Je suis de celles qui gravitent au sommet, j’effleure l’Olympe quand lui ignore même où les dieux peuvent se trouver. Je suis reine d’un monde que j’ai moi-même bâtie, et j’aime jouer avec la souffrance des plus petits. Je me délecte du fait d’écraser, d’autant plus quand c’est lui. C’était vrai hier et c’est plus cuisant aujourd’hui. Je m’avive lorsque je remets en cause l’importance de sa vie. Affectionne quand il est le pantin de mon ennui. Et je savoure combien il vénère la régente de son Enfer. « J’adore quand tu me le rappelles… » Masochiste éternel, mais piètre joueur face à la belle. Et parce qu’il n'est pas apte à entrer dans l’amusement que je lui propose, faute de la drogue qui abîme sa prose, ma fuite, je lui impose.

Néanmoins il se donne le droit de me rattraper, c’est drôle d’observer une marionnette qui veut se rebeller, qui omet qui tient les filets. « J’espère que reconnaître que j’ai raison ne t’a pas trop… Écorché la bouche. » Ce serait te donner trop d’importance, ça. Et tu oublies, Théodore, que tu ne comptes pas. Que personne ne le fait, si ce n’est moi. Je suis l’héroïne, celle dont on se souviendra du nom qui défile sur la noirceur du générique. On efface les pions, aussi forte soit leur fascination. Je rature sans même prendre la peine de demander une quelconque absolution.

Et il vient malgré tout me surprendre de son audace, à croire que la coke le rend, si c’est possible, plus tenace. Mais c’est mon dégoût qui s’en devient de plus en plus vivace, quand il s’aventure à m’érafler, omettant une énième fois, où se trouve sa putain de place. « Ton absence d’originalité me déçoit un peu… Donne-moi ma récompense Wendy. » Et mes doigts s’agrippent avec force au niveau de son poignet, j’avorte d’avance un possible mouvement de recul de sa part, lui qui vient de m’outrager. D’oser braver les interdits que je m’évertue à ériger. Son empreinte c’est entre mes dents que je la force à glisser, la caresse furtive de ma langue, l’esquisse d’une expression encline aux vices, laisse rapidement place à une morsure synonyme de prévention, c’est jusqu’au sang que je pourrais forcer la pression. Seulement, les apparences gagnent contre mes desseins de presque vengeances. J’avise quand je retire sa main, que je lui rends avec force, le timbre de voix paré du dédain. « Ne t’avise plus jamais de me toucher. » Sans y avoir était au préalable, invité.

@Théodore Hawthorne

If I could escape I would, but first of all let me say. I must apologize for acting stank, treating you this way cause i've been acting like sour milk fell on the floor. It's your fault, you didn't shut the refridgerator maybe that's the reason i've been acting so cold ?.

Il y a des règles, dans mes jeux, des limites à respecter, des accords tacites passés dans les silences des préambules. Il faut savoir suivre une ligne de conduite, Théodore, lorsqu’on s’essaie à être funambule. Et depuis toutes ces années, malgré les brûlures, les tortures, de notre relation étriquée, l’usure… Je peux malgré tout affirmer que tu me connais, et tu sais, combien je ne supporte pas, lorsqu’un drogué, un déchet, se sent plus fort que moi. Quand la représentation de ce que je hais se croit en droit de revendiquer quoi que ce soit, même s’il ne le fait que du bout d’un doigt. Phalange que j’ai tout de même mordu par volonté d’appuyer le fait que c’est moi qui les tiens, les baguettes. Que je suis despote et qu’il reste marionnette.

Et dans ses pupilles dilatées, je vois passer un voile de lucidité quand il comprend les mots que je viens d’articuler. Les limites qu’il a transgressées. « Je te présente mes excuses Wendy, jamais je n’aurais dû te toucher. » Comme quoi, on peut être d’accord, toi et moi. « Ni maintenant, ni tout à l’heure, ni jamais. » J’en déglutis, presque mal à l’aise par le cuisant de ses repentirs. Ce n’est pas que ça me touche, au contraire, le tout me dégoûte. « Mon comportement est indécent, je vais m’en aller. » Mon regard se fait assassin, parce que je déteste éprouver une certaine pitié, inquiétude ou crainte déguisée, à son sujet. Etant à deux doigts de lui préciser, que s’il m’avait obéis dès le départ, il ne se retrouverait pas, à présent, dans ce traquenard.

Imperturbable, je la récupère très vite, ma contenance. La candeur qui trahit le moindre de mes mouvements, mon être guidé par mon caractère confiant. « Te donne pas cette peine. » De t’en aller, après tout, pour passer une soirée de débauché, t'es dans le mood parfait. Et parce que je l’ai déjà souligné, les princesses partent toujours en premier. Ce n’est pas une seconde de plus que je compte rester ici. C’est mon téléphone que je sors de mon sac, et ne lui décoche pas un regard de plus lorsque je le devance et passe à côté, déjà en train d’envoyer à mon chauffeur un message pour qu’il vienne me chercher. Si Théodore veut crever, ça ne sera pas à mes côtés.

FIN DU RP

@Théodore Hawthorne