombre impair Lequel de vous est prêt à tout pour gagner ? Que je souffle, accrochant mon regard avec chacun d'entre eux. Je suis pas là pour rigoler alors il me faut un-e compatiteur-trice pour raffler le gros lot ! @Carlos Carvalho Castro

La période festive est toujours une épreuve. Pour qui que ce soit, c’est une épreuve à passer. Celle des repas en famille, celle de l’emballage des cadeaux, celle de l’excès de tout. Certains arrivent à garder leurs yeux d’enfants sur la période mais moi, je l’ai perdu il y a bien longtemps. Alors, quand je vois qu’il y a de quoi passer une bonne après-midi avant que mes parents arrivent, je saute sur l’occasion. Sur l’occasion de m’occuper mais aussi de rencontrer de nouvelles personnes, ce qui ne tarde pas. Je m’adresse à un groupe et avant qu’ils n’aient le temps de me répondre, voilà un grand brun qui me répond, sa carotte en main. C’est… intéressant. Ce sera pour une prochaine fois. Que je lance au groupe en regardant le jeune homme se faufiler entre les personnes déjà présentes. À tout ? Ça m’intéresse. Que j’ajoute rapidement. Moi c’est Louise et je compte bien gagner. À faire le plus beau des sapins. J’ai réussi à faire quelques décorations avec les enfants de la clinique et leurs parents pendant qu’ils attendaient pour être vus par une infirmière alors je devrais m’en sortir. Tu es déjà équipé, c’est bien. Je ne peux m’empêcher de rire en disant cela et montrant la carotte qu’il a en mains d’un coup de tête. J’espère qu’elle est bio. Je n’en ai rien à faire mais tout cela est bien trop drôle pour ne pas en jouer un peu.

Je ne peux m’empêcher de rire légèrement face aux mots du brun. Il y a des enfants autour de nous. Que je souffle en lui adressant un clin d’oeil avant de me présenter rapidement. J’aime beaucoup sa répartie et je sens que nous allons bien nous amuser tous les deux. On est là pour ça, relâcher la pression avant que les fêtes de fin d’années commencent et que l’on soit tous submergés. J’aimerais faire partie de ceux qui s’en sortent parfaitement bien pendant cette période mais ce n’est pas le cas. C’est toujours difficile. En tout cas, je sens que je ne vais pas m’ennuyer avec lui. Je ris à sa remarque et dis T’es sérieux ? Parce qu’il n’a pas l’air de ceux qui font pousser leurs légumes sur le toit de leur immeuble. Seulement, ça ne veut rien dire. Je vois tellement de gens tous les jours que je ne soupçonne pas une seule seconde d’être si mal en point, c’est pour dire. Les organisateurs nous appellent et je note mon nom sur le papier avant de tendre le tout au jeune homme. Qu’est-ce qui t’amène ici à quelques heures d’une tempête effrayante ? Parce qu’il est sûrement en quête d’une activité pour s’occuper plus que d’un truc organisé, il est tout seul après tout. Tout en attendant sa réponse, je lis le règlement et grimace légèrement. Le bus de l’épreuve est que l’un des deux ait les yeux bandés et qu’il soit guidé par l’autre concurrent pour trouver les différents éléments pour habiller le bonhomme de neige. La construction en elle-même sera une seconde épreuve pour les 10 meilleurs groupes. T’aimes bien te faire bander les yeux ? Indiscrète, la question. Mais il ne nous reste pas des heures pour trouver qui guidera qui.

Je risque de demander à venir le voir alors fais attention à ce que tu dis. Que je souffle en parlant de son potager. C’est vraiment bizarre de dire tout cela mais ça m’éclate. Il y a déjà une certaine entente entre nous deux et c’est agréable. J’ai besoin de légèreté vu le bordel qui nous attend avec les fêtes qui approchent. Enfin, en ce qui me concerne du moins. Je le vois écrire son prénom et ne me gêne pas pour le lire. Carlos. Ça lui va bien, j’aime beaucoup, ça laisse entendre qu’il y a des origines ibériques et j’ai donc bien envie de poser des dizaines - centaines - de questions. Seulement, ce sont les plus banales qui sortent de ma bouche. Je ne veux pas le faire peur ni l’énerver, ça ne serait pas bénéfique pour notre binôme. Il parait que la hargne aide à motiver les troupes mais nous n’avons pas besoin de cela. Je fronce les sourcils à sa réponse, clairement pas convaincue par sa réponse mais je ne cherche pas plus loin. S’il y a bien une chose que mon métier m’a montré c’est que lorsque quelqu’un ment, c’est pour cacher quelque chose dont il a honte ou ne veut pas parler. Alors je ne cherche pas plus loin et m’intéresse à tout ce que j’entends autour de moi et le déroulé des épreuves. Taquine et joueuse, j’attends la réponse de Carlos et ne peux m’empêcher de rire. Effectivement, pour les menottes, ça risque de nous donner un sacré désavantage. Mais on pourra toujours s’en charger plus tard. Je lui adresse un clin d’oeil et retiens ce rire que je sens naître au fond de mon estomac. Ce genre de rencontres reste mes préférées parce que la sincérité des échanges est ce pour quoi je vis. Je vais surtout devoir t’hurler dessus pour que tu trouves les accessoires dans la neige là. Désolée, pour les petits kinks, il faudra patienter. J’ai un énorme sourire sur le visage alors que je serre le nœud derrière sa tête pour fermer le bandeau. Je pose ma main sur son avant-bras et dis Tu vois rien c’est bon ? Je veux qu’on gagne à la loyale. Il parait que lorsque l’on nous prive d’un sens, les autres sont décuplés. Tu connais ta droite de ta gauche ? Ou je vais devoir user de choses genre “ton autre gauche !” ? On avance doucement vers l’endroit où tout a été préparé et j’essaye de repérer les accessoires. Ça va être drôle, j’ai hâte de voir quel type de compétiteur il est vraiment. Les grandes bouches ça ne me plaît pas vraiment !

Il y a ce sourire sur mon visage, celui qui montre que tout cela m’amuse, que ça fait du bien de penser à rien, de déconner et qu’un bon moment nous attend. Pas de prise de tête, du rire, c’est tout ce que je veux vivre aujourd’hui. Me défouler avant les fêtes. Ne t’inquiètes pas, j’ai de l’entraînement. Que je souffle en parlant des hurlements. C’est bien trop facile tout cela, ça me fait beaucoup rire. Et même si nous ne nous connaissons pas, nous avons cette facilité à tout tourner au sexuel. C’est pas qu’on a aucun sujet de conversations - je ne connais pas Carlos ceci dit - mais la pirouette pour tout détourner et ne pas se prendre la tête, c’est une certaine facilité. Si on perd, je risque de te le faire payer toute ta vie vu la confiance avec laquelle tu dis ça. Que je souffle quand il dit que je suis avec le meilleur. Et quand est-il de moi alors ? Ne suis-je pas la meilleure ? Je n’en ai strictement aucune idée. Je dirai que oui mais quand mon passé de cheerleader me revient en pleine face, je me dis que peut-être pas tant que ça. Pas de fouet ni de cravache. Et alors que lui tente de rester sérieux, c’est moi qui repart dans tous les sens. Mais je sais qu’il va falloir se concentrer pour réussir à marquer des points et à passer à l’étape suivante. Je regarde la fiche que l’organisatrice m’a donné et alors que je tape dans la main du jeune homme, je dis Promis, je serai calme. Je suis française mais j’ai rien de l’impatience qui les caractérisent. Que je souffle en pliant le document et l’enfonçant dans la poche de mon manteau. Autour de nous, tout le monde s’active et je le guide, les deux mains sur chaque épaule. Alors t’as une écharpe, une carotte, deux branches d’arbres, un bonnet et deux pierres pour les yeux à trouver. Ça en fait des étapes mais ça va être fun. Tout est au sol dans la neige alors je vais te guider pour que tu les trouves. Mes yeux glissent sur la neige et je repère chaque élément. Et là on va au bonhomme de Neige histoire que tu saches plus ou moins où il est. Une pseudo aide pour l’espace mais avec les yeux bandés, pas sûr que ça fonctionne vraiment. J’enlève mes mains de ses épaules et pars un peu plus loin. Carlos tu m’entends ? Et tout aussi rapidement, ça commence. Fais trois pas d’un mètre en direction de ma voie puis deux sur la droite, ta droite ! Donc ma gauche. Ça devrait le faire.

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