Avachi sur un des canapés du rooftop, Scott offre son ovale à la voie lactée. Ses émeraudes se mêlent à l’obscurité des cieux. Accroche les luminescentes étoiles. On est qu’à la mi-septembre et malgré quelques orages, la soirée est douce. Pas froide. Ni trop chaude. Comme à son habitude, Scott est vêtue de noire. La capuche de son sweat rabattue sur sa tête, il est alerté par le bing incessant de son portable. Lena. Les messages lui prennent la tête. Le blesse. Comme à chaque fois qu’il s’agit d’eux. L’attrapant, le brun passe le gsm sur silencieux. Ce soir, il allait penser à rien. Enfin, il allait essayer. Ne pas partir sur des réflexions trop intenses. Depuis sa dernière relation, il n’avait jamais réessayé de former ‘’quelque chose’’ avec une nana. Tout ce qu’il voulait, c’était ne pas se prendre la tête. Vivre sa vie et voir où cela le menait. Rien d’autre. Bruit de pas. Alerté par une nouvelle présence, Scott se redresse. Sous les lumières tamisées, son regard rencontre celui de Loïs. « T’en a mis du temps. »

Après une longue journée de cours, bien épuisante d'ailleurs, Maël était venu m'parler par SMS et ça m'avait perturbée. Il avait raison dans un sens, j'devais pas être quelqu'un de bien, je le faisais souffrir et j'aimais pas cette idée là. J'voulais boire, et tu m'avais proposé de te rejoindre sur le toit de la Dudley. Ça pouvait être sympa, j'allais acheter une pizza au coin de la rue, puis j'ramenais aussi des chips. Manger bras c'était bon pour le moral. Je montais avec tout ça, vêtue d'un débardeur blanc, une chemise à carreaux rouge et noire, un jean slim brut simple et des sneakers d'une marque connue. "j'suis allée prendre de quoi ravitailler ton appétit mon cher" histoire d'imbiber un peu l'alcool. Je regardais la vue, whaou. Puis j'commençais par te taquiner. "t'aurais pu préparer des coupes de champagne, des fleurs et tout, comme dans les films ! t'es pas drôle Scott" un sourire envahit mon visage tout en te regardant.

« Parfait. » Tout en lui répondant, il se redresse pour leur servir du rhum arrangé spécialement acheté pour ce soir. Au passage, il jette un regard à sa tenue. Rien d’extravagant. Simple. Exactement ce qu’il apprécie. A la regarder, on pourrait s’attendre à ce qu’elle soit le genre de nana superficielle, car son physique s’y prête. Blonde. Yeux bleus. Et réellement canon. Sans artifice. Sauf, que non. A force de parler avec elle, il avait très rapidement capté sa spontanéité et son naturel. « Tu m’en demande trop là. » Il lui répond, tout en ricanant. « Mais regarde, je t’ai acheté du rhum arrangé. Et c’pas de la merde. » Levant la bouteille, il lui montre son trésor. Puis, la reposant sur la table, il se lève enfin du canapé. Gobelet en main, il le tend à la blonde, avant de récupérer la pizza.

J'étais jamais monté ici encore. Les Dudleys c'était nouveau pour moi cette année, j'avais eu envie d'faire partie d'une confrérie, de m'investir un peu plus dans la vie d'étudiant. Nouvelle rentrée, nouvelle Loïs. C'était magnifique toutes ces lumières, ce calme. Les cheveux lâchés, y avait juste une mini brise parfaite pour pas qu'il fasse trop lourd. T'es pardonné alors. Du rhum arrangé ça valait bien un bouquet de roses. En plus les fleurs ça fanent et c'est éphémère. J'attrapais le verre que tu me tendais, laissant mon regard se poser sur toi, analysant un peu la situation à 10 secondes. toi. y a un truc qui va pas. Ok on était pas proches, ni hyper confidents et tout ça. D'ailleurs y avait un moment pour décrire notre relation ? Non. Mais j'appréciais de plus en plus et sincèrement, passer du temps avec toi. Je laissais mes lèvres épouser le verre pour boire une petite gorgée. c'est tellement ... bon poire? vanille? j'saurais pas le dire encore. Mais c'était une tuerie.

T’as un truc qui va pas. Sérieusement, comment faisait les nanas pour toujours percevoir le moindre petit détail comme votre humeur. C’est pas comme s’il laissait quoi que ce soit paraitre. « C’pas important. » Est-ce qu’il était du genre à se confier ? Non. Est-ce qu’il en avait envie ? Non. Du moins, pas avec n’importe qui. Et outre le fait que leur rapprochement était récent, Scott n’avait pas envie de plomber l’ambiance. De plus, parler de Lena avec quelqu’un était délicat. Il serait incapable de bien expliquer leur lien. Et puis franchement .. en parler tout court avec Loïs, était plutôt délicat. Surtout au vu de ce qu’il se passait entre eux deux. C’est bon. Elle l’arrache de ses pensées la blonde. Ses pulpeuses sur le verre, elle savoure. Attire son regard. « C’toujours bon avec moi. » Double face. Sous-entendu ou non. Reprenant place sur le canapé, il ouvre le carton de pizza. Part en main, il dépose la boite sur la table basse. « Tu vas mieux ou t’as toujours l’impression d’être mauvaise. » Il marque une pause. Mord dans sa part. « C’qui soit dit en passant est complètement absurde. T’peux être une sale peste, mais pas une connasse. »

C'était pas important, peut être, mais j'avais raison, y avait quelque chose qui te tracassait. Ça se voyait, sans savoir trop comment l'expliquer. Et ton téléphone émettait des tonalités de temps en temps, c'était peut être en lien?
Soit, tu voulais pas en parler donc n'en parlons pas. L'alcool était vraiment bon, t'avais du payer cette bouteille pas mal chère. ça reste à prouver.. sous entendais-je pour ce qui était bon avec toi. Sourire malicieux et joueur sur les lippes. Je m'asseyais à côté de toi sur ce canapé, dégageant mes baskets pour être à l'aise et m'asseoir en long, laissant mes jambes s'étaler sur le canapé. il m'a pas traité de conasse. Je terminais mon verre et je commençais mon monologue. de toute façon j'pense pas avoir mal agit. Quand je l'ai trompé il était en France, j'allais pas le quitter par téléphone.. ça se faisait pas, j'concevais pas d'agir de la sorte et j'étais pas lâche justement, même si il pensait le contraire. puis comme je lui ai dis, il a pas essayé de me retenir ou même de comprendre pourquoi on s'était éloigné comme ça.. j'aurais été épanouie dans ma relation, j'aurais pas eu envie d'aller voir ailleurs. N'est-ce pas? J'attrapais une part de pizza pour mordre dedans, c'était bien meilleur le rhum. ça fait juste mal qu'il regrette nos six ans, qu'il ai perdu son temps. mais attendez, depuis quand j'étais un sale garce. Sourire innatendu que mon visage, je poussais ta cuisse avec un de tes pieds, plutôt fort. tu vas voir c'qu'elle va te faire la sale garce!

« Fait gaffe, j’pourrais prendre ça pour un défi » Loïs prend place à ses côtés. Disons plutôt qu’elle prend presque toute la place. Sa nonchalance lui plaisait. Continuant de manger sa part de pizza, il l’écoute en silence. Il pouvait comprendre que son ex était blessé. Ça prouvait seulement qu’il l’avait aimé ou qu’il l’aimait encore. On ne pouvait pas stopper des sentiments. Même en ayant été trompé. Si on pouvait vraiment parler de tromperie. Certes, Loïs n’avait pas fait les choses dans l’ordre, mais elle avait rapidement mis un terme à sa relation suite à un baiser. « Dégage ton pied ! » Ramené à l’instant, il ricane en la repoussant.  « Lave-toi les oreilles. J’ai dit s.a.l.e p.e.s.t.e . » Il fait exprès. Insiste sur ses derniers mots. Lançant le reste de sa part dans le carton, il se tourne complètement. Tire sur ses cuisses, avant de les écarter pour y prendre place. « S.A.L .E  P.E.S.T.E ! » Lueur flamboyante dans le regard, il exulte. De ses mains, il l’attaque. Lui chatouille les côtes. « J’trouve que t’as besoin d’te détendre. T’es trop sur les nerfs. »

Prenant place à côté de toi dans ce canapé, j'commençais à te raconter mon ressenti, tel chez un psychologue. J'avais mis de côté mon côté sûr de moi, mon côté princesse et je l'avais troqué contre une facette de moi plus naturelle, sans mensonge. Tu me reprenais sur le sale peste. Je me mis à rire, beuguant sur ton regard pendant quelques secondes. J'arrivais juste pas à arrêter de sourire en insistant moi aussi, jetant par la même occasion ma part de pizza. S.A.L.E G.O.S.S.E oh non pas des chatouilles. J'voulais te dégager de sur moi mais j'étais trop chatouilleuse, j'me contractait en riant aux éclats, tentant de te pousser comme je pouvais mais impossible. j'suis dé.. punaise j'arrivais pas à finir ma phrase arrête Scott! Reprenant ma respiration, c'était du sport j'vous jure. J'attrapais les côtés de ta capuche qui te tombait sur la tête pour attirer ton visage plus près du mien. Scrutant tes yeux, la façon dont tu pouvais m'faire sourire. Mais j'profitais simplement que t'arrêtes tes chatouilles. sers moi du rhum chéri..

Son rire le contamine. A celui de Loïs, se mêle le sien. Et quand elle tire sur sa capuche, qu’elle l’amène près de son visage, le brun retient inconsciemment sa respiration. Sur ses lèvres, son sourire se fige. Il imagine aisément ce qu’il pourrait faire. Sers-moi. Les mains toujours sur ses hanches, il effleure sa peau sous son haut. « C’est tout c’que tu veux ? » Son pouce décrit des cercles. « Du rhum ? » Il joue. Encore. Impossible de savoir s’il fait pour se changer les idées ou parce qu’elle l’attire. C’est une belle femme Loïs, mais ça ne suffit pas pour Scott. Il faut plus pour piquer son intérêt. Et elle y arrive. Peut-être. Ses lèvres effleurent les siennes. Oui, il y a bien quelque chose d’attractif chez elle. Comme une facette endormie. Comme si elle n’était pas celle qu’elle reflétait. Qu’il y avait autre chose.

La première fois. Première fois que j'entendais ton rire. Que rien était forcé, naturel, ça faisait du bien. Cette petite soirée, comme une parenthèse dans nos vies, c'était une bouffée d'oxygène. Et avec toutes tes chatouilles j'en avais besoin. J'attrapais ta capuche, laissant ton corps me surplomber et sentant tes mains sur mon corps, me caresser maintenant. Quelque chose se passait dans mon ventre, dans mon corps tout entier. Si j'voulais autre chose que du rhum? au diable.. on aura perdu tous les deux.. j'ecrasais mes lèvres contre les tiennes, doucement, mes mains se crispant contre ta capuche, puis sur tes joues, te laissant sentir mes ongles, comme des bouts de verres. J'avais perdu cette fois-ci, et toi la dernière fois sous la pluie. Un partout. Je stoppais le baiser pour en déduire une chose. j'veux quand même du rhum Scott. haussant un peu les sourcils, je me remettais à rire. J'avais envie de picoler ce soir, je me devais de me mettre dans la peau de cette mauvaise personne, que Maël décrivait. T'avais encore un message apparemment. t'es d'mandé dis donc..