et elle secoue la tête, pas d'accord avec tes mots, pas encline à accepter ce que tu pouvais être en train de dire. ça n'en était pas un c'était pas un rêve, tu pouvais pas dire ça quand ça avait été terriblement réel. c'était réel li. c'était fucking réel. j'ai eu envie d'être à toi et c'était réel comment est-ce que tu pouvais oser dire le contraire. et c'est triste pas vrai ? d'en être là, de pas réussir à se dépêtrer de tout ça. peut être que vous étiez coincés dans une impasse ou quelque chose du genre. peut être qu'il n'y aurait jamais vraiment de solution. qu'est-ce qu'elle en savait dans le fond ? tu veux sécher ? demande subitement, se redresse déjà. on peut aller chez toi, où tu veux ? j'te montrerais que c'était réel que ça l'est encore dans un certain sens même s'il était évident que ça ne resterait qu'entre vous. que ça pourrait jamais vraiment éclater dans la réalité.

Les rêves. C'est ce à quoi il s'accroche le gamin. Quand toute sa vie est déjà programmée et qu'il rêve alors de s'afficher au bras d'une fille qu'il n'a pas le droit d'aimer. Fini de l'enfant souriant et heureux de sa vie quand en réalité, elle danse simplement dans les iris étincelantes de la brune. Sur le moment c'était réel et maintenant, c'était quoi ? Il soupire le gosse, la tête baissé. Presque résigné à la laisser s'envoler. Pourtant, à sa demande, il se redresse comme une fleur arrosée en manque d'eau. « Ok. » Il n'y a pas d'hésitation dans sa réponse. Comme si elle avait lu ses pensées, à vouloir s'enfuir loin d'ici. Peut être qu'on les verrait, peut être que les rumeurs se lanceraient. Il s'en fiche, trouvera bien les mots d'excuses à lancer quand ça sera le moment. Pour le moment, il ne veut être qu'avec Sunhi. Rien qu'avec Sunhi. « Allons chez moi. Ma sœur doit peut être y être mais elle s'en fiche. » Vient glisser sa main contre la sienne. Comme une promesse qu'il se refuse à l'abandonner Quoi qu'il arrive.

et tu vois, elle essaie. de donner des solutions, de t'apaiser un peu. quitte le sol pour laisser ses doigts s'accrocher aux tiens, hoche la tête simplement à tes mots. le mur trop facile à escalader pour quitter les lieux sans soulever la moindre question, à courir jusqu'au coin de rue où vous étiez certains de ne plus être interpellés. l'estomac qui gronde, tire un sourire gênée quand elle fouille dans son sac pour récupérer le repas à peine touché. sandwich au beurre de cacahuète pour unique trouvaille quand on ne prenait jamais la peine de lui donner vraiment quoi que ce soit. tiens, t'as pas mangé non plus le coupe en deux, partage le peu d'un sourire. c'est pas si mauvais, on s'y habitue à récupérer ta main quand les pas guident jusqu'à l'arrêt de bus, à attendre quelques minutes avant de grimper se faufiler à l'intérieur. et c'est sa tête qu'elle pose sur ton épaule, décortique bout par bout les morceaux de pain les yeux perdus dans le vide. un secret pas vrai ? un trop beau secret.

En peu de temps, ils se retrouvent hors de l'établissement. Il sait que si son père l'apprend, il sera furieux. Gosse qui espère trouver refuge et aide auprès de sa sœur à ce moment là. Encore trop jeune pour mesurer les conséquences de ses actes. Sunhi partage un sandwich au beurre de cacahuète. Moitié en main, il suit la brune, ne touche pas à son maigre repas. Il observe la brune manger, la tête posée contre son épaule. Sa main libre glisse sur la cuisse de la princesse, l'autre lui tend le morceau intouché du sandwich. « Tiens, mange. Moi j'ai pas faim. Au pire, on pourra mieux manger à la maison. » Il soupire doucement, pose sa joue contre la tête de Sunhi. Il profite de ce moment pour humer son parfum, oublie les dangers qui l'attendent plus tard. Sûrement quand Ling cherchera des explications. Il soupire à nouveau, son pouce caresse doucement sa cuisse. « Tu le quitterais Sunhi ? Si on peut officialiser ça, tu le quitterais ? » Les rêves qui émerveillent le gosse.

et sûrement que tout était nocif dans cette histoire, à vouloir enfermer les actions pour éviter les répercussions quand tout finissait toujours par se savoir. est-ce qu'elle arriverait à faire face à la tempête imminente ? préfère chasser les pensées pour se concentrer sur le présent. et presque timidement, elle récupère la deuxième partie du sandwich, recommence le même manège quand elle pourrait s'habituer à ces instants. ceux où les gestes complices font leurs apparitions, gamine presque bercée par les caresses régulière sur sa cuisse. mh ? racle la gorge quand elle s'étouffe presque avec son repas. j'ai besoin de quitter personne, on est plus ensemble encore. comme trop souvent. relation désastreuse où les hurlements venaient prendre le dessus sur tout le reste. regarde à l'opposé plutôt que t'affronter, l'esprit qui navigue à mille à l'heure. puis c'est pas possible, tu sais qu'on peut pas. et que ce n'était pas prêt de changer.

« Sunhi... » Qu'il murmure tout contre elle. À vouloir la garder pour lui, la protéger. De lui serait plus exact. Il soupire légèrement, secoue son visage avant de sortir sa bouteille d'eau et de la tendre à la princesse. « Jusqu'à quand... ? » Qu'il souffle quand tout le lycée sait que ce couple n'a jamais tenu bien longtemps. Des mailles de laine mal tricotées qui se défont au moindre mouvement brusque. Il pince les lèvres, le cœur qui se serre, se brise. Le silence qui devient un peu pesant. « Et si on pouvait... ? » Parce que lui, c'est ce qu'il veut, ce qu'il aimerait. Peut être qu'il la désire plus qu'il ne veut bien l'admettre. Il observe le paysage puis se lève, prend la main de la brune et quitte le bus avant de marcher dans ce quartier qui respire le luxe. Arrive à la demeure et balance son sac dans l'entrée avant d'aller vers la cuisine. Il sort de quoi manger, de quoi boire et vient agripper la taille de la demoiselle, la collant contre lui. « J'ai plus envie que tu partes. J'ai envie qu'on reste là, toi et moi. Peut être s'enfuir loin d'ici. » Des rêves qui refusent de se concrétiser.

vous étiez pas nés sous les même étoiles et à partir de là, c'était pas fait pour marcher. ta famille qui avait sûrement trop d'exigences, des conditions qu'elle ne remplirait jamais. à quoi bon tenter de se battre dans le vide quand c'était le destin qui était contre vous ? jusqu'à la prochaine fois parce que ça avait toujours été comme ça, pas vrai ? le couple qui exaspère à changer son statut toutes les cinq minutes, incapable de s'entendre et pourtant toujours accroché à l'autre. à fournir du théâtre dans les couloirs du lycée en alternant entre les échanges passionnés et les insultes qui fusent. on peut ? retourne la question quand elle ne sait plus vraiment quelle réponse fournir, inspire lentement, les doigts accrochés aux tiens à se faire entrainer dans le quartier où elle n'avait pas sa place. oh, elle était loin des endroits chics de boston la poupée, loin de la villa dans laquelle toi tu logeais. et quand tes parents seront là, je serais chassée loin d'ici tente d'en rire quand elle était pourtant pas si loin de la vérité. la tête qu'elle pose contre ton torse, les doigts qui glissent dans ton dos à répétition. pense plus à ça li ce sera moins douloureux.

Aurait-elle pu faire pire ? Pire que de lui avouer qu'il y aurait une prochaine fois avec son Yukhei. Oui, Li n'était que le beau rêve, peut être la douceur dans sa vie. Elle blottie contre lui. Lui qui la câline à n'en plus jamais vouloir s'en détacher. Se retient très fort de lâcher un soupir quand il se rend compte qu'elle a sûrement raison. Et qu'elle abandonne beaucoup trop vite à son goût. Il s'écarte mollement, attrape la nourriture. « Reste autant que tu veux pour aujourd'hui. On va dans ma chambre, viens. » Peut être que finalement, ce n'est qu'un simple rêve. Un rêve dont il aura du mal à s'éveiller un jour.

à quoi est-ce que ça pouvait servir d'imaginer les milliers de scénarios qui n'auraient jamais lieu ? cerveau qui aimait sûrement trop accentuer les douleurs en donnant un espoir qui ne se concrétiserait pas, gamine qui préfère pousser au loin le tout, éviter les déceptions. et elle mordille sa lèvre, les pas traînants qui te suivent jusqu'à la chambre qui vous avez vu naître quelques jours auparavant. arrête d'être fâché parce que ça se voit sur ton visage, princesse qui peut lire sur tes traits la déception que ses réponses provoquent chez toi. même si je te choisissais, tu pourrais pas me choisir moi et c'était la raison pour laquelle tes questions n'avaient aucun sens. à vouloir la pousser dans ta direction quand dans la finalité, elle perdrait la totalité de ce qu'elle avait en ce moment.

Peut être qu'elle ne l'aime pas. Tout simplement. Et qu'il est un bon pigeon Li à se donner à elle, à subir la colère de Ling quand il ne répond pas au téléphone. Peut être qu'elle se doute de quelque chose. Elle n'a pas d'autre choix que de le croire, de croire qu'il n'y a qu'elle. Quand en fait il n'y a que Sunhi. À comprendre que tout ce qu'il ressent n'est sûrement qu'à sens unique. Et Li, il est gentil, il ne dit rien. Il subit c'est tout. Il s'installe sur son lit, dépose toute la nourriture sur la couverture et ouvre la fenêtre, vers laquelle il tourne légèrement son visage. « Ouais, t'as sans doute raison. » Le gosse qui doit cesser de vivre dans le mensonge et les rêves qui doivent être effacés. Sûrement que plus tard, c'est pas avec lui qu'elle fera sa vie. Elle est libre Sunhi. Fera un beau mariage avec un homme qu'elle aime. Et lui s'enfermera dans son bureau de PDG, à fuir cette femme qui n'est là que pour faire jolie et donner du prestige. À espérer que jamais ils n'auront d'enfant. Pour ne pas s'attacher à ce cauchemars dont il ne veut pas.