Meet me halfway •

@Temperance Whitaker & @Charles L. Davies

Quelle chance oui, de t'avoir rencontré. Ou plutôt, que tu sois venue m'interpeler par un talent que je continu d'admirer. Quelle chance d'avoir à la fois, tout qui se tait autour de nous et tout qui se met à chanter d'un coup. C'est certainement le résultat de l'endroit magique et de nos confessions un peu tragiques. Une aubaine... Aucune ironie, juste le constat que c'est peut-être la première de ma vie. Etant d'avantage habitué au mépris qu'à l'affection, je suis même devenu plus à l'aise avec les gens qui me détestent qu'avec ceux qui m'aiment. Un verbe que je suis curieux de savoir si tu l'as déjà conjugué. Tu me laisses dans une courte attente, moi je suis attentif et pressé d'entendre des mots qui peuvent me donner un aperçu de ce que je n'ai jamais connu. Mais comment tu sais quand c'est sur le point d'arriver? Le trop tard que tu ne veux pas percuter. Jamais. Il n'y a pas plus clair et je doute fortement que ça puisse arriver. Parce qu'être amoureux c'est offrir la possibilité d'être détruit. Je ne cherche pas une justice de l'amour. Mais une vérité. Je ne veux pas qu'on me promette de ne pas me blesser. Je veux qu'on soit honnête et qu'on l'assume si ça venait à arriver. Sauf qu'aujourd'hui, peu de personnes sont dotées de la franchise que je peux rêver. Mon sourire devient léger rire quand je lâche que Pour moi c'est un mythe! Par dessus tout, un mensonge. Un truc douloureux responsable de mes plus grosses plaies, qui emprisonne ma mère dans un enfer déguisé. Mes yeux se détachent de toi un léger instant, suffisant pour être émerveillé par ce qui nous entoure Wahaw... ma marche qui s'arrête pour que je puisse tourner sur moi même avant de m'expliquer C'est spectaculaire. Au milieu de rien, tu me fais rêver et tout part d'un dessin. C'est comme être touché par ta grâce et vouloir que ça dure une éternité. Pourquoi moi? Dans ce large choix de gens attablés sur cette terrasse où tout a commencé. C'est là que je reviens te fixer, ce décor sauvage en arrière plan.

Meet me halfway •

@Temperance Whitaker & @Charles L. Davies

Par peur de les voir partir je me suis souvent retenu de dire toutes ces choses que je ressentais. Par peur de ne jamais être aimé, j'ai souvent aimé pour deux, puis plus du tout. Pas peur d'être quelqu'un de mauvais, je le suis devenu en faisant foirer mes relations, comme pour me convaincre que je ne les méritais pas. Par peur d'être blessé, j'ai été celui qui le faisait. Par peur de l'inconnu, j'ai préféré laisser le mal me ronger plutôt que de côtoyer le bonheur. Tout ça pour ne pas prendre le risque, celui d'avoir peur de finir seul au point de laisser des gens me faire du mal en me laissant penser que c'est comme ça qu'on aime., que c'est comme ça que ça doit fonctionner. Mais si ta disparition peut faire souffrir, c'est qu'il est déjà trop tard... Un simple constat fait dans mon esprit qui analyse peut-être mal les faits. Les épaules dans un sursaut, je te fixe avec ce sourire qui m'habille depuis nos premiers mots échangés. Blindée tu dis... Les personnes brisées, comme nous, ne croient plus en grand chose et pourtant c'est tout ce qui nous manque. Nous devrions croire au réconfort d'une tasse de chocolat chaud, à la beauté des nuances d'un coucher de soleil, au soulagement en entendant une voix familière dans un moment de chaos, à la douceur des ronronnements d'un chat, à l'apaisement des gouttes de pluies qui tombent contre la fenêtre. Nous devrions croire que nous pouvons surmonter n'importe quel poids que la vie nous imposera. Pourquoi est-ce si difficile de croire en l'amour? De se dire qu'on est digne d'être aimé malgré nos insécurités, nos peurs, nos défauts, nos doutes, nos erreurs et nos traumatismes. Pourquoi est-ce impossible de se rendre compte de notre capacité à prendre soin de celleux que nous aimons? Nous ne sommes pas condamnés à errer dans l'obscurité. Nous devons imprégner dans nos âmes que l'espoir ne meurt qu'en dernier et qu'on doit trouver la force et le courage qui réside en nos cicatrices. Cette dernière que tu viens effleurer après avoir réduis la distance entre nos corps. Hypnotisé, je ne bouge pas pour te laisser effectuer le chemin souhaité par ta main soyeuse. Comme le bon naufragé que je suis, quand tes lèvres viennent avec pudeur contre les miennes, je scelle cet échange en mouvant les miennes pour que l'alliance soit parfaite. Les paupières qui peine à s'ouvrir, je laisse pour une fois, les premiers mots sortir sans les museler Et si je le désire? De te revoir. Si l'envie est aussi forte que celle de nous offrir un vrai baiser? Celui que j'emprisonne par mon inférieure pincée.