Tu ne m'as rien dit sur l'endroit où nous nous rendions pour célébrer ce passage d'année. Evidemment, je t'ai suivi les yeux fermés parce que qu'importe l'endroit où nous serons, l'important c'est que je sois à tes côtés. J'ai tout de même misé sur une robe élégante ce soir, au cas où , sans trop en faire non plus, une robe bleue nuit simple et efficace qui laisse entrevoir la longueur de mes jambes et découvre mes épaules, recouvertes d'un perfecto. Le trajet se déroule avant qu'on s'arrête devant une grande et belle maison au bord de l'océan. Je trouve la résidence magnifique. « Wow c'est beau. Tu as loué cette maison pour la soirée ? » Je suis curieuse, évidemment, me demandant ce que tu me réserves simplement. La soirée pourra être mondaine ou bien plus simple, cela n'a pas la moindre importance à mes yeux puisque c'est avec toi que je vais la passer. Posant mes lèvres sur les tiennes, je viens t'embrasser quelques instants avant de sortir de la voiture et de glisser ma main dans la tienne. « Je te suis. » Au bout du monde tant que nos phalanges seront liées.

Mon regard t'interroge silencieusement tout en sachant pertinemment que tu ne m'en diras pas plus pour l'instant. La maison semble grande, luxueuse, presque irréelle pour notre monde. Un cocon dans lequel on aimera sans doute s'abriter pour la soirée. Je te suis sur le chemin de la bâtisse, contemplant avec ravissement les divers aménagements de l'endroit, c'est parfait. Comme une sorte de paradis. M'arrêtant sur tes pas lorsque nous arrivons devant la porte. Je souris à tes mots avant de laisser mes lèvres cueillir avec tendresse la tiédeur de ton front. « Moi aussi, je suis une autre femme grâce à toi. » Parvenue à apprivoiser mes facettes plus claires tout en ayant eu le courage d'explorer les plus sombres, tu m'avais permis de me révéler, suffisamment pour que je sache que ta présence resterait à mes côtés et que la mienne ne te quitterait pas également, quoi qu'il puisse se passer. Ouvrant davantage mes yeux lorsque je remarque le porte-clé, un doute commence à s'insinuer en moi sur le côté éphémère de la location sans que je puisse en être certaine. La porte s'ouvre et un peu intimidée j'entre dans la maison. « Bon sang, c'est immense. » Ma tête se relève machinalement vers le plafond et les détails de la décoration qui sont à la fois cosy et simples, une énergie dans laquelle on se sent bien immédiatement. « Tu me fais visiter ? » Sourire aguicheur alors que mes mains viennent se poser sur tes épaules. Parti comme c'est, je ne sais pas si on aura le temps de terminer, mais tant pis.

Rire qui s'éprend en écho du tien. Tandis que mes mains reposent sur tes épaules, je sens les tiennes se frayer un chemin sur l'ossature de mes hanches. « Un toit, des murs une porte, franchement c'est déjà pas mal. » Puisqu'à l'heure actuelle, je n'ai rien de tout ça. Seulement la voûte céleste pour accueillir mes nuits et parfois le Sidh lorsque le temps est frais comme en ce moment. Depuis que je suis partie de l'appartement que je possédais avec Devon, je n'ai jamais pris le temps de chercher un autre refuge. Depuis le meurtre de ma famille, je suis habituée à évoluer sans toit sur la tête. Et ici, c'est pour moi un abri éphémère, mais parfait pour la soirée. Mordant ma lèvre lorsque tu viens me hisser contre le mur, je laisse mes billes s'arrimer à tes ambrées, suffisamment pour ressentir la pulsion lancinante dans mon bas ventre, mon sang se réchauffer. Les choses sont si simples entre nous, qu'on se plaît parfois à l'oublier. Il y a cette évidence qui se suspend entre nous, nous ne pourrons pas atteindre après pourtant des mois de patience, mais chaque chose sait arriver au bon moment.