Clary&Marso • J'ai pas la tête à faire la fête, plutôt à passer par la fenêtre.

J'ai pas la tête à faire la fête, mais plus à passer par la fenêtre. Comme spectateur de cette scène, comme un intru, je ne savais plus comment me comporter avec elle. D'un côté, l'envie de la prendre dans mes bras, de lui dire qu'ensemble on allait pouvoir aller de l'avant, surmonter tout ça, et de l'autre... De l'autre, la net impression que c'est terminé et qu'on ne pourra rien y faire. C'est dur à croire, c'est dur de passer à travers tout ça, moi qui n'avait jamais voulu faire confiance à qui que ça soit je me retrouvais le cul entre deux chaises, déçu d'elle, mais aussi de moi. J'aurais aimé que tout ça se passe autrement, peut-être que tout simplement, ce n'était pas notre moment, que le destin finira par nous remettre sur le même chemin, et que c'est à ce moment là que je découvrirais la paix, la vrai. J'en sais rien, depuis plusieurs semaines je ne comprends plus rien, je ne sais pas quoi faire, comment réagir, alors je le fais mal. Comme à mon habitude. Je fais de la merde, je fais n'importe quoi, je laisse mes pulsions prendre possession de moi, je m'autorise à ne plus rien contrôler en sachant très bien que ce n'est pas la solution, que ce n'est pas comme ça que je pourrais m'en sortir. Mais en soit, est-ce qu'au fond, j'ai envie de m'en sortir ? Est-ce que toute cette histoire ce n'était pas le coup de trop ? Celui qui me ferait plonger encore plus dans les ténèbres ? J'en sais rien, j'en sais foutrement rien putain. "J'avais surtout peur qu'il pleuve, que je perde le contrôle de la voiture sous la pluie et qu'on termine dans un ravin, parce que je savais pas que tu savais chanter." Comme un grand nombre d'autres choses que je ne savais pas sur elle à ce moment-là, comme son attirance pour les filles. Enfin, on a dit qu'on faisait comme si de rien était, que pour une fois, on allait oublier tout ce qui pouvait nous entourer, qu'on allait juste profiter de l'instant présent, la claque dans la gueule, on se la prendra demain, parce que si ça doit être la fin, autant faire ça bien, autant clôturer ça d'une belle façon, qu'on soit calme. Arrivé devant le kiosque, je regarde l'endroit, j'analyse, mais rapidement la main se la jeune femme vient attraper la mienne pour me tirer à l'intérieur. Doux contact que j'avais presque oublié, léger sourire qui se dessine sur mes lèvres. Sourire que je fais vite disparaitre, et puis quoi encore, elle va pas non plus voir que ça me plaît. Elle n'attend pas, non, une fois à l'intérieur, entouré de tous ces vieux vinyles, elle me dit d'approcher, comme si elle allait prendre les commandes. Je ne dis rien, enfin, pour le moment, et je ne réfléchis pas, pas maintenant, pas tout de suite, on profite là, tout simplement. Je me laisse aller, mains qui viennent se saisir de ces hanches, qui viennent la tirer doucement contre moi. "Par contre y'a pas de musique ?" Quej e lui demande, n'arrivant pas à retenir mon rire. Parce que ouais, ce genre de chose, je ne l'ai jamais faite, alors j'ai besoin d'être guidé pour le coup. Cette fois ci, c'est elle, qui prendra les commandes. Fait le pendant qu'il est encore temps, pendant que je te laisse le faire.

Feat @Clary Killbane

J'accepte cette danse qui sera surement la seule que j'accepterais de toute ma vie. Comme un dernier moment partagé à deux, le calme avant la tempête. La tendresse avant de reprendre chacun notre vie, de retourner à nos propres démons, de s'enfoncer une fois de plus dans la tristesse et dans la haine. Parce que je le savais, je savais que c'est ce qui allait se passer. Je savais bien qu'après ça, on allait retourner chacun dans notre coin. Je le savais que j'allais continuer de me remettre en question, de me demander ou j'ai merdé. Je n'étais pas la personne faite pour elle, et malgré toute la bonne volonté du monde, je ne pourrais pas lui offrir ce qu'elle désire. Peut-être un peu trop dans l'excès, vie qui ne lui conviendrait surement pas, elle qui m'avait demandé d'arrêté tout ça pour ensuite aller écarter les cuisses auprès d'une autre. J'y avais cru, honnêtement j'avais cru à cette histoire, j'avais même réussis, pour la première fois de ma vie, à me projeter à ces côtés. Abruti, va. C'était juste pas votre moment. Elle avait ces expériences à vivre, toi tes conneries à continuer, et c'est surement pour ça que ça n'a pas fonctionné. Je hoche la tête lorsqu'elle me dit que je ne lui ai pas laissé l'occasion de me faire découvrir son talent. Oui, elle a raison, parce que sur le moment je ne l'avais pas cru, j'avais cru à une blague, à une fille qui allait juste chanter comme une casserole. Mais à l'entendre, je m'étais trompé, et peut-être que je n'aurais plus l'occasion de découvrir cet aspect de sa personnalité. Qui sait ? Je n'ai pas besoin de répondre, pas besoin de dire quoi que ça soit. Le passé est maintenant derrière nous, on va devoir apprendre à vivre avec, apprendre à vivre avec ce gout d'inachevé, pour que peut-être un jour, nos deux âmes se retrouvent. Je préfère profiter de ce moment, de cet instant de calme en sa compagnie, de complicité. Mais elle aurait du s'en douter, elle aurait du le savoir que ce genre de chose ce n'était pas fait pour les mecs comme moi. Je ne peux m'empêcher de rigoler quand je réalise qu'il n'y a pas de musique, qu'on va devoir imaginer. Et si on imagine pas la même musique ? On risque de ne pas être accordé dans nos mouvements, non ? "Ah... On va faire sans alors..." Elle ne me laisse pas vraiment d'autres choix en soit. Mains posés sur ces hanches, la voilà qui râle encore parce que d'après elle, je suis trop raide, pas assez détendu. Voilà, faut toujours qu'elle trouve quelque chose à dire, c'est fou. "C'est toi, croit pas mais t'es intimidante des fois !" Je me retiens de rigoler une fois de plus, mais j'ai aucune envie de m'en prendre une. Alors, je viens la tirer un peu plus contre moi. Une main sur ces hanches, l'autre qui vient se placer derrière sa nuque, la collant limite à mon torse. Je veux, une dernière fois, sentir ce contact, pour qu'enfin on puisse se sentir apaisé. Je veux que pour une dernière fois, on se laisse aller, et moi, ce que je veux maintenant, c'est juste cette proximité avec elle. Je me moque bien de la danse, je veux juste l'avoir dans mes bras et me dire que tout ce qu'on a vécu, c'était beau.