Samedi. Je regarde l'heure qui il indique dix heures tapante. J'ai encore dormi comme une grosse larve avec ces antidouleurs. J'ai déjà essayé pas mal de plantes ou des huiles essentielles mais cette douleur est bien trop grande est persistante. Sheyenne m'avait déjà proposé quelque chose de plus.. fort, en terme de plante mais même si c'est vachement tentant, j'hésite quand même. Le canabis est reputé pour relaxer et calmer la douleur mais honnêtement, je ne sais pas combien de grammes il me faudrait pour soulager cette blessure qui me prend la tête un peu plus chaque jour. Bon, au moins, je sais me tenir debout maintenant, ce qui m'a permis de commencer ma rééducation et de pouvoir utiliser plus mes baiquilles et moins la chaise roulante. Très fatiguant, ce pendant. Et en ce moment, je suis exténuée. Pas à bout de force mais presque. À fleur de peau. La moindre contrariété me fait rentrer dans une passe colérique. Généralement mais colères passent seules au bout de dix minutes mais ça aussi, ça fatigue.. ces sauts d'humeur intempestifs. Cest surtout mes cousins, le personnel du Manoir Patterson et Liam que que plein bien qu'ils savent me calmer, plus ou moins. Chacun à leur façon. Quoi que, dernièrement, Wesley a reçu un verre en pleine figure parce qu'il était rentré plus tard qu'il ne me l'avait dit. La seule fois où il a dû élever le ton et être menaçant envers ma personne pour me déstabiliser un tant soit peu et me faire redescendre. Sur cette terre, il n'y que mon frère, Baker et mon cousin, Wesley qui arrivent à me canaliser et dompter mon caractère colérique et destructeur. Parce que oui, même si je l'enfuis au plus profond de mon être, ce côté sombre existe. Je peux remercier Tom. Je secoue la tête de droite à gauche pour virer cette pensée de la tête. De celui qui a réussi à me briser et de mettre mon cœur en morceaux. Celui qui a failli me tuer à coups de couteau et violée. Celui que j'ai du abattre à mon tour pour ma propre survie. Je ferme les yeux et je respire une bonne fois, santant l'air plus froid de l'automne en bord de mer qui entre dans mes poumons. Il est dix heures et trente minutes et je suis toujours là dans le fauteuil balancoir, sirotant le thé à la camomille que Liam venait de me préparer avant de partir faire une activité avec Jordan. Ce qui me laisse donc tout l'espace du Manoir à moi toute seule. Le personnel étant bien trop occupé à organiser les préparations pour la soirée d'halloween que Wesley a décidé de faire pour les garçons et les invités triés sur le volé, bien entendu.

La sonnette retentie, tout à coup, me faisant sursauter. Je souffle. J'ai vraiment pas envie de bouger mais tout le monde à autre chose à faire pour aller voir qui se trouve derrière la porte. Oh god, je vais devoir bouger les fesses. Je laisse tomber la tête en arrière, sur le dossier, soufflant de désespoir encore une fois. Non mais qui ose venir me faire ch.. à cette heure ci, sérieusement ? Je me lève tant bien que mal alors que la sonnette retentit une seconde fois. J'hallucine, aucune patience en plus. Je lève les yeux au ciel avant de me diriger vers la porte. C'est bon, j'arrive ! pas sûre que la personne m'ait entendu à cette distance mais tant pis. J'arrive enfin à cette satanée porte et l'ouvre sans restrictions, aucune. Je devrais faire plus attention à qui j'ouvre la porte mais honnêtement, dans ce Manoir, c'est le seul lieu où je me sens entièrement en sécurité. Il ne m'a pas fallu trente secondes pour réaliser quo se trouve devant moi. J'écarquie légèrement les yeux, marquant la surprise qui se lit sur mon visage. Willy ? Mais qu'est ce que tu fais là ? et comment tu as su que je vivais ici pour le moment ? Bon okey, c'est un agent du FBI, j'avoue. Il peut retrouver qui il veut. Mais la question est... qu'est ce qu'il fout ici ?? Ca fait genre bientôt deux ans que je ne l'ai plus vu. Après l'incident à la frontière canadienne et ses quelques visites à l'hôpital pour prendre de mes nouvelles, entre autre. Erza n'a rien, au moins ? Je me dis que ça peut être que elle, la raison de sa présence..  étant son frère et qu'il me connaît, ce serait logique qu'il me prévienne lui-même si mon amie avait eu in souci. Parce que si c'est pas pour elle, je vois vraiment pas pourquoi il serait face à moi en cet instant présent. C'est certainement pas pour prendre de mes nouvelles non plus, je connais le loustic. À moins que ce serait... non impossible, c'est Baker qui a mon dossier. Je me retrouve dans une impasse là.

@William Bennett

Je me retrouve face à William Bennett que je n'avais vu depuis des lustres. Je suis vraiment surprise de sa visite et c'est donc naturellement que je me demande si mon amie Erza va bien, sinon pourquoi il se serait déplacé jusqu'au manoir ? Comme d'habitude, j'ai la tête envahie de questions. Elle se repose jamais, c'est fatiguant. Je peux même me réveiller à quatre heures du matin pour ne plus savoir me rendormir tellement que ça cogite là dedans. Désespérante. Il me rassure en me disant que mon amie va bien, je souris. Je m'adosse alors contre l'encadrement de la porte d'entrée, sourire aux lèvres. Le laissant débiter toutes ces conneries. Je finis par lever les yeux au ciel, comme à mon habitude quand une chose, un évènement ou même une personne m'exaspère. Je colle la tête contre l'encadrement, la tournant légèrement vers lui. Plantant mon regard dans le sien et croisant les bras. Erza est une amie. finis-je par pourvoir en placer une. Pas de bol pour toi, apparemment, vu ton étonnement ressenti alors que j'avais prononcé son prénom plus tôt. J'éclate de rire. Non mais ? On dirait que tu te forces à croire à cela toi-même. Ma grand-mère, hein ? Mes parents, ok, cela aurait pu peut-être passé mais mon prof de bio et ma grand-mère alors là.. chapeau ! Aaaah William, toujours aussi spontané. Je me reprends tant bien que mal après m'être racler plusieurs fois la gorge. Ah, je prends, par contre. lui dis-je alors en lui arrachant l'assiette de cookies des mains. Non mais qui résisterait à ça, franchement ?

Je m'écarte alors de l'encadrement, déposant les cookies sur la table en marbre qui trône dans l'entrée avant de reprendre mes béquilles. En espèrent que les chiens ne les mangent pas avant qu'elle ne puisse avoir le temps d'en gouter un. Ils ont l'air délicieux en plus. Je t'en prie. Mais avant toute chose, évite de me mentir même s'il faudrait être con pour croire à tout ça et que c'est plus gros que le nez au milieu du visage. Clin d'œil avant de le laisser passer. Je sais pas trop quoi penser de sa présence ici. J'arrive pas à me convaincre que c'est pour prendre de mes nouvelles. Qu'il garde un œil sur les dossiers qu'il a traité, certes. Imaginons. Mais il sait, depuis, que je suis en vie et que ça va. Alors pourquoi, il pend la peine de venir me voir ? J'ai jamais réussi à le cerner. Tout comme le Bennett n'a jamais réussi à me cerner également. "Inapprochable". Voilà le mot qu'il m'avait dit avant de quitter ma chambre d'hôpital ce mois de février 2019. C'est vrai que j'ai toujours été protégé par mes parents, mes frères et sœur et ont toujours out mis en place pour que jamais, une personne puisse m'approcher de près et pouvoir me percer à jour. Et il faut encore que je le permette. Je nous emmène au petit salon, demandant à Lydia de nous apporter du thé. Je l'invite à s'installer. Alors, que me vaut le plaisir de ta présence ? Mettons carte sur table. Et le plaisir de sa présence ? Non des yeux, surtout. Parce que l'Agent Bennett, il faudrait vraiment ne pas être honnête envers soi-même pour dire qu'il n'est pas agréable pour les yeux.