Une connerie. Celle que tu t’apprêtes à faire, boites entre les bras. Quelques courses dans la journée, les pas qui se sont avancés, diaboliques. L’appel du mal. Tête de rayon aux affiches promotions. C’est une boite de décoloration et une autre de couleur crise que tu as extirpé des autres, phalanges aux dimensions des cartons d’emballages. Précieuses dans les mains, tu t’avances dans le salon, Adrian sur le canapé. Prunelles magnifiques pointées sur l’écran de led de son ordinateur, quelques cours à rattraper. Ton corps qui se poste devant lui. Table basse vous séparant. Sourire gamin sur les lèvres, visage déformé de cette connerie imprévue. Tu attends qu’il te regarde. Billes qui se soulèvent. Boites cachées dans ton dos, déposées sous ses yeux, surface plane du bois séparateur. Ça fait une semaine que je vois des mecs avec des cheveux gris sur mon feed. C’était en promo, signe du destin ou juste coïncidence j’men branle. J’vais avoir les cheveux gris. Sourire final, dents apparentes. Une connerie.

do you really think he’s changed ? people’s nature is people’s nature. i’m a bit of a bitch, always will be. he’s a monster, always will be.

adriels // gris

Adobe Premiere devant les yeux, les jambes croisées, allongées, affinant ma silhouette. Lunettes posées sur mon nez pour éviter toute fatigue futile de ma rétine. Le bruit alentour m'alerte mais ne me fait pas piper jusqu'à ce que ta présence se dessine dans le flou devant moi. Je redresse mon visage, le pointant dans ta direction, l'air interrogatif avant d'écarquiller les yeux en voyant ce que tu viens de dévoiler. Scrutant les produits devant, j'attends que tu termines avant de laisser le silence frapper quelques secondes. ❝ Okay... ❞ Je me relève, déposant mon ordinateur sur le côté, déposant mes lunettes dessus avant de prendre les produits entre mes mains. ❝ Et j'présume qu'maintenant est l'meilleur moment, hein ? ❞ demande-je en te regardant fixement. Quel cabot tu fais. Typique Niels. C'est pour ça que je t'aime toujours plus. ❝ Bon, installe toi sur une chaise, j'vais prendre d'quoi essuyer au cas où et une serviette dont on s'fout aussi. ❞ Sans même attendre ton avis, je me lève, fais le tour de la table basse pour venir saisir ta main et m'approcher de ton torse. ❝ J'attends ma récompense ce soir ❞ lâche-je sans en faire des caisses visuellement, simple sourcils qui se dressent avant de me pencher pour baiser tes lèvres en attendant de m'enfuir chercher le reste des accessoires nécessaires à ton changement.

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adriels // gris

Pourquoi ? Maintenant, comme ça ? Idée farfelue en plus, perdue entre toutes les autres. L’envie de sortir de ta zone de confort, tester ta confiance totale envers ces pulsions incontrôlées, entrainées par les siennes. Incapable de te freiner, il te suit, surenchéris. Il est ton double parfait, subtilement assez différent pour laisser vos âmes se compléter. Puzzle de deux pièces de ne faisant qu’un. Sous-entendus intrépides. Sourire sui se laisse dessiner le long de tes joues. Liste de ses plaisirs personnels suffisamment longue pour en choisir une récompense. Billes qui se plantent en direction de son corps, descendu sur ses feses agitées au rythme de ses pas. Une fois disparu dans la salle de bain, tes doigts attrapent une chaise. Tournée à sens inverse, tu enjambes l’assise à l’envers, laissant tes avants bras se reposer sur le dossier à l’avant. Tu attends, patiemment, gueule d’un enfant. Tu crois que ça va bien m’aller ? Genre, que j’vais être super beau gosse ? Tu ricanes. Ca t’irais pas à toi.. Ouais nan.

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adriels // gris

Mon poids s'allège sur toi alors que je te quitte en direction de la salle de bain, sentant ton regard braiser ma peau, incendier la pilosité recouvrant mes jambes. Quelques petites secondes suffisent avant que je ne revienne, me plantant à un mètre de toi en admirant la carrure étalée de l'homme qui hante la moindre de mes pensées. ❝ Tu pourrais t'raser l'crâne que j'aurai toujours envie des choses les plus sales avec toi. ❞ Ton sérieux emmené par l'excitation de voir toutes tes formes, tous tes muscles s'affaler sur la chaise. Vision de beauté qui me rappelle que je ne suis que la nourriture d'un ours, apprivoisé par mon goût. Je m'avance doucement, prends l'emballage du décolorant et me met derrière toi. ❝ Bizarre de m'retrouver derrière toi, on échange les rôles dis moi ❞ plaisante-je sur une voix grave, presque Presley, dans la plus grande idiotie possible. Je m'avance, pose une courte serviette tout autour de ton cou avant de saisir le produit de mes vierges mains, et le verser dans un bol ramené en même temps que la serviette. J'appuie, et pousse, m'attaque au second produit avant de touiller de mes doigts le plus méticuleusement possible. Dos qui se dresse, pieds qui se tournent vers toi, enjambées à proximité, le bol dans une main tandis que l'autre s'approche de ton crâne. ❝ Bon, t'as les ch'veux courts, une chance, ça va pas m'faire galérer pour isoler les mèches ❞ glousserai-je presque. Doigts dans bol, doigts sur ta tête, je commence à tirer sur tes cheveux, de la racine au bout, en petits paquets dociles.

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Est-ce que t’as déjà fait ça ? Non. Pourquoi t’aurais fait ça ? Tu te pétais la rétine à t’en faire exploser et le nez à saigner. Mais t’as jamais tenté des dingueries artistiques dans tes cheveux pour profiter d’ta jeunesse folle. Le corps à cheval sur cette chaise attendant ta sentence sociale qui va découler de cette interruption capillaire. Gestes observés par-dessus ton épaule, mixture indélicate préparée de ses doigts. Sa présence derrière toi, ses mots inlassablement ambigus. Tu ricanes à la simple vision de ses phalanges qui caressent la pâte aux odeurs chimiques. Aux doigts carrément ? T’sais que j’ai des pinceaux partout dans la chambre d’amis là-bas ? Sceptique de la technique. L’étude archaïque du projet. Et au fond tu t’en fous totalement. Palpitant excité à l’idée de découvrir ta tête nouvelle, forgée par les mains de ton double. Ses doigts dans tes cheveux qui commencent à tirer ta tête en arrière, légèrement. Ta nuque se courbe un peu plus en arrière, tu abuses, toujours plus. Ha ouais les rôles s’inverses bien là. Tu forces, de ton dos qui se pose presque sur lui en arrière. Gamin increvable. J’vais peut être décoloré tes fringues aussi, nan ?

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adriels // gris

Tête qui pivote de gauche à droite en légère frénésie en guise de réponse. ❝ Non, non, j'suis doué d'mes mains, j'leur fais confiance. ❞ Incroyable idiotie sortant de ma bouche, rejoignant la piscine de toutes celles que nous contons par jour. Plus tu laisses ta tête aller en arrière, ce visage déformée et presque effrayant, je me retiens de bouffer de rire, m'arrêtant l'espace d'une seconde. ❝ Steuplé, fais pas cette tête, on dirait que j'm'apprête à m'faire la nana dans l'exorciste version the rock. ❞ La cambrure s'intensifie à t'en faire tanguer contre moi. ❝ Hé, bouge pas, ta tête va m'toucher avant ton corps et tu vas décolorer mes habits. ❞ Petits bruits de pestiférés avant de poser le bol juste à côté, de masser ta nuque d'une main avant de reprendre. ❝ Voilà, détente l'andouille, les âneries, je les dis, toi tu fais r. ❞ Aucune négociation possible alors que je continue de tirer tes cheveux aussi rapidement que je l'imaginais. Recouverte d'une couche violette, je suis presque étonné de te voir aussi changé alors qu'il ne s'agit que d'une étape qui sera perdue par la suite. ❝ Okay, on laisse poser dix minutes et zou la douche pour t'nettoyer les cheveux et passer ensuite à la colo. C'est bon pour toi ? T'as besoin d'que'que chose pour patienter ? ❞ On ne peut pas dire que je ne me plie pas en deux pour mon amant. Tu me rends idiot plus que de raison, plus que je ne le suis.

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adriels // gris

Dix minutes. Les avants bras sur ce dossier de chaise, à cheval d’ton amour propre partant en lambeau dans l’chimique du violet de tes cheveux. Jambes qui sautillent, de stress, peut-être. D’énervement d’te pas bouger, de devoir patienter. Un geste, ôter ton cul de cette chaise. Debout sur tes jambes, arrivant à sa hauteur. Tu pourrais m’faire une p’tite danse un peu sexy, en te déshabillant, prêt pour venir me rincer les cheveux sous la douche, par exemple ? Clin d’œil insolemment diabolique. Une main claquée sur une de ses fesses avant de t’aventurer, cheveux en mousse pour attraper ton téléphone sur le canapé. Quelques mouvements de doigts pour laisser s’activer l’enceinte. Musique de fond, Timbaland pour chatouiller vos oreilles, The way I are. Le précieux qui retourne s’envoler pour retrouver sa place d’origine, retombé à la limite d’une chute qui pourrait toujours fatale. Regard qui se voute dans le sien, sourire aux lèvres quand ton corps commence à bouger, quelques pas de danse maladroitement réussis. I ain't got no money, I ain't got no car to take you on a date.., quelques paroles lisibles sur tes lèvres dans le silence laissé place à l’enceinte. Tu te rapproches de lui, l’aguichant de tes hanches chaotiques.

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L'homme face à moi se relève et je sens déjà les conneries pleuvoir comme les potentielles gouttes de décoloration sur ton haut. Sourire en coin qui évolue en ricanement nerveux, comme si en un rien de temps, la gêne m'avait gagné. Pas le temps de sortir une réponse convenable que tu te saisis de ton téléphone pour mettre de la musique, ma fesse retentissant encore de ton coup massif de main. Une musique qui me ramène des années en arrière, qui me fait sourire de toutes mes dents, moi te fixant avec tant d'amusement devant un lypsinc où tes hanches mènent la danse de façon robuste jusqu'à moi. Je me laisse charmé, entrainé par la musique. I can't even buy you flowers but together we could be the perfect soulmates. Jambes qui cherchent à se cogner les unes face aux autres, mon visage qui se crispe tant le rictus prend toute la place. ❝ Attends car pas de douche, faut qu'je lave tes cheveux au dessus... si j'me désape là, pas ouf, et toi, tu restes comme ça aussi. mais... ❞ Le regard s'allège de plus de luxure. ❝ ... On peut t'laver les cheveux, enlever le haut, mettre ta couleur ensuite et nettoyer cette fois tous les deux dans la cabine. ❞ Corps qui reste éloigné comme pour éviter toute tentation. Une chose à la fois. Il nous reste une étape cruciale. Mes pieds qui reculent jusqu'à la salle de bain, mon regard focalisé sur toi. À tout instant, tu peux retourner la situation et moi avec.

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