« Qu’est-ce que tu veux ? » Elle martèle le soudain silence. La question qui dérange. Sa seule réponse suffirait à comprendre la recherche de Loïs. Qu’est-ce qu’elle voulait ? Et il ne parlait pas de ce soir. Non. Qu’avait-elle donc besoin dans sa vie ? De l’adrénaline pour combler son ennuie ? Ou quelque chose de plus profond. Quelque chose qui lui permettrait de remplir un vide. Le genre de trou qu’il voyait, la, dans le reflet de ses iris. Il l’avait repéré Scott. A la minute où il l’avait croisé, ça l’avait intrigué. Cette apparence lisse qui n’est qu’une image pour mieux tromper l’autre. Il veut savoir Scott.

J'avais balancé ça comme ça, j'reflechissais pas. Enfaite avec toi j'voulais pas réfléchir, depuis notre première rencontre j'avais été moi-même complètement. Pas la gentille petite fille bien élevée, fille de riche, que j'étais. Non, juste moi, Loïs et son tempérament lunatique. Ce que j'voulais? J'en savais rien. Pas me prendre la tête surtout. J'avais une idée en tête, un truc pour m'venger de ta réaction de toute à l'heure. Un petit test. "put.." je posais mes mains contre ma poitrine, pas loin du cœur et je mimais de la souffrance, du stress. "..Scott.." allongée dans le lit, je me laissais légèrement glisser sur le côté en attendant que tu viennes pour m'aider. Approches-toi Guerin. T'en meurs d'envie de toute façon.

Elle simule. Ça ne peut pas être autrement. Pourtant, il se redresse. Accours vers elle en endossant le rôle de comédien. « Loïs ! » Il s’abaisse en faisant mine de la secouer. Juste quelque secondes. Rire rauque. Elle s’extirpe de sa bouche. S’abat violement entre les murs de la pièce. Il se moque Scott. De la piètre comédienne. « T’ferais une mauvaise actrice. » Il s’assoit près d’elle, alors qu’elle est allongée derrière lui. « J’ai presque faillit y croire. » Il attend qu’elle réponde. Qu’elle admette son jeu. Néanmoins, il s’assure quand même de son état en se tournant légèrement pour garder un œil sur sa silhouette.

J'avais mimé une crampe violente au niveau du coeur mais enfaite c'était raté et je me retenais de rire. J'me détendais enfin et j'arrivais même à te faire sourire. j'ai fais deux ans de théâtre au lycée mais j'crois que ça m'a pas beaucoup servi... le regard joueur, je me mis à rire en te regardant. Je savais toujours pas pourquoi tu étais ici ni même si c'était vrai que t'avais nule part où dormir cette nuit mais dans tous les cas j'avais envie que tu restes. Ici, avec moi. Je me décalais un peu comme pour te faire de la place dans ce lit -immense- d'hôtel. restes avec moi cette nuit, on peut bien dormir dans le même lit en tout bien tout honneur mh? de toute façon, même si mes hormones me jouaient des tours ces derniers temps, j'avais pas envie d'faire n'importe quoi avec toi.

Il est surpris par le timbre chaleureux de son rire. Pas de mine boudeuse. Juste un sourire sincère qui empli son visage. Qui la change. « J’dirais pas ça. » Il ne prend pas la peine de détailler. Pour lui, on était tous comédien. A sa façon. Et Loïs ne faisait pas exception. Ses actes eux-mêmes n’étaient que comédie. Changer de partenaire tous les soirs, montrait un besoin de combler un vide. Par peur de la solitude. De rester avec soi-même. « En tout bien tout honneur.. » Il répète ses mots. S’en amuse. D’un geste rapide, il se débarrasse de ses chaussures. Puis, déroulant sa carcasse, il fait face à celle qui l’attend à moitié dénudée sur le lit. « Va falloir qu’tu de décale un peu plus. » C’est qu’il prend de la place le brun. Sans la lâcher des yeux, il fait coulisser sa ceinture, avant de retirer son jean. En règle générale, il aurait gardé son pantalon, mais honnêtement, c’était pas agréable de dormir habillé. De plus, il n’était jamais question de pudeur avec lui. Comme avec elle. Vraisemblablement. La rejoignant, la peau brunit par le soleil, dévoile sur ses cuisses de nouveaux tatouages. Encore et toujours.

L'ambiance dans cette pièce changeait en un rien de temps. C'était tellement pas stable, comme tout c'qui s'passait dans ma tête. J'avais eu peut-être -certainement- trop de stabilité dans la vie ces dernières années. Trop de choses prévues, plus aucun plaisir à être surprise. J'revivais. J'me poussais un peu plus en haussant les sourcils il est assez grand le lit, tu veux qu'on mette ce gros truc entre nous? j'attrapais dans mes mains un traversin hyper confortable. À l'aise, tu retirais tes vêtements. C'était la première fois que j'allais te voir comme ça. Un corps presque entièrement recouvert de tatouages. J'posais mon regard sur tes jambes y a des significations à tes tatouages? j'me mettais à leur hauteur, posant une de mes mains sur une de tes cuisses, scrutant les dessins, travail magnifique. j'ai pleins d'idées de tatouage moi, mais j'ai peur d'avoir mal..voilà que je me mis à ricaner encore. Je laissais mes doigts frôler ton épiderme, pour les retirer et revenir m'allonger à côté de toi. j'vais te faire une confidence, t'es la première personne avec qui je dors depuis Ambrosios.. ton beaucoup plus sérieux à nouveau.

« Pas la peine. Sauf si t’es du genre à donner des coups quand tu dors. » Non, parce qu’on connait les gens qui bougent dans tous les sens et qui finissent par vous mettre leur poing en plein dans le nez. Il avait déjà vécu ce genre d’expérience et n’avait pas envie de la réitérer. Frémissement. Son contact sur son derme le fait naître. Imperceptible, mais présent. « Pas pour tous. » Autant être honnête. Certains étaient purement esthétiques. Scott avait fait le choix de transformer son corps en une sorte de tableau. Le sien. A son image. « T’peux pas avoir peur de quelque chose que t’as même pas encore fait. » C’est comme ça qu’on se mettait des barrières. On appréhendait l’action, avant de l’avoir vécu. Scott quant à lui, s’était fait la promesse de ne pas tomber dans ce cercle vicieux. Préférant à la place, agir sans réfléchir. Même si parfois, ça lui est préjudiciable. Dans un rire, Loïs revient s’allonger près de lui. Etait-ce l’endroit qui était propice aux confidences ? Elle qui cinq minutes plus tôt ne voulait plus entendre parler de lui. « J’devrais me sentir honorer ? » Le visage tourné vers elle, son regard est espiègle. Puis, comme s’il était rattrapé par la signification de ses mots, ses traits deviennent plus sérieux. « Il te manque ? »

Normalement ça devrait aller, la nuit quand je dors, je dors. Et comme j'étais pas mal fatiguée ici à sortir, à boire, à profiter tout simplement. J'te demandais si tes tatouages avaient des significations et pas pour tous. En tout cas, ils étaient sympas. Ta phrase était vraie sur la peur, de ce que l'on avait pas encore fait. "t'as pas tord." pour ne pas dire que t'avais raison, évidemment. Et c'était vrai pour bien des domaines. Mais la peur c'était humain, un jour j'irais sûrement au delà et j'ferai certaines choses sans vraiment réfléchir aux conséquences.
Plus sérieusement on en venait au fait que je dormais avec quelqu'un pour la première fois depuis mon ex. grave! j'invite pas n'importe qui.. riant légèrement, si jamais t'avais cru à mon histoire d'un mec chaque soirs, c'était loin de la vérité. Même si j'adorais te taquiner et te chercher, j'étais quand même plutôt sage, droite et sincère quand j'faisais quelque chose. peut être que certaines de nos habitudes me manque, puis on s'entendait bien.. mais mon couple non, il me manque pas.le célibat me faisait un bien fou, j'me redécouvrais. Je m'allongeais sur le côté, continuant de te regarder tout en te parlant. C'était pas tous les jours qu'on parlait comme ça. et toi? t'es seul par choix j'imagine? on allait pas se le cacher, t'étais un bel homme. Plein de charme, trop d'charme.

« C’est vrai que je ne suis pas n’importe qui. » L’air suffisant, il l’observe à la dérobé. Elle rie Loïs. Et il la préfère comme ça. Légère. Sans déguisement. Atteignant ses prunelles, son sourire fait ressortir leur éclat. « Donc pas de regret. » Dernière regard. Il s’étend sur le lit. Rive ses opales sur le plafond. Quand la question de la jeune femme perce ses lippes, il garde le silence. L’apparence ombrageuse, il sait qu’il attire, mais trop instable pour maintenir une quelconque relation. Pourtant, il en a eu des ex. Dont certaines pour qui il avait véritablement ressentie des sentiments. Néanmoins son comportement lasse. Lui qui n’accorde pas assez d’attention. « T’imagine bien,. »

Je laissais un rire s'échapper à tes mots sur pas n'importe qui. Pas de regrets non.. pour plusieurs raisons, même si de temps à autre je m'en voulais de l'avoir laissé, de ne pas nous avoir donné une autre chance ou même d'avoir eu envie d'aller ailleurs, et bien je me sentais mieux à l'heure actuelle. Et toi tu étais seul par choix, c'était logique. tu brises des coeurs toi. un très fin sourire s'affichant sur mes lippes, je ne cessais de te regarder. Tu m'plaisais oui physiquement. Tu plairais à la majorité des femmes de toute façon, mais moi je n'étais plus prête à m'attacher ni à accorder trop d'attention à quelqu'un. Carapace oblige. tu dors avec ton tee shirt ou t'as peur que j'sois éblouie devant trop d'pectoraux ? te laissant voir ma dentition blanche, je me tournais pour être sur le dos, laissant une des mes mains caresser légèrement la peau de mon ventre, pensive.