of running back to you  ★ ─ w/ @Maxine Edwards

c'est effrayant, t'as pas besoin de voir leur visage pour deviner qu'ils sont tiraillés entre la surprise, l'incrédulité et surtout l'attente. ça t'arrivait de lui donner des surnoms comme ça, provoquant l'hilarité et le malaise à chaque fois, frôler du bout des doigts une réalité insoupçonnée. la plupart du temps elle réagissait pas, ou alors t'évitais de justesse le premier objet à sa portée qu'elle pouvait te lancer. perpétuel jeu où le malsain prenait le dessus. et tu sais pas c'est quoi le pire entre son absence de réaction, ou le silence qui règne derrière toi. faut croire que c'est comme les oiseaux, ils ont senti le danger et ils bougent plus pour ne pas finir entre les griffes de max la menace des bacs à sable. ça s'agite dans ta petite tête trop étroite pour parvenir à y déceler sa détresse. l'apparition des légers sillons sur sa joue quand elle se décide à te faire face. à chaque fois ça fait mal, c'est l'une des pires douleurs, mais pourquoi tu t'obstines à continuer comme ça ryung ? incapable de détourner le regard, lèvres pincées à l'extrême pour entraver le flot de stupidité qui pourrait menacer de s'écouler d'une seconde à l'autre. elle est pas si loin que ça, si seulement t'avais le courage. t'es qu'un faible au fond. les gars. tu t'éclaircis la voix, baisse la tête quelques secondes sur tes chaussures quand tes pieds s'agitent, à basculer d'un appui à l'autre avant de lever les yeux au ciel, attente de la grâce divine qui pourra te protéger pour la suite des évènements. j'veux vous présenter-- tu te décides enfin, cerveau qui reprend le contrôle sur le corps imperceptiblement tremblant, t'avancer dans sa direction. soupir silencieux qui filtre les lèvres desquelles est tombée la pauvre cigarette pliée par la mâchoire contractée. t'oses, le pouce qui vient balayer la pommette pour en chasser la larme et puis la poigne qui s'affirme autour de sa taille, à la ramener contre toi avant de te tourner vers le groupe. max, ma copine. si c'est encore le cas.

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les extrêmes, désastre naturel qui pourrait décider de lui-même de s'arrêter, s'assagir quelques instants pour laisser filtrer de rares rayons sur les paysages déjà ravagés. t'as ce stupide pouvoir, trop puissant et que tu mérites pas. marionnettiste hors pair qui est une nouvelle fois parvenu à emmêler les fils de sa poupée favorite. et juste comme ça, tu te décides à lâcher du leste, l'autoriser à exister autrement que par tes manigances jamais plaisantes. myocarde qui tourne au ralenti, à moins que tu ne parviennes simplement plus à en ressentir les pulsations à cause de l'annonce qui était parvenue à s'immiscer en dehors de tes lèvres. vérité quand c'est leurs yeux qui te scrutent à la recherche de la faille, de ton rire qui viendra briser le mensonge ou encore le poing de maxine qui viendra s'écraser dans tes côtes pour mettre un terme à la comédie. pourtant il n'en est rien, tu restes impassible sans chercher à sonder leur réaction, seulement la tête qui se penche légèrement pour l'observer elle. t'as vu max, il l'a fait, pas de la manière du prince charmant, ni même du boyfriend material, mais il a sauté le pas. l'insulte qui semble résonner dans le stade vide, réflexe instantanément stoppé par la main qui t'agrippe. ça va. murmure perdu quand tu te défais de la prise, toujours la même allure affirmée dans les pas, à balader ton regard un peu partout. indifférence à saisir ta boisson puis celle intacte de maxine, gorgée brûlante qui manque de t'arracher à ton tour une larmichette, mais tu peux pas montrer la moindre faiblesse maintenant. grande figure qui semble hésiter, à revenir sur tes pas, faire demi tour, petit cinéma pour augmenter la tension avant de finalement t'arrêter devant adrian. salope. tu répètes machinalement en faisant la moue, poids réparti sur la jambe sur laquelle tu prends appui. c'est fou, parce que j'crois que j'ai appelé ta mère comme ça une fois, elle en redemandait. très charmante madame jones d'ailleurs, une femme respectable, sauf quand la nuit tombait. les phalanges qui viennent le pousser légèrement pour l'inviter à s'assoir de nouveau, mâchoire serrée quand tu baisses les yeux sur lui. t'es tout blanc adrian, t'as besoin de sucre ? couvercle de ton café que tu fais sauter avec ton pouce, contenant que tu déverses sur sa tête lentement, quitte à éclabousser tes chaussures, c'est pas le plus important. salope il a dit, t'as entendu max ? salope. réitération tant t'y crois pas, gobelet que tu jettes à ses pieds avant de contempler le résultat, masse qui se tourne vers le reste du groupe. y'a d'autres avis sur la question ? oui ? non ? peut-être ? parce qu'il te reste encore une boisson là.

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c'est ça qu'est hyper chiant, ça coûte la peau du cul pour un peu de café et du sucre dedans, alors que y a trois fois rien. t'as à peine relever la main que c'est à peine quelques gouttes qui sont au fond. tu pourrais aller taper un scandale et retourner là-bas, parce que là ton adrian chéri, il a juste eu un petit shampoing gratuit. t'as même pas de quoi le rincer ou lui faire un masque, quel genre d'ami t'es ? ah non, c'est vrai, lui il en a jamais été un. inexplicablement attiré par maxine dès le premier jour de cours, lui qui venait de débarquer de tu sais plus quel trou perdu du nord. tu sais pas comment ils font les gars là-bas, mais ici on insulte par la copine tout juste assumée du caïd de la classe. il a jamais vu west side story ? tu dérapes un peu là, à t'en prendre à ceux qui étaient sûrement les plus sincères, bon dans le lot certains avaient aussi dépasser les limites, mais comment en vouloir de baver sur max, c'est du pain béni pour ces pauvres êtres sans le moindre espoir de taper dans le haut de gamme comme elle. l'attention prête à se reporter sur l'autre, mais tu t'arrêtes, iris qui viennent rencontrer les siennes et le baiser volé auquel tu réponds à peine quand la voix s'élève de nouveau. attends maxi-chou, il allait dire quelque chose, on coupe pas comme ça la parole. doigts qui se glissent sous son menton, à max hein, pas adrian, pour le relever et écraser les lippes sur les siennes avant de venir t'assoir sur le siège libre à côté. messes basses qui font rage, fanny qui elle semble avoir perdu tout espoir en la vie à en juger par son regard vide à fixer le néant. tu disais quoi déjà ? le coude qui se pose lourdement sur l'épaule imbibée de café, légère grimace qui déforme les traits, tu sais que ta peau va coller encore jusqu'à rentrer chez toi. calme qui reprend le dessus. ah. t'as eu peur de max ? j'comprends. le rire qui filtre les lèvres quand tu poses la boisson, quête de ton paquet pour réellement allumer du bout des lèvres le calumet de la paix. ha-ha. et juste pour mettre les choses au clair, j'la ramène, j'lamène au bal aussi. nuage de fumée qui te brûle les yeux à lui recracher sur le visage. tu l'as dans le cul adrian. à défaut de pouvoir la mettre ailleurs.

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vous êtes que des gosses encore, à vingt-deux ans on a conscience de rien, encore moins quand on est dans un monde comme le vôtre. tu sais pas grand chose sur adrian, juste que c'est le mec effacé depuis le début mais qui insiste pour vous suivre, feinter une amitié et une admiration sans limite juste pour espérer se glisser dans les draps de max quand t'as le dos tourné. sauf que c'est ton parfum qui les hante maintenant, tes affaires encore plus présente qu'avant. et sous le tissu c'est les marques de ta passion qu'elle porte, il le savait pas, mais il était perdant avant même d'entrer dans la course. accoudoir qui t'échappe et la perfidie qui reprend de plus belle, mais c'est pas lui que tu regardes, tentative de capter son attention pour faire redescendre la pression. ça peut pas fonctionner quand vous êtes les deux sous tension, il en faut toujours un pour raisonner l'autre. chienne-- tu l'as jamais autant entendu parler, c'est vraiment dingue comme la jalousie délie les langues, et directement tu te lèves, sur le point d'y mettre un terme, t'as pas envie qu'il vous sorte tous les synonymes. ça part bien trop vite, sans que t'es le temps de t'interposer. mais la réaction est tout aussi immédiate, à tendre les mains pour t'emparer du col. tu peux en attester, le sol des gradins il est dur, il rape même la peau s'y on s'y jette avec force et qu'on atterrit dessus de tout son poids. mais t'en as rien à faire, pas plus que des cris de surprise qui fusent derrière. enfin on va plutôt dire fausse surprise, parce qu'ils devaient tous le voir venir, la patience qui s'amenuisait au fil des échanges et surtout des affronts qu'il faisait. on touche pas à max. c'était la première règle, la plus simple à retenir, celle que tu répétais inlassablement pour qu'ils le comprennent tous. à défait que ça rentre dans son esprit, c'est dans sa tête que tu vas appliquer la leçon, c'est plus la bouche qui articule, mais les poings qui assènent les coups durs. t'es mort, t'es mort, t'es mort, t'es vraiment mort. et s'il le fallait tu le réanimerait pour le tuer de nouveau.

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ça peut te coûter bien trop cher pour les quelques mots prononcés, prendre des proportions que tu ne serais plus en mesure de gérer. élève studieux et modèle que l'on reconnait, mais qu'en sera-t-il quand tu seras pris avec les phalanges abimées ? la scène du crime avec les cadavres de starbucks et surtout les témoins. non. ils sont avec eux vous, ça peut pas être autrement, ils sont là depuis le début, trois ans à comprendre votre dynamique des plus étranges. ils avaient été les premiers à émettre les hypothèses. et tu sais qu'ils comprennent, parce qu'ils s'y opposeront pas, pas maintenant que t'as avoué devant eux la vérité. et la voix de max qui vient s'ajouter aux bruits de la rage. t'as envie de la repousser, cherche à l'éviter pour ne pas avoir un geste malheureux, mais tu peux pas cesser à présent. laisse moi ! pas un regard, concentré sur le désir de l'annihiler, rendre son existence éphémère quand il était parvenu à commettre l'irréparable. énième salve qui s'arrête net, crainte de l'abîmer elle. regard hagard à le voir s'éloigner, pulsion dans les muscles à s'élancer après lui, leur hurler de le laisser quand t'en avais pas fini. parait que faut briser le contact visuel pour apaiser la rage, mais t'as encore la frénésie dans les poings, seulement plus que l'air pour manifester ta colère. t'as même pas l'air contrarié, t'es ailleurs, à la suivre par obligation, te laisser entrainer quand tu manques pas de te retourner pour guetter ce qu'il se passe là-bas, amère goût d'échec. pourquoi t'as fait ça ? respiration pantelante à avancer encore plus loin sur la pelouse, crâne malmené quand les tempes n'ont de cesse de tambouriner. il mérite, il mérite pire que ça. parce que c'était injuste, elle avait rien fait max dans cette histoire. j'vais y retourner max, tu le sais, j'vais le finir, j'peux pas faire autrement. t'aurais l'air de quoi autrement ? à le laisser repartir comme si de rien n'était, sauf que non, ça fonctionne pas comme ça. tu peux simplement pas le tolérer, pas quand il avait osé s'en prendre une fois de trop à elle. lâche moi, max, lâche moi. ton bras qui s'agite à vouloir faire machine arrière quand tu les vois qui le bougent déjà ailleurs.

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