tes couleurs s'imposent H O F I A @Horace Dawson & @Sofia Dunn-Aguera TW : langage vulgaire

On est bancals, et c'est dommage. J'aurais aimé que toi tu me comprennes, que tu me soutiennes, que tu me tendes la main, même dans ma folie. J'aurais aimé que tu vois que ma crise n'était que de l'attachement, que je te repoussais pour que tu t'agrippe. J'aurais aimé que tu comprennes que j'ai été blessée et que tu fasses tout pour t'excuser. Jamais je n'ai eu, face à moi, quelqu'un qui réagissait à ma manière. Peut-être était ce que que tu voulais aussi ? Pour te dire vrai, je ne me souviens même plus du sujet de la discorde, encore moins avec tout cet alcool dans le sang, que je cherche à éponger avec de la nourriture. « Ils en font des très réalistes. Et des roses à paillettes. Et même des lumineux j'crois. » Pouffe de rire à la dernière annonce. Lumineux ? Pourquoi faire ? Que ça brille dans le noir ? Dans nos noirs ? Je comprends pas où ça va, mais pourquoi pas. « ME GERBE PAS DESSUS ! » Tu le mériterai, mais pas ce soir, pas là. « Tu m'étrang.. » Il tousse et elle ris de son malheur. « J'vais crever. » Rigole de plus belle Ah non hein, pas avant qu'on soit arrivé ! puis lève les yeux, s'étonne d'un AH REGARDE ! qu'elle hurle dans l'oreille du cheval ; C'est juste là ! FONCE ! elle a faim, l'enfant. Une fois arrivée, elle commandera beaucoup trop de nourriture, paiera la tienne et prendra une banquette de quatre alors que vous n'êtes que deux. Tu vois t'es pas mouru. qu'elle annoncera. Puis prendra dans tes frites, mettra de la sauce partout. Se régalera, surtout.

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Je tousse et je ris. J'galère et j'avance, libéré de ton poids et surtout de tes bras. Un comble pour un type qui les cherche, les bras. Mais surtout qui s'effraye quand les corps s'accrochent trop fort, et me coupent la respiration. Tu vois j'arrive à peine à avancer désormais, si bien que c'est toi qui mène notre quête dans les derniers mètres. J'ai flippé quand j'ai arrêté de te comprendre, quand on a arrêté de parler la même langue ; tu sais celle des gens qui s'en foutent. Une commande, un regard étonné de l'employé qui retient mal le jugement. J'crois que t'as bouffé la moitié des syllabes de leurs noms de burgers, et moi j'pouffais derrière comme un gosse. Silhouettes affalées dans une trop grande banquette. J'arbore le dramatique quand : .« J'ai failli. » Essaye de dégager la moutarde des sauces envisagées. Te vise d'une frite sauce mayo. .« T'aurais eu ma mort sur la conscience, et t'aurais dû chanter à mon enterrement. » Mâchouille.« Ou danser, j'suis pas difficile. » J'ose pas parler de robe qui tourne, cette fois. Parce que quand je dessine des vêtements, j'aime à voir, imaginer le mouvement dans le tissu. Comme ça se mouve, quand on virevolte, quand on aime. Ca aussi, tu l'avais pas compris. Mais j'crois que mes mots s'emmêlent depuis quelques mois, mon langage y a plus que moi qui le capte. S'attaque au burger, d'une bouchée trop grosse. Trop pressé pour attendre de l'avoir fini. .« Hmf, tu veux faire quoi après ? » De la sauce aux commissures. .« On va taguer sa voiture ? » J'ai déjà fais, pour un prof sexiste et injurieux. J'le referais pour toi, n'importe quoi pour la nuit s'attarde.

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Là, ça nous ressemble déjà un peu plus. Deux grands enfants, trop petits pour une banquette si grande et trop grands pour avoir les pieds qui dansent et ne touchent pas le sol. Des enfants, on l'a toujours été. Quand on se bats, c'est pour mieux se retrouver. C'est comme ça que j'aime notre relation, je crois. Enfantine, sans arrière pensée. Débile, stupide, naïve, surtout sans complexité. « J'ai failli. » Secoue la tête en faisant une moue, tendant la main vers l'homme, l'index relevé en faisant non de gauche à droite. « T'aurais eu ma mort sur la conscience, et t'aurais dû chanter à mon enterrement. Ou danser, j'suis pas difficile. » Hausse les épaules ; J'aurais fais les deux, un graaaand show juste pour toi ! envoie un bisou de ses lèvres avec le bruit qui va avec, attrapant une frite ensuite pour la manger sans aucune pitié. Tripote l'un de ses burgers, l'attrape et mords dedans. « Hmf, tu veux faire quoi après ? » mâche, essaie de laisser de l'espace pour parler, mais hausse les épaules. « On va taguer sa voiture ? » et rigole, secouant la tête ; Il mérite pire que ça. le bûcher, tout bonnement. Croque une autre fois le burger, parle la bouche pleine, mais tu comprends, toi, à travers ça. J'me sens comme une merde, j'ai envie de rien faire, vraiment. et elle le dit si légèrement que c'est comme si rien ne la pesait derrière, alors que la vérité était tout autrement. J'sais pas, j'crois qu'c'est pas possible de m'aimer et j'aurais beau m'venger que ça changera rien, t'vois ? mâche encore, l'intonation de voix est vraiment trop légère pour ce genre de phrase, mais elle s'est résignée, Sofia. J'avais juste faim moi, c'pour ça que j'ai appelé le taxi. j'ai pas réfléchis, pas pensé à l'après.

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Du coup, c'est ça ? J'veux dire, l'étape après la colère, la déception, cette étape qui fait chier et qui te fout au sol, celle où on t'regarde de haut, toi qui t'es plantée et qui gise, à te demander quelles marches t'as loupé. Combien y en a eu, des manquées ? Pour dégringoler l'escalier entier et n'même plus vouloir prendre les armes. Je suis pas belliqueux, je laisse ça à ceux qui ont les bras pour. Pour moi, en tout cas. Je crois que c'est ça, qu'on voit dans le regard adverse. Combien dans le miroir, et aussi dans ceux qu'on encadre de paupières, on est fracassé. Je porterai la colère pour deux, alors. Parce que dans mon monde, on ne t'abime pas. Pas cette fille qui trône dans mes dessins, comme celle qui dégueule d'une joie communicative. J'ai rarement pu te dessiner sans un éclat de rire à la bouche. Voilà, je fixe là mon but. Souffler sur les nuages, et que tu redeviennes la fille de mes bouquins. Je prends de grands airs. « Je pourrais le détruire, comme ça. » Entre mes doigts, le burger fait la gueule à force de subir la pression du pouce et de l'index. Se faisant bouffer d'un croc vengeur. J'm'étouffe en craquant d'un rire, une fois que l'intérieur du pain se casse de l'autre côté. Guerrier en carton. « Putain, merde. »J'en ai foutu partout. Hilare. « J'ai des morceaux de bite partout. » On doit l'appeler comme ça, obligé. J'te désigne de mon burger qui ne contient plus que du pain. « C'est possible de t'aimer, arrête de raconter des conneries. » Regard sur le vendeur de burger. « Regarde, j'crois qu'il est déjà amoureux lui, il fait que de te mater. » J'te pique une fritte juste avant que tu ne l'atteignes. J'me cale contre le dossier, et, plus fort : « C'était un connard, on devrait fêter ta libération plutôt ! » C'est une belle journée, même si tu ne le vois pas encore.