Orson s’assit sur le canapé, s’affalant contre le dossier comme un sportif après l’effort. Du coin de l’œil, il suivit la nudité de Dolly s’écarter, ne détournant le regard que pour attraper les vêtements que leur bestialité avait envoyé tout autour d’eux. Il remercia Dolly lorsqu’elle lui apporta à boire, « personnellement, ça m’a ouvert l’appétit. Et toi ? Tu veux qu’on goute ton tiramisu ? » lui demanda Orson sans s’apercevoir qu’il s’était mis à la tutoyer, comme si leur coït avait réussi à briser certaines barrières entre eux. Des barrières arbitraires, parce qu’Orson avait continué de la vouvoyer jusque-là par réflexe alors que de jours en jours, cette distance des premiers jours entre eux s’était estompée.

Machinalement, le musicien passa la main sur la poche de son jean, réflexe de l’époque où il était encore fumeur ; il aurait bien « besoin » d’une clope à cet instant précis. Après avoir débarrassé le reste de leur repas et apporté ce dont ils auraient besoin pour le dessert, l’homme prit place à table. Impatient, presque affamé alors que plus tôt, son ventre semblait prêt d’exploser. « J’espère qu’on finira par se trouver un film qu’on pourra regarder jusqu’à la fin » dit-il sourire aux lèvres pour Dolly lorsqu’elle le rejoint.