Thank U, Next

Ce n’est que parce qu’elle a voulu jouer que son amant ce soir s’est barré même si sans sa légère contribution jamais rien de tout ça ne serait arrivé. Mais l’asiatique n’ira pas les pleurer, trop fier du coup qu’inconsciemment il lui a porté. Alors il boit jusqu’à percevoir dans son regard l’annonce d’un éveil soudain, celui de cette rage qu’il ne sait jamais entièrement contrer. « Non, »  Il aurait pu le parier, Witter et sa foutu volonté de s’opposer perpétuellement à lui, comme une lame érode un rocher. « Elle est partie, » Ses yeux sur elle ont subitement dévié avant de se figer, hargneux sans pouvoir se prononcer par crainte de n’être vraiment déplacé. Ce n’est ni lieu ni l’endroit pour s’adonner à ce genre de jeux pour lesquels ils excellent. Alors certes l’amérindienne a préféré le quitter et abandonner ses rêves pour cette vacherie, mais ce n’est pas pour autant terminé, en témoignent ses doigts qui se font plus oppressant autour du pied en verre qu’ils contraignent.
« J’ai gagné. » Oui, il le lui concède volontiers, elle a réussi en une pression du pouce à détruire une vie, à l’éloigner de lui. Et pourtant si la poupée surfaite tentait de lui faire perdre tout espoir, il nourrit de plus en plus le désir de la revoir, ne serait-ce que pour la dédire. « Pour les fêtes seulement. » Une absence qui ne se remarquera qu’à peine sauf pour certaines dont la jalousie ne saurait tarir. « Mais je vois qu’elle te manque déjà, » beaucoup plus qu’à lui, à ce qu’il veut bien laisser croire et Dieu seul sait qu'il regrette les derniers mots qu'il a pu lui dire. « D'ailleurs, entre nous. Son numéro, tu l'as sorti d'où? » Parce que ce n'est plus une simple fixette arrivée à ce stade mais une obsession qu'elle nourrit pour l'amérindienne.

MADE BY @ICE AND FIRE.

I am not a muse
I am the somebody
End of fucking story.

Thank U, Next

 L’amérindienne est partie mais ce n’est pas pour autant que la terre s’est arrêtée de tourner et la présence de Witter à ses cotés ce soir ne sait trop bien que le lui rappeler. « Elle est inscrite sur meets, » Il en ébauche un sourire, coupé dans son élan pour boire une seconde fois, au souvenir des images que la sauvageonne a eu l’audace de poster cet été sur l’un de ces réseaux sociaux où il n’est pas toujours bon de trainer. Elle a su s’adapter rapidement même s’il se doute qu’elle ait reçu d’une aide extérieure un coup de main. « Partant de là… » Inutile de lui faire un dessin, Witter est allée fouiller pour trouver de quoi la contacter, préférant terminer ce qu’il avait amorcé en levant un peu plus son verre et boire le contenu de son verre d’un trait.  

« Et toi, la photo, elle te l’a donnée ? » Une question qu’il aurait préféré noyer dans l’alcool mais son verre présentement vide, il ne peut qu’en soupirer. « Inutile. J’ai une très bonne mémoire. » L’étudiant n’a nullement besoin d’une photographie pour se rappeler les détails de cette soirée. Même s’il ne s’amuse plus depuis longtemps à décompter ses relations d’un soir, il se souvient de toutes celles sur qui il est passé. « On se tire ? » La proposition  l’interpelle du fait de la pronom personnel utilisé. « On? Ça va encore faire parler » et donner raison à tous ceux et celles qui pensent qu’entre eux un plan Q s’est instauré. Mais soit parce qu’après tout, lui ne craint aucunement les retombées. Elle ? C’est un tout autre sujet. Witter a déjà une réputation bien entachée de ce coté depuis ces derniers jours. Il a bien repéré ce petit groupe d’universitaires non loin qui depuis quelques minutes n’ont pas arrêté de les observer tout en murmurant entre elles certainement quelques insalubrités. Witter n’est pas une femme à côtoyer pour s’accorder les faveurs des étudiantes d’un rang social moins élevé, cible d’une jalousie déplacée et que l’héritier ne comprend pas vu la nature de son cœur desséché. La connaitre ? Être amies avec ? Elles  n’auraient strictement rien à y gagner. Même ce sportif raté n’a jamais su briller à ses cotés et pourtant il revient toujours la queue baissée.
Alors il dépose sèchement son verre, résigné à partir lui aussi mais de son coté parce qu'il ne tient pas particulièrement à l'accompagner. Le sino fait certes partie - tout comme elle - des privilégiés de cette société... Oui. Mais à contrario de cette nature malsaine qui empoisonne tout ce qui l'environne, lui compte bien réparer ce qu'il a détruit.

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I am not a muse
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