Etouffante est la chaleur. Elle assaille son corps. S’insinue sous son derme comme une seconde peau. Bouillonnante. Dans l’ombre des couloirs, l’homme ne fait qu’un. Rodeur. Mais avec un bon cœur. La bonne action délivré, l’étudiant en archéologie avait délaissé sa chambre pour permettre à son colocataire d’avoir un moment d’intimité avec sa partenaire. Envolé les parties de jambes en l’air dans les recoins sombres. Non, ce soir, le brun avait fait preuve d’une étonnante gentillesse. A présent, c’était lui qui recherchait un endroit où se caler en attendant que les deux finissent leur affaire. Sérieusement. On se serait cru de retour au lycée. Manquait plus que la chaussette sur la poignée et on y était. Seul et sans occupation, son esprit lui donne l’idée d’aller boire un verre au bar. Ce qui valait toujours mieux que de zoner comme un individu potentiellement dérangé. Même si la perspective ne l’inspirait pas, Scott se mettait en marche lorsque soudainement, une silhouette familière s’incrustait devant ses rétines. Loïs. Douce gamine à l’apparence mensongère. Femme aux traits délicats qui en réalité, renfermait une redoutable chieuse. Lèvre étiré en un narquois sourire, le brun s’approche avec arrogance. « On t’a jamais dit que c’était pas prudent d’se balader seule ? » Les émeraudes moqueuses, l’homme à l’apparence désinvolte accroche le regard de son interlocutrice.

@Loïs Hellington

Le summercamp touchait à sa fin, enfin pour moi en tout cas, j'allais rentrer sur Boston le 20 août, histoire de réviser et de trouver un toit où dormir pour les mois à venir. Je partageais un appartement avec Ambrosios mais vu que notre couple n'en était plus un, il fallait que j'me barre.

Ce soir, j'avais passé du temps avec une amie au téléphone -joan- et j'avais pris une douche bien fraîche, énergisante et tellement agréable, que j'y serais bien restée 1heure. Mais non, j'voulais encore faire la fête, ou au moins boire, c'était faire la fête aussi non?

Et hop, du make-up, une top court et une jupe assortie. Déambulant dans les couloirs de l'hôtel, pour descendre jusqu'au bar, je tombais sur toi. Tiens.. "bonsoir Scott." affichant un sourire malicieux, je répondais à ta question par une autre, appuyant en même temps sur le bouton de l'ascenseur. "et dis moi ce que je risque à faire cela? à part me faire accoster par je n'sais qui.." de haut en bas, mon regard glissait sur toi, mordillant mes lèvres en pénétrant dans l'ascenseur. "j'vais au bar tu viens?"

Toujours aussi aimable. Prunelles malicieuses. Du doigt, il frôle la tapisserie désuète de l’hôtel. Le pas pesant sur la vieille moquette, il se rapproche de son interlocutrice. Mettant ainsi, un terme à la distance qui les sépare. Arrivé à sa hauteur, il la juge. La lèvre martyrisée de l’étudiante ne lui échappe pas. Dominant. « Si c’est aussi gentiment demandé .. »Il la dévisage la brune. S’amuse d’elle. « Le je n’sais qui accepte. » Le contact visuel déchu, l’homme pénètre l’ascenseur, alors que les deux portes s’ouvraient. Pendant un instant, l’ombre lui tourne le dos, avant de pleinement lui faire face. Les billes vertes braquées sur elle, il laisse le silence remplir le vide. « Tant qu’tu payes. » Le timbre de voix machiavel, il se réjouit à la perspective de boire gratuitement. Encore plus quand la bienfaitrice n’est autre que Loïs. Elle qui quelques mois plus tôt avait cédé à une pulsion au détriment de son couple, parce que oui, Scott finit toujours par tout savoir. Surtout quand ça en vaut la peine. Impétueuse gamine.

J'avais une certitude depuis quelques jours : c'était une bonne chose d'avoir rompu. D'une, parce que je me retrouvais moi, et je redécouvrais des traits de ma personnalité oubliés, puis je me sentais libérée. J'effaçais pas six ans de ma vie mais je rattrapais simplement ma jeunesse perdue. Et qu'importe ce que pouvais penser les autres, j'en avais rien à faire.

Fallait que je tombe sur toi ce soir, au moins, j'étais pas obligée de te dire que j'me retrouvais seule, tu serais bien trop satisfait puisque c'était dans ton sang de vouloir m'emmerder et me pousser à bout. C'soir, on allait inverser les rôles. Pendant l'espace d'un instant dans l'ascenseur, je te regardais, souffle presque coupé par l'alchimie mais non, c'était les hormones, fallait se reconcentrer sur l'essentiel. "tant qu'tu me suis, ok."

Arrivés à l'étage du bar, je laissais mes talons me diriger vers le comptoir pour commander au barman "quatres shots de c'que vous voulez s'il vous plaît." et une fois de plus je laissais un sourire se dessiner sur mon visage, te questionnant "t'allais faire quoi si on ne s'était pas croisé ?"

Tant qu’il la suit ? « J’savais pas qu’ma présence était tant désiré. » S’adossant contre le mur de l’ascenseur, il patiente. Curieux, son regard observe la silhouette de la jeune femme. En mémoire, des souvenirs refont surface. Au premier regard, il l’avait trouvé agaçante. Suffisamment agaçante pour qu’il obtienne d’elle plus qu’une simple joute verbale. Perce le silence. Alors que le son retenti, les portes s’ouvrent enfin. Face à eux, se dévoile un bar d’hôtel. Calme et feutré. Ironie quand on sait que dehors, le peuple crève de faim, tandis que les touristes se régalent d’un séjour presque paradisiaque. Enfermé dans une cage dorée. Scott avait failli écourté son séjour en partie à cause de ça et du fait que les pays chaud n’avait jamais été sa came. Ce qu’il préférait lui, c’était les destinations plus froides. Ses pas qui s’écrasent sur la moquette, le brun la suit en direction du bar. La voilà qui commande à l’aveugle. S’accoudant avec nonchalance sur le comptoir, l’homme tourne son ovale vers elle. « J’te retourne la question. »

"Prends pas tes rêves pour des réalités.." le tu m'suis, c'était surtout pour l'alcool mais ta compagnie m'était agréable également, j'allais juste pas l'avouer. Arrivés au bar, je prenais les rennes en commandant de l'alcool, plusieurs petits shots. "J'allais venir là. Boire, me faire draguer certain'ment et puis j'aurais improvisé." Ce que je faisais là. De l'impro, c'était pas du tout prévu de te croiser et encore moins de passer du temps avec toi. La dernière fois qu'on était resté un peu trop de temps ensemble on s'était embrassé et je m'étais barré comme une voleuse, honteuse de mon acte. En y pensant, je te tendais un petit verre d'alcool et j'en prenais un devant moi également. "Je n'ai jamais tu connais ?" Regard defieur, joueur, j'attendais ta réponse.

Amusé. Il l’observe de ses pupilles rieuses. Loïs la rebelle. Elle veut s’amuser. Peu importe l’accompagnant. A moins qu’il ne se trompe ? Se tournant vers elle, l’homme accepte le shot tendu, mais ne le boit pas tout de suite. A la place, il se contente de la regarder engloutir le contenu du sien. J’ai jamais. Jeu d’adolescent balancé entre ses lippes. « T’es sérieuse ? » Un ricanement fait vibrer ses cordes vocales. « Qui ne connait pas. » L’activité qui sert d’excuse. Celle qui te donne l’occasion de boire inutilement. De te saouler dans l’intention de te désinhiber de ta pudeur. Offrant ainsi, l’occasion d’être toi, tout en ayant une porte de secours : c’pas moi, c’est l’alcool. Canines dévoilées, ses lèvres s’étirent en un sourire. Entre ses doigts, le shot tourne dangereusement durant un instant. Puis, porté à sa bouche, son liquide disparait. Fort avec un arrière-goût sucré, l’alcool est trop éphémère pour qu’il en soit vraiment impacté. « A toi l’honneur. »

Boire pour aller bien, c'était pas une solution mais là j'avais juste envie de boire pour me libérer un peu plus. J'avais déjà été dans les extrêmes, l'alcool et la drogue mais j'essayais de me limiter, de pas retomber dans ces choses-là. Tu ricanais quand j'parlais du jeu je n'ai jamais. "tu te moques?" tu finiras certainement saoul avant moi. On allait voir ça. Tu bu un verre mais je ne te suivais pas, réfléchissant à ce que j'allais bien pouvoir déclarer. "je n'ai jamais embrassé quelqu'un qui était en couple" bon sang pourquoi je sortais ça directement? Dans tous les cas, tu devais boire, et moi non. J'étais ce genre de fille respectueuse et droite de base, mais avec Paco, puis avec toi.. y avait eu trop de tentations. J'avais ressenti ce besoin certainement, me sentant délaissé par Ambrosios. Mais j'men voulais quand même, au fond.

« J’oserais pas. » Il prend une mine faussement offensée, mais ses prunelles n’évoquent que la moquerie. Et quand le jeu commence, Scott ne se départi pas de son air. Prévisible. C’était à parier qu’elle utilise leur propre expérience commune. C’était à lui de boire, pourtant c’était mal le connaître que de penser qu’il obtempérait sans utiliser la ruse. « J’serais toi, j’sourirais moins. » Attrapant un shot, le brun en profite pour se pencher vers elle. « Qui t’dis que je l’étais pas ? » Dans la lumière tamisé du bar, son ovale apparaît moins joueur. Plus énigmatique. « T’penses que j’suis responsable de c’qui c’est passé, mais tu t’es jamais dit qu’ça pouvait être toi l’allumeuse ?  L’haleine aux effluves alcoolisé, il plonge son regard dans le sien. « Toi encore qui a cédé la première ? »

J'étais certaine que t'allais boire sans n'avoir rien à redire, mais si, fallait que tu l'ouvres. "toi? en couple?" C'était pas méchant mais t'étais le gars le plus dragueur que j'connaissais. Tu voulais me piquer, et j'allais certainement pas te laisser avoir le dernier mot, c'était mal me connaître. "et toi tu prends un malin plaisir à foutre le bordel dans ma vie.." sauf que c'était pas ta faute et tu n'avais fais que soulever des problèmes existants. "je l'ai pas quitté pour toi en tout cas, et je t'allumerais plus de toute façon t'en fais pas chéri. Ni même céder la première. Maintenant bois." J'avais mimer des guillemets avec mes doigts sur les mots allumerais et céder, laissant sans arrêt mon regard te dévisager. Certes tu étais beau, et y avait ce truc en toi qui me perturbait mais c'était mal me connaître si tu pensais que j'allais tomber sous ton charme à nouveau, aussi facilement. "À toi." Je laissais glisser un short entre mes doigts en demandant au barman d'en rajouter deux autre. Franchement tu jouais à ce jeu avec combien d'autres meuf ? Tu m'faisais péter un câble.