quand elle te dit, je veux y aller en douceur et éviter de précipiter les choses, c'est peut-être pas ce qu'elle imaginait. toi, tu trouves rien de mieux qu'un accident, elle a passé presque tout son temps ici depuis. y'a mieux comme méthode pour faire les choses bien et tranquillement. mais dans un sens, ça te prouve au moins quelque chose, tu dois compter pour elle, peut-être plus que tu ne le penses, si elle est restée ici, à attendre que tes yeux s'ouvrent. tu n'as vraiment pas le droit de faire le con avec elle, ça, jamais. déjà, parce qu'elle est trop bien pour toi, ça c'est une évidence. mais surtout, tu veux vraiment que ça fonctionne. c'est peut-être pas le meilleur moment pour penser à ça, mais ça reste tout de même dans ta tête. après ses quelques mots et le départ du chirurgien et de l'infirmière, elle revient dans la pièce. tes yeux ne peuvent pas la quitter, ton esprit ne peut s'empêcher de penser à elle. tu commences vraiment à fondre et tu ne t'en rends même pas compte pour le moment. "les autres ?" car tu te demandes qui est venu te voir, durant ton sommeil. "tu as eu l'occasion de parler avec jake un peu ?" qui doit vraiment s'en vouloir, le connaissant, surtout après votre dernière discussion. tu la laisses t'attraper la main, bien trop agréable pour dire non. "alors... je vais rester ici pendant un petit moment mais je vais bien. il va repasser un peu plus tard pour des analyses."

"les autres ?" je fais oui en lui souriant ; "Tu as des amis, tu sais ?" ça fait très peu de temps qu'il est là mais il a réussi à bien s'entourer, mine de rien, et je suis contente de le savoir. Peu de temps qu'il est là mais avec déjà un bon cercle. L'aide de Jake, probablement, et son charisme naturel, surtout. "tu as eu l'occasion de parler avec jake un peu ?" je me pince les lèvres, hochant la tête, "Oui un peu, il a géré ça de côté, je sais pas s'il a bien vécu vraiment.." qui le vivrait bien, en même temps ? Ca a été un poids pour tous, parce que ça nous met face à notre peur la plus grande ; la mort peut survenir n'importe quand. Celle d'un proche aussi. "alors... je vais rester ici pendant un petit moment mais je vais bien. il va repasser un peu plus tard pour des analyses." mon sourire devient plus grand ; "Tu vas bien, c'est tout ce que j'entends." tout ce que j'ai envie de retenir, ça me suffit. Je passe ma main dans ses cheveux tendrement, le regardant. "C'est pas exactement comme ça que j'imaginais nos premiers rendez-vous mais je peux faire avec." je regarde la pièce, je peux complètement faire avec même. C'est l'humain qui importe, pas l'endroit. "Tu as envie de quelque chose ?" n'importe quoi pour te faire plaisir.

 

c'est vrai, elle a raison. des amis, ce n'est pas vraiment ce qu'il te manque, mais pourtant, ça reste étonnant, sans trop savoir pourquoi. juste parce que tu te demandes qui est venu te voir. levi qui doit avoir envie de te tuer pour être aussi con. haley également, proche de ça, qui doit se faire un sang d'encre, ce qui n'est pas bon pour sa grossesse. "c'est juste que... je sais pas, j'ai pas l'habitude. d'avoir des proches. enfin... des gens qui s'inquiètent pour moi, alors que je suis ici depuis si peu de temps." mais c'est parce qu'au fond, t'es vraiment quelqu'un de bien, t'as juste du mal à t'en rendre compte. et il y a ton frère. tu ne sais pas comment il réagit à tout ça, même si tu te doute bien que ce n'est pas un plaisir pour lui. tu le connais, il doit s'en vouloir, sûrement un peu trop. "j'imagine que non... je m'en veux tellement de notre dernière conversation." des mots que tu n'aurais pas du laisser échapper de ta bouche, c'est certain. mais tu ne peux pas revenir en arrière, tu dois faire en sorte qu'il te pardonne. et qu'il se pardonne lui-même, au passage. un sourire qui s'affiche, quand elle passe sa main dans tes cheveux. c'est agréable, ça te donne encore plus l'impression d'être bien vivant. "c'est vrai qu'il y a mieux comme ambiance. désolé de t'infliger ça." tu ne sais pas pendant combien de temps tu vas continuer à t'excuser, mais tu ne peux pas faire autrement. "juste de t'avoir pret de moi, c'est tout ce que je veux sofia." et tu n'as besoin de rien d'autre. vraiment rien d'autre.

"c'est juste que... je sais pas, j'ai pas l'habitude. d'avoir des proches. enfin... des gens qui s'inquiètent pour moi, alors que je suis ici depuis si peu de temps." je fais oui de la tête. J'ai l'impression que sa situation familiale n'est pas facile, de ce que je comprends, de ce qu'il a laissé sous entendre, alors j'imagine que d'avoir autant de personnes autour de lui, ça doit lui faire tout drôle. C'est une bonne chose, quelque part, ça veut dire qu'il est attachant, que les gens tiennent à lui pour ce qu'il est réellement, et pas parce que leur sang est relié. "j'imagine que non... je m'en veux tellement de notre dernière conversation." je me pince la lèvre ; "Il s'est passé quoi ? Vous vous êtes disputé ?" je vois que ça, pour qu'il s'en veuille. "c'est vrai qu'il y a mieux comme ambiance. désolé de t'infliger ça." je souris et secoue la tête ; "ça aurait pu être pire comme ambiance, je suis contente que ce soit ça." toi dans quatre blanches de bois, moi vêtue de noir, par exemple.  "juste de t'avoir pret de moi, c'est tout ce que je veux sofia." ma tête fait oui ; "Je compte pas partir." rigole un peu ; "Enfin jusqu'à la fin des visites quoi..." parce que à un moment, on va me faire partir, mais d'ici là, je ne bouge pas.

une dispute oui, c'est le cas de le dire. mais tu ne sais pas vraiment si c'est le bon moment pour en parler. enfin... surtout de lui dire, le sujet de la dispute. tu trouves ça idiot, de t'être engueulé avec lui pour si peu, simplement car tu as décidé de prendre un chemin légèrement différent du sien. "je l'ai frappé sofia... c'était idiot, vraiment idiot. je m'en veux parce que j'aurais jamais du faire ça." mais c'est fait et c'est impossible de revenir en arrière. tu te sens tout aussi fautif que lui, mais dans l'histoire, c'est toi le plus con des deux. d'avoir pris la voiture, après tout ça. mais tu dois faire en sorte d'arranger les choses maintenant, c'est le mieux que tu peux faire. et elle a raison, la situation pourrait être bien pire. ne jamais te réveiller, impossible pour toi de réparer tes erreurs. mais surtout ne plus avoir la chance de la revoir. rien que d'y penser, ça te fait mal. "qu'est-ce que j'ai pu faire pour mériter toute cette attention de ta part ?" tout en souriant, rire qui sort et qui te fait légèrement souffrir, à cause de tes blessures. grimace sur ton visage qui en témoigne. ta main passe le long de son bras, jusqu'à attraper la sienne. "j'en demande pas plus. juste de t'avoir avec moi encore un moment."