« Mais tu n'es pas seule. » Pourquoi elle ne veut pas le comprendre. Pourquoi elle s'entête à vouloir être seule contre le reste du monde quand lui, il lui a offert son aide. Il était loin, elle n'a pas voulu compter sur lui. Il soupire légèrement avant de sourire, haussant les épaules. « J'ai demandé des conseils. Donc, j'ai pris des cadeaux pour vous deux. Mais bon... Si tu n'en veux paaaaas... » Moqueur, persuadé qu'elle sera quand même contente. Il sourit doucement, caresse son menton alors qu'il n'arrive pas à cesser à la contempler. Ils finissent par retourner au salon. L'acteur qui a récupéré son verre et en boit une gorgée. La contemple sortir le repas du sachet. « La Chine c'est... la Chine. Je suis sorti quand je ne bossais pas. J'ai profité des amis que j'ai là bas. On a beaucoup bu mais on boit surtout quand on va au Japon. Et on chante aussi. » Il fronce les sourcils. « On chante parce qu'on est au karaoké. Et on est au karaoké parce qu'on est ivre. » Sourit. Ce sont de bons moments au fond. Il s'installe sur le canapé, prend les baguettes et attrape un sushi. « Mais il ne faut pas croire... Je travaille beaucoup. Trop même mais après je ne fais plus rien. Ce n'est pas vraiment constant. Et je suis souvent absent. » Pince les lèvres, coupable. Déjà qu'il abandonne ses sœurs. Voilà que maintenant, il abandonne Yiren.

❝ je sais, seongho. mais j'ai aussi besoin de me prouver que je peux la gérer seule. — parce qu'elle se doute que ta présence est éphémère. qu'un jour tu n'auras plus besoin d'elle, qu'un jour, tu auras fini de l'aider à récupérer sunhi. les mots de la dernière fois qui lui tournent encore dans la tête. la mine se rembrunit, pour une courte durée. et elle reste une jeune fille, yiren. intriguée par les cadeaux qu'il a bien pu leur faire. ❝ j'ai jamais dit ça ! — qu'elle proteste presque trop fort, avec une moue sur le visage. se dérobe pour mieux filer jusqu'au salon. tente de détendre l'atmosphère tout en déballant la nourriture et en l'écoutant raconter son séjour. ❝ il faut que je te fasse boire et que je t'emmène dans un karaoké pour t'entendre chanter, du coup ? — qu'elle demande avec un demi-sourire, avant de voler un sushi à son tour. ❝ la vie d'acteur, c'est... un peu comme une vie d’hôtesse de l'air. — qu'elle réfléchit à voix haute, avant de tourner les yeux vers lui. prend un nouveau sushi. ❝ une amie de ma mère était hôtesse de l'air. elle nous racontait souvent ses voyages. — qu'elle explique, tout en reprenant une gorgée de son verre. ❝ parfois on voyait son mari seul pendant quelques semaines, parce qu'elle faisait un long courrier. puis il pouvait profiter d'elle pendant longtemps, après. — elle hausse les épaules, s'affale dans son canapé, jambes qu'elle remonte contre elle. songeuse. ❝ à chacun son rythme, au fond. le tout c'est de s'assurer qu'il te convienne à toi. — et elle l'interroge, silencieusement, du regard.

Il n'a plus rien à répondre. Plus rien. Il n'est rien pour elle, n'a pas de conseil à lui donner. Ni à la forcer à quoi que ce soit. Un léger sourire alors qu'elle ne semble pas vouloir se détourner des cadeaux. Sacrée gamine qui reste excitée à l'idée d'être couverte de présents. Il fronce les sourcils, la regarde en biais. « N'y pense même pas ! Je ne chanterai pas et j'éviterai de boire avec toi. Tu en profiterais trop ! » Pas sérieux au fond. Il serait si heureux d'aller dans un karaoké avec elle. Parce qu'ils passeraient du temps ensemble. Et qu'il se rend compte que c'est ce qu'il veut. Il écoute ce qu'elle dit, pas certain que ce soit une bonne chose. « Ce n'est pas parce qu'il me convient que ça convient à tout le monde. » Et il en sait quelque chose. Bien que son couple ait duré quatre ans, ils ne se voyaient pas beaucoup. « S'engager dans une relation, c'est lui imposer sa vie. Tout le monde n'est pas capable de le supporter ça... Et je ne sais pas si j'aurai envie de lui imposer ma vie. Cette vie. Une vie où je suis absent et injoignable. Ce n'est pas réellement du soutien. » Peut être qu'au fond, il parle de ce qu'il vient de se passer cette semaine. Qu'il n'était pas là pour Yiren alors qu'elle semblait vivre une semaine compliquée. Seule. Et lui passait du bon temps loin.

elle n'a jamais fait ça. profiter d'une soirée à boire et chanter dans un karaoké. d'abord parce que c'est pas courant aux états unis. ensuite... parce qu'elle ne s'accorde que rarement le moindre loisir. ❝ je vois pas de quoi tu parles... — elle ronchonne, s'amuse, son verre qu'elle termine pour attraper la bouteille sur la table basse et le remplir de nouveau, entre deux sushis. la discussion prend une tournure plus sérieuse. et elle sait pas pourquoi, elle sent, ren, à travers les mots de seongho, qu'une part la vise sans doute indirectement. n'attend rien de trop. ❝ je vois. — c'est presque un souffle résigné. c'est pas comme si elle pouvait réellement modifier sa vision des choses. ❝ tant que ça te va, au fond, c'est le principal. — cette vie, il l'avait choisie. et peut-être qu'au fond, s'il la contactée la première fois, c'est justement pour combler ce vide laissé par un manque de relation sérieuse. yiren, on la prend puis on en dispose. elle garde un visage impassible, attrape un nouveau sushi. ❝ alors, ces cadeaux ? — qu'elle tente pour mieux détourner le sujet subtilement.

Il aime ça. Quand elle sourit. Quand elle rit. Quand elle feint d'être une adulte quand au fond, c'est une enfant qui a hâte d'ouvrir ses cadeaux. Il aime quand son visage est détendu, qu'elle rayonne. Parce qu'elle ne se rend pas compte qu'elle le ferait danser rien qu'en claquant des doigts. La distance, le manque de nouvelles durant cette semaine, à se remettre en question. Il regrette. De n'avoir rien fait, d'être trop sage. De craindre de tout foutre en l'air. Il a peur de briser cet éclat qui scintille dans les yeux de Yiren quand ils discutent. Il agite les baguettes, l'air songeur qui fait qu'il se perd un peu dans le vide. « C'est pas ce que-... » Elle le prend de court quand elle parle des cadeaux. Il redresse les épaules, la tête, pose les baguettes avant d'attraper un sac en nylon qu'il lui tend. Le thé y est, comme demandé. Mais aussi un foulard en soie dont il ne dévoilera jamais le prix. Au fond, deux trois choses de maquillages. Une palette, un rouge à lèvre, un blush. Puis, un sac en nylon plus petit où est inscrit le prénom de Sunhi. « Vérifie que ce que j'ai pris plaise à ta sœur. » Du maquillage. La même marque que sa propre sœur porte, lui réclame. Il n'est pas très doué pour ça.

elle fuit à sa façon. contourne le sujet qui fâche, celui dont elle se doute de l'issue fatale. refuse de sentir ce froid s'installer de nouveau entre eux. elle se découvre égoïste, yiren, quand elle est au contact de lui. à vouloir tout faire pour qu'il reste auprès d'elle, aussi longtemps que ça durera.. même si ça doit être platonique. même si ça doit être éphémère. elle saisit du bout des doigts le sac, les joues rosies de plaisir lorsque son regard tombe sur le sachet de thé qu'elle lui avait demandé. puis, ses doigts frôlent le tissu du foulard, le sortant du sac, sourcils froncés. ❝ seongho.. c'est trop.. — pourtant, ses doigts caressent le tissu précieusement. avant de sortir le maquillage. esquisser un sourire amusé. ❝ je croyais que tu n'aimais pas que je me maquille ? — la taquinerie glisse sur la langue, quand finalement, elle regarde le contenu du sac destiné à sunhi. il avait même pensé à sa petite soeur. ❝ je suis sûre qu'elle sera contente.. — elle, elle l'est. opales brillantes, comme une enfant, mais aussi une femme. qui tombe bien trop sous son charme. le sac est reposé soigneusement à ses côtés, quand elle pivote, se dresse sur ses genoux pour se pencher vers le brun. ❝ merci.. pour elle, pour moi. — la paume qui accroche le visage, épouse doucement sa joue gauche quand les lèvres viennent trouver la droite. baiser chaste au bord des lèvres. la seule audace qu'elle se permette. retourne à sa place pour récupérer son verre.

Il pince les lèvres. Oui, c'est sûrement trop mais il s'en fiche. Se rend compte que rien n'est trop pour elle. Il hausse les épaules. « Tu vas devoir le garder, la couleur ne me va pas. » Le sujet complètement détourné. C'est sûrement ça qu'elle veut Yiren. Qu'ils ne parlent plus d'autre chose. Il la laisse découvrir ses présents, l'observe avant de sourire légèrement. « Seulement si tu mets ceux que je t'offre. » Parce que ça aussi, c'est ce qu'il veut. « Mais oui, je te préfère au naturel. » Et ça, il n'en démordrait pas. Il l'a dit, le pense et le redira encore et encore s'il le faut. Il espère que ça plaira à la petite sœur de Yiren. Que ça pourra adoucir son quotidien qui semble bien compliqué. Il lève les yeux vers elle quand elle s'approche pour l'embrasser bien trop près des lèvres. Mais au final, pas assez. Un frisson parcourt son corps, un choc électrique. Et sans réellement comprendre, il attrape la nuque de la brune et colle ses lèvres contre les siennes. Un baiser profond, passionné, attendu. Comme s'il savait qu'il aurait du le faire il y a une semaine. La chaleur de ses lèvres, la douceur de sa peau. Sa respiration qui accélère, ses mains qui prennent le temps de glisser autour du visage de la brune, à caresser ses joues de ses pouces. Il finit par reculer doucement, pince les lèvres. « Mh... Désolé... » De quoi ? Il n'en sait rien mais il a peur qu'elle le prenne mal.

elle rit, sourit, s'apaise. flattée des cadeaux qu'il lui fait. des compliments qu'il glisse, au passage également. ❝ je tâcherai de tout utiliser la prochaine fois qu'on se verra. — elle qui en début d'année encore ne comptait pas sur un deuxième rendez-vous avec ce client étrange, voilà qu'il n'en était plus un. et qu'elle affirmait avec certitude qu'il y aurait une prochaine fois. et elle se risque à un baiser rapide, fugace, volé en commissure de ses lèvres, yiren. s'évade, mais n'a pas le temps de tendre les doigts vers son verre. la prise autour de sa nuque est douce, contraste avec la rapidité à laquelle il l'attire jusque ses lèvres. gamine à moitié renversée sur ses genoux, le coeur battant, son premier réflexe est de s'accrocher à une de ses épaules pour ne pas perdre l'équilibre. puis, d'entrouvrir les lèvres. accueillir cette bouche qu'elle découvre, qui s'aventure avec ardeur contre la sienne. et pourtant quand il recule, elle est hébétée. les yeux grands ouverts. la prise de sa paume autour de son épaule qui se resserre. et son premier réflexe, c'est de secouer la tête. ❝ non.. — réfute les excuses quand elle se redresse. l'enjambe, pour mieux revenir plaquer ses lèvres contre les siennes. au diable le lien platonique. une main tendue vers le dossier de son canapé, l'autre toujours accrochée à son épaule, elle se perd, ren. le baiser gagne en intensité, sa langue vient doucement caresser la sienne. avant de se reculer. à bout de souffle. le coeur affolé. ❝ me repousse pas. — c'est demandé dans un souffle qu'elle abat contre sa nuque, visage plongé dans son cou. ❝ j'te demanderai rien, j'ai bien compris ce que tu disais tout à l'heure, mais me repousse pas.. —

Et la voilà, à cheval sur lui. Il ne peut s'empêcher de venir glisser ses mains sur ses hanches. À les caresser tendrement en l'observant avec une certaine doucement. Il hausse les sourcils, sourit légèrement et secoue son visage. Et c'est un second baiser qu'elle lui offre. Lèvres délicates qui s'accaparent celles de l'acteur. Et il répond à son baiser, glisse sa langue contre la sienne. La caresse. S'enroule et se déroule autour de la sienne. Ses mains qui viennent se loger sous son haut, la pulpe de ses doigts qui caressent doucement sa peau douce. Il ouvre les yeux quand elle se recule, l'observe avant de froncer les sourcils pas certain de comprendre. « Yiren... Je ne compte pas te repousser... » Pas cette fois. Pas une seconde fois. Il soupire doucement, baisse le nez. « Je ne veux pas que tu souffres. Que tu passes ton temps à m'attendre alors que je voyage aux quatre coins de l'Asie. Je ne veux pas susciter de jalousie chez toi. Je suis coréen, je ne sais pas si tu sais ce que c'est que d'être dans le monde des paillettes quand on est coréen. Je ne suis pas à Boston pour le plaisir de la vie américaine. » Il ne sait pas comment lui expliquer. Ni si elle comprendrait. Mais surtout, si elle le supporterait.

elle sent ses paumes contre ses hanches, sent la chaleur de ses doigts qui s'invitent sur sa peau, le long de la chute de ses reins qu'elle cambre pour mieux venir se coller contre lui. contre ses lèvres. douce addiction qu'il alimente par ses réactions, s'installe doucement dans ses veines. et pourtant la peur est là. celle de le voir partir comme elle l'a fait avant qu'il ne parte en chine. à demander une trêve, une pause de douceur, ose demander de l'attention comme il l'a fait au départ.. à la différence qu'elle ne paie pas pour. qu'elle en demande plus. probablement trop. et le palpitant s'affole à ses mots. gamine qui se serre un peu plus contre son corps, à demander son attention. pendant qu'il confie ses craintes. elle se redresse pour venir, doucement, appuyer son front contre le sien. masse de mèches brunes qui tombent de chaque côté de leur visage. ❝ je.. je te demande pas d'être fidèle, ou.. ou de changer ta vie pour moi. je sais même pas ce que je demande, en fait, je sais juste que là.. quand t'es là.. — les lèvres se pincent, le regard tombe entre leurs deux corps, pudeur dans ses mots quand elle murmure : ❝ tu m'apportes la tendresse dont je ne savais même pas que j'avais besoin. — elle n'est pas folle, tu sais seongho. toi l'acteur populaire coréen, et elle.. l'orpheline escort de boston. y a pas de conte de fée à y voir. ❝ est-ce qu'on ne peut pas juste.. profiter de la présence de l'autre..? — c'est murmuré comme une enfant prise en faute. à revenir chercher sa bouche avec douceur, comme pour prouver ses propos. à défaut de l'avoir vraiment.. elle peut faire à être simplement une amante.