Corps qui s'expriment, qui se retrouvent sur une tangente plus charnelle, résonnant à l'unisson en dépit du chaos de ces dernières semaines, je reste ainsi quelques instants contre toi, laissant mes phalanges caresser ta mâchoire. « Je t'aime aussi. » Et je pense que ces dernières minutes parlent d'elle-même. Ma gorge s'éprend d'un rire plus léger. « Je t'ai pas vraiment ménagé désolée. » Et Albus n'en serait pas content, mais tant pis, je suis pas très douée pour les douceurs lorsqu'il s'agit de ce genre de choses, de se soumettre à des pulsions disons plus passionnelles.  Naturellement, mes doigts viennent caresser l'épaule meurtrie avant que je n'y dépose un baiser. « Je pourrais te masser. » Si toutefois cela soulage, j'imagine que dans l'immédiat, il faudra surtout un peu de repos. Mes yeux s'écarquillent face à ton annonce, celle là, je m'y attendais clairement pas. « Chez nous ? » Comme quoi on s'y est tout de suite bien senti. « T'es fou ! » Et malgré tout, un grand sourire vient rehausser mes lèvres de gamine. « Comment t'as fait ? » Pour te permettre ça. J'ai un revenu plutôt confortable désormais mais clairement pas à la hauteur de cette propriété. « J'ai pas eu de toit depuis des années. » Depuis que je les ai perdu en vérité, comme si j'avais jamais voulu m'accrocher à un lieu de nouveau. « Merci mon amour. » Baiser que je viens de nouveau quémander alors que mes bras t'enlacent quelques instants. « Allez fais-moi vraiment visiter. » Regard complice alors que je me redresse dans le plus simple appareil. Eve et Adam à la découverte de leur nouvel Eden, c'est pour le moins étrangement authentique et aussi inédit. « Je te promets pas qu'il n'y aura pas quelques haltes. »

Légèreté de nos âges, passion charnelle qui vient nous étreindre. Nous faire oublier les failles, les drames et autres atrocités qui sont venues orner notre quotidien. On s'aime en cet instant, on s'appartient et c'est tout ce dont je veux profiter. « Ah oui ? » Moue moqueuse et légère, chair un tantinet fébrile de te savoir encore envieux de mes courbes. Mais cette maison, c'est une surprise de taille, une chose à laquelle je n'aurais même pas pu songer. Je me sens toutefois soulagée d'apprendre que c'est la capital de Dakota que tu as investi et non celui de ton père. Je ne veux pas lui devoir davantage. « Oui... c'est magnifique Shayn. » Et on saura faire de ce lieu, un havre, un cocon pour nous et... peut-être notre famille. Mais je n'ose pas le penser à voix haute. Une partie de moi a peur, est terrorisée de reproduire les mêmes erreurs que mon père, de me croire protéger des cruautés de nos semblables. Se réfugier, fonder une famille, c'est aussi s'exposer. « Il y en aura. » Mon sourire s'élargit, ce n'est pas difficile d'admettre que la faiblesse est partie intégrante de mon sang lorsque tu es dans les parages. D'autant plus après ces derniers mois et cette forme qui vient en moi à nouveau. Je ris doucement lorsque tu viens m'exposer les pièces, pas très doué pour décrire, mais...mignon. Beaucoup trop même que ma niaiserie conduirait sans doute mes plus grands ennemis à la syncope si ils pouvaient voir mon visage en cet instant. « Tu crois qu'on va avoir besoin de talkie walkie ? C'est super grand. » Et je ne suis pas habituée à tout cet espace, je n'en ai jamais eu autant. Du moins qui m'appartienne. Mon regard s'accroche au tien alors qu'en silence, je passe devant, accentuant nonchalamment ma démarche, histoire de semer un peu plus de folie dans tes désirs. Cette maison mérite d'être célébrée comme il le faut. La chambre se découvre, vaste, avec une vue incroyable. Cet endroit respire la paix et le repos, la trêve et je sais qu'on saura en profiter plus que de raison. Ton ordre résonne et mon sourire s'épanouit davantage. « Vraiment ? » Sourcil qui s'arque alors que mon dos s'expose toujours à tes prunelles. « Te voilà un peu autoritaire. » Et je ne suis pas femme de soumission tu le sais. Je me retourne, laissant, mes phalanges épouser les reliefs de ton torse, puis de ton abdomen. « C'est toi qui va t'allonger. »

C'est parce qu'on les a perdu qu'on veut désormais profiter de chaque instant, chaque clémence que la vie voudra bien nous offrir. Si trop longtemps, j'y ai renoncé par culpabilité, désormais je suis plus que prête à m'emparer de ce que la vie voudra bien me donner. Chaque parcelle de bonheur. Je ne veux pas nourrir de regrets, je ne veux plus porter de charge inutile, je veux seulement m'embarrasser de ta main dans la mienne, de nos projets communs et qu'importe le reste. On suivra notre logique, notre propre morale. Et si auparavant, j'aurais refusé qu'on s'offre le luxe du repos dans cet écrin, je l'accepte maintenant de bon gré. Parce que j'en ai toujours rêvé et que j'ai décidé de me l'autoriser. « Oui. » Je laisse mes océanes reposer contre tes sombres parce que que je n'ai pas eu à t'expliquer, tu as parfaitement compris. Nous sommes sur la même longueur d'ondes. « Des nerf? » Regard interrogateur qui se pose sur ton visage alors que j'ignore ce dont tu crois tu parles mais au ton de ta voix , cela a l'air d'être drôle. Encore gamins malgré les années.