I don't need the sun to help me shine.

@Haiwee Wind River & @Gaspard H. Wertheimer

Vivre devrait être plus simple. C'est ce que je me dis quand je te regarde dans les yeux, les oreilles bien ouvertes à chacune de tes réponses. On nous dit que la vie est dangereuse et qu'il y a des millions de raisons d'avoir peur : peur de mourir, peur d'être blessé, dépossédé, peur d'être mal vu, peur d'être bien vu, peur d'être compris, peur d'être incompris, peur de la vitesse, peur du changement, peur des autres, peur de tout. On nous dit même que, la vie, c'est l'affaire des philosophes et des poètes. Des écrivains à la rigueur. Et encore. J'ai été bercé de livres, vous savez. Ce sont eux qui m'ont nourri, tout jeune ; eux qui m'ont étayé en plus de ma passion des tissus. C'est toujours compliqué, l'enfance. Grandir. Il y a qu'on est comme des arbres et qu'autour, tout nous donne forme. On est géologiques en quelques sortes, on dépend du sol, du vent, des pluies, parce que le désir. Le désir nous donne la direction, il fait pousser des branches plutôt que d'autres, mais le désir c'est tellement de choses ensemble. Géologie de la famille, déjà, qui est la terre où l'on pousse, qui est le premier aliment et quand la chance s'en mêle, le premier abri aussi. Mais voilà, ce sol est toujours rempli d'ombres. Toujours il est pétri de secrets. Du passé inconnu qui nous tient dans sa main, à travers ceux qu'il a modelés. Y'a pas d'hérédités, seulement de la géologie. On s'intéresse seulement après, c'est ça le malheur. Après qu'on ait ployé, après qu'on soit tombé. On ne naît pas avec suffisamment de souffrance pour vouloir faire des lumières sur nos entraves. On est tout de suite dedans, et on apprend à vivre avec. J'ai pas grandi très droit, mais c'est comme toute le monde. Grandir, c'est faire du ciment, se maçonner, c'est froidir dehors. Imperméable, tout entasser dedans. Même l'amour, et l'amour, c'est déjà celui qu'on a pour soi. Alors inemployé, il se retourne et il ronge sa cage. « Ca fait combien de temps qu'il est parti? » Heurté pour toi d'entendre la raison de ta souffrance amoureuse. Je me garde de prononcer le premier mot qui vient dans mes pensées, celui que tu as surement dû répéter dans tes longs moments de chagrin. « Si tu veux mon avis, habiter chez lui ne va pas aider à rester lucide sur votre situation. Cette fille, elle est toujours dans sa vie? » L'un dans l'autre, avec cet espoir qu'elle ne croyait plus. Et son amour, surtout, sans emploi. Au chômage son amour, mais de l'amour quand même. « Ca parait complètement fou oué! » mais ma soeur a été kidnappée par une secte alors, je ne met pas en doute l'authenticité de ton récit, plutôt aux allures de synopsis. Un soupire exprimé, navré que ta famille ne soit plus aussi soudée « Y retourner ne servirait à rien. Sauf à remuer le couteau dans la plaie. » Ou la balle plutôt, pour la douleur que tu connais. « J'peux pas juger, à mes yeux ça parait être une question de fierté mais je pense que vos valeurs sont plus profondes que celles que je connais. » Plongé dans la réflexion, je te laisse penser que je suis hanté par le regret. Les sourcils qui se froncent, je te laisse extérioriser le fond de ton esprit. Si mes lèvres s'étirent tendrement, c'est que je te trouve mignonne dans ton doute. « Nan pas du tout. » Je tourne le visage vers le tien après avoir vérifier qu'aucune embuche n'est sur ma route « J'réfléchis à comment t'aider. Comme tu viens de le souligner, j'suis un génie et... j'sais pas. Y a beaucoup de problèmes à la fois, je tente d'être le plus efficace. » Une gorgée avant de mieux m'expliquer « Tu vas me prendre pour une fou, si ce n'est pas déjà fait, mais la première idée qui me vient c'est de te proposer une colocation. » Et toujours cette main libre qui virevolte dans le vent « Je ne te prend pas en pitié. Mais, ça te permettrait de partir de chez lui sans te soucier du loyer... » si tu me laisses continuer tu vas voir comme fleurissent les idées.

I don't need the sun to help me shine.

@Haiwee Wind River & @Gaspard H. Wertheimer

Je n'ai que de l'abrégé de cette relation qui semble te torturer, mais je n'en ressens rien de bon. Si l'amour que tu lui portes est beau et sincère, j'ai un gros doute sur l'intensité mise du coté de l'homme responsable de tes tourments. Car si un coeur suffit pour aimer, il en faut deux pour vivre une histoire d'amour. Tu ne peux pas sauver une relation si tu es la seule à la vivre. Peut-être même que leurrée, tu en inventes sa participation dans ce tourbillon. Donc, il ne pourra jamais s'éloigner d'elle. Tu le sens toi, cette odeur de mauvais augure? Il faut que tu comprennes une chose, qu'il te fasse beaucoup de bien ne lui donne pas le droit de te faire autant de mal. C'est comme ça. Amener l'histoire de tes sources au milieu, c'est comme pour apaiser, empêcher tes dents de grincer. Qu'il est compliqué de soulager une mâchoire qui ne demande qu'a se serrer encore et encore sous le poids de la vérité. Si au premier abord je semble un peu idiot ou trop perché, j'ai néanmoins un cerveau qui fonctionne très bien. Je pourrai t'écouter me parler de ta tribu pendant des heures, je n'en comprendrai que les illustrations que je me ferai. Pour tout connaitre, comme tu le dis, il faudrait y naitre. Et même si je répondrai volontiers que j'en ai pas envie, j'ai la certitude que ceux qui y sont, pense la même de mon train de vie. Un quotidien dans lequel je suis prêt à t'inviter, parce que c'est la bonté pure qui habite mon coeur. Je suis un gentil à l'âme remplie de place pour celles en peine, comme la tienne. Mon prénom prononcé, tu sais déjà bien comment me faire revenir sur terre quand mes idées partent un peu dans le paradis de mon esprit. Mes yeux ancrés dans les tiens, je sens venir ce refus. Ce n'est pas illogique, comme tu le soulignes si bien, on ne se connait pas si bien mais J'suis sur que j'en sais plus sur toi que certains de tes amis. Car on ne peut pas toujours tout partager avec les proches. Alors que là j'ai l'impression que tu as pu vider ce qui pesait sur ta poitrine. Si tu recales cette proposition, laisse moi t'en faire une autre. Jamais à court, c'est ça d'être doté de créativité Je suis modéliste chez Chanel. Pour ne rien te cacher, j'suis le petit fils du PDG. Un de ses nombreux petits enfants, mais le seul qui bosse pour l'enseigne responsable de cet empire. Je dirai bien que c'est mondialement connu, mais j'ai comme un doute sur ton savoir concernant la haute couture, mais je poursuis J'peux te trouver un petit boulot dans notre boutique, ou pour nos défiles. De quoi te faire un peu d'argent. Même pas utile que ce soit acté dans la durée. Un défilé par ci, une aide par là. Ho! Mon assistante sur certains evenements c'est pas mal nan? On en fait même à l'étranger. Ca te ferait voyager, voir un peu des autres civilisations. Nourrir la soif de savoir, d'apprendre et de découvrir. Parlant de ça, je viens de terminer mon café, j'aspire pourtant encore sur la paille dans l'espoir d'un peu de ce nectar. Quelle tête de crétin ça me fait.