"Pa' t'es là ?" Je me lève de sur le chariot de fortune et le pousse dans un coin, les roues tournent et il tape dans le mur. Pas de réponses, mon père doit être à l'étage. Je profite qu'il ne soit pas là pour retirer la bâche sur la Dodge , elle est censée ne pas rouler... Si mon père savait que les dimanches soirs, je la faisais quitter le local pendant qu'il dormait comme un loir, ronflant comme un éléphant. Je lève le tapis côté passager et retire l'enveloppe de la trappe. Petite cachette bien pratique. La somme n'était pas grande, mais c'était un début pour régler cette facture d'eau qui était devenue bien trop importante avec le temps. Je replace la bâche et retourne vers le bureau pour compter le nombre exact de billets que je vais devoir amener demain à l'entreprise.

@Abril Ojeda

Je compte encore et encore les billets. Je ne comprends pas. Il y avait le compte tout à l'heure tard en rentrant et perosnne n'était venu ici. L'alarme se serait déclenchée et mon père me l'aurait dit. Je soupire. Rumine et compte encore. Il en manque. J'ai lu faire une erreur en comptant à la sortie de la course. Ou alors j'ai fait tomber des billets. Enfin la c'était quelques billets une dizaine qui auraient dû être là. Mon regard sur la liasse verte je sursaute en entendant une voix dans mon dos.

Trop occupée à compter je n'avais pas été attentive à la venue de cette belle jeune femme.
"Abril !" Je me retourne brusquement fermant le cahier de compte. Mon sourire revient doucement. Laissant la nervosité de côté. "Je vois ça. Café ? Bien noir ?" C'était comme ça qu'elle le buvait.
Je m'approchais d'elle et déposais un baiser sur sa joue. "Tu es super merci." Détourner l'attention autre part que dans ce cahier. Même si je devais ranger avant de m occuper de notre soirée. Mon père ne devait pas tomber dessus. Remarquant son sac je fronce légèrement les sourcils. "Tu es venue en taxi direct après les cours ? Tu aurais du m'appeler je serais venue te chercher." Et ça nous aurait fait un moment de plus ensemble..

Je n’ai pas le temps de recompter, ni de retrouver ses billets qui manquent. De toute façon, si c’était l’organisateur qui m’avait volé je ne pourrais pas aller me plaindre, pas en tant qu’Angèle et … Devious ne parlait pas.
Abril est là, café à la main, et c’est un sourire qui se dessine sur mon visage. Mes lèvres sur sa joue. Je sens que ce moment sera celui dont j’aurais bien besoin. Détente en bonne compagnie. Il faut dire que là, c’était bien plus agréable que de me retrouver à paniquer pour ce fric.

Elle a pris le bus... Je penche un peu la tête et la secoue. « Tu ne me déranges pas, tu le sais très bien.. Mais j’adore le caramel. » J’avance un peu vers elle, l’éloigner du carnet, et de l’argent. La voir regarder mes lèvres et rougir... Cette femme me faisait un peu trop d’effet, mais… Même s'il y avait un baiser, on était amie avant tout… Perdre une amitié au détriment de plus, c’était non. Je ne voulais pas… Et l’amour, c’était pas fait pour moi.

« Parfait, et… si je te le dis, tu sais que je devrais t’enfermer dans la prison du woop. » Je prends sa main libre et nous dirige vers le canapé du garage, mais au final, je monte l’escalier qui mène à l’appartement. J’ouvre la porte et mon père m’appelle. « Ange c’est toi. » « Oui papa, je suis là, j’ai une amie avec moi. » Il s’approche et vient se présenter à Abril. « Bill Roy. Je suis le père de ce puceron. » « Pa’ ! » Je râle, mais je ris à la suite en le serrant dans mes bras. « On va dans ma chambre. A plus. » Je guide alors Abril vers mon domaine. Ma chambre, qui est aussi cette de ... "Nuts!" Un petit furet arrive alors dans mes pattes et grimpe sur moi jusque dans mes bras…

Mes joues qui se teintent et mon cœur qui fait un bond en pensant à cette conversation que j’avais eu avec la belle latina. Un baiser, elle avait eu envie et moi aussi… Je ne savais pas si les femmes m’attiraient, je n’avais jamais réellement réfléchi à la situation, car c’était pas dans l’ordre du jour, parce que j’étais plus l’amie que l’amante ou l’amoureuse déjà avec les mecs alors avec une fille… Mais avec Abril était plaisant, cette manière d’être libre, d’être moi, et surtout d’avoir une personne avec qui le contact était tout de suite bien passé, comme une évidence. C’était compliqué de mettre des mots sur une relation et encore plus quand elle en était à ses prémices, mais pour le moment, je voulais juste profiter et éviter qu’elle ne découvre aussi les billets qui remplissaient le carnet.
« Shhht.. Je ne voudrais pas te faire de mal, ni devoir t’enfermer loin d’ici. » Loin de moi… Chassant cette pensée, je l’attrape pour nous entraîner vers l’appartement. Mon père était là, mais tant pis. Présentation faite, mains qui se serrent. Je suis tout sourire quand je vois avec quelle facilité Abril le salue. Elle a fait ça toute sa vie. Et vu le sourire de mon père, il est déjà conquis par la jeune femme. « Tu m’appelles si vous avez besoin de quelque chose. » Papa poule retourne devant sa télé, ses soirées bien moins remplies depuis que maman n’est plus là.



Une fois la porte ouverte, c’est un autre petit compagnon qui me rejoint rapidement. Nuts, qui c’est encore endormi sur mon lit ce matin, mon père avait dû le laisser ici pour la journée et éviter que le petit animal ne gratte à la porte pour me rejoindre au garage. Je me tourne vers Abril. « Lui c’est Cassenoisette, mais on l’appelle Nuts.. » Elle observe les lieux, les photos de mes parents, mon frère, le garage, la firebird avant/pendant/après réparation, et même une photo de la Demon cacher dans un coin du garage… C’est mon univers… « Mets-toi à l’aise, c’est un peu comme chez toi aussi. » Je m’installe sur le lit et écoute ce qu’elle me dit sur son cousin et cette idée un peu folle de tenter de savoir ce qu’il en est… « Je regarderais oui. Ne t’en fais pas, et je te dirais. » Je pose le dossier plus loin et la fixe. « Comment tu as su… Que tu avais envie de m’embrasser ? » Question qui s’échappe de mes lèvres sans que je ne contrôle.

Nous sommes enfin seules dans ma chambre, enfin presque , il n’y a que Nuts qui est là en plus de nous. Un petit curieux qui est sur mon épaule, pour voir un peu qui est la nouvelle venue. Il va l’adorer j’en doute pas. Comme moi.
Je m’approche d’elle et pointe du doigt la voiture noire. Firebird. « Celle ci tu la connais. » Je lui pointe la rouge, la Demon. « Celle la, c’est un rêve.. » Un secret, une obsession, un défi chaque fois que ses roues glissaient sur l’asphalte et que l’adrénaline montait en flèche. Je montre ma mère, et hausse un peu les épaule, puis mon frère. « Le diable en personne. » Dis-je en riant.

Elle sort des papiers, mon regard passe sur son visage, elle est inquiète , ça se sent. Mais ses lèvres m’attirent. Je ne peux contrôler cette question qui m’échappe. Mon regard remonte vers ses iris, captivantes… Alors elle a ressenti comme moi.. Peut être en plus intense, elle qui sait pouvoir aimer plusieurs personnes en même temps… Ou… Peut-être que ce n’était qu’une envie de gouter à ses pulpeuses , de tendre vers leur saveur.. « Tu … ressens ça là? » Je m’approche d’elle, assise à côté d’elle me tourne un peu plus face à elle. Ma main se pose sur son genoux. « Tu.. veux qu’on essaye? » La nouveauté était attirante, mais Abril encore plus.