MADE BY @ICE AND FIRE.

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Que son séjour au Mexique s’achève par un week-end qu’il aura lui-même arrangé et cela malgré la surveillance accrue dont il fait depuis quelques temps l’objet, voilà l’une des raisons qui l’ont poussé à lui proposer de s’exiler, avec elle en particulier. Soixante kilomètres encore à parcourir avant de voir Tulum mais ces doigts commencent à danser sur le volant faute de son anxiété, trop pressé d’arriver puisque déjà la lumière du jour commence à décliner. « Tu ne m’en veux pas si je somnole ? » Il balaye de la tête de gauche à droite en l’observant rapidement par le biais du rétroviseur, un sourire furtif lui fendant les lèvres à l’idée qu’elle puisse trouver le sommeil en toute confiance. Qu’elle dorme et se repose parce que ce soir il en sera tout autre puisqu’il se voit déjà profiter de l’endroit avec elle, gouter à chaque saveur qui leurs seront sur place proposées, participer aux différentes activités qu’elle trouvera plaisantes. Allier le plaisir au naturel sans avoir à se soucier des regards indiscrets, n’étant qu’un couple de touristes sans histoire et sans renommée. Il a déjà tout planifié, allant jusqu’au pot-de-vin qu’il faudra glisser à la réceptionniste pour éviter d’être dérangé.

Encore occupé à spéculer il ne l’a pas vu sombrer à coté, déposant sur elle un regard satisfait en observant ses paupières closes, fermées.  Elle ne verra pas les derniers kilomètres passer, ni la nuit petit à petit tomber pour laisser au crépuscule le soin de le guider une fois la silhouette de l’édifice se découpant dans le clair-obscur. Azulik, forteresse naturelle, éclairée par d’innombrables bougies et de feux maitrisés sur les flancs d’une plage isolée, un havre dépourvu de toute technologie puisque conçu dans le seul but de se ressourcer. Elle a vraiment bien choisi, c’est ce qu’il se permet de penser en observant l’édifice une fois le moteur arrêté. Haiwee s’éveille tout doucement tandis qu’il sort en premier, apposant sa paume sur le toit de la voiture et scrutant les alentours avant de se focaliser sur les seules portes ouvertes et d’où se dégage une certaine activité. Un couple vient de sortir, elle, blonde de ce qu’il peut en constater d’aussi loin, se tenant au bras d’un homme à la chevelure cendrée, beaucoup plus âgé. Au moins ne seront-t-ils pas les seuls à souhaiter compter sur la discrétion des employés… Sa paume glisse sur la carrosserie jusqu’au coffre qu’il ouvre d’un jet afin de s’emparer des valises, une à une déposées à terre avant de pouvoir s'en charger et de rejoindre Haiwee du coté passager. « On dirait que leur hospitalité s’arrête à la porte d’entrée ». Personne ne viendra les chercher, premier contraste avec le service d’hôtel dont il a pour habitude d’user, ouvrant de sa main libre la portière. « Après toi » C’était son idée, c’est à elle de le guider.


 

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Doucement elle s’extrait de la voiture pour épouser la pénombre des lieux, se tenant debout à ses cotés pour en admirer la beauté, le prestigieux. « Merveilleux… » Il est d’accord sur ce point même si ses yeux à lui ne détaillent pas vraiment la même chose, fixés sur la silhouette de la jeune femme émerveillée par ce qui lui parait si familier. Deux poids deux mesures, deux mondes qui se heurtent dans une conjonction presque idyllique : son snobisme à lui, le luxe indu à sa situation et la simplicité d’Haiwee, son naturel et sa quiétude. Elle a su leur trouver la destination rêvée pour ce séjour improvisé et dont il ne se serait jamais douté, beaucoup trop centré depuis toujours sur les hôtels luxueux et tours entièrement vitrées qui lui rappellent ses origines, ce pays qu’il a depuis deux ans quitté. « Tu l’as dit. » Enhardie, elle se rapproche de lui dans le but de récupérer l’un des sacs dont il s’était enquis et prend les devants, conduit cette marche nocturne jusqu’aux flambeaux qui balisent l’entrée, s’amusant même à un bref pas de chassé-croisé avant de se retourner, déambulant à l’aveugle dans le gravier. « Ça veut dire que… » Il la suit de quelques pas en retrait, observe le petit jeu auquel elle s’adonne l’air tout aussi décontracté qu’elle-même s’il appréhende le moment où elle tombera par terre. « Je prends toutes les prochaines décisions ? » Le sino prend le temps de la réflexion de sa main libre venant épouser son menton, songe un instant avant de répondre, analyse les conséquences et nombreuses implications. Mais après avoir pesé rapidement le pour et le contre, choix succinct, il finit par lâcher dans un soupir à peine surjoué, sa main balayant la pénombre dans un geste désinvolte : « Je suppose. Tu contrôles le séjour » et tout ce dont il sera composé. « C’est ton week-end » et lui n’est là que pour le rendre possible et accessible.

Alors ils se rapprochent de l’entrée et sont accueillis par cette femme derrière son comptoir, presque assoupie derrière sa tasse de thé, bercée par cette musique en fond sonore de flute qui incite à la relaxation. Plongés d’entrée de jeu dans ce monde de spiritualité et de méditation, ils n’ont à peine le temps de poser leurs bagages que ses paupières s’élèvent pour les recevoir, se redressant de son siège pour leur sourire et convenir avec eux de la chambre qui leur siéra le mieux. Elle sort simplement une brochure en s’excusant de n’avoir mieux, l’informatique ayant investi au minimum les lieux afin d’en préserver le coté indigène. Pas de téléphone fixe, pas de télévision, pas de chauffage ni d’électricité, tout ceci afin de pouvoir avec la terre communier et se reposer… C’est ce qu’elle explique brièvement avant de présenter les quatre chambres encore disponibles. Alors l’héritier lui laisse le champ libre en se mettant très légèrement en retrait, près à continuer avec les sacs une fois qu’elle aura choisi. « Moon, Aztec, Aqua and Sea. » Mais un léger détail va le faire revenir, posant le plat de sa paume sur le côté de la brochure pour en cacher les tarifs. « Pas de barrière. Choisis selon ton envie. » Et il en profite lui aussi pour observer les photos couchées sur papier glacé à ses côtés sans pour autant donner son avis, avec pourtant une petite préférence aux vues de ses personnels loisirs.
 

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