la conversation démarre alors sur les prouesses maternelles d'orson,
il en était fier, ça se voyait, ça se sentait surtout,
il était ravi, complètement dépendant de son amour à elle,
et dolly aurait aimé dire la même chose mais... c'était loin d'être le cas.
elle était bien contente qu'il ne lui renvoie pas la balle, ça lui évitait encore des moments de gêne.
son mari mort, son beau-père mort, son père l'inconnu et sa mère le déchet.
il ne restait que snow white, la femme, que dit-elle, la déesse de son coeur,
celle qui portait en elle tous les secrets suspicieux de dolly,
qui ne jurait que par elle et l'inverse était vrai.
elle ne l'avait pas vu depuis longtemps, et ça lui brisait le coeur de s'imaginer sans elle au quotidien.
au moins, elle avait ava.

elle a l'air d'être une femme formidable, votre mère.
vous avez une chance inouïe. peut-être que si elle l'avait aimé, la sienne,
dolly ne serait pas comme ça.

les mots ne s'arrêtent pas et ils échangent pendant une bonne partie du dîner,
le repas est divin, les papilles sont en train d'exploser en mille plaisirs,
et dolly finit son assiette sans en laisser une miette.
il parle du tiramisu et elle hoche la tête vivement.
je suis d'accord, je me suis resservie une deuxième fois et je crois que je n'aurais pas du.
qu'elle constate en tapotant son ventre.

pour ce soir, je vous promets, nous ne regarderons pas de films d'horreur,
je n'ai pas envie que vous fuyez de mon appartement quand vous entendrez le frigo craquer la nuit !
elle rit en souvenir de cette après-midi dans le cinéma,
puis dolly se dirige vers la télévision pour l'allumer.

quel est votre film préféré ?
un début de scream, cette phrase...

Orson se lève, s’étire. A peine debout, il ressent en lui les ravages d’un repas excessif. Il rejoint la partie salon, emmenant avec les lui les deux verres de vin. « Croyez-moi Dolly, ce soir je ne quitterais votre appartement pour rien au monde » , avec un baiser sur la joue de la jeune femme, avant de s’assoir dans le canapé. L’observant, il lui tend finalement pour l’attirer à côtés. « Le Cercle des Poètes Disparus » répondit-il au tac au tac. « Vous l’avez-vu ? C’est un film sur … un prof’ » ajouta le professeur de musique en se rendant compte à quel point son choix était cliché. Pourtant, c’était un véritable coup de cœur, capable de lui tirer des larmes à chaque visionnage. Oh Captain, my Captain. « Et Vous ? Est-ce l’un de ces films d’horreur ? » parce qu’il les mettait tous dans le même panier.

Toudoum. Il laissa la jeune femme naviguer sur Netflix, peu regardant sur le choix du film. De toute façon, n’importe quel autre genre à part l’horreur lui irait. Puis il attrapa un plaid qu’il mit sur eux deux, parce que même avec un canard à l’orange dans le ventre, le manque de chauffage se faisait sentir. Le musicien se lova contre sa belle, puis tendit le bras pour prendre une gorgée de vin. « Et donc on regarde quoi ? je n’ai pas suivi … » sûrement trop occupé à la regarder elle.

il était hors de question qu'il quitte cet appartement, de toute façon.
dolly l'aurait cloué au mur juste pour l'observer toute la nuit s'il décidait de prendre la poudre d'escampette,
mais il était à ses côtés, à embrasser sa joue et à caresser son derme de ses yeux,
elle revenait rapidement contre lui, le plaid sur eux, et dolly se lovait clairement dans ses bras,
utilisant sa chaleur corporelle comme radiateur humain et personnel.
elle rit quand il sortit le choix du film, elle aurait pu le deviner toute seule en réalité,
c'était un cliché qui lui allait extrêmement bien, il fallait dire.

oui je le connais, un film incroyable avec des répliques qui à l'heure actuelle sont cultissimes ! et elle sourit à pleine dent, en venant embrasser ses lèvres,
chastement pour l'instant.

elle faisait défiler le catalogue pour choisir un film, mais rien ne lui sautait aux yeux,
en réalité, elle voulait juste dévorer orson mais il fallait bien garder contenance, et jouer le jeu d'un début de soirée classique.
je crois que mon film favori, c'est romeo + juliet, de baz luhrmann, avec dicaprio et dane.
elle aimait tellement le texte, le visuel et l'ambiance qu'elle en avait même fait une affiche qui trônait au dessus de sa tête de lit.
une gravure en ferraille de l'affiche du film, juste le haut de leur corps.

elle finit par cliquer n'importe où,
sans se soucier réellement de ce qu'elle choisissait.
je crois que c'est le dernier jumanji, celui avec the rock. elle n'en avait entendu que du mal,
mais elle s'en foutait royalement.
une main vint se poser contre le torse d'orson,
qu'elle laissait glisser de haut en bas,
comme un réflexe qu'elle ne voulait pas du tout volontaire.
le tiramisu attendra.

« Ah oui je l’ai vu ce film. J’ai bien aimé » , même s’il était loin d’avoir adoré. « Mais ce n’est pas le genre de film que je vous voyais aimer ! » , peut-être parce qu’ils n’avaient pas vraiment parlé cinéma ensemble, qu’ils ne se connaissaient pas encore autant qu’ils le prétendaient. Le bras du musicien passa derrière la tête de Dolly, alors qu’il regarda, impassible, l’écran titre du film apparaître. « Je ne savais même pas qu’il y avait un « dernier » Jumanji. Je ne me rappelle que de celui avec Robin Williams … » , et Orson connaissait suffisamment bien la manie qu’avait Hollywood pour détruire ses remakes pour s’attendre à un film moyen.

De toute façon, il ne regarderait le film que d’un œil distrait, trop occupé à profiter de chaque instant qu’il serait amené à vivre aux côtés de Dolly. Orson colla sa tête contre celle de son amante, embrassant son front. A l’écran, testostérone et mauvaises blagues avaient déjà définit le ton des prochaines cent vingt minutes. « Honnêtement, je ne sais pas si ça ne fait pas plus peur que le film de la dernière fois … » dit-il en rigolant, sa main venant se poser contre la cuisse de Dolly.

le film commençait et... c'était mauvais.
vraiment mauvais.
les jeux de mots, les blagues, l'acting, rien n'allait, tout était bidon et pitoyable.
dolly ne comprenait même pas pourquoi elle avait décidé de le mettre,
même si la main sur sa cuisse lui rappelait incontestablement les raisons de ce choix.
ce film est d'un ennui...
et qu'est ce qu'on fait pour combler l'ennui ?
le sourire s'étire, aussi facilement que le bras derrière dolly.
elle lève le plaid d'une main habile et pivote carrément pour... se retrouver à califourchon sur orson.

je me fous de dwayne johnson... et elle se penche en avant pour accrocher les lèvres d'orson,
les mains qui défient sa nuque en remontant dans ses cheveux,
assise sur lui, elle sentait déjà que le froid quittait son corps pour être remplacé par autre chose.
pas assez bu pour faire une folie alcoolisée,
juste assez pour rester elle-même.
ses doigts se posent contre son torse et descend aussi vite qu'elle s'était installé,
pour lui retirer son haut, sans aucune vergogne.
orson était de ces hommes qu'on qualifierait de poilu,
mais dolly, elle avait un autre mot en tête : viril.
elle aimait la masculinité, la testostérone, aussi binaire que possible,
elle farfouillait de ses doigts fins et aux ongles parfaits sa peau du ventre pour remonter sur son torse.
vous êtes déjà dit à quel point vous êtes séduisant ?

et qu'aucune femme sur terre n'aurait désormais le droit de poser à nouveau le regard sur lui.
à part elle.
ça non, ça... il n'en saurait jamais rien.